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Le combat qu’a mené Jean-Marc Gandolfo pour conserver son titre de Champion de France 2ème Division est dérisoire face à celui qu’il mène contre la maladie. Le Varois a connu une année particulièrement difficile qui se solde tout de même d’un point de vue sportif par un second titre de champion consécutif.
Animateur assidu des courses de côte du Sud de la France pendant de nombreuses année, Jean-Marc Gandolfo a fait son apparition sur le Championnat de France de la Montagne en 2021 pour remporter au volant d’une BMW M3 GTR le Challenge Open GTTS/3. En 2022 il troquait sa BMW contre une Porsche 997 GT3 avec laquelle il faisait son entrée en lice dans la catégorie reine du Championnat Production, la classe GTTS/4. 2023 sera pour Jean-Marc l’année de la consécration. Au volant d’une Porsche 991 GT3 il accrochait la quatrième place du Challenge Open GTTS/4 en terminant dixième du Championnat, et remportait le Championnat de France de la Montagne 2ème Division Production.
Sa campagne 2023 avait permis à Jean-Marc Gandolfo de bien cerner le comportement de sa Porsche 991 GT3. La belle allemande lui ayant apporté de belles satisfactions c’est avec un plaisir non dissimulé qu’il se relançait à son volant : « Je savais que je n’étais pas au bout de la voiture et que je pouvais encore progresser. D’ailleurs mes chronos de la saison le démontrent puisque à plusieurs reprises je termine au pied du podium. »
Avant de s’élancer sur les épreuves du championnat, Jean-Marc Gandolfo apportait des ajustements à sa voiture en tenant compte des enseignements de l’année précédente : « J’ai beaucoup travaillé sur les réglages de trains et je menais des essais jusqu’à ce que le set-up me convienne. J’ai également bossé sur les barres stabilisatrices et sur les appuis aérodynamiques, ce que je ne faisais pas auparavant. » L’objectif de Jean-Marc était avant tout de conserver son titre en 2ème Division et si possible de tirer son épingle du jeu sur le Championnat 1ère Division : « J’avais à cœur de remporter toutes les épreuves de 2ème Division, si le physique avait suivi, je pense que c’était tout à fait réalisable », estime le Varois. « Du côté de la 1ère Division, j’avais terminé dixième du championnat en 2023 et je visais pour 2024 une place dans le top 5. »
Une saison fructueuse mais tronquée
La saison de Jean-Marc Gandolfo débutait sur la manche d’ouverture du Championnat 2ème Division, la Course de Côte de Lodève. Un premier rendez-vous qui le verra remporter un premier succès en imposant sa Porsche devant l’Audi RS3 de Nicolas Granier et la Léon Supercopa MK3 de Sébastien Lemaire : « Cette course offre un tracé impressionnant, et me retrouver devant Nico qui est un ''très vite'' c’était une belle satisfaction. Car même si ma voiture est plus puissante, là on jouait sur ses terres. »
Le succès de Lodève tombait à point nommé car il permettait à Jean-Marc de débuter la 1ère Division en confiance. Le Varois se présentait à Bagnols-Sabran en espérant signer un nouveau bon résultat : « J’avais comme principal rival Jean-François Ganevat, qui est un super pilote et qui évolue avec une Porsche identique à la mienne. On se bat ensemble toujours dans une entente très cordiale. Le podium était impossible à aller chercher, je termine à seulement huit dixièmes de Nico (Granier) et je devance Jean-François (Ganevat), dont je suis totalement satisfait du résultat. » Le week-end suivant, c’est sur le Col Saint-Pierre que l’on retrouvait la Porsche du Varois : « J’aime beaucoup cette épreuve, mais j’ai tout de même énormément de mal à assimiler ce tracé. J’ai tendance à confondre certains virages », reconnait Jean-Marc qui devait se contenter d’une huitième place.
Le Col du Ferrier, qui se dispute dans les Alpes-Maritimes, se présente un peu comme la course à la maison. Mais sur cette épreuve inscrite au calendrier du Championnat 2ème Division Jean-Marc Gandolfo allait friser la correctionnelle : « J’ai un peu voulu trop en faire pour montrer aux spectateurs et à mes adversaires comment avançait une Porsche qui évolue sur le championnat. Sur la première montée d’essais je signe le meilleur temps, Sport et Production confondus. Mais sur la première montée de course j’ai voulu refaire un temps scratch absolu et j’étais trop vite dans un droite où je suis parti en tête-à-queue à plus de 200 km/h. La chance était avec moi et je n’ai qu’endommagé un train. » Par la suite Jean-Marc se relancera pour accrocher une large victoire en Production, neuf secondes devant l’Alpine de Yann Durieux.
