Après le BRC, la Nissan 370 Z

Cédric Guerlot aime les découverte, après avoir couru en moto, c’est en BRC qu’il disputait ses premières courses de côte. Une belle expérience pour le Lorrain, qui en amoureux des nouvelles aventures n’hésitait pas à troquer cette saison son Proto CM contre une originale Nissan 370 Z.

Les débuts de Cédric Guerlot dans le monde des sports mécaniques se feront sur deux roues. Le Lorrain animera le WERC et l’Ultimate Cup durant trois saisons, accédera au podium et sera même l’auteur d’une victoire. Mais en côtoyant la famille Saintmard, Cédric découvrait les prestations de Gilles, puis de son fils Antonin, sur les courses de côte. La discipline semblait plaisante, par les sensations que procure le pilotage d’une voiture sur une route de montagne, et par la convivialité qui règne dans les paddocks. De quoi donner l’envie à Cédric de franchir le pas et de rejoindre ses copains.

C’est au volant d’un Proto BRC que Cédric disputait alors sa toute première saison en course de côte en s’engageant sur le Championnat de France de la Montagne. Une saison 2023 qui connaitra un arrêt brutal à Saint Gouëno où le Lorrain sortait violemment de la route. Il sera tout de même au départ de la Course de Côte de Vuillafans au mois de juillet au volant d’une Renault Campus prêtée par un copain.

Malgré sa sortie de route sur l’épreuve bretonne, qui endommageait très sérieusement son Proto BRC, Cédric reconnaissait avoir vécu une super saison, dont il ne conservait que de fabuleux souvenirs. Le Lorrain estimait avoir fait de très belles rencontres, tissé des liens avec de nouveaux amis et avoir reçu un accueil particulièrement chaleureux de la part des animateurs du championnat… Tout était réuni pour que Cédric se relance en 2024 pour une nouvelle campagne de France.

Une Nissan 370 Z pour remplacer le BRC
A l’étroit dans l’habitacle de son BRC, Cédric Guerlot décidait de changer de monture pour évoluer dans un environnement plus vaste. Il portait alors son choix sur une originale Nissan 370 Z, jamais vue jusqu’alors sur le championnat : « Je voulais essayer une voiture fermée, vivre une nouvelle expérience. Et puis après le crash de Saint Gouëno, je n’avais pas spécialement envie de me retrouver à nouveau dans un proto CM où on a le sentiment d’évoluer dans un espace un peu étriqué », explique Cédric. « Je trouvais la Nissan originale, et je me suis dit que ça pouvait être sympa. »

C’est au Portugal que Cédric trouvait son imposante japonaise qui animait déjà les courses de côte lusitaniennes : « Je savais que ça ne serait pas la voiture la plus performante du plateau. Avec un poids d’une tonne cinq pour 330 chevaux, j’étais loin du compte par rapport à la concurrence. » Cédric aura l’occasion de tester sa nouvelle monture en circuit, lors d’une séance malheureusement écourtée : « Je me suis fait virer sous prétexte que la voiture faisait trop de bruit. Ce bruit tant apprécié par les spectateurs de courses de côte n’est apparemment pas toléré en circuit. »

Engagé initialement en GT Sport, Cédric Guerlot n’affichait aucune prétention face aux Alpine, Porsche et Ferrari qui animent cette catégorie : « J’avais comme seul objectif de venir rouler avec les copains et de me faire plaisir. Je savais qu’il n’était pas question d’aller chercher un quelconque résultat », analyse-t-il.

A l’heure de se rendre à Bagnols-sur-Cèze, où est traditionnellement donné le coup d’envoi de la saison, Cédric Guerlot allait donc découvrir le comportement de sa Nissan 370 Z : « Ça s’est plutôt bien passé. Je connaissais le tracé pour avoir roulé sur cette épreuve lors de la précédente édition et je me suis fait réellement plaisir ».

La saison se poursuivait sur la seconde épreuve gardoise du championnat, le Col Saint-Pierre où Cédric abordait un tracé nettement plus long, « et bien plus difficile à assimiler. Je suis encore perdu par endroits, notamment sur le haut du parcours. Mais sinon la Nissan a parfaitement fonctionné, je n’ai connu aucun problème et je commençais à cerner le comportement de la voiture. »

Le changement le plus important pour Cédric Guerlot survenait à l’issue de la manche cévenole. Inscrite en GT Sport, la Nissan 370 Z se voyait reversée dans un nouveau groupe et devait intégrer la classe 3 du GTTS : « J’avoue que pour moi ça ne change rien, même si j’ai trouvé ce changement absurde. Ma voiture était déjà larguée en GT Sport face à des autos bien plus performantes, alors en GTTS autant dire qu’elle n’avait plus du tout le droit au chapitre. Mon principal adversaire devenait Anthony Dubois face à qui je ne pouvais évidemment pas rivaliser. »

Seul avantage pour Cédric Guerlot, c’est qu’en l’absence d’Anthony Dubois à Abreschviller, le Lorrain ira chercher en Moselle un succès dans la classe GTTS/3 : « J’ai passé un bon week-end, d’autant qu’il pleuvait et que je suis toujours à mon aise sous la pluie. J’adore ça, j’étais comme un poisson dans l’eau », plaisante Cédric.

