Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
C’est une courte mais triomphale saison que vient de vivre Maxime Dojat. L’Aindinois, qui a participé aux sept dernières confrontations de l’année, monte à sept reprises sur le podium pour finalement conserver le ''Trophée Lionel Régal'' acquis l’an dernier, et se classer sixième du Championnat de France de la Montagne.
Accrocher les Trophées qui récompensent les Meilleurs Jeunes est devenu une habitude pour Maxime Dojat. En 2019 déjà, c’est au volant d’une Renault Clio que du haut de ses 18 ans il remportait la Coupe du Meilleur Jeune en Production. Né en septembre 2000, il savait qu’il pouvait encore pendant quatre saisons prétendre à jouer les premiers rôles parmi les pilotes de moins de 25 ans.
Par la suite, Maxime intégrait le Championnat Sport en optant pour un TracKing qu’il plaçait deux saisons consécutives à la deuxième place du Challenge Open CM. En 2023, il faisait son entrée dans la catégorie reine de la course de côte en s’alignant en E2-SC/3 avec un Revolt 3P0. Une saison d’apprentissage qui le voyait terminer au dixième rang du championnat et s’adjuger le ''Trophée FFSA Lionel Régal'' qui récompense le meilleur jeune dans la catégorie Sport.
Le bilan de sa saison 2023 était largement positif, puisque Maxime remportait le ''Trophée Lionel Régal'', mais l’issue de sa campagne de France sera marquée par une sortie de route à Limonest. Une sortie qui ne peut être totalement imputée au pilote, piégé par de la sciure répandue sur la route : « De ce fait nous avons tenté de faire jouer les assurances de la course, mais ça n’a pas fonctionné. Je me retrouvais donc avec un énorme trou dans mon budget et l’impossibilité de faire réparer le Revolt. »
Privé de voiture, Maxime Dojat mettait une croix sur le Championnat de France de la Montagne et se tournait vers le rallye en optant pour une Renault Clio évoluant en R5 : « J’avais une opportunité de courir en rallye avec le Loeb Racing, en compagnie de mon pote de toujours, Maxence Passaquet, qui souhaitait m’accompagner comme copilote. J’ai sauté sur l’occasion. » On retrouvait donc les deux compères au départ du Rallye du Touquet : « Ça restera un souvenir exceptionnel, le fait de partager cette aventure tous les deux. En tant que pilote j’avais envie de voir autre chose et ce fut une expérience mémorable, même si les conditions cette année s’apparentaient plus à du tout terrain qu’à du rallye. Mais ces difficultés apportent un sel supplémentaire, et sincèrement ce fut réellement une super expérience qui me sera utile en tant que pilote. Le rallye m’a permis de travailler plus en profondeur mentalement, d’accroitre ma concentration. »
Mais le budget nécessaire pour faire une saison en rallye est toujours difficile à trouver, alors que dans le même temps la Montagne faisait les yeux doux à Maxime : « Il est clair que l’ambiance qui règne sur le championnat me manquait. De plus, du côté de la famille Bourgeon on souhaitait me voir revenir au volant du Revolt, et pour cela Dan et Fabien étaient prêts à m’apporter une aide précieuse pour que je puisse me relancer. »
Sept épreuves et aucun joker
A l’heure de faire son retour sur le championnat, on avait passé le cap de la mi-saison. En débutant à Marchampt-en-Beaujolais, Maxime Dojat savait qu’il ne pourrait disputer que les sept épreuves restantes. La réglementation stipulant que pour figurer au classement final du Championnat de France de la Montagne il faut avoir pris le départ de sept manches, Maxime se voyait privé du moindre joker : « Il me fallait impérativement m’aligner sur les sept courses pour essayer d’accrocher à nouveau le ''Trophée Lionel Régal''. Je savais donc que je ne pouvais pas louper un seul rendez-vous. »
S’il souhaitait ardemment conserver le ''Trophée Lionel Régal'', Maxime Dojat avait également la ferme intention de démontrer qu’il était toujours en pleine progression : « J’avais comme objectif d’améliorer mes chronos et ma position sur les épreuves du championnat. Je disposais déjà d’une demi-saison d’expérience », rappelle Maxime qui en 2023 avait pris part à huit des treize épreuves. « J’avais toutefois comme handicap cette saison de ne pas disposer de pneus neufs, mais je savais que du côté de Bourgeon Concept ils avaient bien progressé sur la voiture et qu’au sein de mon équipe nous avions acquis une réelle compréhension des différents datas. »
C’est donc à Marchampt que Maxime Dojat faisait sa première apparition de la saison. Une entrée en lice particulièrement fructueuse puisqu’elle allait lui permettre de monter pour la première fois sur un podium d’une manche du Championnat de France de la Montagne : « Pour être honnête je garde un souvenir mitigé de ce week-end », avoue le jeune Aindinois. « Nous avons terminé la voiture dans la nuit du mercredi à jeudi précédent l’épreuve. Jeudi nous nous sommes rendus sur le circuit de Pouilly-en-Auxois où nous ne sommes pas parvenus à faire démarrer la voiture. Une catastrophe avec un cumul de problèmes. Vendredi c’est dans les paddocks de Marchampt que nous avons réparé la voiture, sans certitude que tout fonctionne. Autant dire que je ne débutais pas la saison l’esprit serein », poursuit Maxime.
