Une seule championne figure au palmarès du Championnat de France VHC depuis sa création en 2014, Viviane Bonnardel. La Lyonnaise a en effet accumulé les titres et coiffe à l’issue de cette saison 2024 une dixième couronne de Championne de France.
Excepté en 2020, année marquée par la crise sanitaire liée à la Covid 19, et qui avait réduit le championnat à seulement trois épreuves, Viviane Bonnardel a toujours été de la partie. Après avoir collectionné les titres au volant d’une Volkswagen Scirocco – dont deux titres de Championne VHC Production au terme des saisons 2018 et 2019 – Viviane poursuivait son implication du côté du VHC Sport avec une Martini MK15. La réussite sera là encore au rendez-vous puisqu’elle continuera à cumuler les trophées. Cette année encore, à deux épreuves de la fin de saison, c’est elle que l’on retrouvait au sommet de la hiérarchie du Championnat VHC Sport. Et si finalement elle devait s’incliner face à des pilotes disposant de monoplaces plus puissantes, elle ne manquait pas de remporter un dixième titre de Championne de France de la Montagne en sa qualité de pilote féminine.
Le passage d’une Volkswagen Scirocco évoluant dans le groupe 2 à une Martini MK15 propulsée par une moteur de Renault 12 Gordini n’est pas simple. Mais Viviane Bonnardel fait preuve d’une rare détermination et n’a jamais regretté d’avoir relevé ce challenge. Au fil des épreuves, sa progression au sein du groupe 8/9 est flagrante et lui permet de défier ses homologues masculins.
Après avoir remporté le Challenge VHC du groupe 8/9 en 2023, la Lyonnaise relançait donc sa monoplace cette année, en quête de nouveaux trophées : « J’estime ne pas encore être au bout du potentiel de la voiture et j’avais donc de très bonnes raisons de poursuivre dans cette voie », débute Viviane. « Je me retrouve face à des pilotes très compétitifs, mais j’améliore mes chronos au fil des épreuves et au bout de trois ans je commence à me sentir vraiment bien au volant de cette monoplace. Le plaisir est au rendez-vous et c’est tout de même l’essentiel. »
La saison 2023 de Viviane Bonnardel avait été marquée par quelques problèmes de boîte de vitesses. Durant l’intersaison Didier, son mari, s’attelait à résoudre ce souci en changeant cet organe vital, ce qui permettait à Viviane de pouvoir débuter la saison l’esprit serein : « Pour le reste, il a fait une petite révision mais sans apporter de réelles modifications. »
En lutte pour la victoire sur le Challenge VHC 8/9
Le plateau de monoplaces, tant dans le groupe 8/9 que dans le groupe DE, était particulièrement alléchant, et laissait supposer qu’il serait difficile pour la Lyonnaise de jouer les premiers rôles face à des autos bien plus performantes. Mais la détermination et l’envie de bien faire peuvent être des atouts précieux, Viviane ne manquera pas de le démontrer : « J’espérais à nouveau me battre pour remporter le groupe 8/9, avec comme prétention de défier ceux qui disposent d’autos équivalentes à la mienne en termes de puissance. Le plus important finalement c’est d’être proche de mes adversaires directs et de continuer à améliorer mes propres chronos. »
Afin de valider le comportement de son nouveau moteur, Viviane prenait part cette année encore aux essais organisés par l’association Creys Passion Sport Mécanique et faisait donc l’impasse sur la Course de Côte de Lodève, qui en ce même week-end de mars inaugurait la saison. C’est donc sur le tracé de Bagnols-Sabran qu’elle débutait sa campagne de France : « Tout s’est déroulé pour le mieux. J’étais vraiment bien dans la voiture, j’améliore mes chronos des précédentes éditions », confie Viviane. « C’est l’épreuve sur laquelle j’ai fait mes débuts et que j’apprécie toujours autant. »
Le Col Saint-Pierre, par lequel se poursuivait sa saison, sera également l’occasion pour elle de se faire plaisir : « Même si c’est plus difficile que Sabran, parce que j’ai encore du mal à totalement mémoriser ce tracé très compliqué. C’est long, tout se ressemble, c’est rythmé, par moment assez rapide, donc pas du tout évident. Mais tout s’est bien passé et là encore j’améliore mes chronos », confie Viviane qui, comme sur la manche d’ouverture, terminait troisième du groupe 8/9.