Présent sur la campagne de l’Ouest, Cédric allait découvrir la Course de Côte des Teurses de Thèreval – Agneaux : « J’ai trouvé le bas du parcours entre les rails particulièrement génial. Le seul bémol c’est un souci électronique qui m’a fait perdre une vingtaine de secondes sur la deuxième montée de course. » Comme de nombreux Montagnards, Cédric bénéficiait de l’aide de la famille Poinsignon qui lui permettait de réparer.

A La Pommeraye, si Cédric était crédité d’un temps sur la première montée de course disputée samedi soir, il n’apparait toutefois pas sur les feuilles de classements de la première ascension du dimanche matin : « On va dire que j’ai eu un réveil difficile. Une grosse fatigue due à une soirée de samedi qui s’est un peu éternisée », confie Cédric dans un éclat de rire. « Mais pour le reste le week-end fut génial avec une excellente ambiance avec les copains et un excellent accueil des organisateurs. »

La saison 2023 de Cédric Guerlot s’était brusquement interrompue à Saint Gouëno où le Lorrain avait été victime d’une violente sortie de route qui avait fortement endommagé son Proto BRC. A l’heure de retrouver le tracé breton Cédric devait se remettre dans la course : « J’avais un très mauvais souvenir et je voulais impérativement rouler à nouveau sur cette épreuve. Finalement ça ne sera pas réellement compliqué. J’ai repris mes marques et j’ai pu effacer ce mauvais souvenir et évacuer l’appréhension. Je suis en progression tout au long du week-end et c’est pour moi très satisfaisant. »

On retrouvait ensuite Cédric Guerlot sur une manche du Championnat 2ème Division à l’occasion de la Course de Côte de La Broque où il se classait deuxième de sa classe derrière la Honda Civic TC Cup de Philippe Cesco Resia : « Il pleuvait, donc j’ai aimé », lâche Cédric toujours enthousiaste à l’idée de rouler sur le mouillé. « Je découvrais cette épreuve et j’ai beaucoup apprécié. C’est dommage que je sois en déficit de chevaux. »

Le calendrier de Cédric Guerlot affichait par la suite la Course de Côte de Dunières, un nouvelle épreuve qu’il allait découvrir : « Le profil ne me correspond pas, j’ai pas du tout apprécié le tracé de cette épreuve. Je ne suis jamais parvenu à rentrer dedans. » Si Le Lorrain garde un souvenir mitigé de son premier week-end auvergnat, en revanche il prendra un immense plaisir à affronter pour la première fois la Course de Côte du Mont-Dore : « Quel kiff ! Ce tracé est génial, l’ambiance également. Si on met de côté la sortie de route d’Antonin (Saintmard) qui m'a carrément dégouté, sinon nous avons passé un week-end de fou avec les copains. »

La saison de Cédric Guerlot sur le Championnat de France de la Montagne s’achevait à Turckheim, une épreuve que le pilote lorrain allait là encore découvrir : « Là encore le tracé est génial. Cette épreuve est magnifique tant pour la course elle-même que pour l’ambiance. Je ne garde que de bons souvenirs de ce qui était pour moi le dernier rendez-vous de la saison. »

Deuxième du Challenge Open GTTS/3
La position de Cédric Guerlot au championnat peut paraitre anecdotique, le Lorrain ne disposant pas d’une voiture capable de jouer les premiers rôles. Mais l’histoire retiendra qu’il se classe à l’issue de cette saison 2024 à la deuxième place du Challenge Open GTTS/3 : « Initialement je ne pensais pas être au départ d’autant d’épreuves, compte tenu de mon emploi du temps professionnel très chargé », confie le Fromager-Charcutier qui lorsqu’il n’est pas sur des épreuves travaille le week-end. « Le bilan est largement positif, je n’ai aucun regret d’avoir opté pour la Nissan 370 Z parce que je me suis fait plaisir sur l’ensemble des épreuves », ajoute Cédric qui cette année n’a pas enregistré un seul abandon.

Satisfait de sa saison, Cédric Guerlot veut avoir une pensée pour ceux qui l’ont soutenu : « Un immense merci à Gilles et Antonin Saintmard pour leurs soutiens, à Régis Zanella de la société HMR et Laurent de JLP Publi6t, la famille Darand Anthony et son père Fabrice. Je n’oublie pas ma famille, mes proches et tous ceux qui m’ont accompagné. »

Satisfait du comportement de sa Nissan 370 Z, Cédric Guerlot a la ferme intention de poursuivre l’aventure avec son imposante japonaise : « Si le boulot me le permet je vais repartir sur le championnat. Mais je viens de réinvestir dans ma société et il va falloir que je m’organise pour pouvoir être disponible pour les week-ends de course », explique Cédric. « Je n’ai pas encore établi mon calendrier, mais il est probable que je sois contraint de supprimer une paire de courses par rapport à 2024 », conclut Cédric dont la Nissan est particulièrement appréciée par les spectateurs peu habitués à cette voiture.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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