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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
En changeant de voiture pour opter pour une Norma 4 litres en cours de saison, Olivier Berreur faisait incontestablement le bon choix. En progression au fil des épreuves, le Franc-Comtois accroche au final la neuvième place du championnat.
Rallyes, courses de côte, Olivier Berreur compte plus de 30 ans d’expérience en compétition, même si il est vrai ses obligations professionnelles l’ont parfois contraint à mettre le sport auto entre parenthèses. Cela ne l’a pas empêché de se construire un enviable palmarès, avec en point d’orgue la victoire dans la classe CN/2 sur le Championnat de France de la Montagne 2011 avant de terminer deuxième l’année suivante derrière un certain Geoffrey Schatz. Après quelques années d’absence il fera ensuite son retour en rallye au volant d’une Ford Escort Cosworth.
Ce n’est qu’en 2021 que l’on retrouvait Olivier Berreur au départ de courses de côte au volant d’une Norma propulsée par un moteur 3 litres. Une année prolifique pour le Doubien tant sur le plan sportif que personnel puisqu’il faisait la connaissance d’Emilie, qui deviendra sa compagne avant de s’installer dans l’habitacle d’une la Ford Escort Cosworth et d’une Porsche 997 pour officier en tant que copilote aux côtés d’Olivier.
La saison 2022 sera pour Olivier sans partage. Il remportera en effet la classe CN/3 sur les treize manches du CFM pour finalement s’imposer sur le Challenge Open CN/3 en terminant dixième du championnat. La saison 2023 sera nettement plus compliquée pour Olivier Berreur qui avait décidé de franchir un nouveau cap en faisant l’acquisition d’une Norma MF20 évoluant en E2-SC. Mais une succession de problèmes sur la voiture l’obligera à se rabattre sur sa Norma 2 litres pour ce qui sera au final une saison de transition.
Chef d’entreprise aguerri, Olivier Berreur est du genre combatif. Loin de lâcher prise il décidait de relancer sa Norma E2-SC propulsée par un moteur V8 Mugen sur le championnat 2024, non sans avoir préalablement mené une somme considérablement de travail pour que la belle soit enfin performante. Le programme du Franc-Comtois se composait des treize manches du championnat auxquelles venaient s’adjoindre quelques participations à des épreuves régionales. Dans le même temps, le Team Berreur Auto Sport accueillait sous sa structure Simon Taponard qui animera le Challenge Open DE/7 au volant de la Formule Renault dont dispose l’équipe doubienne.
Objectif initial le top 5 du championnat
En fin de saison 2023, la Norma E2-SC d’Olivier Berreur, après de longs balbutiements, semblait enfin fonctionner. Et le Franc-Comtois pouvait légitimement espérer que sa nouvelle campagne de France allait se dérouler sans encombre : « Durant l’intersaison nous avons travaillé sur cette voiture qui m’avait donné satisfaction lors de ses dernières apparitions l’année précédente », confie Olivier. « Les essais préparatoires laissaient supposer que tout fonctionnait correctement. » Dixième en 2022 au volant d’une Norma 3 litres, Olivier Berreur visait une place dans le top 5 avec une auto plus performante : « En prenant part à l’ensemble des épreuves du championnat, terminer dans les cinq ou six premiers me paraissait jouable. »
Avant de se lancer sur les épreuves gardoises du début de saisons, Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre, c’est dans le département voisin de l’Hérault que l’on retrouvait Olivier Berreur qui alignait sa Norma E2-SC/3 à Lodève : « un bon week-end, durant lequel la voiture fonctionne pas trop mal, même si ce n’est pas parfait. J’avoue que j’ai tout de même un doute sur un dysfonctionnement », commente Olivier qui termine cinquième de cette première manche du Championnat de France 2ème Division.
Le doute allait malheureusement se confirmer à Bagnols-Sabran où une panne contraignait Olivier à l’abandon : « J’avais un problème d’allumage qui me faisait perdre un cylindre. Nous ne sommes pas parvenus à trouver l’origine du problème sur place, ce qui m’a obligé à ramener la voiture chez Arnaud Mounier qui a rapidement solutionner le souci. » La voiture était alors en mesure de se relancer, mais malheureusement un deuil touchait la famille d’Olivier qui de ce fait ne sera pas au départ de l’épreuve cévenole.