« Finalement j’accroche mon premier podium, ce qui est bien évidemment un moment fort. Mais je ne suis pas parvenu à améliorer mes chronos de l’année précédente ce qui reste très décevant dans la perspective des épreuves à suivre », analyse Maxime avant de rajouter humblement : « Le podium c’est cool, mais si tout le monde avait été là, j’aurais terminé dernier des E2-SC. »
Troisième à Marchampt, c’est à la deuxième place que l’on retrouvait Maxime Dojat à l’arrivée de Vuillafans : « C’était mieux, même si nous étions toujours gênés par des problèmes de boîte qui m’empêchaient de rétrograder. Je suis tout de même mieux qu’à Marchampt, même si je me suis vu contraint de sortir des épingles en quatrième ou en cinquième, ce qui fait perdre un temps considérable. Malgré les soucis de boîte, je me retrouve assez proche de Marc Pernot qui était chez lui, donc c’était plutôt enthousiasmant. »
Après avoir remporté la Coupe du Meilleur Jeune à Marchampt et à Vuillafans, Maxime Dojat allait connaitre une nouvelle consécration en signant à La Broque, manche du Championnat de 2ème Division, son premier succès au scratch. Une victoire pas aussi facile à aller chercher. Car même si après ses prouesses à Marchampt et à Vuillafans il se présentait en favori, il devait composer avec une pression supplémentaire et une vraie concurrence : « Au départ, nous nous sommes engagés à La Broque pour essayer de trouver l’origine de nos problèmes de boîte de vitesses afin d’arriver à Dunières en disposant d’une voiture fiable. La situation n’était pas évidente car à l’approche d’un virage, tu sais qu’il t’est interdit de freiner au dernier moment car si tu ne peux pas rétrograder tu pars dans le mur », explique Maxime. Handicap supplémentaire, il découvrait le tracé alsacien et devait composer durant les essais du samedi avec une météo exécrable : « Rouler sous la pluie, quand tu découvres et que tu n’es pas sûr de pouvoir tomber les rapports, c’est pas ce qui te permet d’être le plus à l’aise. Fort heureusement mon frère et mon équipe sont parvenus à solutionner mes problèmes de boîte le samedi soir. Finalement cela provenait de mon régulateur de pression qui dysfonctionnait. Il ne délivrait plus assez d’air et ne ''schifter'' plus correctement les rapports. Clairement nous nous sommes pris la tête tout le début de saison à cause d’une pièce à vingt euros ! »
Face à Patrik Zajelsnik qui connaissait bien l’épreuve et qui a eu à maintes reprises l’occasion de faire ses preuves, Maxime devait livrer un dur combat d’où il sortait vainqueur : « Il dispose d’une pression de turbo ''full'' parce que là où il roule habituellement c’est autorisé. Je savais donc que dans la ligne droite de La Broque je risquais de ''prendre cher''. Mais grâce à une excellente dernière montée je fais la différence pour trois dixièmes. Une première victoire, même si c’est sur une manche de 2ème Division, ça restera un excellent souvenir, surtout après les problèmes que nous avions rencontrés et le travail acharné de toute l’équipe. »
A Dunières, Maxime Dojat retrouvait les animateurs du Championnat de France de la Montagne et le podium avec une deuxième place finale : « Ça reste un des excellents souvenirs de la saison, mais s’il me faut reconnaitre que si Fabien (Bourgeon) avait rejoint l’arrivée, j’aurais terminé troisième tant il survolé les débats avant son abandon. » Mais Maxime qui jusqu’alors n’avait jamais été à son aise sur le tracé auvergnat reconnait avoir connu un excellent week-end : « Là, tout de suite je me suis senti bien et j’ai pu me lâcher. Face à Marc (Pernot) qui disposait de pneus neufs alors que je roulais avec des gommes passablement usagées, il y a une montée où je termine à seulement quatre dixièmes. La performance était là et je suis très satisfait de ma prestation. »