Abreschviller sera le théâtre de sa première victoire de la saison puisque c’est la Martini MK15 de la Lyonnaise qui figurait dimanche soir au sommet de la hiérarchie du groupe 8/9 : « C’est court, mais j’aime bien. Et finalement sur route mouillée cela m’a permis de tester mes pneus pluie. J’en garde donc un bon souvenir d’autant que je signe un temps scratch lors de la deuxième montée de course, sous la pluie. »
« Quillan mériterait d’être en 1ère Division », estime Viviane Bonnardel. « C’est vraiment une très belle épreuve, longue, rapide, et sur laquelle j’étais vraiment à mon aise. J’ai profité de cette édition pour améliorer mes chronos, donc vraiment de quoi être totalement satisfaite. »
On retrouvait ensuite Viviane à La Pommeraye où, au volant de sa Martini MK15, elle ira chercher une nouvelle victoire dans le groupe 8/9 : « C’est la première fois que je venais à La Pommeraye, et ce fut vraiment une très belle découverte. J’ai adoré ce parcours sur lequel il n’est pas évident d’être performant quand tu découvres. C’est vraiment rapide, mais hyper sympa ! En plus nous avons été très bien reçus et la victoire dans le groupe fait toujours plaisir, même si nous n’étions pas nombreux », reconnait-elle humblement.
Cela faisait quelques années que Viviane Bonnardel n’avait pas eu l’occasion d’affronter le tracé de la Course de Côte de Saint Gouëno : « Et c’est particulier, il faut vraiment reprendre ses repères. Mais j’étais vraiment contente du déroulement du week-end. Comme à La Pommeraye nous sommes vraiment bien reçus et l’ambiance, avec notamment le Festival Déjanté, est très sympa. »
Comme à Saint Gouëno, c’est à la deuxième place du groupe 8/9, derrière Jean-François Taponard, que l’on retrouvait Viviane à l’arrivée de la Course de Côte de Marchampt-en-Beaujolais : « J’ai essayé de m’accrocher à Jean-François sur cette course que j’apprécie et sur laquelle je suis un peu à la maison. Je suis satisfaite de mes chronos », commente Viviane qui, alors que l’on franchit le cap de la mi-saison, occupe la tête du Championnat de France VHC Sport.
Sa participation à Vuillafans permettra à Viviane Bonnardel d’améliorer une nouvelle fois ses précédents chronos : « C’était un peu compliqué en fin d’épreuve parce que la pluie a fait son apparition, mais sinon pour le reste j’ai passé un excellent week-end. J’aime ce tracé très rythmé, que je parviens bien à assimiler. »
Devancée par la Martini MK52 de Nicolas Defix, qui n’est pas engagé sur le championnat, Viviane Bonnardel réalisait une excellente prestation à Dunières : « Nicolas a fait une progression très rapide tout au long du week-end. Pour ma part je fais mieux que lors de la précédente édition et je suis vraiment satisfaite de mon week-end », explique Viviane qui par la suite allait affronter le Mont-Dore : « Là j’avoue que j’ai eu du mal à trouver le rythme. J’avais l’impression d’être bien, mais les chronos n’étaient pas au rendez-vous et je ne sais pas vraiment pourquoi. Même si j’améliore mes chronos de 2023, j’estime que je ne suis pas dans les temps auxquels je pouvais prétendre », reconnait Viviane qui accrochait la troisième place du groupe 8/9 derrière Gilles Cursoux et Jean-François Taponard.
