Référence au sein du groupe F2000 depuis de nombreuses années, Samuel Durassier n’a pas failli à son statut de favori. C’est en effet lui qui, à l’issue de la saison 2023, remporte le Trophée FFSA du groupe F2000 et par la même occasion le Challenge Open F2000/3.
Depuis 1998, époque où il s’engageait sur des slaloms au volant de sa Citroën AX Sport, Samuel Durassier a fait du chemin. Fidèle au groupe F2000, il a accumulé les succès, assumant pleinement la succession d’Alain, son papa, qui avant lui s’était illustré tant en rallyes qu’en courses de côte.
Aux années Citroën succèderont les années Honda, c’est en effet dans l’habitacle d’une Civic Type R que le Rochelais poursuivait sa carrière sportive. Après avoir signé de nombreuses victoires de groupe tant sur les épreuves régionales que sur des manches du Championnat de France, Samuel connaissait une première consécration en 2018 en sortant vainqueur de la confrontation en F2000 lors de la Finale de la Coupe de France de la Montagne disputée à Urcy.
En 2019, Samuel Durassier s’engageait sur le Championnat de France de la Montagne et terminait la saison en inscrivant à son palmarès un Trophée FFSA du groupe F2000. Bien évidemment, c’est en favori logique qu’il était attendu au départ de la campagne 2020. Une campagne réduite pour cause de crise sanitaire liée à la Covid, à seulement trois meetings. Une courte saison difficile à aborder pour le pilote de la Honda avec au calendrier deux des trois épreuves (Turckheim et Bagnols-Sabran) très éloignées de sa Charente-Maritime natale. Samuel faisait donc l’impasse et concentrait ses efforts sur 2021. Malheureusement une casse mécanique mettra un terme prématuré à sa saison qui se limitera à trois participations sur le championnat.
Après la déception d’une saison gâchée, Samuel Durassier préférait ne pas s’engager sur le championnat en 2022, mais aborder cette année étape par étape, en alignant sa Honda sur certaines manches. Il sera présent sur les trois épreuves de la campagne de l’Ouest, ce qui lui permettra de signer un succès à La Pommeraye. On le retrouvera à nouveau sur la plus haute marche du F2000 au Mont-Dore avant qu’à Chamrousse, où le meeting se résumait à seulement deux montées de course, il ne puisse figurer au classement final alors qu’il pointait en tête du groupe à l’issue de la première montée.
Double objectif : Open F2000/3 et Trophée FFSA du F2000
La saison 2022 lui permettait de retrouver un moteur en parfait état de marche, et c’est en confiance qu’il abordait la saison 2023 en restant fidèle à la Honda Civic Type R : « J’aurais bien aimé changer de voiture, mais financièrement ce n’était pas possible. Donc je repartais avec une auto qui me convient bien, avec le souhait d’être au départ d’au moins huit épreuves du championnat afin de défendre mes chances sur le Challenge Open », confie Samuel Durassier.
S’il faisait bénéficier à sa monture d’un siège neuf, la Honda conservait pour le reste sa configuration de la saison précédente. Seul autre investissement, un nouveau casque pour le pilote Rochelais qui avait la ferme intention de signer un doublé : « L’objectif était de m’imposer en tête du Challenge Open F2000/3 et comme en 2019 de remporter le Trophée FFS du F2000. »
Initialement, Samuel Durassier devait débuter sa saison sur le Col Saint-Pierre, mais un incident allait en décider autrement : « Le week-end précédent je m’étais engagé à Bournezeau et le vendredi soir, en sortant de mon camping-car, je me suis cassé la cheville. De ce fait je n’ai pas pu participer à Bournezeau et j’ai dû renoncer à me rendre à Saint-Jean-du-Gard. »
Sept succès en sept courses
Pour un Charentais Maritime, la campagne de l’Ouest propose les trois épreuves du championnat les plus proches géographiquement de son lieu de résidence. Rien d’étonnant à ce que Samuel débute donc sa saison sur les Teurses de Thèreval – Agneaux où il signait un succès de groupe en accrochant une quatorzième place en Production : « La cheville était encore douloureuse mais absolument pas handicapante pour conduire. Le week-end s’est plutôt bien passé, même si j’ai été perturbé par une obligation de mise en conformité de mes portières. »
Samuel Durassier poursuivait par un nouveau succès à La Pommeraye : « Je suis bien évidemment satisfait de cette victoire, mais le week-end était un peu compliqué parce que j’avais mon embrayage qui commençait à patiner. Malgré tout je parviens à m’imposer, donc je suis content d’obtenir ce résultat qui n’était pas gagné d’avance. »
Samuel réalisera le sans faute en sortant vainqueur des trois confrontations de la campagne de l’Ouest puisque c’est lui une nouvelle fois qui remportait le groupe F2000 à Saint Gouëno : « Ce fut pour moi un week-end mitigé parce que certes je gagne, mais je termine l’épreuve bretonne sur une casse moteur », se désole-t-il. « Au ''Fer à Cheval'', en tombant mes rapports, j’ai dû faire un surrégime et ça m’a cassé les soupapes. »
Cette casse hypothéquait sérieusement les chances de Samuel Durassier d’être en capacité de poursuivre sa saison : « Financièrement, je pensais devoir m’arrêter là, mais j’ai eu la chance de bénéficier du soutien d’un partenaire qui m’a aidé à refaire un moteur. » Le Rochelais pouvait alors se relancer, mais sa Honda n’était pas prête pour affronter le tracé de Marchampt-en-Beaujolais : « J’ai dû renoncer et m’engager à Dunières qui n’était pas prévu à mon calendrier. »
