Vainqueur en 2022 du Challenge Open DE/5S alors qu’il participait au championnat pour la première fois, Benoit Taviaux se relançait cette saison avec la ferme intention de conserver son titre. Malgré quelques soucis mécaniques, le Vendéen atteint son objectif en remportant un second Challenge Open consécutif.
Après avoir glané de nombreux succès en slalom, Benoit Taviaux venait s’essayer sur une épreuve mythique du Championnat de France de la Montagne en 2016 en engageant une Citroën Saxo sur le Mont-Dore. Une découverte qui lui permettait d’accrocher d’entrée de jeu une deuxième place de classe. Il poursuivait par la suite son implication en slalom, en troquant sa petite Citroën contre une Dallara F392 évoluant en DE/2. Une monoplace qu’il engageait également sur les épreuves du CFM de la campagne de l’Ouest et sur le Mont-Dore.
En 2019, il faisait l’acquisition d’une Dallara F399 pour cette fois se jauger face à d’autres pilotes évoluant en F3. Ses débuts dans la catégorie furent plus qu’encourageants, on se souvient notamment que Benoit Taviaux avait terminé troisième de sa classe lors de l’édition 2021 de La Pommeraye où il s’était classé meilleur jeune. Fort de cette première expérience, il poursuivra sa carrière sportive au volant d’une Dallara F305 Evo 307. Et c’est avec cette monoplace qu’en 2022 il s’engageait pour la première fois sur le Championnat de France de la Montagne avec comme seul objectif de découvrir les épreuves. Une découverte qui sera synonyme de réussite, puisque le pilote natif de La Rochelle remportait en fin d’année le Challenge Open DE/5S.
« Le bilan est génial parce que je ne visais pas un tel résultat », confiait-il en fin de saison. « J’étais juste là pour découvrir, mais c’est hyper motivant, juste génial avec de superbes découvertes, de belles performances et de belles rencontres. »
Progresser et conserver son titre
Une belle expérience qui ne pouvait que motiver Benoit à remettre son titre en jeu en 2023 avec comme objectif cette fois de remporter un second Challenge Open DE/5S consécutif : « Il était logique pour moi de poursuivre dans cette voie, avec la Dallara F305. Je n’avais fait qu’une seule saison sur le championnat et je tenais à faire progresser mes chronos, à tenter de m’améliorer. » Benoit voulait également mettre à profit cette saison 2023 pour découvrir de nouvelles épreuves et parfaire son expérience sur le championnat.
Avant de s’élancer sur un nouvelle campagne de France, Benoit Taviaux offrait une révision à sa monoplace, sans lui apporter de changements majeurs : « Le plus gros du travail consistait finalement à se mettre aux normes 2023, la réglementation nous obligeant à lester nos monoplaces. Le plus complexe était de répartir les trente kilos supplémentaires de la façon la plus judicieuse en tenant compte de nombreux impératifs qui finalement ne nous offrent que très peu de choix », explique Benoit. « Ce qu’il y a de plus regrettable, c’est qu’avec un changement de hauteur de caisse et un poids supplémentaires, nous ne pourrons plus tenter d’établir de nouveaux records. »
Avant de débuter sa campagne sur le Championnat de France de la Montagne, Benoit Taviaux prenait part à la Course de Côte Régionale des Teurses de Thèreval qui a lieu au mois de mars. Une entame de saison qui le voit se classer neuvième au scratch et quatrième du groupe DE : « Ce fut un week-end pluvieux, et malheureusement nous n’avons pas pu chausser les slicks durant cette épreuve. Malgré tout ça s’est plutôt bien passé, avec pour moi une bonne remise en jambe. Finalement je suis content de ma course et j’avais hâte de retrouver ce tracé au mois de mai avec l’espoir de pouvoir mettre des pneus slick. »
