S’il court depuis près de 10 ans au volant d’une Scora Maxi, avec quelques apparitions chaque saison sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne, c’est la première fois qu’Anthony Dubois s’engage sur notre Championnat. Une participation motivée par le souhait de se familiariser avec les épreuves, pour revenir mieux armé encore la saison prochaine.
Le goût de la vitesse et du sprint, Antony Dubois l’a acquis à la force des mollets. C’est en effet sur un vélo qu’il disputait ses premières compétitions. Cycliste particulièrement doué, il intégrera l’équipe réserve de Cofidis, et participera à plusieurs reprises aux Championnat de France sur piste. Anthony accumulait les trophées, mais malheureusement, sur ses trois participations au Championnat de France de poursuite par équipe, il échouait au pied du podium, à la place la plus frustrante, la quatrième.
Lorsqu’à 21 ans, Anthony décidait de délaisser les braquets, il n’envisageait pas pour autant de mettre un terme définitif à la compétition. Et c’est donc dans le baquet d’une auto de course qu’il allait s’installer. Un choix dicté par sa parfaite connaissance du monde de la Course de Côte. En effet, durant quatre décennies, son père, Guy Dubois, a animé les épreuves de la région Centre au volant d’une Berlinette, avant de s’installer dans l’habitacle d’une Jidé, puis d’une Scora Maxi rachetée à Guy Poinsignon. Dès son plus jeune âge, Anthony accompagnait son père sur les épreuves et découvrait, enchanté, ce monde si particulier.
De l’Alpine à la Scora
C’est au volant d’une Alpine, qu’en 2006, le pilote natif de Saint-Doulchard prenait part à sa première course. Une première saison lui permettait de prendre ses repères, avant de délaisser l’Alpine pour une Renault 5 Turbo 2. C’est alors que naissait dans l’esprit d’Anthony et de son père l’envie de prendre en charge le développement d’une Scora. Un projet qui allait voir le jour en 2008, lorsqu’il se portait acquéreur d’une auto en phase de construction. L’assemblage de la Scora était confié aux mains expertes de la famille Poinsignon, avant qu’Anthony et son père ne s’occupent du développement de la voiture. Une évolution qui allait se faire au fil des saisons.
Anthony Dubois concentrait alors ses efforts sur les épreuves de la Région Centre, tout en faisant quelques apparitions sporadiques sur le Championnat. C’est ainsi que l’on a pu le voir à Marchampt en Beaujolais ou sur le Mont-Dore. Des participations qui lui permettaient de se jauger face aux meilleurs pilotes de la discipline, et de prendre conscience que sa Scora devait encore évoluer s’il voulait défier les cadors du groupe FC.
Saison après saison, l’évolution de la Scora permettait à Anthony de faire évoluer ses chronos de manière significative. Et c’est ce qui l’incitait, pour cette saison 2016, à s’engager sur le Championnat de France de la Montagne dans le cadre du Challenge Open. L’objectif était alors de se faire plaisir, et si possible de faire briller une Scora à laquelle la famille est fortement attachée. Mais en compétiteur affirmé, Anthony ne cache pas qu’il lorgnait vers le Trophée de Groupe et la victoire dans le Challenge.
Pour atteindre ses objectifs, Anthony savait qu’il devait disposer d’une auto fiable, ce qui l’incitait à mettre à profit la pause hivernale pour travailler dans ce domaine. Malheureusement, les premières épreuves offriront leurs lots de déconvenues, la Scora n’étant pas exempte de reproches en termes de fiabilité.
Début de saison difficile
Anthony Dubois compte parmi les pilotes qui se sont fait piéger cette année, sur le tracé humide de Bagnols-Sabran. Les dommages occasionnés à la Scora l’obligeaient à renoncer, et il quittait donc l’épreuve le dimanche matin. C’est sur le trajet qu’il apprenait la disparition de Steve Cabelo, et Anthony garde à l’esprit que cette édition de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, fut le pire week-end de course qu’il n’ait jamais connu.
La réparation de la Scora Maxi nécessitait une longue immobilisation au garage, avec comme objectif d’être présent à Hébécrevon pour son deuxième rendez-vous de la saison. Bloc avant endommagé, les deux radiateurs à remplacer, pare-brise fissuré, trains avant faussés, durant un mois Anthony allait consacrer l’ensemble de ses loisirs à la réparation de sa voiture.
