Vainqueur du Challenge Open A/3 en 2022 à l’issue de sa première saison sur le CFM, Mickaël Bonnevie remettait cette année son titre en jeu. Au volant de sa Renault Clio 3 Cup il s’est présenté une nouvelle fois comme le patron de sa classe d’où il sort une nouvelle fois meilleur élève.
Passionné de sport automobile depuis sa plus tendre enfance, c’est en 2019, l’année de ses 23 ans, que Mickaël Bonnevie faisait l’acquisition d’une Renault Clio 3 Cup avec la ferme intention de jauger de ses compétences en courses de côte. La crise sanitaire liée à la Covid aura pour effet de retarder ses débuts, et c’est en 2021 que le Rhodanien prenait part à ses premières épreuves.
Une première année plus que prometteuse puisque sur la Course de Côte du Mont de Fourche, Mickaël terminait deuxième de sa classe derrière une Peugeot 306 Maxi qu’il ne pouvait évidemment pas prétendre devancer. Mais la prestation du jeune pilote allait susciter l’intérêt d’un amoureux de la côte qui n’hésitait pas à lui apporter une aide grâce à laquelle Mickaël sera au départ de Chamrousse. Sur l’épreuve iséroise il accrochait la troisième place de la classe A/3 dans le sillage de Philibert Michy et de Sébastien Bard. On retrouvera par la suite la Clio du Rhodanien à Lamure-sur-Azergues où il se positionnait à la deuxième place derrière l’expérimenté Stéphane Martinet.
En 2022, Mickaël Bonnevie, motivé par ses bons résultats, s’engageait sur le Championnat de France de la Montagne pour animer le Challenge Open A/3. Il sera alors l’auteur d’une saison quasi parfaite, puisque sur huit participations, il remportait à sept reprises la classe A/3. Une nette domination qui lui valait d’inscrire son nom au palmarès du Challenge Open.
Dans l’esprit de Mickaël Bonnevie, il était alors logique de remettre son titre en jeu et de se relancer en 2023 sur une nouvelle campagne de France, toujours au volant de la Renault Clio 3 Cup : « Après une première vraie saison avec la Clio, je conserve le sentiment que je ne l’exploite pas encore à son maximum. Il me paraissait donc opportun de poursuivre avec cette voiture pour continuer à progresser », estime Mickaël.
Issue du circuit, la Clio Cup doit être présentée dans la configuration de son homologation initiale. De ce fait, en termes de préparation, il n’est pas possible de lui apporter des changements d’importance : « Thomas Chavot, qui s’occupe de ma voiture, lui a fait bénéficier d’une grosse révision. Nous avons refait un set-up avant de prendre part à une séance d’essais mi-mars sur le circuit de Pouilly-en-Auxois. » Des essais pas réellement révélateurs, la pluie venant perturber la séance.
En quête d’un nouveau titre et de records !
En remettant son titre en jeu, Mickaël Bonnevie avait bien évidemment l’objectif de le conserver : « Mais également de découvrir de nouveaux tracés, d’améliorer mes chronos sur les épreuves que j’avais déjà abordées, et si possible de signer un ou deux records de la classe A/3. Je voulais me prouver à moi-même que ma victoire sur le Challenge lors de ma première saison n’était pas dû à la chance, et que j’étais en capacité de faire mieux encore. »
D’entrée de jeu, sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, Mickaël Bonnevie se voyait proposer un combat face à celui qui sera son principal adversaire cette saison sur le Challenge Open A/3, François Fayet. Mickaël, qui se classe cinquième du groupe A derrière les performantes Supercopa, devance au final François Fayet d’une seconde trois : « Avec des températures particulièrement fraiches, la première montée du dimanche matin glissait beaucoup et je savais que je devais me cracher dans les mains pour devancer François. Ce n’était donc pas évident », reconnait Mickaël. « Nous nous sommes livré un magnifique combat, ce qui est toujours hyper motivant. Et cette première victoire ne peut me mettre qu’en confiance. »