C’est ensuite sur une autre épreuve régionale, la Course de Côte de Bournezeau, que l’on retrouvait Benoit Taviaux. Troisième derrière les Norma de Fabrice Gallo et Julien Bost, il signe une victoire dans le groupe DE : « Je suis content de la position finale, mais déçu du résultat. Là je me rends vraiment compte à quel point les trente kilos supplémentaire nous pénalisent. Sur un tracé court mais rapide, je concède une seconde sur mes chronos de l’an dernier, c’était un peu frustrant, d’autant plus quand tu tentes des choses et que le résultat n’est pas là. Mais face à Fabrice et Julien, l’objectif du week-end était de tenter d’accrocher la troisième place, j’y parviens, c’est donc satisfaisant. »
Pour Benoit Taviaux, l’entrée en lice sur le championnat se déroulait sur la campagne de l’Ouest. C’est donc sur les Teurses de Thèreval – Agneaux qu’il prenait part à sa première épreuve du CFM cette saison. Quatrième de la classe DE/5S, il se classait premier des pilotes engagés en F3 sur le championnat : « C’est une énorme déception parce que j’étais passé en Michelin et je me suis rendu compte que les réglages que j’avais adoptés ne convenaient plus du tout à la voiture. J’ai subi durant tout le week-end et j’ai bien failli me sortir à plusieurs reprises. Je ne garde pas un bon souvenir de cette édition 2023. »
Avant de se rendre à La Pommeraye, Benoit Taviaux prenait le temps de travailler sur sa monoplace, de tenter de trouver des solutions : « Nous avons remis pas mal de choses dans l’ordre, et nous verrons en Anjou que nous allions dans la bonne direction, puisque j’ai retrouvé un excellent feeling avec la voiture », analyse-t-il… Impossible en revanche de lutter face à la F3000 de Miguel Vidal et à la Tatuus Formula Master de Fabien Ponchant, autant dire que sa troisième place dans le groupe DE satisfait pleinement Benoit, d’autant qu’elle est assortie d’une victoire de classe : « Je me retrouve dans les chronos de l’an dernier malgré le poids supplémentaire embarqué sur la voiture, donc vraiment je ne peux être que content de mon week-end. »
A Saint Gouëno, Benoit Taviaux accrochait une nouvelle fois la troisième place du groupe DE, mais ne pourra pas s’imposer dans sa classe puisqu’entre la Tatuus de Fabien Ponchant et lui, on retrouve la F3 de Gaëtan Renouf : « Ce fut un beau combat tout au long du week-end durant lequel nous nous sommes échangé la première place de la catégorie. » Finalement, au cumul des deux meilleures montées, Gaëtan Renouf termine huit dixièmes devant Benoit : « Je suis malgré tout content parce que c’est une course assez complexe sur laquelle il est difficile de se lâcher sur l’intégralité de la montée. Mais je garde à l’esprit que Gaëtan me doit un revanche, nous nous retrouverons à Saint Gouëno en 2024… J’ai hâte », lance Benoit dans un large sourire.
Sixième de la classe DE/5S à l’issue de la Course de Côte de Marchampt, Benoit Taviaux ne pourra pas pleinement tirer profit de sa monoplace : « J’ai cassé le moteur en fin de saison, et dès Marchampt on sentait qu’il ne donnait pas son plein rendement. Sur une course où la puissance est primordiale, j’avais le sentiment de ne pas être dans le coup, sans vraiment comprendre pourquoi. J’ai tout fait pour aller vite, sans y parvenir, et nous avons terminé le week-end en ayant des doutes sur le moteur. »
La Course de Côte de Dunières, par laquelle Benoit Taviaux poursuivait sa saison, sera une magnifique découverte pour le Vendéen. Quatrième derrière les pointures que sont Didier Brun, Maxime Cotleur et Marcel Sapin, Benoit se satisfait pleinement du résultat : « Malgré les problèmes moteur, je pense avoir réalisé ma plus belle course de la saison. L’accueil est génial, l’organisation au top et l’environnement hyper sympa. J’ai vraiment passé un excellent week-end, et je ne concédais qu’une seconde au kil’ face à Didier (Brun) alors que je découvrais ce tracé. C’était plutôt très bien et j’ai hâte de retrouver cette épreuve l’année prochaine. »
