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Référence dans le groupe F2000, Samuel Durassier remporte à l’issue de la saison 2024 son troisième Trophée FFSA de groupe. Pour autant, le Rochelais a du mal à se satisfaire d’une saison marquée par une succession de problèmes.
Depuis ses débuts en 1998, lorsqu’il prenait la succession de son père Alain, Samuel Durassier a abondamment enrichi son palmarès. Pour cela, il a su constamment faire évoluer les voitures avec lesquelles il évoluait. La petite Citroën AX Sport groupe A des débuts sera rapidement transformée en F2000, avant que Samuel ne s’en sépare pour s’installer derrière le volant d’une Citroën Saxo Challenge. Initialement engagée en groupe A, la Saxo viendra grossir par la suite les plateaux du F2000 sur des épreuves régionales. C’est au volant de cette voiture que le Rochelais faisait ses premières apparitions sur des manches du Championnat de France de la Montagne en 2009.
Des premières apparitions qui seront synonymes de premiers succès alors que Samuel se présentait au fil des ans comme un des hommes forts du groupe F2000 auquel il restera fidèle. Mais pour jouer les premiers rôles, Samuel se devait de disposer d’une voiture plus performante, avec l’aide de son papa il portait son choix sur une Honda Civic Type R.
En 2018, Samuel Durassier connaissait une première vraie consécration en remportant le groupe F2000 lors de la Finale de la Coupe de France de la Montagne courue à Urcy. L’année suivante il s’engageait officiellement sur le championnat pour venir décrocher fin 2019 un premier Trophée FFSA du groupe F2000. On le retrouvera sur le championnat en 2021 pour une saison écourtée à la suite d’une casse d’un barreau de cardan sur le Mont-Dore. Une pièce faite sur mesure et que le Rochelais ne pourra se procurer avant la fin de la saison.
En 2023, Samuel Durassier partait en quête d’un nouveau trophée de groupe en relançant sa Honda Civic Type R sur le championnat. Une saison qui débutait mal puisqu’une fracture de la cheville l’obligeait à déclarer forfait pour le Col Saint-Pierre. Mais la suite sera nettement plus prolifique, Samuel remportait en effet le groupe F2000 sur les sept épreuves sur lesquelles il était engagé. Un cumul de victoires qui lui permet de remporter le Trophée FFSA du groupe F2000 et le Challenge Open F2000/3.
La Honda Civic Type R, achetée en 2013 et avec laquelle évolue Samuel Durassier depuis 2015, vient du Rallycross et a donc bénéficié de nombreuses évolutions pour l’adapter à la course de côte et lui permettre de défendre ses chances au sein du F2000. Bien évidemment, le Rochelais ne dédaignerait pas changer de monture et d’évoluer avec une auto plus puissante : « Mais je reste un pur amateur, aux moyens limités », confie Samuel qui doit faire face à une succession de casses mécaniques qui ont eu pour effet de grever son budget. « Sur les trois dernières saisons, je casse un moteur par an, ça commence à peser lourdement. Donc pour ce qui est de changer de voiture, ce n’est pas du tout envisageable. »
Cela fait à présent plus de trois saisons que Samuel Durassier n’a pas eu l’occasion de passer le moteur de sa nippone au banc : « C’est ce que je voulais faire avant le début de la saison, afin de refaire une cartographie et m’assurer d’être compétitif. Mais le gars à qui je devais confier mon moteur n’avait pas le temps en début d’année. De ce fait, je me suis une nouvelle fois élancé pour une nouvelle campagne de France sans savoir réellement de combien de chevaux je dispose. C’est par moment frustrant quand tu es devancé par des concurrents et que tu ne sais pas si cela vient de toi ou du fait que tu manques cruellement de puissance. »
Nouvelle campagne pour un nouveau trophée