Pour Mickaël Bonnevie, la Course de Côte du Col Saint-Pierre est certainement le rendez-vous le plus important de la saison : « C’est une épreuve incroyable, magnifique, j’adore ce tracé et c’est vraiment la course que j’attends avec impatience. C’est mon épreuve fétiche », avoue-t-il. Mais sur la manche cévenole, Mickaël allait connaitre des débuts difficiles : « Samedi, sur la première montée de course, je tombe en panne de ventilateur alors que je me présente en prégrille. La température moteur commençait à s’élever, et je n’ai pas voulu prendre de risque, j’ai donc renoncé. » Il sera toutefois au départ de la deuxième montée de course dimanche matin, pour finalement terminer deuxième de la classe derrière la Renault Mégane de Nicolas Liron : « Difficile voire impossible d’aller chercher une Mégane Kit-Car, et pour moi le plus enthousiasmant c’est d’être parvenu à battre non pas le record de classe, puisque Nicolas Liron me devance, mais le record des Clio Cup que détenait Elie Théophile. »
Mickaël Bonnevie avait décidé cette saison de coupler sa participation au Championnat de France de la Montagne avec un engagement en 2ème Division. De ce fait il engageait sa Clio Cup sur la Course de Côte du Col du Ferrier où il terminait deuxième de sa classe derrière la Honda de Patrick Ferrier : « Je pense que ça restera comme l’un de mes plus mauvais souvenirs de la saison. Car si le cadre de cette épreuve est magnifique avec une superbe vue sur la Méditerranée, pour ce qui est de l’organisation on sentait que ça manquait de rodage. Quant au tracé il était très bosselé et ne convenait pas du tout à ma voiture. J’ai eu vraiment le sentiment de subir tout au long du week-end. »
La campagne de France de Mickaël Bonnevie se poursuivait sur les Teurses de Thèreval – Agneaux. L’épreuve normande lui permettait de se classer quatrième du groupe A et se remporter un nouveau succès en A/3 : « Je découvrais ce tracé et finalement j’ai bien aimé. La première partie entre les rails est assez atypique, et ensuite on peut réellement se lâcher, c’est très sympa. Je me suis battu avec Jimmy Rousseau et j’en garde un excellent souvenir. »
Mickaël Bonnevie aurait bien aimé prendre part à l’intégralité de la campagne de l’Ouest, mais la logistique et son emploi du temps ne lui permettait pas : « Et comme on m’a toujours dit qu’il fallait impérativement que je découvre Saint Gouëno, j’ai fait le choix de m’engager sur cette épreuve au détriment de La Pommeraye. » Sa participation à Saint Gouëno se soldait par une nouvelle victoire de classe et une sixième position en groupe A : « L’organisation est au top, les paddocks également, ce rendez-vous est vraiment génial. J’en garde d’autant plus un excellent souvenir que je signe mon tout premier record de classe de la saison. Pour le reste c’est une course un peu compliquée, un peu typée spéciale de rallye. J’avais du mal et je me suis battu face à Jimmy (Rousseau) et finalement je l’emporte. »
La Course de Côte de Marchampt est pour Mickaël Bonnevie l’épreuve à la maison, puisqu’elle se situe à une dizaine de minutes de son domicile : « Ce n’est pas pour autant l’épreuve que j’apprécie le plus. Mais j’avais à mes côtés mes partenaires, ma famille et mes copains, ce qui est une source de motivation supplémentaire », reconnait-il. « Je ne suis pas parvenu à faire les chronos que je réalisais l’an dernier, c’est un peu décevant, mais finalement je sors vainqueur d’un beau combat face à François (Fayet) et c’est ça l’essentiel. »
A Vuillafans, Mickaël Bonnevie se voyait proposer un nouveau combat, cette fois face à Romain Billot. Et là encore c’est lui qui sera le plus rapide : « Romain est un pote et on savait que nous allions nous livrer une belle bataille. Ça s’est joué à peu de choses, mais mon regret c’est de ne pas être parvenu à attaquer sur une route qui était passablement dégradée. Là encore je suis moins ''vite'' que lors de la précédente édition parce que j’avais du mal à me lâcher, notamment sur les freinages. »