Sur la Course de Côte d’Abreschviller, la Norma M20F semblait donner son plein rendement avant qu’un souci n’apparaisse. Un problème qui aura de lourdes conséquences : « Sans comprendre pourquoi, la voiture décroche à haute vitesse. On s’apercevra par la suite qu’il y avait une fissure sur la boîte de vitesses, au niveau des encrages de train du côté où j’étais en appui. Cela peut expliquer le décrochage parce qu’à mon sens je ne commets pas d’erreur. Une chose est sûre, les acquis démontrent qu’il y a eu un problème mécanique. » La perte de la voiture entrainera une violente sortie de route, douloureuse pour Olivier : « Je m’en sors avec un doigt foulé, des courbatures et des hématomes un peu partout, ce qui est finalement pas grand-chose compte tenu de la violence du choc. » La Norma elle laissait apparaitre de gros dégâts, et dans la minute qui suivait l’accident, Olivier prenait la décision de ne plus remonter dans cette voiture : « J’avais accumulé les problèmes, là j’avais failli me faire mal. Il faut savoir ne pas insister. »
Délaisser la Norma E2-SC ne veut pas dire abandonner sa campagne de France. Olivier Berreur faisait alors l’acquisition d’une Norma 4 litres, ex-Maxime Cotleur, évoluant en CN+. Et si Olivier devait faire l’impasse sur les Teurses de Thèreval – Agneaux, les séquelles de sa violente sortie de route se faisant encore ressentir, il sera au départ de La Pommeraye avec sa nouvelle monture : « Nous n’avons pas eu le temps de rouler préalablement, et j’ai dû découvrir le comportement de la voiture sur l’épreuve angevine. » Pour les profanes, on peut penser que passer d’une Norma E2-SC à une Norma CN+ ne présente pas de difficultés majeures. Faux… Le pilotage des deux voitures nécessite une approche très différente, et donc une réelle adaptation : « La coque carbone réagit très différemment que le châssis tubulaire de la Norma M20F, et puis le moteur n’offre absolument pas les mêmes réactions. »
La Course de Côte de La Pommeraye sera abordée comme une épreuve d’apprentissage qui offrira de belles satisfactions à Olivier Berreur : « Ça se passe pas trop mal, c’est une belle découverte et cela me permet de reprendre confiance. A partir de là, je n’ai plus d’autre objectif que de retrouver la confiance et de bien cerner le comportement de la voiture », confie le Franc-Comtois qui se classe au neuvième rang, quatrième du groupe CN.
A l’heure d’aborder la Course de Côte de Saint Gouëno, Olivier avoue qu’il était en phase de ''tâtonnement'' sur les réglages de sa Norma 4 litres : « Samedi lors des essais je manquais de train avant, mais nous sommes parvenus à trouver un réglage qui fait bien évoluer les choses. Serein, je m’élance sur la première montée de course en confiance, et sur une relance j’en mets un peu trop et je m’offre un 180 degrés. Ça fait bien comprendre qu’un CN+ ne se pilote pas comme une E2-SC, qu’il faut savoir être très souple à la relance. » La suite du week-end sera plus calme et Olivier parvenait à accrocher la sixième place au scratch en terminant deuxième du CN derrière Dimitri Pereira.
Sur le rapide tracé de Marchampt-en-Beaujolais, Olivier Berreur saura tirer profit de la puissance de son 4 litres pour venir accrocher la sixième place du scratch. Une position qui lui assurait une victoire dans le groupe CN : « C’est un tracé que j’affectionne et j’ai une voiture idéale pour ce type de parcours. J’avoue n’avoir jamais roulé aussi vite avec un proto en course de côte. Vraiment j’ai eu le sentiment de franchir un cap, ne serait-ce que parce que les sensations étaient au rendez-vous et le plaisir également. C’est toujours plaisant de gagner un groupe, même si je suis conscient que c’est face à des pilotes évoluant avec des 2 litres », reconnait humblement Olivier. « Mais après avoir galéré pendant près d’un an et demi, j’avais le sentiment d’avoir fait le bon choix. »
Aborder la Course de Côte de Vuillafans n’est jamais évident. Avec un proto 4 litres cela demande énormément de doigté pour ne pas se faire embarquer sur les multiples relances. Le défi devient de taille quand la météo s’en mêle : « Samedi les essais se sont bien déroulés, mais dimanche sous la pluie ce n’était pas évident. Je découvrais le comportement de la voiture sur route humide et j’ai fait preuve de prudence. Je sais que ça peut aller beaucoup plus vite, mais tu ne tentes pas le diable durant une saison d’apprentissage. Je voulais avant tout terminer ma course à la maison », confie le Doubien.