Le Mont-Dore offrira l’occasion à Maxime Dojat d’engranger de nouveaux souvenirs : « Mémorables parce que c’est le premier podium partagé avec Fabien (Bourgeon), de plus sur une épreuve de légende », rappelle Maxime que l’on retrouvait à l’arrivée à la troisième place. « Ça fait super plaisir de remettre deux Revolt sur un podium du Championnat de France. C’est génial pour l’équipe Bourgeon et pour mon équipe », poursuit Maxime qui reconnait que ce rendez-vous auvergnat ne fut pas pour autant une partie de plaisir : « il faisait très chaud et la route manquait de grip. Samedi j’étais plutôt à mon aise avec les pneus violets, mais dès que j’ai mis les rouges ça devenait compliqué. Je me suis un peu entêté alors que ce n’était peut-être pas le meilleur choix. Donc cette troisième place est top, mais je suis un peu déçu de mon chrono. »
La saison de Maxime Dojat allait se poursuivre par une succession de podiums. Ce sera le cas à Chamrousse où les concurrents devaient affronter des conditions climatiques – pluie et brouillard – qui rendaient l’approche difficile : « Pour la première fois je disposais de pneus neufs. Je les ai essayés lors de la seconde montée d’essais, et j’ai eu le sentiment que je n’avais plus la même voiture. Sur cette montée je termine devant Marc (Pernot) ce qui me fait comprendre qu’il y a grâce aux pneus une nette amélioration. » A l’issue des essais, Maxime pointait à cinq dixièmes de Marc Pernot, de quoi être confiant pour la suite. « Samedi soir, sous le brouillard je me suis dit que ça ne serait pas la meilleure montée du week-end et je n’ai donc pas tout donné. Mais dimanche matin la pluie nous attendait, et si sur la troisième montée, sous la pluie, je suis devant Marc, je n’ai pas pu le devancer au cumul des deux meilleures montées. »
L’expérience acquise par Maxime Dojat lui permet de bien cerner les tracés. Il sait donc que Turckheim, comme Vuillafans, sont des épreuves très exigeantes. Ce qui ne l’a pas empêché de se mettre une nouvelle fois en valeur en accrochant un nouveau podium : « Le début du tracé de Turckheim est assez bosselé et ça tape partout dans la voiture. J’ai eu du mal à trouver les réglages pour être performant et je n’osais pas sortir la grosse attaque. Samedi soir, sur la première montée de course, j’ai compris que les réglages étaient vraiment top. Mais j’avais déjà couru deux kilomètres, et même en me lâchant sur les quatre derniers, la différence était faite. Dimanche matin je réalise un super temps et je me retrouve à seulement deux secondes de Fabien et Marc, ce qui sur six kilomètres est un écart très faible. Donc je suis vraiment content de ce week-end qui fut pour moi un des meilleurs de la saison. »
Pour conclure sa campagne de France, Maxime Dojat retrouvait un terrain qui ne lui avait pas porté chance l’an dernier. Sa participation à Limonest s’était en effet conclue par une sortie de route : « Comme l’an dernier, tous mes sponsors étaient là et je ne voulais surtout pas leur offrir la déception que j’avais connue l’année précédente. Je n’ai pas pris tout les risques, tout en sachant que sur ce type de tracé, le Revolt 3P0 a de sérieux atouts et que je pouvais me battre pour la deuxième place. Samedi soir je signe un excellent chrono dans le sillage de Marc. Mais dimanche je n’ai jamais été en capacité de reproduire cette performance, les sensations n’étaient pas au rendez-vous », analyse Maxime qui termine sur la troisième marche du podium.
