Remporter la Coupe du Meilleur Jeune à Turckheim, en 2022, ne pouvait qu’inciter Théo Koeniguer à s’impliquer plus intensément sur la Championnat de France de la Montagne. 2023 sera donc une saison de découverte, à l’issue de laquelle il remporte une nouvelle Coupe du Meilleur Jeune, mais cette fois non pas seulement sur une épreuve, mais sur le Championnat Production.
Théo Koeniguer compte parmi ceux qui, tout jeune, ont baigné dans l’univers du sport automobile. Son père Philippe aura l’occasion de prendre part à quelques rallyes derrière le volant, avant de se consacrer à la navigation, un rôle de copilote qui lui convenait pleinement. Durant plusieurs saisons, il officiera aux côtés de Jean-Bernard Stirling, et on pourra voir Philippe Koeniguer à bord de Peugeot 309, Clio Williams et autres Subaru.
L’occasion était alors offerte au jeune Théo de suivre son père sur diverses épreuves. Malheureusement, un grave accident en course obligera Philippe Koeniguer à mettre un terme à sa carrière sportive. Pour autant, il ne tournait pas définitivement le dos au sport auto et c’est en spectateur, toujours accompagné de son fils, qu’il se rendait sur les rallyes et les courses de côte de la région Grand Est.
La jeunesse de Théo Koeniguer se partageait entre équitation, sport qu’il pratiquera pendant deux ans, le football, et le tennis qui retenait avant tout son attention. Classé 15/4, il sera sacré Vice-champion de France par équipe alors qu’il était collégien. Après une interruption prolongée, il retrouvera les terrains de tennis en 2022, une pratique couplée à la course à pied et au vélo, qui lui permet de se maintenir en forme. Un choix, presque une obligation pour ce pompier qui dans le cadre de son activité se doit d’afficher une parfaite condition physique.
Les débuts en Supercopa MK2
Passionné comme son père par la compétition automobile, Théo Koeniguer décidait en 2022 de prendre part à sa première course… Lorsque Francis Dosières affrontait le tracé de La Broque avec sa Léon Supercopa aux couleurs de Yacco, Théo Koeniguer était tombé sous le charme de cette belle espagnole : « Lorsque j’ai voulu débuter, il était logique pour moi de tenter l’expérience avec une Supercopa. C’est une auto performante, même si avec une MK2 il est difficile d’aller chercher les MK3 et Peugeot 308 Cup », débute Théo.
C’est à Steige qu’il s’alignait pour la première fois avec une Seat Léon Supercopa MK2 de location : « Ce fut une expérience inoubliable. Je n’avais fait qu’une courte séance d’essais sur circuit, mais je découvrais la course et j’ai été surpris de réaliser de bons chronos d’entrée de jeu », se souvient Théo, qui terminait troisième de classe derrière les expérimentés Bruno Fra et Thomas Lefevre.
Durant cette saison 2022, le jeune alsacien sera au départ de La Broque : « J’avais loué une voiture, mais le loueur s’est désisté une semaine avant l’épreuve. J’étais désespéré et ''j’ai jeté une bouteille à la mer'' pour essayer de trouver une solution afin de prendre part à cette course courue chez moi. Finalement, Guy et Jérôme Janny ont accepté de me louer une Peugeot 206 pour pouvoir être de la fête. C’était une nouvelle expérience, et je termine troisième de la classe N/3, de quoi être pleinement satisfait. »
Pour conclure la saison, Théo retrouvait le volant d’une Léon Supercopa MK2 sur la manche alsacienne du Championnat de France, la Course de Côte de Turckheim. Une première participation au CFM qui lui permettait de décrocher la Coupe du Meilleur Jeune : « C’est un fabuleux souvenir. Je me souviens que lorsque Philippe (Ballester, le promoteur du championnat) m’a appelé pour que je vienne sur le podium, j’avais du mal à le croire. J’étais dans un autre monde, Philippe m’a remis une casquette et je revois Morane (Cat-Mackowiak) me précéder en tant que Meilleure Féminine. Elle répond alors aux questions de Pierre, le speaker du championnat, et je me souviens avoir demandé à Nicolas Werver si je devais impérativement parler parce que je n’étais pas du tout rodé à cet exercice. Il m’a dit, ''pas d’inquiétude, tu dis simplement que tu es super content et que tu as passé un très bon week-end''. Finalement ça c’est très bien passé, ça restera un souvenir impérissable. »
2023, une saison d’apprentissage
A l’heure d’aborder la saison 2023, Théo Koeniguer avait tout à apprendre. Excepté Turckheim, il allait découvrir l’ensemble des épreuves du championnat sur lesquelles il était engagé : « De ce fait ça limitait mes prétentions. J’avais surtout à cœur d’apprendre les épreuves, d’autant que nous avons la chance d’avoir en France de magnifiques courses. Cela me permettait également de côtoyer de grands noms de la discipline. Bien évidemment j’espérais remporter quelques Coupes du Meilleur Jeune, mais de là à viser le titre, ça me paraissait inaccessible. »
Théo Koeniguer sera au départ de la manche d’ouverture du championnat, mais sa participation à Bagnols-Sabran ne lui laissera pas un excellent souvenir : « Le week-end débutait mal puisque la voiture ne voulait pas démarrer et que j’ai failli louper la première montée d’essais. Ensuite j’avoue que les sensations n’étaient pas au rendez-vous, et je me suis fait piéger par une auto un peu délicate », se souvient le jeune alsacien, contraint à l’abandon sur cette première épreuve.