Par la suite, Olivier Berreur ira faire un tour du côté de La Broque où, sur cette manche du Championnat 2ème Division, il se classait quatrième et remportait le groupe CN : « Je suis super content du résultat. Nous avons dû faire une montée sous la pluie qui a confirmé les sensations que j’avais pu avoir à Vuillafans. Je termine premier des ''atmos'' en sachant que je ne pouvais pas aller chercher les turbos qui me précèdent. »
Deuxième du CN à Dunières derrière Tom Diebold, Olivier estime avoir fait de son mieux : « On peut toujours mieux faire, mais le tracé de Dunières ne convient pas vraiment à cette voiture. J’avais pour objectif de conserver un rythme sans vouloir trop en faire. Et même si tu remportes une victoire de groupe sur une épreuve auparavant et que tu te dis que tu peux récidiver, les jeunes te rappellent qu’ils sont capables de prendre des risques que toi tu ne veux plus prendre. On va pas se mentir, j’avais encore dans la tête et dans le dos ma sortie d’Abreschviller, ça calme certaines ardeurs. »
Une casse de courroie de pompe à huile allait empêcher Olivier Berreur de signer un bon résultat sur le Mont-Dore. Un problème qui surviendra au départ de la troisième montée : « Et puis il y a la longueur du tracé. Il faut pouvoir tenir la 4 litres qui demande de gros efforts physiques, et j’avoue qu’à mi-parcours j’étais à plat. Je me rends compte à quel point il n’est pas évident de tenir cette voiture. Quand je vois qu’au 311 mètres je suis intercalé entre Marc Pernot et Fabien Bourgeon, j’ai la certitude que la voiture fonctionne, mais arrivée au Buron je commence à ''piocher''. »
Après avoir dirigé le Mont-Dore, Marc Habouzit organise dans la foulée la Course de Côte de Laussonne. Une épreuve sur laquelle Olivier Berreur alignait sa Norma 2 litres pour un week-end en double monte avec le fils de Marc, Thibault Habouzit : « On avait envie de se faire plaisir, de faire plaisir à Marc. C’est un week-end détente plutôt sympa et qui nous permet de nous détendre. J’en garde bien évidemment un excellent souvenir », confie le Franc-Comtois dont la Norma réalise le doublé dans la classe CN/2, Thibault à domicile s’imposant devant Olivier .
A l’issue de la première montée d’essais de la Course de Côte de Chamrousse, Olivier Berreur rencontrait un problème d’injecteur sur sa Norma CN+. La pièce devait être changée et dimanche matin, avant le lever du soleil, décision est prise d’aller récupérer un injecteur chez Stéphane Krafft à Bourg-en-Bresse : « Malheureusement je loupe la montée du dimanche matin. Sur la dernière ascension, comme les copains je me retrouve en slick sous la pluie. Donc évidemment je termine au fond du classement. »
Olivier Berreur prendra sa revanche à Turckheim puisqu’il repartira d’Alsace avec une nouvelle victoire de groupe à son palmarès : « C’est moins sinueux que sur le Mont-Dore, mais physiquement tu prends conscience qu’il va falloir passer par la case salle de sport », lâche Olivier dans un sourire. « Mais je suis content du week-end, parce que je sais que nous avons trouvé de bons réglages et que la voiture fonctionne correctement. Là j’étais super bien au volant, ce fut un pur bonheur ! »
En abordant la saison avec une Norma E2-SC, Olivier Berreur espérait terminer le championnat dans le top 5. Le changement de voiture après Abreschviller mettait à mal ses objectifs, et par la suite c’est sans réelle prétention que le Doubien abordait les courses : « Mais arrivé à Limonest, on s’est dit qu’il était possible de figurer dans le top 10, et donc être pas trop mal placés pour la saison suivante. Clairement, nous avions calculé que je pouvais accrocher la huitième place en terminant devant Tom (Diebold) ou neuvième s’il me devançait. Je n’ai donc pas pris de risque et j’ai assuré le coup pour terminer la saison en ramenant la voiture », confie Olivier qui se classe deuxième du groupe CN.
