2ème de la classe CN/2 sur le Championnat

S’il n’évolue plus aujourd’hui au volant d’une voiture qui lui offre les capacités de se battre pour le titre de Champion, Alban Thomas n’en reste pas moins un des hommes forts de la discipline. Durant cette saison 2020, le Vice-champion de France 2013 le démontre une nouvelle fois en poussant dans leurs derniers retranchements les pilotes de la jeune garde qui, comme lui, évoluent au volant d’un Proto 2 Litres.

Après avoir fait une grande partie de sa carrière avec des F3000 puis des Formule 3, Alban Thomas décidait à l’aube de la saison 2019 de délaisser sa catégorie de prédilection pour s’installer dans l’habitacle d’une Norma M20 FC évoluant en CN/2. Une saison de découverte, à l’issue de laquelle il terminait deuxième du Challenge Open derrière le talentueux Kévin Durot, en accrochant en prime la quatrième place du Championnat de France de la Montagne.

Belle performance pour une première saison, mais qui laissait Alban sur sa faim, ce dernier estimait en effet ne pas avoir encore totalement exploité le potentiel de son proto : « La première saison passée au volant de la Norma m’avait bien plu. On trouve dans la classe CN/2 un nombre important de concurrents, ce qui donne lieu à de belles empoignades, et c’est toujours plaisant. J’avais passé une belle saison, l’auto me convenait bien, je n’avais donc pas d’envie de changement. »

La pause hivernale était mise à profit pour tenter de faire progresser la Norma dans certains domaines, et Alban prenait la précaution de valider les petits ajustements lors de séances d’essais menées sur le circuit de Pouilly-en-Auxois et sur le circuit du Bourbonnais : « Les essais semblaient concluants, nous avions le sentiment que la voiture avait progressé. Mais retranscrit dans l’environnement de la Course de Côte, nous avons rapidement compris que nous n’étions pas dans la bonne direction, et qu’il valait mieux revenir aux réglages initiaux, ceux de l’année précédente. »

En concurrence face aux jeunes espoirs
Un pilote de la trempe d’Alban Thomas, compétiteur dans l’âme, ne peut afficher d’autre prétention que de viser le titre : « J’estimais avoir l’auto pour aller chercher la victoire du côté des Protos 2 litres », confirme-t-il. « Les résultats enregistrés lors de la première saison avec la Norma me permettaient d’afficher cet objectif. En travaillant correctement, il me semblait que c’était accessible. »

Le Mont-Dore devait donner son verdict sur le travail entrepris durant l’intersaison, et rapidement, Alban Thomas allait comprendre que face à des concurrents particulièrement affutés, il affichait certainement un léger retard dans la préparation de sa monture : « Dès les essais du samedi, j’ai rapidement cerné que je n’étais pas dans le coup. Sur le moment je pensais que cela provenait de moi, du manque de roulage, mais finalement, la progression n’était pas flagrante tout au long du week-end et il nous fallait rapidement comprendre d’où venait le souci. Est-ce que cela provenait des modifications apportées durant l’hiver, ou est-ce que j’étais perturbé par le format de deux courses par week-end ? »

Sa longue expérience d’une vingtaine d’années sur le Championnat de France de la Montagne fait qu’Alban a pris des habitudes. Il aborde les courses en tenant compte du schéma habituel, à savoir des essais le samedi et des montées de course le dimanche : « Mais cette année, il fallait avoir une approche radicalement différente, être en mode course dès le samedi, et je pense que les jeunes ont peut-être été plus réactifs et ont mieux su s’adapter que moi au format proposé. »

Perturbé par ce qu’il considérait comme une contre-performance, puisqu’à deux reprises sur le week-end auvergnat il terminait à la quatrième place de sa classe, Alban décidait de revenir aux réglages dont il disposait la saison précédente, pour au moins gommer la possibilité que le manque de performance ne provienne des changements apportés : « Il s’avérera rapidement que nous étions partis dans une mauvaise direction. Alors certes je devais m’adapter à la nouvelle philosophie de la course qui laisse peu de temps à la réflexion et nous oblige à être performant dès le samedi, mais j’avais au moins la garantie de retrouver une auto plus à ma convenance. »

Succès de classe à Bagnols-Sabran
C’est donc au volant d’un Proto en configuration 2019 qu’Alban Thomas se présentait à Turckheim. Et sur l’épreuve alsacienne, il allait rapidement se mêler à la lutte que se livraient les jeunes espoirs, Etienne Pernot et Maxime Cotleur : « Ca allait nettement mieux. Je revenais dans mes chronos de l’an dernier. Bien évidemment, avec une auto similaire à celle que j’avais alignée en 2019, je ne m’attendais pas à progresser dans mes chronos, mais au moins j’avais la satisfaction d’être en capacité de reproduire le même genre de résultat. »