Pour la suite de sa saison Théo changeait d’approche et décidait non pas de louer une voiture mais de disposer de sa propre Seat. « Après la déception de Bagnols-Sabran, j’ai loupé la Course de Côte du Col Saint-Pierre, et je me suis dit que je ne pouvais pas en rester là. J’ai donc fait l’acquisition d’une Supercopa MK2 auprès de la famille Fade », confie-t-il. « Un achat qui s’est conclu la veille de la Course de Côte d’Abreschviller. »
Théo se présentait donc au départ de l’épreuve mosellane sans avoir eu l’occasion d’essayer la Supercopa : « Je découvrais donc ma voiture et le tracé d’Abreschviller. Mais finalement ça s’est très bien passé, grâce notamment à l’aide de la famille Fade », avoue Théo qui remporte en Lorraine la Coupe du Meilleur Jeune. « Un succès que j’ai eu du mal à savourer suite à la violente sortie de route de notre ami Bruno Fra. Psychologiquement c’était marquant. Je vois tous les jours des accidents dans le cadre de ma fonction de pompier, mais là j’avoue que ça m’a profondément marqué. »
L’éloignement de l’Alsace ne permettait pas à Théo Koeniguer d’être présent sur les trois manches de la campagne de l’Ouest. Mais il inscrivait La Pommeraye à son calendrier : « J’ai mis dix heures pour rejoindre l’Anjou, mais ça valait le déplacement. J’ai beaucoup aimé, c’était très sympa et j’ai vraiment été surpris par l’enthousiasme des nombreux spectateurs que l’on trouve à ''la Passerelle ''. C’est magique ! »
Après avoir terminé quatrième d’une classe A/5 particulièrement fournie et remporté une nouvelle Coupe du Meilleur Jeune à La Pommeraye, Théo engageait sa Supercopa MK2 à Marchampt : « Avec près de quatre kilomètres, j’abordais là un tracé plus long que les précédents, et c’était plutôt sympa. J’en garde un souvenir particulier parce qu’en redescendant au paddock après la première montée de course, je découvre que toute ma famille me faisait la surprise d’être là pour partager ce week-end avec moi. Je retrouvais mon papa, ma maman et ma frangine, c’était vraiment top », commente Théo qui remporte dans le Beaujolais une nouvelle Coupe du Meilleur Jeune.
Il en fera de même à Vuillafans, où il se classait une nouvelle fois au quatrième rang de sa classe : « Impressionnant ! » lâche le jeune alsacien lorsque l’on évoque sa première participation sur l’épreuve franc-comtoise. « Il est clair que je n’ai pas suffisamment reconnu et que de ce fait ce n’était pas évident. Mais qu’elle belle découverte. »
Théo Koeniguer poursuivait sur la même dynamique à Dunières où sur la feuille de classement final sa Supercopa figure en quatrième position de la classe A/5, et Théo en tête du classement réservé aux jeunes évoluant en Production : « Là encore j’ai passé un excellent week-end. Nous avons une nouvelle fois découvert une belle région, des habitants très accueillants. Sur toutes les manches nous avons eu un accueil très chaleureux, partagé de très bons moments avec des concurrents que nous avons appris à connaitre. Rien que pour cela prendre part au championnat est vraiment génial. »
Ne disposer que de deux montées de course pour découvrir une épreuve aussi mythique que le Mont-Dore est un peu frustrant : « Un week-end compliqué parce que j’ai été lâché par la bouteille d’azote qui me permet de surélever la voiture. De ce fait je n’ai pu changer mes pneus qu’au départ de la seconde montée de course qui sera finalement la dernière », se souvient Théo. « Cette épreuve est difficile à mémoriser et j’espérais mettre à profit les dernières ascensions pour me familiariser avec le tracé, mais elles n’auront pas lieu. » Dans ces conditions, Théo n’était pas en mesure d’aller chercher la Coupe du Meilleur Jeune qui revient à William Chardin. « J’ai une grosse pensée pour Cédric (Lansard) qui est sorti violemment à l’arrivée », ajoute Théo qui, instinct professionnel oblige, se précipitait alors pour porter assistance.