Le Trophée Lionel Régal et une 6ème place au championnat
Sur les sept épreuves disputées cette saison par Maxime Dojat, le jeune Aindinois est montée à sept reprises sur le podium, a remporté sept Coupes du Meilleur Jeune en Sport. Des performances qui permettent à Maxime de conserver le ''Trophée Lionel Régal'' qui récompense le meilleur pilote de moins de 25 ans. Même s’il n’a pu prendre part qu’à la moitié du championnat, il parvient à accrocher la sixième place finale et se paie le luxe de signer son premier succès scratch à La Broque : « C’est bien évidemment très positif. Le seul bémol c’est de ne pas être parvenu, tant moi que mon équipe, à nous faire confiance d’entrée de jeu. Ça vient de l’inexpérience puisque finalement en deux ans je n’ai fait que deux demi-saisons. Mais je ne peux être que super content du résultat et je pense être à ma place. En fin de saison, je me bats plus avec les deux pilotes qui jouent la gagnent qu’avec ceux qui suivent. Il va falloir que je travaille pour être plus vite dans le rythme et plus régulier. »
Pour un passionné le courses de côte, Lionel Régal est une référence, et remporter le Trophée qui porte son nom offre une légitime fierté : « Ma génération a grandi avec Lionel. C’est un pilote qui a élevé la discipline, en a fait la promotion. Je me souviens avoir été présent lorsqu’il est décédé et avoir été profondément marqué », se rappelle Maxime qui n’avait que 10 ans à l’époque. « Cette année pour la première fois je suis retourné à Saint Ursanne (lieu du tragique accident qui a couté la vie au champion, Ndr), depuis la disparition de Lionel je n’avais pas pu y revenir. Emotionnellement c’est très fort pour moi de remporter ce titre auquel je ne pourrais plus prétendre en 2025, année de mes 25 ans. »
On ne peut évoquer la saison de Maxime Dojat sans parler de son équipe, LMJ Technology. En son sein évoluaient cette saison, en plus de Maxime, Mylénia Machado et Baptiste Thomasset. Trois pilotes de moins de 25 ans qui se sont illustrés de la plus belle des manières : « Mylénia est Championne de France de la Montagne Sport et remporte le Challenge Open CM, Baptiste remporte le Trophée du Meilleur Jeune en Production et le Challenge Open A/3… Nous remportons cinq titres sur six possibles, je pense que l’on va pouvoir honorablement fêter pas mal de choses ! Je profite de l’occasion pour remercier tous les clients qui ont loué notre TracKing cette saison et avec qui nous avons partagé des moments privilégiés. »
S’il n’oublie pas d’évoquer les pilotes qu’il a pu accompagner cette année, Maxime Dojat tient également à remercier tous ceux qui l’ont soutenu, avec en premier lieu ses partenaires : « Un immense merci à Corbioli Bâtisseurs Créateurs, Écriture Luisandre, Curt Peinture, Odacyeux, Config Racing, Charmetant Génie Climatique, Archeny Charpente, Ironcier History Car Solution, Asa Esca, Nicolas millet Photography. Merci également à toute l’équipe LMJ Technology pour le super travail cette saison. Merci aux clients de nous avoir fait confiance, à la famille, mes parents et mon frère qui m’aident et me soutiennent à fond. Je n’oublie pas les amis qui participent de près ou de loin, tous les commissaires et les bénévoles. »
Maxime Dojat va relancer son Revolt 3P0 sur les manches du Championnat de France en 2025. Reste à définir quel sera son calendrier : « Pour le moment je dispose du budget pour le début de saison. Je serai au départ des six ou sept premières épreuves, car il m’en reste encore à découvrir avec le Revolt. Mais pour la suite, cela dépendra des partenaires et du budget que je parviendrai à boucler durant l’intersaison » conclut Maxime qui se présentera comme un des acteurs majeurs au départ de la saison à venir.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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