Vainqueur du Trophée FFSA du groupe F2000 pour la deuxième fois à l’issue de la saison 2023, Samuel Durassier avait comme objectif de remporter une troisième victoire dans la catégorie : « C’était bien évidemment l’objectif de la saison 2024 et de conserver également le titre sur le Challenge Open F2000/3 », commente le Rochelais qui savait que la concurrence serait rude : « Avec l’arrivée de Ferdinand Loton et de Nicolas Weisbecker, il était évident qu’il y aurait des adversaires de poids. Malheureusement Nicolas a cassé son moteur dès son entrée sur le championnat, mais Ferdinand était lui bien présent. »
Venu de sa Charente-Maritime natale, Samuel Durassier sera présent cette année sur les deux premières épreuves de la saison disputées dans le sud de la France. Il faisait ses débuts sur la manche d’ouverture du championnat, à Bagnols-Sabran. Mais tout n’allait pas se passer comme il l’espérait : « Durant l’intersaison j’ai fait changer mes têtes d’amortisseurs, et le gars qui m’a vendu les pièces ne m’a pas prévenu que ce changement allait relever la caisse de deux ou trois centimètres », explique Samuel. « A Sabran, à chaque sortie de virages, la voiture me ''lâchait des mains''. J’ai compris que j’avais une mauvaise assiette et que l’auto était plus haute de l’avant que de l’arrière. »
Entre deux montées, Samuel tentait d’atténuer le problème en modifiant les réglages, avec plus ou moins de réussite : « Je parviens à signer un bon chrono sur la première montée de course, je suis largué sur la deuxième et la troisième, mais heureusement j’arrive à réaliser mon meilleur chrono du week-end sur la dernière en remontant l’arrière de la voiture. » Au final, même s’il espérait offrir une meilleure prestation, Samuel signe une victoire sur la première manche gardoise de la saison.
Le Col Saint-Pierre étant programmé une semaine après Bagnols-Sabran, Samuel Durassier avait décidé de rester dans le Gard entre les épreuves : « Compte tenu du long déplacement, il était important pour moi de marquer des points, et je devais donc signer un résultat à Sabran, mais également sur le Saint-Pierre. » Pas évident lorsque l’on doit régler la voiture avec les moyens du bord : « Je n’avais pas la possibilité de retourner au garage, j’ai donc fait au mieux. J’avoue avoir roulé à ma main, sachant qu’il n’y avait pas une énorme concurrence », reconnait Samuel en toute honnêteté. « Je ne suis pas dans les chronos que j’avais pu signer il y a deux ans, mais ce n’était pas trop mal et finalement je gagne le groupe. »
Sur les Teurses de Thèreval – Agneaux, Samuel se retrouvait confronté à Ferdinand Loton qui avec sa Honda Civic faisait son entrée en lice sur le championnat. Le duel attendu avait bien lieu et voyait le Rochelais s’imposer une seconde devant son rival : « Le week-end s’est plutôt bien passé, sauf sur la dernière montée où au bout de la ligne droite du départ j’ai voulu freiner après la bosse. Et il faut surtout pas faire ça ! J’ai tapé de l’arrière, rien de méchant mais je flingue ma montée. Ferdinand de son côté a connu son lot de problèmes, et au final je suis devant. »
Le match entre les deux pilotes de Honda Civic se poursuivait à La Pommeraye où cette fois c’est Ferdinand Loton qui s’imposait : « J’ai eu un week-end un peu problématique avec un souci pour changer de vitesse. Au départ la deuxième ne passe pas et ça m’a perturbé durant tout le meeting. Je termine trois secondes derrière Ferdinand et je ne peux incriminer seulement le souci de changement de vitesses, je pense que je n’étais pas dedans », reconnait Samuel.
Les soucis de changement de rapports étaient conjugués au problème de hauteur de caisse que Samuel n’avait pas encore été en mesure de solutionner avant de débuter la campagne de l’Ouest. C’est donc toujours dans la même configuration qu’il se présentait à Saint Gouëno : « Le week-end a mal débuté puisque lors des essais j’ai perdu un étrier arrière qui s’est bloqué dans la roue arrière, heureusement après l’arrivée », se souvient-il. « Sur la deuxième montée de course, l’auto freinait trop de l’arrière, et je suis parti en tête-à-queue au ''Fer à Cheval''. De ce fait je n’ai pas pu refaire mon retard », explique Samuel qui s’incline pour une seconde trois.
