Malgré une saison marquée par une sortie de route

Deuxième du Challenge Open A/5 à l’issue de la saison 2023, huitième du Championnat Production, Alain Perraud pouvait prétendre une nouvelle fois au podium de sa classe. Une sortie de route à Marchampt en décidera autrement, mais n’entamera en rien la motivation du pilote Lyonnais.

Pour Alain Perraud, la saison 2023 fut sans nul doute sa plus belle campagne depuis son premier rallye en 1982 au volant d’une Autobianchi A112 Abarth. Le Lyonnais parvenait en effet à jouer les premiers rôles au sein d’un Challenge Open A/5 particulièrement relevé, pour finalement accrocher la deuxième place. Dans le même temps il se classait au huitième rang du Championnat de France de la Montagne Production.

Durant cette saison 2023, Alain Perraud ne manquait pas de signer des victoires de groupe sur des épreuves du championnat, enrichissant un peu plus son enviable palmarès sur lequel figurent de nombreux succès de groupes et de classes acquis sur des épreuves régionales et des manches du CFM. Le Lyonnais que l’on a pu voir durant quatre décennies évoluer aux volants de différents modèles, passant allégrement de la Golf GTI à la Fiat X 1/9 avant de s’installer dans le cockpit d’une Le Gallen propulsée par un moteur de moto, et de tenter l’expérience avec une Dallara F388 propulsée par un 1600 cm3, poursuivra à partir de 2011 au volant d’une Dallara F393 puis F395 qui animera le peloton des F3.

En 2016, une violente sortie de route sur la Course de Côte de Bettant sera à l’origine de plusieurs fractures aux jambes et contraindra Alain Perraud à mettre la compétition entre parenthèses. Il sera de retour derrière le volant en 2020 en s’installant dans l’habitacle d’une Seat Léon Supercopa. Quatrième du Challenge Open A/5 à l’issue de la saison 2021, il se classera deuxième de ce même challenge en 2023 derrière le toujours véloce Francis Dosières.

Un tel résultat ne pouvait qu’inciter Alain Perraud à se relancer pour une nouvelle campagne, toujours au volant de sa Léon Supercopa MK3 : « L’auto m’avait donné entière satisfaction, les résultats étaient au rendez-vous, je n’avais pas de raison de passer à autre chose », analyse Alain qui retrouvait sa Supercopa dans la configuration dont elle disposait fin 2023 : « Nous n’avons pas apporté de modifications, sachant que tout fonctionnait très bien. J’ai juste fait quelques séances de roulage en circuit pour me remettre dans le bain. »

En quête d’un nouveau podium de groupe
Huitième du Championnat Production, deuxième du Challenge Open A/5 au terme de la saison 2023, Alain Perraud pouvait légitimement afficher des prétentions à l’heure d’aborder cette nouvelle campagne : « Je savais que j’allais évoluer dans une classe qui était encore plus relevée, mais j’estimais qu’il m’était possible de me battre à nouveau pour le podium. D’ailleurs les premières confrontations démontreront que c’était tout à fait envisageable. Après je n’ai pas la prétention de gagner en devançant tout le monde » précise Alain qui aborde aujourd’hui la course plus pour le plaisir que pour tenter de réaliser des prouesses.

D’entrée de jeu, Alain Perraud allait confirmer qu’il était dans le match en accrochant sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture du championnat, la troisième place du groupe A derrière Sébastien Lemaire et Francis Dosières qui le précède seulement de cinq dixièmes : « Pour moi ce premier rendez-vous s’est bien passé et je suis très satisfait de terminer aussi proche de Francis. » Sur le Col Saint-Pierre c’est à la cinquième place du groupe que l’on retrouvera Alain Perraud à l’issue du week-end cévenol : « Là aussi ça s’est très bien passé même si ce tracé du Col Saint-Pierre reste toujours pour moi difficile à assimiler. J’avoue que je ne suis pas encore à 100%, c’est pour moi la seule complexité. »

A Abreschviller le tracé est nettement plus facile à mémoriser, mais c’est la pluie qui viendra perturber les débats sur l’épreuve mosellane : « Le parcours était délicat à aborder et je n’ai pas voulu prendre de risque. Je termine cinquième mais je suis dans le sillage de ceux qui me précédent, les écarts sont infimes. Le tracé est certes très court, mais la moindre erreur pénalise énormément face au chrono. »

La suite de la saison d’Alain Perraud aura pour cadre une épreuve régionale, la Course de Côte de Coligny sur laquelle il engagera un duel face à la Supercopa de Gilles Darmachod : « Il y a longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de rouler sur cette épreuve et j’avoue avoir commis quelques erreurs. Je suis parvenu à modifier mon pilotage, à me réveiller, mais il était trop tard, Gilles avait fait la différence. Mais je suis malgré tout très content de mon week-end », confie Alain. « Et puis c’est toujours plaisant de prendre part à des épreuves régionales, cela permet de soutenir les organisateurs qui déploient énormément d’efforts pour maintenir ces manifestations. »