La participation à Hébécrevon devait avant tout permettre à Anthony Dubois de se rassurer sur le comportement de sa Scora : « J’ai abordé cette épreuve avec une certaine sagesse. La performance n’était pas au rendez-vous, mais je voulais avant tout me rassurer, avoir la certitude que l’auto fonctionnait parfaitement », explique Anthony. « De toute façon, après une sortie de route, tu sais pertinemment qu’il va te falloir un temps d’adaptation avant d’oser te lâcher à nouveau. » Et c’est dans l’urgence qu’Anthony hissait sa Scora sur le plateau pour rejoindre le Normandie : « Nous avions terminé la voiture le jeudi pour partir le vendredi, nous avons donc peaufiné les réglages durant la course. » Seizième au scratch sur l’épreuve normande, Anthony se classait cinquième du FC.
Si la météo ne faisait rien pour faciliter l’approche de la Course de Côte de La Pommeraye, Anthony prenait rapidement conscience qu’il ne pouvait pas attribuer ses mauvaises performances qu’aux conditions climatiques : « Nous nous sommes aperçus que quelque chose n’allait pas sur la voiture. Je me retrouvais sixième de groupe, les chronos n’étaient pas au rendez-vous, je voulais bien croire que ma récente sortie de route avait pu calmer mes ardeurs, mais je savais qu’il y avait autre chose. »
Anthony décidait, à l’issue de La Pommeraye, de ne pas se rendre à Marchampt en Beaujolais, mais une nouvelle fois de passer par le garage pour comprendre l’origine de ses problèmes : « Nous avons alors identifié un dysfonctionnement sur une sonde, ce qui avait pour effet de nous priver de 80 chevaux et de 9 mètres/kilo de couple. Il était donc logique que je ne sois pas dans le coup. »
Dès les premiers mètres parcourus sur le tracé de la Course de Côte de Vuillafans, Anthony ressentait une nette amélioration dans les performances de la voiture. Une progression qui allait se concrétiser face au chrono, puisqu’il termine à la deuxième place du Groupe FC, derrière la Renault 5 Turbo de Didier Deniset : « Je reconnais avoir peiné pour me remettre dans l’allure. Mais cela était dû au fait que je n’avais pas disputer cette épreuve depuis longtemps, et que pour aller vite à Vuillafans, il te faut parfaitement maitriser le parcours. Le côté positif, c’est qu’enfin l’auto fonctionnait correctement. Le point négatif, c’est que nous n’avons pu faire que deux montées de course, et que je pense que sur la troisième montée, j’aurais pu reprendre la tête du groupe. »
Anthony Dubois n’avait jamais eu l’occasion de venir à Dunières. Il découvrait donc le tracé auvergnat, ce qui n’allait pas l’empêcher de s’illustrer, puisqu’il place sa Scora Maxi à la huitième place du classement Production, troisième du groupe FC : « J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir sur cette épreuve, et je suis d’autant plus satisfait que, même si je termine troisième, je suis très proche de Christophe Poinsignon et de Xavier Burgevin, qui me précèdent. Même si c’est toujours un peu frustrant d’être devancé de peu, pour moi qui découvrais l’épreuve, je ne peux être que satisfait de mon week-end. »
Au Mont-Dore, Anthony allait à nouveau être confronté à la Jidé de Xavier Burgevin. Et une nouvelle fois, le pilote du Cher sera devancé. Mais quel combat ! Car si Burgevin remporte le groupe au Mont-Dore, Anthony pointe le capot de sa Scora à seulement 65 millièmes : « Là, j’ai vraiment les boules », confie Anthony. « Je sais ce que je suis capable de faire sur un Mont-Dore, je connais le tracé, et je ne peux donc pas trouver d’excuses. En fait, sur la montée la plus rapide, je rate une vitesse juste avant la ligne d’arrivée, et ça me coûte la victoire… Mais malgré tout je suis content car j’améliore mes chronos de plus de trois secondes par rapport aux précédentes éditions, je suis vraiment performant, et je n’ai qu’à féliciter Xavier. »
A ce stade de la saison, Anthony prenait conscience qu’il avait peut-être une carte à jouer sur le Challenge, ce qui l’incitait à rajouter Chamrousse à son calendrier : « Nous n’avions pas prévu de participer à cette épreuve, que je découvrais cette année », confie-t-il. « Nous sommes arrivés le vendredi soir, au dernier moment, pas vraiment préparés comme nous le devions. J’ai reconnu en camion, ce qui est loin d’être idéal, et au final je termine loin de Christophe (Poinsignon). Mais je sais que cela est dû à ma méconnaissance du parcours. »
