Vainqueur du F2000 sur la Finale de la Coupe de France en 2018 et du Trophée FFSA de ce même groupe en 2019 sur le championnat, Samuel Durassier se présentait cette année encore comme un des hommes forts de la catégorie. Et s’il démontrait rapidement que les performances étaient au rendez-vous, la mécanique allait malheureusement l’obligeait à écourter sa saison.
Sa victoire sur le Trophée FFSA du Groupe F2000 en 2019 laissait présager que Samuel Durassier serait un candidat sérieux à sa propre succession l’année suivante. Malheureusement, la crise sanitaire allait réduire le calendrier à trois rendez-vous : Le Mont-Dore, Turckheim et Bagnols-Sabran. Trois long déplacements lorsque, comme Samuel, on réside à La Rochelle : « Au mieux je n’aurais pu participer qu’au Mont-Dore, financièrement c’était compliqué d’investir sur des épreuves aussi éloignées. Et prendre une licence pour faire une seule course, ça n’était pas raisonnable, c’est pour cela que je n’ai pas roulé en 2020 », explique le Rochelais.
Pour la saison 2021, Samuel Durassier retrouvait donc le Championnat de France de la Montagne et sa Honda Civic au volant de laquelle il avait eu l’occasion d’aligner d’excellents résultats : « Pour l’heure je reste fidèle à cette voiture, même si j’avoue que j’aimerais passer à autre chose. Mais pour disposer d’une auto plus performante et plus évoluée, il faut d’une part ajouter entre 15 et 20.000 euros supplémentaires, changer de remorque, et ce n’est pas d’actualité compte tenu de mon budget actuel. »
Après une révision des amortisseurs arrière, et un changement de biellettes de barres stabilisatrice, la Honda Civic se dirigeait directement sur La Pommeraye où Samuel débutait sa saison. Une saison qu’il abordait avec des objectifs limités : « J’étais engagé au Cfm-challenge, mais en sachant que je ne disposerais que d’un calendrier limité, et en espérant être au départ d’un minimum de six épreuves. Je savais également que Christian Boullenger allait disputer l’intégralité du championnat, il m’était donc impossible de rivaliser. En prenant en compte mon emploi du temps et mon budget limité, j’étais conscient qu’au mieux je pouvais viser la deuxième place de l’Open. »
Victoire de groupe à Marchampt
A l’heure de se présenter au départ de la Course de Côte de La Pommeraye, Samuel Durassier n’avait plus eu l’occasion de s’installer derrière le volant depuis 2019. Une longue abstinence qui l’obligeait à reprendre en douceur afin de retrouver ses marques. Et ce premier rendez-vous allait s’avérer difficile : « Je manquais de roulage, je n’avais pas les bons réglages, je disposais de pneus qui dataient de 2019 et qui ne donnaient absolument pas leur plein rendement. La voiture se ’’baladait’’ de l’arrière dans le rapide, donc rien pour me mettre en confiance », confie le pilote de la Honda. « La météo capricieuse n’a pas arrangé les choses, et je n’ai jamais pu me mettre en avant », estime Samuel qui accroche tout de même la deuxième place du F2000.
Absent à Vuillafans et à Dunières, on retrouvait par la suite le Rochelais à Marchampt en Beaujolais, où il terminait au onzième rang du Production en imposant sa Honda Civic en tête du F2000 : « Depuis 2019 j’avais un problème de coupure de boîte et j’ai pu solutionner ce souci en ajoutant un capteur au levier de vitesses. Et contrairement à La Pommeraye, je n’étais plus affecté par ce soucis. En plus de cela nous avions pris le temps de revoir les réglages, et je disposais également de deux pneus neufs, de quoi être nettement plus à mon avantage. Comme en plus j’aime bien Marchampt, je suis content de mon week-end, même si je suis à une seconde du record du groupe que détient toujours le regretté Jean Turnel. Mais ce n’était que ma deuxième course de la saison alors qu’en principe on arrive à Marchampt pour la mi-saison. »
Samuel Durassier espérait beaucoup du Mont-Dore où il pouvait envisager, comme à Marchampt, de signer une nouvelle victoire en F2000. Mais sur les pentes du Massif du Sancy, il allait être trahi par la mécanique : « Ce fut la catastrophe puisque j’ai été victime d’une casse d’un barreau de cardan gauche avant la première montée de course. Ca fait partie des pièces qui sont faites sur mesure, et il m’était impossible de réparer. En plein mois d’août, il est également impossible de faire fabriquer la pièce. J’étais en vacances, j’avais prévu de me rendre dans la foulée à Chamrousse, mais le vacances ont été gâchées », se désole Samuel qui devait se résoudre à mettre un terme prématuré à sa saison. La frustration était d’autant plus importante que Samuel était qualifié pour la Finale de la Coupe de France : « Mais j’ai finalement reçu la pièce que je devais remplacer, trois jours après la finale », précise-t-il.
Une saison à oublier !
Trois courses… Une en demi-teinte pour débuter la saison, une victoire de groupe et un abandon. C’est ainsi que se résume la saison 2021 de Samuel Durassier : « Autant dire qu’il n’y a pas de bilan à tirer… J’ai vécu le Mont-Dore en spectateur et j’ai pu m’apercevoir que le vainqueur du groupe est loin de mes chronos, ce qui là encore est très frustrant. Je disposais de quatre gommes neuves et j’avais le ferme intention de battre mon propre record, et finalement je suis resté au bord de la route. Je n’ai même pas fait une seule montée de course. Rageant ! »
Même si cette saison 2021 ne restera pas dans les annales, Samuel n’oublie pas ceux qui lui sont d’une aide précieuse : « Un immense merci à la Société M3, concessionnaire Travaux Public JCB et qui appartient au Groupe Dubreuil, au Garage Citroën Raymond Poitevin à Bourcefranc Le Chapus. Merci également à ma femme Jennifer qui me suit sur les épreuves et à ma fille Mayline, ainsi que mes amis fidèles ’’Bernardo’’ et Jeannie. »
La crise sanitaire et les obligations qu’elle entraine n’incite pas Samuel Durassier à l’optimiste : « Ne sachant pas comment les choses vont évoluer, je préfère ne pas m’impliquer. Donc pour le moment, je considère que 2022 sera une année sabbatique. Nous verrons par la suite comment la situation évolue, et si durant l’été les choses s’améliorent, je serai peut-être présent sur quelques épreuves, mais sans aucune prétentions pour ce qui est du résultat final. »
Samuel Durassier n’a aucune idée de ce qu’il fera à plus long terme : « Je vais prendre le temps de la réflexion. Peut-être partir sur du GT où sur une groupe A, mais il faut voir ce que cela représente en termes d’investissement. Je vais observer ce qu’il se passe durant cette saison et je prendrai une décision en fonction des résultats de chacun », conclut-il.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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