Engagé cette saison sur le Championnat de France de la Montagne au volant d’une Citroën Saxo, Stéphane Garcia a dû terminer sa campagne dans l’habitacle d’une Peugeot RCZ. Mais les points acquis avec la petite bombe ’’aux Chevrons’’, lui permettent de remporter le Trophée du Groupe F2000.
Bien avant la naissance de Stéphane Garcia, son père, Enriqué, prenait part à différentes compétition automobiles, aussi bien en rallyes qu’en courses de côte. Dès son plus jeune âge Stéphane baignait donc dans l’univers des sports mécaniques, une immersion qui sera à l’origine de sa passion.
Mais les notions de vitesse et de trajectoires, c’est en pratiquant le VTT de descente en compétition que Stéphane Garcia allait les acquérir : « Mais j’avoue que mes week-ends étaient avant tout consacrés au sport auto, puisque je me languissais de retrouver l’ambiance des paddock en accompagnant mes parents », se souvient Stéphane.
Début, dès 16 ans, en qualité de copilote
En 1994, Stéphane Garcia n’avait que 16 ans lorsque pour la première fois il enfilait une combinaison de course et un casque. C’était pour débuter en rallye, dans le baquet de copilote : « J’ai navigué mon père pendant 2 ans dans l’habitacle d’une Peugeot 205 Rallye. »
18 ans révolu et le permis en poche, Stéphane changeait de baquet pour à son tour défier le chrono en tant que pilote : « Et deux ans après je participais à ma première finale en slalom et en course de côte », se souvient-il. Entre 1998 et 2001, Stéphane sera au départ des Finales de la Coupe dans ces deux disciplines.
A partir de 2002, et durant deux saisons, Stéphane prendra part au Volant Peugeot 206 avant de se cantonner, pour des raisons professionnelles, à un rôle d’ouvreur : « A cette époque j’ai créé plusieurs entreprises, et mes obligations professionnelles ne me laissaient que peu de temps à consacrer au sport auto. Mais comme je voulais continuer à assouvir cette passion, j’ai assisté mon ami Pierre Marché en officiant pour lui en qualité d’ouvreur au côté de Jean-Charles, son frère. J’ai également fait l’ouverture des spéciales pour Charlotte Berton. »
C’est en 2018 que le pilote natif d’Orléans retrouvait le volant d’une voiture de course, en l’occurrence d’une Porsche Cayman 718 avec laquelle il prendra part au Porsche Motorsport Sport Cup Series : « A l’issue de ma première saison, je termine troisième, et l’année suivante, j’ai remporté le titre. »
Mais l’ambiance du circuit ne correspondait en rien à ce que Stéphane Garcia avait connu sur le rallye et la Course de Côte, et c’est avec l’envie de partager avant tout des moments de réelles convivialité, qu’il décidait pour la saison 2020 de venir enrichir le peloton des Montagnards : « Je suis arrivé sur le Mont-Dore, esseulé, un peu seul dans mon coin, et rapidement j’ai fait connaissance de Ronald Garcès, Nicolas Garnier et Michael Gley avec qui j’ai tout de suite sympathisé. Il a fallu très peu de temps pour que nous échangions des conseils et que nous nous entraidions. »
Bien avant de se rendre au Mont-Dore, Stéphane Garcia faisait l’acquisition d’une Citroën Saxo F2000 avec l’intention de se partager entre rallyes et courses de côte : « Si la raison première pour laquelle je me suis inscrit au Championnat de France de la Montagne c’était l’envie de retrouver l’ambiance que j’avais connu étant gamin, c’est également pour pouvoir prendre part à des épreuves proposant des tracés plus longs. »
C’est au mois de septembre 2019 que Stéphane Garcia disposait de sa nouvelle Saxo. L’occasion pour lui de jauger sa monture sur la Course de Côte de Limonest : « J’ai eu la voiture le lundi, et sans avoir eu l’occasion de la tester je me suis rendu à Limonest où au final je termine troisième du groupe en remportant ma classe alors que je découvrais le tracé. De quoi me mettre en confiance. »
Avant de se lancer sur le Championnat 2020, Stéphane Garcia retrouvait le circuit du Bourbonnais pour prendre part aux essais organisés par Nicolas Schatz. Une mise en jambe grâce à laquelle il retrouvait de bonnes sensations et pouvait de ce fait afficher ses ambitions : « L’objectif pour cette saison était de remporter la classe F2000/2 et d’essayer de me rapprocher du podium en F2000. Je gardais toutefois à l’esprit qu’avec mes 200 chevaux il m’était difficile de rivaliser avec la Clio de Christian Boullenger ou la Peugeot 206 du regretté Jean Turnel. Mais ma priorité était avant tout de découvrir les épreuves du Championnat. »
Premier succès de classe au Mont-Dore
Et pour Stéphane Garcia, la première découverte allait se faire au Mont-Dore où, à deux reprises il terminait quatrième du F2000 et remportait sa classe : « Découvrir une côte comme celle-là c’est extraordinaire pour un pilote qui, comme moi, n’avait couru qu’en régional. J’ai trouvé l’organisation au top, nous avons été très bien accueillis et j’ai passé un super week-end. »
Week-end enthousiasmant en termes d’ambiance, mais également en termes de résultats avec deux victoires de classe à inscrire à son palmarès : « J’ai confirmé ce que je savais déjà, que je suis plutôt rapide d’entrée de jeu, ce qui est un avantage sur les épreuves que tu découvres, et notamment pour la saison prochaine avec le retour du cumul pour le classement final des épreuves. »
A l’issue du Mont-Dore, Stéphane Garcia se rendait dans l’Eure pour disputer le rallye de Saint-Germain-la-Campagne. Mais l’épreuve normande allait malheureusement être le théâtre de sérieux déboires : « On a pris une pilasse, de face, en quatrième. Autant dire que j’ai passablement détruit la Saxo », se désole Stéphane.