Pénalisé par des soucis de changements de vitesses, Samuel Durassier décidait alors de démonter sa boîte. Il pourra par la même occasion régler ses problèmes d’amortisseurs : « Le jeudi précédent Marchampt, tout semblait être rentré dans l’ordre et la voiture était sur la remorque, prête à partir dans le Beaujolais. C’est alors que je me suis aperçu qu’il y avait une fuite de looked. De ce fait j’ai déclaré forfait. »
On retrouvait donc par la suite Samuel à Dunières où il disposait d’une Honda Civic plus à sa convenance : « Là je suis assez content du déroulement. Avec Ferdinand nous étions à côté dans les paddocks, ce qui était plutôt sympa, et pour le reste ça se passe plutôt bien pour moi. Les sensations étaient au rendez-vous, mais Ferdinand bat le record du groupe et je termine deuxième à neuf dixièmes. » L’épreuve auvergnate permettra à Samuel de trouver l’origine de ses soucis de changements de rapports de boîte : « Nous nous sommes penchés sur le problème avec Ferdinand et nous nous sommes rendus-compte que cela provenait d’un capteur de coupure au niveau du levier de vitesses qui était mal réglé. Rien de grave finalement. »
On l’a vu, dans l’impossibilité de passer son moteur au banc, Samuel Durassier ne sait pas réellement de combien de chevaux il dispose. Et sa prestation sur le Mont-Dore laisse à penser que la Honda manque de puissance : « Je ne suis pas parvenu à refaire mes chronos de l’an dernier, et les temps réalisés par Ferdinand sont également moins bons que ceux que j’avais signés précédemment. Difficile pour moi de comprendre exactement et d’expliquer ce que je peux considérer comme une contre-performance. » le week-end dans le Massif du Sancy se terminait dans la difficulté pour Samuel qui, sur la troisième montée, cassait un cardan : « Dans mon esprit ma saison s’arrêtait là. Les usines qui fabriquent ces pièces sur mesure sont fermées au mois d’août, et la suite de la saison était donc plus que compromise. »
Samuel Durassier mettra à profit ses vacances pour tenter de trouver une solution. Finalement, il parviendra à se dépanner lui-même : « J’avais cassé la transmission de gauche, la plus courte. J’ai donc pris celle de droite qui est un centimètre et demi plus longue, que j’ai mise à gauche. J’ai donc modifié mon train avant, en l’élargissant, ce qui bien évidemment affecte le comportement de la voiture. J’avoue que c’était un test, je ne savais pas du tout ce que ça allait donner. »
Deuxième sur le Mont-Dore, Samuel Durassier allait défendre ses chances sur la Course de Côte de Chamrousse. Sur l’épreuve iséroise, il terminera premier pilote engagés sur le championnat en F2000, mais sera devancé par la Renault Clio de Nicolas Vidé : « Finalement la réparation de fortune était satisfaisante. Le seul gros souci à Chamrousse ce fut la météo. Samedi j’étais en tête des essais, dimanche je suis devancé par un pilote qui roule vite, il n’y a rien à dire », confie Samuel qui avoue avoir abordé le rendez-vous alpin avec une certaine prudence : « Le trophée n’était pas joué, il me restait Turckheim et peut-être Limonest. Je ne voulais donc pas commettre de faute à Chamrousse, il me fallait marquer de précieux points. »
Pour un pilote venu de La Rochelle, Turckheim nécessite un long déplacement, et jusqu’alors Samuel Durassier n’avait jamais eu l’occasion d’affronter le tracé alsacien : « Aurélie (Bachoffner), ma belle-sœur, habite en Alsace et j’ai donc eu l’opportunité de de passer une semaine chez elle ce qui m’a permis de bien reconnaitre le parcours. C’est long, compliqué, c’est vraiment un gros morceau », confie Samuel qui ne gardera pas un souvenir impérissable de son week-end dans le Haut-Rhin : « Ce fut difficile, je pense que je freine parfois trop tôt, ce qui explique des chronos pas aussi rapides que ce que j’espérais. Mais le pire c’est que je casse mon moteur sur la dernière montée. »