Après Vuillafans, Mickaël Bonnevie se rendait à La Broque pour une manche du Championnat de France de la Montagne 2ème Division sur laquelle il accrochait une nouvelle victoire de classe : « J’ai vraiment adoré ce tracé très sympa sur une course très bien organisée. Ce fut pour moi un week-end plaisant. »
Par la suite, Mickaël retrouvait François Fayet à l’occasion de la Course de Côte de Dunières où, cette fois, il devance de deux dixièmes son adversaire : « Je suis super content parce que j’établis un nouveau record de classe sur cette épreuve. Je me souviens que samedi je suis en tête à l’issue des essais, mais que sur la première montée de course François me met une grosse claque en me collant une seconde huit. Je me suis dit que ça faisait beaucoup et que ça s’annonçait difficile. J’ai alors énormément étudié mes caméras embarquées, essayé de voir où je pouvais gagner du temps, et dimanche matin, j’étais hyper concentré, et je pense que je réalise ma meilleure montée depuis que je fais de la compétition… Quand j’ai vu à l’arrivée que j’établissais un nouveau record de classe, j’étais aussi surpris qu’enchanté. Au final je m’impose de peu, mais je suis particulièrement satisfait de ce succès. »
Les épreuves auvergnates se suivent, mais ne se ressemblent pas obligatoirement. Vainqueur à Dunières, Mickaël Bonnevie allait devoir enregistrer un abandon sur le Mont-Dore : « Sur la première montée d’essais, j’étais devant. Mais ensuite, je ne cache pas que j’en veux un peu au responsable de la prégrille. En clair, sur la seconde montée d’essais, il y avait une voiture en panne sur la grille de départ. Au lieu de la garer sur le côté, on m’a obligé à la contourner par le parking gravillonné qui se situe à côté de l’Auberge. Mais de ce fait, mes pneus étaient recouverts de graviers, et le responsable de la prégrille a refusé que l’on puisse nettoyer mes gommes. Je suis parti sur des œufs et j’ai fait hyper attention, mais en mettant mon pied sur la pédale de freins, la voiture a décroché et j’ai fait une touchette contre le rail qui me tord une biellette de direction. Alors j’aurais peut-être pu chercher la pièce dans les paddocks, mais j’étais tellement énervé contre la personne qui m’avait fait clairement comprendre que je n’avais pas de passe-droit pour nettoyer mes pneus, alors que d’autres étaient autorisés à le faire. J’ai même vu des pilotes caler en prégrille et leur équipe venir redémarrer la voiture. J’ai eu le sentiment d’une injustice et j’étais tellement frustré que j’ai préféré renoncer. »
Francis Dosières, Jennifer La Monica, Gilles Darmochod et Mickaël Bonnevie, tel est le classement final du groupe A de la Course de Côte de Chamrousse où, une nouvelle fois, Mickaël termine dans le sillage des Supercopa et signe une large victoire de classe : « C’est l’épreuve que j’ai le plus courue dans ma jeune carrière, mais pas celle que j’apprécie le plus. Il fallait que je retrouve confiance parce que j’avais encore en tête la toupie du Mont-Dore et je ne voulais pas commettre la même erreur. Malheureusement François (Fayet) sort de la route lors de la seconde montée d’essais, ce qui me prive de mon principal adversaire. Ensuite, j’ai déroulé sans grosse pression, mais j’avoue que j’aurais préféré avoir un vrai combat avec François. Même si je suis content de la victoire, c’est un week-end un peu décevant. »
A l’heure d’aborder la Course de Côte de Turckheim, Mickaël Bonnevie affichait un large sourire, ne serait-ce que parce qu’il savait retrouver en Alsace ses amis Belges, « et notamment Sébastien Starck que je n’avais pas vu depuis l’an dernier. Nous avons fait assistance commune et c’était super sympa. » Pour ce qui est du côté sportif, Mickaël débute bien son week-end en se portant en tête des essais, avant de se faire une chaleur sur la première montée de course : « Dimanche matin je n’étais pas dedans et je loupe la montée qu’il ne fallait pas louper. Romain (Billot) signe lui un excellent chrono, et je n’ai pas pu aller le chercher par la suite », avoue le Rhodanien qui termine deuxième de sa classe.
