Se faire plaisir et si possible remporter une victoire de classe sur le Championnat, tels étaient les objectifs d’Alexis Laurier cette saison. Objectifs pleinement atteints avec une victoire à Bagnols-Sabran, de belles découvertes, et une deuxième place au Challenge Open N/3.
C’est dès l’âge de quatre ans qu’Alexis Laurier se voyait offrir l’opportunité d’avoir une première approche du pilotage. Gérard, son papa, lui faisait en effet découvrir le karting. Et alors qu’Alexis a toujours roulé exclusivement en loisir, son père affrontait au volant de son KZ à boîte de vitesses, de combatifs adversaires en compétition.
A l’heure où Alexis entrait dans la préadolescence, la construction de la maison familiale éloignera un temps la famille Laurier des sports mécaniques… Mais Alexis devait avoir 15 ans lorsque son père décidait de faire l’acquisition d’une Clio Williams pour retrouver le chemin des courses : « C’était en 2011 et cette auto n’avait pas roulé depuis 2002 ou 2003, nous nous sommes donc amusés à la restaurer », se souvient Alexis.
Débuts en slalom avec une Clio
Les nombreuses heures passées derrière le volant de son karting permettaient à Alexis de bien cerner les notions de pilotages, et rapidement il ressentait de belles sensations au volant de la Clio familiale lors de journée loisir en circuit. En 2013, Gérard et son fils Alexis prenait part à leur première saison en slalom, en double monte : « Mon père roulait également en course de côte. Et dès que j’ai pu saisir l’occasion de rouler avec lui, je ne m’en suis pas privé… Mon père avait la gentillesse de me ’’laisser casser’’ sa voiture, afin de parfaire mon apprentissage », évoque Alexis le sourire aux lèvres.
La fougue de ses 18 ans apparaissait alors nettement sur la carrosserie de la petite Renault, qui laissait entrevoir les stigmates de nombreuses touchettes : « Je reconnais que j’étais un peu furieux et que je ne maîtrisais alors pas totalement le potentiel de la Clio », avoue humblement Alexis.
En 2014 naissait l’association Team Rage Compétition, dont la vocation était de faciliter l’approche de la compétition et de partir à la recherche de partenaires. Dans le même temps, tout juste âgé de 20 ans, Alexis faisait l’acquisition de sa propre Clio Williams : « Rage c’est l’acronyme des prénoms des membres fondateurs de l’association, Renaud Menuel, Alexis Laurier, Gérard Laurier et Edmond Saez », rappelle le jeune Chaponnaysard.
L’association allait mettre un coup de boost à l’implication d’Alexis en Course de Côte : « Par la suite, j’ai pu disposer d’un budget plus conséquent pour pouvoir courir dans de bonnes conditions, notamment grâce au soutien de la Société CSA, qui m’a permis de monter la Clio Williams avec laquelle j’évolue aujourd’hui. » Pour Alexis, le choix de la Clio Williams tombait sous le sens : « C’est une auto qui m’éclate réellement et que je connais bien. Avec celle de mon père j’avais le sentiment de ne pas être allé au bout de la voiture, qu’il me restait encore du potentiel à exploiter et des évolutions à apporter. Et comme j’aime bien faire les choses par moi-même, au niveau boîte, moteur, trains, je voulais pouvoir atteindre cet objectif avec ma propre auto. »
Après deux saisons exclusivement consacrées aux slaloms, Alexis décidait en 2015 de se partager entre slaloms et courses de côte : « J’ai pris part à Donzy-le-Pertuis, à Coligny, à Lormes, toujours en double monte avec mon père, avant qu’en 2017 je puisse enfin disposer de ma propre Clio Williams pour m’engager sur plusieurs épreuves régionales. »
Les années 2018 et 2019 seront donc consacrées à la Course de Côte, et Alexis faisait ses premières apparitions sur des épreuves du Championnat de France de la Montagne en engageant sa Clio au Mont-Dore, à Chamrousse et à Limonest.
L’envie de participer à un championnat complet incitait Alexis Laurier à s’engager cette année par le biais d’un Open : « C’était une opportunité que je voulais saisir car je sais que pour moi il n’est pas évident de pouvoir me libérer pour disputer un nombre important d’épreuves durant la saison. » Ingénieur informatique indépendant, Alexis doit assurer la maintenance de production sur un bon nombre de projets, ce qui l’oblige à garder un œil sur son travail durant les week-end de course.