Les Teurses de Thèreval – Agneaux laisseront un bon souvenir à Jean-Marc qui terminait au pied du podium et s’imposait sur la manche comptant pour la 2ème Division : « J’adore vraiment cette course, comme toutes celles de la campagne de l’Ouest », confie le Varois. « J’aime ce tracé des Teurses qui s’apparente à un mélange de circuit et de routes de rallye. Je me suis senti super bien, l’accueil des Normands est fabuleux et j’ai passé un magnifique week-end. »
Le Championnat 2ème Division se poursuivait à Quillan où Jean-Marc viendra chercher une victoire en devançant un pilote audois, Sébastien Lemaire : « C’est pour moi une très belle victoire sur une course qui mériterait de figurer au calendrier de la 1ère Division. Là encore l’accueil est fabuleux, j’adore le parc au cœur de la ville et la gentillesse des organisateurs. Je retrouvais Seb (Lemaire) mais également Yann (Durieux) qui est un mec super avec un excellent coup de volant. »
Retour dans l’Ouest pour poursuivre la saison avec un passage à La Pommeraye où Jean-Marc se classait au quatrième rang et deuxième du 2ème Division derrière Jean-François Ganevat : « Je me suis loupé sur la montée du samedi soir, rien de grave, mais le temps perdu sur un tracé aussi court ne peut pas se rattraper. En clair, il y a deux virages où j’étais persuadé de gagner du temps en passant la quatrième, et en fait c’était une erreur. Sur la dernière montée du week-end je suis parvenu à devancer Jean-François, mais ça ne sera pas suffisant puisqu’il me devance de 59 millièmes. » On retrouvait ensuite Jean-Marc en Bretagne pour la Course de Côte de Saint Gouëno : « Là encore c’est une épreuve fabuleuse, dans une ambiance de fou, un accueil formidable. On ne regrette pas les kilomètres que l’on fait », confie Jean-Marc qui se classait une nouvelle fois au quatrième rang.
Le championnat 2ème Division fait une escapade hors des frontières de l’hexagone au mois de juin à l’occasion de la Course de Côte d’Andorre : « On adore Andorre, le Pastis n’est pas cher », plaisante Jean-Marc. « J’apprécie énormément le tracé, même si l’an dernier j’avais fait une touchette. J’avais la ferme intention de m’imposer et de me rapprocher des chronos des Andorrans qui disposent de gros bolides. » Sur la première montée de course Jean-Marc Gandolfo signait le meilleur temps du Production, « sans réellement forcer », se souvient-il. « Malheureusement l’embrayage de la Porsche m’a lâché. J’ai pu assurer la deuxième montée avec un embrayage qui patinait, mais j’étais absent sur la troisième », se désole le Varois qui se voyait devancé par la KTM X-Bow de Ronald Garcès.
Durant le printemps, Jean-Marc Gandolfo a sillonné la France de long en large avec des allers-retours incessants du Sud vers le Nord et du Nord vers le Sud. En l’espace de cinq week-ends le Varois a disputé le Col du Ferrier (Alpes-Maritimes), les Teurses de Thèreval – Agneaux (Normandie), Quillan (Aude), La Pommeraye (Anjou), Saint Gouëno (Bretagne) et la Pujada Arinsal (Andorre).
Pour faire plaisir à ses amis, Marie Cammares et Dimitri Pereira, Jean-Marc Gandolfo allait par la suite aligner sa Porsche sur la Course de Côte de Revel : « C’était un week-end entre amis et c’était hyper sympa », se souvient Jean-Marc qui a eu l’occasion de découvrir cette épreuve en 2001 lorsqu’elle organisait la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Sur cette édition il avait terminé deuxième du groupe N avec une Ford Escort Cosworth. Cette année, c’est une victoire en Production qui l’attendait puisqu’au final il impose sa Porsche devant ses amis Nicolas Granier et Ronald Garcès.