Alain Perraud retrouvera le championnat à l’occasion de la Course de Côte de La Pommeraye où il accrochait une nouvelle fois un podium de groupe dans le sillage de Sébastien Lemaire et de Francis Dosières : « Ce n’est que la seconde fois que je venais à La Pommeraye et je me suis fait une nouvelle fois plaisir. Le tracé n’est pas évident mais il est très sympa et je me suis fait plaisir ce qui est pour moi essentiel. »

Pour la première fois de sa longue carrière Alain Perraud se rendait à Saint Gouëno pour affronter le tracé breton : « Un tracé magnifique, mais ce fut pour moi très dur de trouver mes marques. J’ai souffert de la méconnaissance du parcours, mais ce que je veux avant tout retenir c’est l’ambiance géniale qui règne sur cette épreuve et une organisation au top. Pour une première ça restera pour moi un excellent souvenir. »

La Course de Côte de Marchampt, disputée pour Alain à domicile, ne lui laissera pas en revanche de bons souvenirs. Victime d’une violente sortie de route, il sera blessé dans cet accident qui entrainera une double fracture de la malléole : « Une nouvelle fois je me suis fait piéger par un vérin qui est descendu, et lorsque la voiture s’est mise en appui ça a frotté sur le sol et ça m’a propulsé hors de la route. » Un incident technique qui aura de lourdes conséquences. Pour expliquer plus clairement l’origine de l’accident, il faut savoir que les Supercopa disposent de vérins qui, lors de l’assistance, permettent de hausser la voiture notamment pour changer les roues. Ces vérins ne doivent évidemment pas bouger lorsque la voiture est en mouvement, et la descente de l’un d’entre eux aura des effets dévastateurs pour le pilote lyonnais.

Toujours la même motivation
La saison d’Alain Perraud connaissait alors un terme prématuré, ce dernier étant dans l’obligation de passer par une longue période de convalescence : « J’ai suivi à la lettre le protocole qui m’était imposé afin d’avoir la garantie que tout rentre dans l’ordre par la suite, ce qui est à présent le cas. Côté bonhomme, tout est réparé, en revanche l’auto a passablement souffert et doit être reconstruite. »

S’il n’a pu mener à son terme sa campagne de France, les bons résultats obtenus en début de saison permettent à Alain Perraud, optimiste dans l’âme, de positiver : « Je me suis fait plaisir, les résultats sont pour moi au rendez-vous, le seul regret c’est que ça s’est terminé trop tôt. Mais c’est le jeu » lâche-t-il sans aucune amertume. « Il faut se dire que ça aurait pu être pire, et ça ne m’empêchera pas de me relancer. Ça ne m’a pas coupé les jambes », se permet de plaisanter Alain.

Pilote attachant, Alain Perraud à une nouvelle fois pu bénéficier du soutien de nombreuses personnes qu’il tient à remercier : « Un immense merci à mes partenaires, le garage Peugeot Chapolard à Grézieu-la-Varenne, Bruno Fortuna qui m’a apporté une aide précieuse, D2B Consulting et D2B Stratégies à Lyon, Quality Propreté la société de nettoyage de ma fille Laura, Maxade Service et à mon pote Pierrot (Joly). Merci évidemment à mon épouse Sandrine qui m’accompagne et m’aide sur les épreuves, à mes filles Fanny et Laura et bien évidemment tous les copains de la course de côte. Je n’oublie pas Francis Dosières qui m’a vendu des pièces grâce auxquelles je peux à présent réparer, c’était sympa de sa part. Merci aussi à Julien Brichet qui m’a vendu la Supercopa et qui m’a également bien rendu service pour que je puisse réparer dans les meilleures conditions, et un merci particulier à Stéphane Krafft qui m’a également aidé. »

Pour l’heure la Supercopa est en phase de réparation, dans le garage d’Alain qui assure lui-même le remontage de sa voiture : « Une fois que j’aurai terminé la voiture, je me pencherai sur un éventuel programme. Pour l’heure je n’ai rien décidé. Je vais essayer de mener des essais pour voir si elle fonctionne, d’étudier le budget dont je dispose une fois les réparations terminées, et ensuite j’envisagerai un calendrier », explique Alain Perraud. « Après, si le budget nécessaire est trop important, je vais certainement vendre la voiture pour repartir sur quelque chose de moins onéreux. Dans tous les cas je vais tout faire pour être au départ de plusieurs épreuves, la motivation est toujours là. Le seul truc qui fait un peu défaut ce sont les finances, donc si des partenaires souhaitent afficher leurs couleurs sur ma voiture qu’ils n’hésitent pas à me contacter, je saurai les mettre en avant. Je suis ouvert à toutes propositions », conclut Alain dans un large sourire.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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