S’il termine cinquième du DE/5S sur la Course de Côte du Mont-Dore, Benoit Taviaux se classe premier des pilotes évoluant en F3 sur le Championnat. Une position qui lui apporte de précieux points au Challenge Open, mais un résultat en demi-teinte pour ce qui est des chronos réalisés : « Là, les problèmes moteur se confirment et j’essaie de m’appliquer même si je suis déçu de ne pas être dans mes chronos de l’an dernier. J’étais sur trois cylindres et parvenir à signer un temps en 2'33'' dans ces conditions, c’est bien… Après je tiens à tirer un coup de chapeau à l’organisation qui a dû composer avec des conditions météorologiques très compliquées et de nombreuses sorties de route. Et malgré ça nous avons vécu un très bon week-end. »
Initialement, Benoit Taviaux avait prévu de terminer sa saison à Limonest, mais la casse de son moteur l’obligeait a mettre un terme prématuré à sa campagne de France : « Je n’ai pas pu me rendre à Limonest, ni à la Finale de la Coupe de France de la Montagne, ce qui était particulièrement frustrant. Pour ce qui est de Limonest, j’attendais avec impatience la parution de la liste des engagés parce que je ne savais pas si Patrick (Cholley) serait au départ. Il me paraissait clair que s’il marquait des points sur cette épreuve, il me passait devant pour le Challenge Open. Finalement, il n’était pas engagé, et je conserve la première place. »
En fin de saison Benoit Taviaux parvenait à solutionner ses problèmes moteur et de ce fait à se rendre à la Finale de la Coupe de France des Slaloms sur laquelle il était qualifié. Troisième au scratch derrière Corentin et Thibaut Lemoine, Benoit avoue sa déception de ne pas avoir pu mieux faire : « Nous avions réparé le moteur, revu les réglages châssis pour éliminer des défauts qui me perturbaient au niveau du comportement de la voiture. Tout se présentait pour le mieux sur une finale qui bénéficiait d’une super organisation et d’un super tracé. Malheureusement sur la dernière manche, un gravier passe dans la distribution et ça casse le moteur. C’est frustrant parce que la victoire se jouait au dixième. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! »
Deuxième titre consécutif sur l’Open DE/5S
Malgré les déconvenues qu’il a pu rencontrer, Benoit Taviaux veut tirer un bilan positif d’une saison à l’issue de laquelle il remporte un second Challenge Open DE/5S consécutif : « Le bilan est certes mitigé mais je suis content parce que je ne suis pas totalement responsable des quelques ''loupés'', la mécanique m’a joué des tours. Sur les week-ends où le doute s’est installé, j’ai pris conscience par la suite que ce n’était pas entièrement de ma faute. Et bien évidemment je retiendrai que je remporte à nouveau le Challenge Open DE/5S et que j’ai passé d’excellents moments sur les épreuves du championnat. Car si sur un plan sportif ce n’était pas toujours top, le côté humain reste toujours aussi attachant. »
Satisfait de ce qu’il a vécu durant cette année 2023, Benoit Taviaux tient à remercier ceux qui l’ont soutenu : « Un immense merci à mes parents, à mon cousin Christophe Boudeau, à ma sœur Mary. Je remercie également Le Garage Guibert Agent Renault à Marsily, Atlantique Caisse Système, Acqua Globe, Karting du Nord Mayenne, Yacco, Big Mat Libaud à Marans, Config-Racing et Jean-Pierre Nouveau. Je profite de l’occasion pour remercier les organisateurs, les officiels, les bénévoles, tous ceux qui donnent de leur temps pour que nous puissions vivre pleinement notre passion, et un grand merci à mes copains de la classe DE/5S avec qui l’entente est toujours parfaite. »
Benoit Taviaux sera-t-il en mesure de réaliser la passe de trois en remportant en 2024 un nouveau Challenge Open DE/5S. C’est en tout cas l’objectif qu’il souhaite atteindre : « Je vais repartir avec la Dallara F305 avec un programme si possible de huit épreuves. J’aimerai bien recevoir les pièces indispensables pour réparer mon moteur rapidement afin que la voiture soit prête en février et me présenter au départ du Col Saint-Pierre où je voudrais débuter ma saison sur le championnat. J’aimerais bien ouvrir ma saison en découvrant le Col Saint-Pierre, et être à Vuillafans qui est une épreuve que j’adore », conclut Benoit qui sera à n’en pas douter un prétendant à sa succession en F3.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Benoit Taviaux.