Sancerre pour un succès, les Masters pour le plaisir
Pilote, Anthony Dubois s’investit également dans l’organisation. C’est le cas sur la Course de Côte de Sancerre, disputée dans le Cher au mois de juin. Sur cette épreuve, il imposait sa Scora Maxi en tête du Production : « Je suis organisateur de la course, et pour moi ça m’aurait fait mal de ne pas m’imposer, à domicile, devant mes partenaires et mes amis. C’est une victoire qui me fait vraiment plaisir, d’autant que si je m’imposais sur cette édition, je remportais le Trophée Tony Alves, dédié à la mémoire d’un pilote de notre écurie, décédé il y a huit ans. Et pour moi c’était une manière de lui rendre hommage. »
Pour Anthony Dubois, la saison devait s’achever au Mont-Dore, avant qu’il ne décide de prendre part à Chamrousse. Mais l’épreuve iséroise ne sera pas la seule surprise de la fin de saison, puisqu’Anthony se voyait convié aux FIA Hill Climb Masters : « C’était un déplacement important pour moi, et pour mener à bien cette aventure, j’ai pu compter sur le soutien de mon Comité Régional de la Région Centre – Val de Loire, et de mon club, l’écurie Jacques Cœur. Grâce à leur aide, j’ai pu me rendre en République Tchèque pour disputer cette épreuve exceptionnelle », commente Anthony. « Cela m’a permis de rencontrer d’autres pilotes, de voir de très belles autos, et au final d’en prendre plein les yeux. »
Malgré un début de saison compliquée par un manque de performance sur sa Scora Maxi, Anthony Dubois estime le bilan de son année particulièrement positif : « La seule déception c’est de ne pas avoir remporté de victoire sur le Championnat, mais je suis monté à plusieurs reprises sur le podium, sur la deuxième et la troisième marche, et je retiens avant tout que l’auto a été performante. Et c’est toujours bien lorsqu’une saison se termine mieux qu’elle ne commence. »
Deuxième du Challenge Open FC4, Anthony sait qu’il n’aurait certainement pas pu mener à bien cette saison, et obtenir ce résultat sans l’aide de son mécanicien, Félix Andres, « il est présent sur toutes les épreuves et sans lui je resterais certainement à la maison. Je tiens donc à le remercier, comme je veux remercier mon père qui est également présent du mieux qu’il le peut, et qui est un peu mon coach sur les courses. Merci également à mon préparateur moteur, Laurent Lechartier et à mes partenaires, Mecaparts à Bourges, Joseph Mellot du restaurant l’Auberge à Sancerre, qui est également un excellent viticulteur local, la Société Mecacyl lubrifiants et HP2 Phénix aditif essence. »
Une Porsche Cup en GTTS pour 2017
Anthony Dubois a pris goût au Championnat de France de la Montagne, et il va mettre à profit l’année 2017 pour mener à bien un projet qui lui tient à cœur depuis de quelques temps : « Je repars avec une nouvelle auto, puisque je devrais être présent en GTTS au volant d’une Porsche 997 Cup. C’est un nouveau challenge pour moi, face à des concurrents expérimentés et bénéficiant de moyens plus importants que les miens. Je n’affiche donc aucune autre ambition que celle de me faire plaisir. Pour ce qui est des résultats, on verra, et pour ce qui est du programme, il dépendra du budget, mais j’espère être au départ d’une dizaine de manches. » Attaché à sa Scora Maxi, Anthony a décidé de ne pas s’en séparer, et pourquoi pas de reprendre son volant à plus ou moins long terme.
Pour ce qui est du projet d’Anthony en GTTS, sa concrétisation dépend en partie de l’implication de nouveaux partenaires : « Si certains veulent nous rejoindre, ils sont les bienvenus. », et si vous souhaitez retrouver le parcours d’Anthony et prendre contact avec lui, vous pouvez le faire par le biais de son site internet : www.anthonyduboiscompetition.com. Le projet d’Anthony semble alléchant, gageons qu’il le mène à bien, car comme le disait Jacques Cœur : « A cœur vaillant, rien d’impossible… »