La saison du Championnat de France de la Montagne se termine traditionnellement à Limonest. Mais suite à la casse du moteur de sa Honda, Samuel devait renoncer à se rendre sur l’épreuve rhodanienne. Il n’était alors plus maître de son destin et savait qu’en rejoignant l’arrivée de Limonest, Ferdinand Loton allait le devancer au classement final du championnat : « En fait je suivais la course à distance et dès la première montée d’essais je vois que Ferdinand n’apparait pas sur les classements. Ensuite j’ai appris qu’il était sorti de la route, assez violemment, mais qu’heureusement il ne s’est pas fait mal. » L’abandon de Ferdinand Loton signifiait que Samuel Durassier remportait son troisième Trophée FFSA du groupe F2000 : « Je sais à ce moment-là que j’ai gagné, mais ce n’est pas comme cela que je voulais m’imposer. J’aurais voulu être à Limonest et que nous puissions nous livrer un duel jusqu’au bout. »
Troisième trophée FFSA du F2000 et Open F2000/3.
A l’heure de faire les comptes, Samuel Durassier compte seize points d’avance au championnat sur Ferdinand Loton, et six points uniquement sur le classement final du Challenge Open F2000/3. Le Rochelais réalise donc un nouveau doublé, Trophée et Open : « Le bilan ne peut pas être réellement positif. Même si c’est moi qui l’emporte, il faut être conscient que sur plusieurs épreuves il me devance assez largement, ce qui m’oblige à me poser des questions. Je ne sais pas si je manque vraiment de puissance, ou si je suis largué. C’est frustrant d’autant que je n’aurai pas la réponse. » En effet, avec la casse de son moteur, il n’est plus question de le passer au banc et de savoir de combien de chevaux il dispose. « Je dois être réaliste, à voitures égales, pour moi Ferdinand est devant. Il a trente ans, j’en ai plus de cinquante et puis c’est un gars qui va vraiment vite. »
Samuel a d’autres raisons de relativiser son succès sur le Trophée FFSA du groupe F2000 : « Entre mes soucis d’amortisseurs, de changements de vitesses et une casse moteur pour conclure, j’ai du mal à trouver des raisons de positiver. Je viens de casser un troisième moteur en trois ans, ça commence à faire beaucoup », lâche le Rochelais.
Après l’obtention de ce troisième trophée, Samuel Durassier veut remercier chaleureusement ceux qui l’accompagnent : « Un immense merci au Garage Citroën Raymond Poitevin à Bourcefranc Le Chapus, à la Société M3, au concessionnaire Travaux Public JCB, aux Travaux Public Eric Renaudeau et Fils, à Henry Gomes, à la famille Dussat – ''Bernardo'' et Jeannie – qui me suivent sur les épreuves, à Ferdinand Loton qui m’a prêté des pièces pour pouvoir réparer, à Jean Chartier pour la réparation de mon moteur. Je n’oublie évidemment pas ma compagne Jennifer et à ma fille Mayline. »
En ce mois de novembre, Samuel Durassier à du mal à se projeter sur la saison à venir : « Je cherche à boucler un budget pour refaire le moteur et j’ai une transmission à refaire également. Ça fait beaucoup de chose à acheter et pour l’heure il m’est impossible de dire ce que je vais faire la saison prochaine. Je suis dépendant de trop de choses et je garde à l’esprit que je ne suis qu’un pur amateur pour qui il n’a jamais été question de sacrifier mon budget familial pour la course. Nous verrons bien de quoi sera fait le proche avenir », conclut Samuel
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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