A Turckheim, Théo Koeniguer prenait part cette saison à la seule épreuve du championnat qu’il avait eu l’occasion d’affronter précédemment : « J’avais de ce fait un chrono de comparaison et j’améliore de sept secondes, donc pleinement satisfait de ma prestation », reconnait l’Alsacien qui cette année abordait le podium sans crainte et avec une certaine habitude.
Meilleur Jeune à Turckheim, Théo remportera également la coupe à Limonest où il se classait quatrième de sa classe à seulement deux secondes six de Francis Dosières : « Là j’avoue que j’avais les larmes aux yeux. C’était mon meilleur classement de la saison puisque je termine quatorzième du Production et quatrième de groupe devant Manuel Brunet qui, jusque-là, m’avait toujours devancé. Sur cette épreuve j’ai bien été aidé par Kevin Petit qui m’a donné de précieux conseils, et ça m’a énormément apporté. »
Hors Championnat, Théo Koeniguer ira chercher chez lui, à La Broque, une troisième place du groupe A, à une seconde de la 308 de Jacques Paget et à deux dixièmes de la Supercopa de Thomas Lefevre : « Je suis également devant la famille Fade et ça reste une belle fierté. » Ce rendez-vous à domicile sera chargé en émotion puisque pour cette édition 2023 de La Broque, Philippe Koeniguer, le papa de Théo, retrouvait le volant d’une Renault Clio dans la classe A2, et que Lisa, la sœur de Théo, prenait part à sa toute première course avec une Renault Clio en A3 : « C’est fabuleux de partager cet événement en famille, ça laisse d’incroyables souvenirs. »
Au mois de juillet, au Mont de Fourche, Théo Koeniguer connaitra une nouvelle expérience en partageant le volant de sa Supercopa avec Alexandre Garnier : « Ça m’a touché de voir qu’Alex était à pied. Il devait louer une Clio Cup pour cette épreuve et malheureusement ça ne s’est pas fait. Je lui ai donc proposé de partager ma voiture, et bien évidemment ce fut un moment très sympa. On s’est promis de refaire ça l’an prochain, mais cette fois avec sa BMW », confie Théo.
Trophée FFSA du Meilleur Jeune en Production
A l’issue de sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Théo Koeniguer remporte donc le Trophée FFSA du Meilleur Jeune en Production en ayant remporté la coupe sur l’ensemble des épreuves, excepté au Mont-Dore : « Le bilan est plus que positif. Je me suis donné du mal, j’ai fait beaucoup de concessions, mais ça en valait la peine quand je vois le résultat final. Ce fut un pur bonheur et terminer la saison sur un tel résultat à Limonest, c’est grandiose. »
Le plaisir pris par Théo sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne, l’Alsacien veut le partager avec ceux qui ont contribué à ce Trophée du Meilleur Jeune en Production : « Je remercie bien évidemment mes partenaires : KA Pneu, Urmatt Flexibles, Aline Immo, GRP formation, Claulin, Meubles Cousot, Picobello, Au Pain Gourmand, un grand merci à eux sans qui rien ne serait possible. Merci également à ceux qui m’ont accompagné sur les courses : Thibault Marchal, Stéphane Faria, Maxime Merotto, mon cousin Gabby, Michel Bachoffner, Frédéric Gass, le Team Fade, Matthieu Mangin, Quentin et Jelsch. Et surtout un immense merci à mon papa Philippe, ma maman Nathalie et ma Frangine Lisa pour leur soutien et leur aide. »
La saison 2024 s’annonce prometteuse pour Théo Koeniguer qui a la possibilité de repartir pour une nouvelle campagne au volant de sa Léon Supercopa MK2 : « Dans ce cas je pense établir un programme sportif basé en partie sur des épreuves régionales avec quelques participations à des épreuves du Championnat de France. La priorité étant de me qualifier pour la Finale de la Coupe de France qui aura lieu une nouvelle fois à Steige. » Mais pour l’heure le jeune alsacien est dans l’expectative, car il se pourrait bien qu’il se relance pour une nouvelle campagne sur le CFM : « Pour cela il faut que je parvienne à concrétiser l’accord qui m’a été proposé. Sans rentrer dans les détails, puisque pour le moment rien n’est définitif, il se peut que je dispose d’une magnifique auto pour prendre part au championnat. Nous verrons bien ce que l’avenir me réserve, mais une chose est sûre je vais continuer à évoluer en Course de Côte où je m’épanouie pleinement », conclut Théo Koeniguer.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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