C’est le même Jean-François Taponard qui s’imposera dans le groupe 8/9 à Chamrousse, en devançant Gilles Cursoux et Viviane qui connaitra quelques soucis avec une casse d’un câble d’embrayage lors de la première montée d’essais : « Malgré tout je fais une bonne première montée de course, mais ensuite sous le brouillard c’était vraiment compliqué. Mais je suis à l’arrivée même si ce n’est pas le week-end durant lequel je me suis fait le plus plaisir. »
A l’heure d’aborder la Course de Côte de Turckheim, avant-dernière épreuve de la saison, Viviane Bonnardel occupait toujours la tête du Championnat VHC Sport. La Lyonnaise était toutefois consciente qu’il lui serait difficile de résister à un retour d’adversaires talentueux, disposant de voitures plus compétitives : « Et j’ai eu quelques soucis avec le troisième rapport de boîte que je ne parvenais pas à enclencher. Je suis parvenu à améliorer mes chronos, mais pas autant que ce que j’espérais. Après, c’est une magnifique épreuve, avec un environnement magnifique » analyse Viviane qui terminait deuxième du groupe 8/9 derrière Jean-François Taponard.
Limonest est pour la Lyonnaise la course à la maison : « Je retiendrai que nous avons eu très froids même si nous avons bénéficié d’un beau soleil. Nous avons pu faire quatre montées de course mais je ne serai pas au départ de la dernière ascension, trahie par l’embrayage de ma voiture. Nous étions au bout de la saison, la voiture aussi. »
Un palmarès riche de 10 titres de Championne de France
Après avoir été en tête du Championnat de France de la Montagne VHC Sport jusqu’à Turckheim, Viviane Bonnardel monte finalement sur le podium. Elle termine également deuxième du Challenge VHC du groupe 8/9 en étant à l’arrivée des douze épreuves sur lesquelles elle était engagée : « Je savais pertinemment qu’il m’était quasiment irréalisable de jouer le titre de Championne Sport. Il est impossible de contrer Sébastien (Brisard) ou Jean-François (Taponard) qui disposent d’autos plus performantes. Mais je suis tout de même ravie de ma saison et de terminer le Championnat Sport sur le podium en ayant amélioré mes chronos. »
Toutes disciplines confondues, rares sont les pilotes qui peuvent afficher à leur palmarès dix titres de Champion de France. Viviane Bonnardel réalise une prouesse de tout premier ordre en coiffant en cette fin de saison sa dixième couronne de Championne de France de la Montagne VHC : « Avant tout, ce que j’espère le plus, c’est que cela incite des femmes à nous rejoindre. J’adorerais que nous soyons plus nombreuses à nous défier sur le Championnat des Véhicules Historiques de Compétition. J’étais contente cette saison d’avoir à mes côtés Adeline Joly ou Stéphanie Blanchot et j’espère sincèrement que d’autres féminines viendront étoffer les plateaux. »
Consciente que sans le soutien inconditionnel de Didier, son mari, qui gère la maintenance de sa monoplace Viviane ne serait pas en mesure d’être au départ, c’est vers lui que vont ses premiers remerciements : « Didier est mon mécano préféré », sourit-elle. « Il supporte énormément de choses et sans lui il est clair que je ne pourrais pas courir. Un grand merci à mes collègues parce qu’il y a une réelle entraide dans les paddocks. Nous avons un bon groupe avec l’Association ''VHC Le Club'' au sein de laquelle règne un excellent esprit. Un immense merci aux organisateurs, directeurs de courses, commissaires, bénévoles grâce à qui nous pouvons assouvir notre passion, et aux partenaires qui aident les concurrents. »
La saison est terminée mais pour autant les membres de l’Association ''VHC Le Club'' ne vont pas rester longtemps éloignés les uns des autres : « Cette année, ''VHC Le Club'' disposera d’un stand au prochain Salon Epoqu’Auto qui se tiendra les 8, 9 et 10 novembre à Eurexpo Lyon » rappelle Viviane. « J’invite tous les passionnés à nous rejoindre pour partager un moment de convivialité et répondre à leurs questions. Nous aurons bien évidemment une voiture en exposition et plusieurs animateurs du championnat qui seront présents. »
Difficile pour l’heure de se projeter sur la saison 2025, même si Viviane sait qu’elle sera toujours derrière le volant, elle n’a pas encore défini son calendrier : « On aimerait bien faire une paire d’épreuves en Europe et je pense être au départ de plusieurs manches du championnat et peut-être m’aligner sur une quelques épreuves régionales toujours sympathiques. Mais pour le moment nous n’avons rien arrêté », conclut celle dont le palmarès peut susciter de légitimes convoitises.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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