Pour le plaisir et en quête de succès
Pour Alexis Laurier, l’objectif de cette saison 2020 était avant tout de prendre du plaisir au volant de sa Clio, « et si possible de remporter ma classe sur une épreuve et de valider les évolutions que j’avais apportées l’an dernier. » Mais sa campagne de France n’allait pas débuter au Mont-Dore. Ce même week-end d’août, Alexis était engagé avec son père sur une les 48 Heures Auto de Divajeu, « et j’ai pour habitude de respecter mes engagements. »
La saison d’Alexis débutait donc à Divajeu où il terminait troisième de sa classe sur le slalom et deuxième de classe sur la Course de Côte, de quoi être satisfait, même si le week-end laissait un goût amer à l’équipe : « Papa a cassé son moteur, ce qui est toujours très frustrant. »
En guise de coup d’envoi du Championnat 2020, Alexis Laurier se rendait donc à Turckheim pour découvrir le tracé alsacien : « C’est fabuleux ! » lâche-t-il à l’évocation de cette épreuve. « Cela faisait trois ans que nous voulions y aller avec mon père, et chaque année, à la même période j’étais à l’étranger. Cette année j’ai donc pu saisir l’opportunité. Je ne le regrette pas car la course est magnifique et nous avons été super bien accueillis. »
Samedi, Alexis débutait parfaitement sa journée, avant d’être ralenti par des soucis électriques : « J’avais des coupures lors de la première montée de course. J’ai pu réparer par la suite, mais finalement je n’ai disposé que d’un seule montée claire. Donc je ne peux être que satisfait du résultat. Je termine troisième, Jean-Noël (Claudepierre) me devance de cinq secondes, Charly (Brosset) de trois, pour moi qui découvrais et qui finalement n’a fait qu’une seule montée, c’est satisfaisant. »
Le lendemain, Alexis améliorait ses chronos de trois secondes, et suite au déclassement de Charly Brosset qui, involontairement avait quitté le parc avant l’heure d’ouverture, il terminait deuxième derrière Jean-Noël Claudepierre : « J’étais dégouté pour la mésaventure dont a été victime Charly. C’est vraiment dommage… En ce qui me concerne j’ai encore eu quelques petits soucis électriques, mais je n’ai pas de regrets car sur cette épreuve Jean-Noël et Charly étaient intouchables. Sur du rapide, les Honda Civic ont tout de même l’avantage sur la Clio Williams. J’aurais pu tenter d’aller les chercher, mais c’était au détriment de la sécurité, et je n’avais pas envie d’aller taper un rail. A Turckheim, papa a cassé le moteur de sa Clio pour la seconde fois, Christophe (Demare) a cassé sa boîte de vitesses, il ne fallait pas en rajouter. »
S’il découvrait Bagnols-Sabran, Alexis Laurier allait trouver un terrain plus à la convenance de la Clio Williams : « Le tracé m’a fait pensé à une régionale, mais en plus long… C’est très étroit et il n’y a aucune marge d’erreur. Mais le parcours est sympa et l’organisation fabuleuse. Et puis la pluie fait plutôt mes affaires. »
Sur un tracé étroit, sinueux et une route humide, Alexis allait démontrer qu’effectivement il était à son avantage, puisque samedi, il remporte sa classe en terminant sixième du groupe N : « Je me suis bien éclaté et j’en garde un excellent souvenir, notamment en devançant Charly et Alexandre Neulat qui évoluait à domicile. »
Le lendemain, Charly Brosset reprenait la main et remportait la classe N/3 en devançant Alexis : « Sur la première montée qui s’est déroulée sur le sec il n’y a pas eu de discussion… Le dimanche a mal débuté puisque j’ai connu quelques soucis électriques lors de la montée d’essais. Ca allait mieux sur la première montée de course, mais sur la seconde la pluie a fait son apparition et les jeux étaient faits… Mais je garde un excellent souvenir de ce week-end, et notamment des figures que j’ai pu réaliser sur le virage du haut du parcours, ça m’a bien amusé. »
Deuxième du Challenge Open N/3
L’objectif d’Alexis Laurier pour cette saison 2020 était de se faire plaisir et si possible de remporter une victoire de classe sur une manche du Championnat. Objectif doublement atteint qui lui permet de tirer un bilan largement positif : « Nous sommes passés d’une saison totalement gâchée par la crise sanitaire, où le programme que j’avais établi et les dispositions que j’avais prises pour me libérer tombaient à l’eau, à une saison magnifique avec de belles découvertes et de bons résultats. J’ai fait de belles rencontres, notamment avec Charly qui est un adversaire aussi valeureux que sympathique. Ca donne envie de découvrir d’autres épreuves du Championnat. »
La Course de Côte est une passion familiale chez les Lauriers, rien d’étonnant qu’à l’heure d’évoquer ceux qu’Alexis veut remercier, ses proches figurent en tête de liste : « Un immense merci à mon papa et mon petit frère Noah pour leur passion, leur présence et leur aide. L'association Team Rage Compétition, pour tout l'apport logistique, avec tous ses membres : A nouveau papa et Noah, Renaud Menuel, Edmond Saez, Bruno De Villard, Alex Soares, etc... Un énorme merci également à Monsieur Philippe Anglade et la société Synergies Tech (Saint Priest - 69 - maintenance système automatisé) pour leur fort soutien à ce projet sportif. Monsieur Xavier Mey et la Société CSA (Chaponnay - 69) pour avoir permis d'initier ce projet sportif en 2016. »
Cette première participation au Championnat de France de la Montagne a donné des envies à Alexis Laurier qui se verrait bien rééditer l’expérience en 2021 : « L’idée avant tout c’est de prendre part à la 2ème Division dans son intégralité. Et si mes partenaires m’apportent un soutien financier plus conséquent, essayer de défendre mes chances également sur le Championnat. Mais il est évident que si je ne prends part qu’à la 2ème Division, je ne manquerai pas de faire des piges au Mont-Dore, à Chamrousse et à Turckheim », conclut-il.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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