A Dunières, pour la première fois Samuel était confronté à Sébastien Delors qui se présentait cette saison comme l’un des hommes forts du F2000 : « Je pensais sincèrement qu’il allait m’accrocher, mais finalement je suis parvenu à le maintenir à distance. C’est satisfaisant sur une épreuve que je n’avais pas eu l’occasion d’aborder depuis plus de 10 ans. » Vainqueur du F2000 à Dunières, Samuel ira chercher par la suite un autre succès auvergnat en imposant sa Honda sur le Mont-Dore : « J’avais des pneus neufs, mais nous ne ferons finalement que deux montées et même si je suis content de ma victoire, je suis un peu déçu de mes chronos. Mais apparemment je ne suis pas le seul. Mon meilleur temps sur le Mont-Dore doit être en 2'54'' et là je suis presque en 2'56'' (2'55''995). »
Invaincu depuis le début de saison sur les épreuves auxquelles il a pris part, Samuel Durassier poursuivait à Chamrousse où il signait une nouvelle victoire de groupe : « J’avoue que les chicanes ont un peu cassé la course, mais pour le reste je suis content de mon week-end, même si on ne peut plus faire de comparaison avec les chronos signés précédemment à cause de l’ajout de chicanes. »
S’il dominait les épreuves sur lesquelles il était engagé, Samuel Durassier restait en concurrence avec Sébastien Delors qui, de son côté, accumulait des points au volant de sa Peugeot 206+ RS. Les deux hommes allaient se retrouver pour une ultime confrontation à Limonest où ils étaient assurés de remporter leurs challenges respectifs (l’Open F2000/3 pour Samuel, le F2000/2 pour Sébastien) mais devaient se départager pour le gain du Trophée FFSA : « Je savais qu’il me fallait m’imposer pour remporter le trophée. La bagarre a été intense, et au départ de la quatrième montée c’est Sébastien qui me devance d’un dixième. Je savais qu’il fallait que j’en mette un coup et je n’ai pas hésité à attaquer. Heureusement, parce que finalement je ne m’impose que de 381 millièmes. Ce fut chaud. »
Qualifié pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Samuel Durassier se rendait à Steige pour prendre part à l’épreuve alsacienne : « Je ne connaissais absolument pas cette épreuve et j’avais donc tout à découvrir… Dimanche matin, je me suis rendu en prégrille à 8h30 pour un départ prévu à 9h00, et il n’y avait personne… Finalement, quelqu’un de l’organisation me fait savoir que le départ est reporté à 9h30. J’ai attendu pour apprendre par la suite que je figurais parmi les dix derniers à m’élancer. J’ai donc attendu jusqu’à 11h20 avant de débuter la course… Autant dire que je n’étais pas dans les bonnes dispositions. Je suis parti énervé, sans avoir rôdé les pneus et j’ai failli me sortir dès le premier virage, et j’ai terminé la montée par un tête-à-queue. La première montée était morte et j’ai eu du mal à me remettre dedans. Finalement j’y suis allé tranquillement et je perds le groupe pour seulement deux dixièmes, ce qui est dérisoire », se désole Samuel qui devait s’incliner face à Sébastien Rochatte mais qui terminait en tête de sa classe.
Nouveau Trophée FFSA et victoire sur l’Open F2000/3
S’il n’est pas parvenu à s’imposer sur la Finale de la Coupe de France, en revanche Samuel Durassier a remporté le groupe F2000 sur les sept épreuves du Championnat auxquelles il a participé cette saison. Une succession de victoires qui lui permet de s’imposer dans le Challenge Open F2000/3 et de remporter le Trophée FFSA du groupe F2000 : « Le début de saison fut décevant, avec mon forfait au Col Saint-Pierre, mais la suite plutôt très bonne. Il est clair que ça aurait pu être parfait si j’avais réalisé le triplé en ajoutant la Coupe de France, mais c’est malgré tout très satisfaisant, en gardant à l’esprit que j’ai fait le minimum d’épreuves pour être classé au championnat », confie Samuel qui efface une dernière participation au championnat, en 2021, particulièrement décevante.
L’homme fort du F2000 ne manque pas de remercier l’ensemble de ses soutiens : « Un immense merci à la Société M3, concessionnaire Travaux Public JCB et qui appartient au Groupe Dubreuil, au Garage Citroën Raymond Poitevin à Bourcefranc Le Chapus, aux Travaux Public Eric Renaudeau et Fils, Henry Gomes, l’Entreprise Conducteur Indépendant Bachoffner Freddy, Jean Chartier pour la réparation de mon moteur, la famille Dussat – ''Bernardo'' et Jeannie – qui me suivent sur les épreuves, et bien évidemment ma compagne Jennifer et à ma fille Mayline. »
En 2024, on devrait retrouver Samuel Durassier sur le Championnat de France de la Montagne : « Je vais conserver la Honda et je pense que je vais débuter la saison sur les deux épreuves du Gard : Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre. Après je ferai certainement les trois de l’Ouest, Marchampt et je pense revenir à Dunières parce que l’organisation est top et que nous sommes hyper bien accueillis. En clair je repartirai sur le championnat avec la ferme intention de conserver le Trophée FFSA du F2000 », confirme Samuel Durassier qui consacre l’intersaison à la révision de sa Honda Civic : « Je vais réparer la touchette de la finale, faire réviser les amortisseurs avant et la faire passer au banc parce que je ne sais pas de combien elle dispose de chevaux. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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