Mais il était dit que Mickaël Bonnevie aurait sa revanche. A Limonest, c’est lui qui impose sa Clio Cup dans la classe A/3, un dixième devant celle de Romain Billot : « Même si c’est mon pote, je n’avais pas l’intention de laisser Romain l’emporter une seconde fois. Mais au début ça se passait moyennement pour moi et il était encore devant dimanche matin. J’avoue que j’étais un peu perturbé parce que je faisais assistance commune avec Martial Conte qui est sorti de la route, heureusement sans se faire mal, mais ça m’a affecté. J’étais en dedans sur l’avant-dernière montée, et j’ai dû tout donner dans la dernière pour aller chercher la victoire. Le truc de dingue c’est qu’à l’intermédiaire Romain et moi nous réalisons quasiment le même chrono, et à l’arrivée on est tous les deux en 1'49'', mais que je parviens à m’imposer pour un dixième au cumul. C’est un succès devant ma famille, mes partenaires et mes amis, c’est donc très enthousiasmant. »
Qualifié pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Mickaël Bonnevie terminait troisième de la Course de Côte de Steige derrière la Peugeot 306 Maxi de Lionel Caritey et la Clio Cup de Jimmy Rousseau : « J’avoue que c’était un objectif de me qualifier pour la Finale. Depuis quelques années elle se déroulait dans le Beaujolais, à un quart d’heure de la maison et je ne me suis jamais qualifié. Je tenais donc cette année à obtenir mon ticket, même si je savais très bien qu’en Alsace, face à la 306 Maxi de Caritey qui est à domicile, je n’avais aucune chance. J’avoue que je suis arrivé à la Finale en étant ''rincé'' de la saison, et donc pas dans les meilleures dispositions pour me mettre en valeur. Mais finalement c’était une belle occasion de faire la fête et je ne regrette pas le déplacement, d’autant que j’ai pu me battre avec Jimmy Rousseau. »
Vainqueur du Challenge Open A/3
Pour la seconde année consécutive, Mickaël Bonnevie remporte le Challenge Open A/3 en signant plusieurs nouveaux records de classe sur les épreuves du championnat : « Le bilan est évidemment très positif puisque je remplis tous les objectifs que je m’étais fixés, à savoir remporter le challenge, signer des records et me qualifier pour la finale. J’ai vraiment essayé de tirer le maximum de la Clio et je ne pense pas pouvoir faire beaucoup mieux avec elle. »
Cerise sur le gâteau, Mickaël se classe troisième du Championnat de France de la Montagne 2ème Division Production : « Ce n’était pas un objectif premier, mais j’ai été motivé par le fait que cela me permettait de faire des épreuves au coefficient trois pour la qualification pour la Finale de la Coupe de France. Je n’avais pas de prétentions, mais en discutant avec Marie Cammares elle m’a fait comprendre que j’avais peut-être un coup à faire. Au final, quand tu vois qu’avec une Clio Cup tu termines entre une Lamborghini (David Meillon) et une Ferrari (Vincent Lagache), ça parait assez improbable et ce podium du championnat me fait réellement plaisir. »
Auteur d’une magnifique saison qui lui permet de remporter son second Challenge Open A/3 consécutif et de monter sur le podium du Championnat de France de la Montagne 2ème Division, Mickaël Bonnevie tient à remercier ceux qui l’ont accompagné durant sa campagne 2023 : « Un immense merci avant tout à mes partenaires qui m'ont permis de vivre cette saison exceptionnelle : ARAF , LSAM Détail, Le Café la Forèze, Signarama Villefranche, La Boulangerie la Forestière, ETS Gay-Badez, AXA Assurances Agence H. Cozenot, Teknic Racing, Lp rallye13 et A+ Immobilier-Patrimoine /Laurent Alphonse qui me suit depuis mes débuts en sport auto. Je remercie également mes parents, mes fidèles mécanos Alex et Quentin et tous les copains qui sont venus nous aider sur chaque épreuve. Pour terminer, j'ai une pensée particulière pour mon ami Martial Conte dont la saison ne s'est pas terminée de la meilleure des manières mais que j'espère revoir très vite. »
Avec deux titres sur le Challenge Open A/3, Mickaël Bonnevie semble avoir fait le tour de la question en ce qui concerne la Renault Clio 3 Cup. Dans la logique des choses, il se doit de progresser et pour cela il devrait poursuivre son implication aux volants de voitures plus performantes : « Sans prétention il me semble que je dois franchir un échelon. Pour le moment j’étudie vers quoi je peux me tourner, en ayant comme principale préoccupation de ne pas faire le mauvais choix », analyse-t-il. « Je ne sais pas si je repars en Production ou si je me tourne vers la catégorie Sport. Tout est ouvert, et si je reste en Production ce sera certainement au volant d’une voiture capable de jouer le groupe. Vraiment rien n’est arrêté, nous verrons bien », conclut Mickaël qui se voit bien faire une année d’apprentissage de sa nouvelle monture avec un programme qui reste là encore à définir.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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