Vainqueur de l’Open CN+, neuvième du Championnat
C’est donc à la neuvième place du Championnat de France de la Montagne que l’on retrouve Olivier Berreur au terme de cette saison qui le voit remporter le Challenge Open CN+ après avoir gagné l’Open CN/3 deux ans auparavant : « Le résultat me satisfait pleinement puisque je n’avais aucune prétention au moment de m’installer dans la Norma 4 litres. C’est positif puisque je suis en progression tout au long de l’année. En changeant de voiture en cours de saison je ne pouvais pas espérer mieux, d’autant que l’on efface pas aussi facilement une sortie de route aussi violente que celle que j’ai connue à Abreschviller. L’énorme satisfaction c’est d’avoir enfin trouvé la voiture qui me convient, certainement ma dernière voiture ouverte », confie Olivier qui, en bon quinquagénaire sait que l’avenir se dessine certainement avec des autos plus dociles : « Je me laisse encore un peu de temps pour profiter pleinement de cette voiture avant de passer à autre chose. »
Satisfait de sa saison, Olivier l’est également des prestations de son équipe : « Simon (Taponard) a fait l’intégralité de la saison avec notre Formule Renault et il est à l’arrivée de chaque épreuve sans connaitre le moindre souci. Patrice Arvet a également eu l’occasion de courir avec nous et tout s’est très bien passé. Flavien Rognon a roulé avec notre Norma 2 litres à Limonest et il était très content de son week-end. » Un week-end à l’issue duquel Flavien remportait la classe CN/2 sur l’épreuve comptant pour la 2ème Division.
Le Team Berreur Auto Sport a donc connu une saison largement positive à l’issue de laquelle Olivier tient à remercier l’ensemble de ses soutiens : « Un immense remerciements aux partenaires fidèles : Pascal Colas l’Affineur Comtois – René Serrières pneus Automeca – Dorian Pautot Carrosserie – David Rouyer’s Transconcept - CTS Espace sans permis - ASC, ainsi que tous ceux qui nous aident ponctuellement. Remerciements également à Arnaud et Séverine d’EMAP Motors pour leurs bons conseils et Stéphane Kraft pour le dépannage à Chamrousse. Un grand merci également aux pilotes qui nous font confiance, aux mécanos, Jojo et Patrice, et surtout ma chérie et ma fille qui m’ont encore accompagné cette année. »
Après une riche saison sur le Championnat de France de la Montagne, Olivier Berreur revenait à ses premières amours, le rallye, en s’engageant sur le Tour de Corse Historique avec celle qui partage sa vie, Emilie (Tramont) : « Ce n’est pas le premier rallye que l’on fait ensemble, mais cette magnifique épreuve à quelque chose de particulier. Cinq jours de course avec quasiment 400 kilomètres de spéciale, c’est juste fabuleux. On a pris un plaisir incommensurable avec une BMW M3 groupe A. Malheureusement la voiture n’était pas à la hauteur de nos attentes et nous avons connu des problèmes que nous n’aurions jamais dû rencontrer, notamment une casse de boîte de vitesse. Le loueur de la voiture n’était pas scrupuleux et il nous prive d’un résultat final puisque nous avons dû renoncer dans la dixième spéciale », regrette Olivier.
Si Olivier confirme qu’en 2025 il participera au Championnat de France de la Montagne au volant de sa Norma M20 FC 4 litres, il compte bien être à nouveau au départ du Tour de Corse Historique : « Nous avons fait l’acquisition d’une BMW M3, si elle ne fonctionne pas je ne pourrai m’en prendre qu’à moi-même. Ça pourrait permettre d’amener une M3 en côte avec au volant des pilotes expérimentés. Pour le reste nous avons vendu notre Norma 2 litres et nous avons racheté une Norma carbone CN/2 que nous mettons à la location pour la saison 2025. »
Comme cette année, Olivier Berreur débutera sa saison 2025 à Lodève avant de se rendre à Bagnols-Sabran : « Entre les deux épreuves, nous avons un petit créneaux qui nous permettra de vivre un autre événement important », confie Olivier en souriant. « Emilie et moi nous allons profiter de cette période pour nous marier », ajoute le Doubien qui a la ferme intention d’être au départ des treize manches du championnat : « Avec l’objectif d’empêcher un jeune loup de venir nous passer devant, donc clairement d’accrocher le Trophée FFSA du groupe CN en essayant de se positionner dans le top 5 du championnat », conclut Olivier.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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