Sur l’épreuve alsacienne, Etienne Pernot remportait à deux reprises la classe CN/2 devant Maxime Cotleur, alors qu’Alban accrochait la troisième place : « Je savais qu’ils avaient tous deux bien progressé par rapport à l’an dernier, je ne pouvais donc que me satisfaire de ce que j’avais réalisé. Il apparaissait évident qu’il allait être difficile de se battre contre Etienne dont l’auto avait vraiment progressé, mais je pense que je pouvais rivaliser avec Maxime. »

Par le passé, alors qu’elle servait de manche d’ouverture de la saison, Alban Thomas s’est souvent illustré sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran. Et cette année encore il allait se mettre en valeur en terminant sixième au scratch et en imposant samedi sa Norma M20 FC en tête de la classe CN/2 : « Il fallait composer avec la météo, et à ce niveau là j’ai souvent la chance avec moi », confie Alban en toute humilité. « J’ai réalisé un bon chrono au bon moment, ce qui me permet de m’imposer », estime-t-il.

Même s’il ne tire aucune gloire de cette victoire, Alban reconnait qu’elle le satisfait dans le sens où, après ses performances en demi-teinte au Mont-Dore, il ne s’imaginait pas être en capacité de remporter une victoire de classe cette année : « J’avoue que je m’étais résigné, pensant qu’il me serait difficile notamment d’aller chercher les frères Pernot, aussi rapides l’un que l’autre, donc terminer devant est une belle satisfaction. »

Dimanche, tout se jouait sur la première montée de course avant que la pluie ne fasse son apparition et empêche toute amélioration. Alban pointait alors au quatrième rang, à 44 millièmes de Maxime Cotleur : « On aurait bien évidemment aimé avoir une autre montée, mais c’est valorisant de se battre avec des valeurs montantes comme Max. Il est évident que l’on préfère toujours être devant, mais je suis tout de même content de ce beau combat. »

« Nous avons pu rouler, c’est déjà une réussite »
A l’issue de cette saison 2020, c’est à la deuxième place du CN/2 que l’on retrouve Alban Thomas sur le classement final du Championnat de France de la Montagne : « Quand on voit comment l’année était engagée, en gardant à l’esprit que nous n’avions aucune certitude quant aux possibilités de rouler, franchement je suis pleinement satisfait de ce que nous avons pu faire », analyse Alban. « C’était une année particulière, faite surtout pour le plaisir de se retrouver à nouveau derrière le volant. D’ailleurs, je n’avais pas pris la peine d’acheter de nouvelles gommes, estimant que ce n’était pas nécessaire pour aborder cette courte campagne. Après, quand tu te bats à coup de dixièmes, parfois tu regrettes de n’avoir pas de pneus neufs », lâche-t-il dans un sourire. « C’était une année de transition, sans obligation de résultat, et je suis heureux d’avoir été présent. Nous avons pu rouler, c’est déjà une réussite »

En pilote expérimenté, Alban Thomas sait parfaitement analyser les points sur lesquels il se doit d’être attentif à l’avenir : « Il est clairement apparu qu’il n’est plus possible de se reposer sur les acquis des années précédentes, et que pour rester performant il faut impérativement travailler sur la voiture pour lui apporter d’infimes mais nécessaires améliorations. Je saurai en tenir compte pour la suite. »

La suite, ce sera une nouvelle campagne de France sur le Championnat de France de la Montagne : « Logiquement, en 2021, je serai présent toujours avec la Norma 2 litres. Il me reste à travailler durant l’hiver sur la voiture pour trouver les réglages qui permettent d’aller chercher les dixièmes manquants. Nous sommes dans une catégorie où l’on peut difficilement apporter des solutions révolutionnaires, mais il faut savoir optimiser les réglages et ensuite travailler sur moi-même pour peut-être attaquer un peu plus. »

Avant de tourner définitivement la page de cette saison 2020, Alban Thomas tient à remercier ceux qui lui sont fidèles et qui le soutiennent dans sa quête de nouveaux trophées : « Un grand merci à mes partenaires, la carrosserie de La Rocade à Saint-Didier-au-Mont-d'Or, les Huiles Seven, les masques de protection Weltek, les portails électriques Assystec, Rhône Peinture et bien évidemment la Menuiserie Gérard Lavigne qui m’est fidèle depuis les années 2006-2007. Merci également à mon assistance, Eric (Buffin) et Catherine, à ma compagne Cécile (Cante) toujours présente pour aller de l’avant et à notre petite Jeanne qui bien évidemment nous accompagne. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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