A une dizaine de jours de Turckheim, il lui était évidemment impossible de réparer, Stéphane se lançait donc à la recherche d’une nouvelle voiture : « A ce moment-là, j’ai eu l’opportunité de vendre ma Porsche à quelqu’un qui disposait d’une RCZ. Le dimanche avant Turckheim, lorsque je lui ai livré la Porsche, je suis reparti avec son RCZ. »
Du F2000 au GTTS !
C’est donc au volant de cette Peugeot que Stéphane Garcia allait prendre part à la Course de Côte de Turckheim, où il découvrait à la fois le tracé et sa nouvelle monture : « Heureusement pour moi que j’ai pu bénéficier des précieux conseils de Ronald Garcès. Sans cela je me demande comment je me serais sorti des nombreuses difficultés que l’on peut rencontrer sur ce parcours… Mais ce tracé est magnifique. »
Le problème majeur pour Stéphane était d’adapter les réglages de sa Peugeot RCZ à la côte, la voiture venant du circuit : « De ce fait, j’ai voulu monter des plaquettes de freins carbones, mais sans changer les disques. Et il ne faut pas le faire. De ce fait je manquais cruellement de freins, ce qui m’a incité à ne pas être au départ de la seconde montée de course du dimanche. » Malgré cette déconvenue, Stéphane remportait à deux reprises la classe GTTS/2.
Stéphane Garcia pensait pouvoir réparer sa Saxo avant Bagnols-Sabran mais ce ne fut pas le cas par manque de temps. C’est donc au volant de sa Peugeot RCZ que Stéphane abordait la manche de clôture du Championnat 2020, la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « Sachant que je n’avais pas l’intention initialement de conserver la RCZ, je n’avais pas fait l’acquisition de pneus pluie, ce qui rendait l’approche de Sabran compliquée. D’autant que j’avais remis des plaquettes de freins circuit, et que j’avais un cruel problème pour les faire chauffer correctement. L’avantage à Bagnols c’est que tu dois redescendre toute la course pour te présenter au départ, ce qui te permet de chauffer les freins. »
Samedi, sur la première course, Stéphane Garcia terminait quatrième du GTTS et s’imposait dans sa classe : « Ça me fait d’autant plus plaisir que mon adversaire direct dans la classe avait une dizaine de secondes d’avance à l’issue de la première montée. Mais j’améliore de 13 secondes sur la seconde montée et je lui passe devant. »
Dimanche, le duel face à Clio de Luigi Bergamaschi tournait à l’avantage de l’Italien qui imposait sa Clio 27 millièmes devant la Peugeot de Stéphane : « C’est un peu frustrant parce que sur une piste humide avec des pneus et des freins inadaptés ce n’était pas facile. Mais je garde un excellent souvenir de cette épreuve, typée rallye, et sur laquelle j’ai là encore pu bénéficier des précieux conseils de Ronald et Nicolas. »
Vainqueur du Trophée FFSA du Groupe F2000
Pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Stéphane Garcia remporte le Trophée FFSA du F2000. De quoi tirer un bilan largement positif de cette découverte du Championnat : « En termes de résultats, compte tenu des péripéties que j’ai rencontrées, je ne peux être que satisfait. Je suis super content d’avoir découvert de tels tracés, de telles organisations, et des ASA qui se bougent avec un nombre conséquent de bénévoles pour faire vivre leurs épreuves… J’ai retrouvé l’ambiance que je recherchais, avec des rapports très conviviaux, des échanges, des tablées des plus sympathiques. Rouler le week-end en course ne change rien à ma vie, et le plus important pour moi est le plaisir que je prends sur les épreuves. »
Stéphane Garcia a énormément apprécié cette expérience, et profite de l’occasion pour remercier tous ceux qui l’ont soutenu dans cette aventure : « Un énorme merci à mes partenaire TEKNIC, LGTN, FITECO et CONTINENTAL France. Merci à ma compagne, à Eric et Seb pour la mécanique, à la Team 4G (Ronald, Nico, Mika) ainsi que tous leurs amis pour leur accueil, leurs bons conseils et les bonnes tablées. »
C’est au volant d’une Peugeot que Stéphane Garcia va aborder la saison 2021. Non pas avec la RCZ mais avec une 308 Cup dont il vient de faire l’acquisition : « C’est une voiture qui appartenait au Team Clairet et qui est quasiment neuve puisqu’elle a été préparée cette année pour faire le Championnat 308 Racing Cup, et ce dernier ayant été annulé, le propriétaire a décidé de la revendre. »
Avec cette nouvelle monture, Stéphane Garcia a l’intention d’être au départ de l’ensemble des manches inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne, « et peut-être de faire quelques courses en circuit suivant le calendrier », précise-t-il. « En ce qui concerne mes objectifs en Montagne, je vais essayer d’aller chercher les victoires de classe et d’être le mieux placé sur le Championnat Production, je sais que cette auto peut me permettre de viser une place honorable », conclut Stéphane.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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