La saison de Jean-Marc Gandolfo s’arrêtait malheureusement après ce rendez-vous de Revel. Le Varois souffre d’une maladie qui est apparue il y a une vingtaine d’année : « Initialement je souffrais d’une thrombocytose essentielle que l’on peut soigner avec un traitement mais qui au fil du temps s’est transformée en myélofibrose. Là encore peut soigner cette maladie grâce à un don de moelle osseuse, mais si je ne trouve pas de donneur compatible, la maladie évoluera vers une leucémie aiguë contre laquelle il n’y a pas d’issue de secours », explique Jean-Marc qui malgré les complications qu’il doit gérer depuis de nombreuses années fait preuve d’une volonté et d’un courage exceptionnels.
Jean-Marc a deux sœurs, qui bien évidemment ont fait des tests de compatibilité qui se sont avérés malheureusement infructueux : « Je sais qu’il n’est pas évident de trouver un donneur. Mais j’en ai parlé autour de moi et j’ai alors vu se lever un énorme élan de solidarité de la part des pilotes du Championnat de France de la Montagne. Ils m’ont appelé en grand nombre pour me demander de mes nouvelles et qu’elles étaient les démarches à effectuer pour faire un don de moelle osseuse. J’ai même reçu de la part de certains des justificatifs de dons de moelle pour me montrer leur solidarité et m’inciter à me battre. J’ai été surpris et profondément touché par cette solidarité. »
On ne peut choisir à qui donner de la moelle osseuse, il faut une compatibilité entre donneur et receveur. Mais une banque de don existe et Jean-Marc incite tous ceux qui le peuvent à faire les démarches pour venir en aide à tous ceux qui, comme lui, en ont besoin : « Les démarches sont simples, on trouve l’ensemble du protocole sur internet en allant sur le site www.dondemoelleosseuse.fr , où tout est expliqué en détail. Il faut juste faire un test salivaire et ensuite vous êtes contactés si vous êtes compatibles avec une personne touchée par la maladie. »
Pour ralentir la progression de la maladie dont souffre Jean-Marc il existe deux traitements : « Mon corps a rejeté le premier traitement au bout de trois mois et aujourd’hui je n’ai plus d’autre option que le second traitement, mais il me faut bénéficier rapidement d’un don de moelle », explique Jean-Marc.
Second titre de Champion de France 2ème Division
Même s’il n’a pu mener à bien son programme, Jean-Marc Gandolfo conserve le titre de Champion de France de la Montagne 2ème Division acquis l’an dernier : « C’est une belle satisfaction, notamment quand je vois l’évolution de mes chronos entre 2023 et 2024. Je ne suis pas parvenu comme je le désirais à remporter l’ensemble des épreuves de la 2ème Division mais je n’en étais pas loin. Le bilan est donc positif. »
Soutenu par la Mairie de Figanières, où il réside, Jean-Marc Gandolfo veut remercier sa commune qui suit tout au long de la saison ses prestations. « Je veux également remercier chaleureusement Karine, mon épouse, qui me laisse pleinement assouvir ma passion et accepte que le parte dans de longs déplacements. Francis et François O’Mahony que j’ai fait venir sur le championnat, ainsi que sa sœur Luce Pierre. Francis et Françoise mettent à disposition leur ''appartement roulant'', un camping-car qui m’a permis d’être logé et nourri dans des conditions exceptionnelles. Lorsque j’ai dû arrêter ma saison, Françoise et Francis ont tenu à ce que je les accompagne pour que je reste dans le milieu de la course et que j’oublie ma maladie. C’est tellement bon pour le moral que je leur dis un immense merci, d’autant que j’ai alors pu voir à quel point les pilotes du championnat m’apportaient leur soutien. Ça fait super chaud au cœur ! Merci à tous les pilotes du CFM pour leur soutien et la solidarité dont ils font toujours preuve, aux organisateurs qui réalisent un travail de dingue pour que nous puissions courir dans les meilleures conditions. Je n’oublie évidemment pas mes partenaires, Julien de la Boulangerie Oudard à Figanières, l’Entreprise Alain Laurent, les Transports Porta et l’entreprise Castellan. »
L’heure est à la guérison, mais Jean-Marc qui a toujours était un battant, voit déjà plus loin. « J’ai bien l’intention si je retrouve la forme de repartir sur un programme combinant manches de 1ère et de 2ème Division », confie le Varois qui souhaite poursuivre en GTTS/4 : « J’adore l’ambiance qui règne dans cette classe où je m’épanouis pleinement. Je vais donc rester en GTTS/4, mais ça sera certainement au volant d’une nouvelle voiture », précise Jean-Marc à qui l’on souhaite un prompt rétablissement et sur qui l’ensemble des Montagnards comptent pour la saison à venir.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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