Ambassadeur de la marque Scora, Geoffray Carcreff a su faire briller les bolides construits dans les ateliers familiaux sur tous les fronts. Du circuit à la course de côte en passant par le rallye, le Francilien s’est construit en l’espace de 25 ans un enviable palmarès, qu’il enrichit cette saison encore par de nombreux succès régionaux, une deuxième place au Challenge Open FC et une position dans le top 10 du Championnat de France de la Montagne.
Après avoir participé à plusieurs volants au sein d’écoles de pilotage – finaliste à l'école de l'AGACI en 72, demi-finaliste par la suite à Magny-Cours – Charly Carcreff, le papa de Geoffray, débutait en compétition aux débuts des années 80. Pilote émérite, Charly aura l’idée en 1982 de faire l’acquisition d’une Scora achetée à Michel Durand, qui n’était autre que le fils de Jacques Durand, le fondateur de la marque. Rapidement, les deux hommes tissaient des liens d’amitiés, et l’idée germait de reprendre la construction des Scora. Le projet sera finalisé en 1988, lorsque s’ouvrent à Argenteuil les ateliers Scora, acronyme de ’’Société Corrézienne Automobile’’, dirigée alors par Jacques et Michel Durand associés à Charly Carcreff et à sa compagne Dominique Nusbaum.
La course, une succession familiale
Cette association prolifique prendra fin en 1990, lorsque Charly Carcreff décidait de racheter les parts de ses associés pour gérer seul l’entreprise. Geoffray avait alors 14 ans, et s’il avait jusqu’alors toujours baigné dans l’environnement de la course automobile, il allait par la suite s’imprégner totalement de l’atmosphère des ateliers familiaux : « J’ai toujours été aux côtés de mon père, que ce soit dans son travail de constructeur / préparateur que lorsqu’il évoluait derrière le volant », se souvient Geoffray.
C’est d’ailleurs en qualité de copilote de son père que Geoffray prendra part à ses premiers rallyes : « Je me souviens que nous avons remporté à Arras la Finale de la Coupe de France des Rallyes régionaux en 1992, un moment fort lorsque tu n’as que 16 ans. »
L’année suivante, c’est en circuit que Geoffray fera ses premières armes sur le Trophée Fédéral, « bien évidemment au volant d’une Scora », précise Geoffray qui l’année suivante remportera le Trophée Fédéral lors de sa deuxième année de compétition. Par la suite, Geoffray se tournait vers la Course de Côte : « Mes occupations professionnelles et ma vie familiale ne m’autorisaient pas à laisser une part importante à la compétition, c’est en grande partie pour cela que j’ai roulé en Course de Côte, discipline qui laisse plus de temp que le rallye ou le circuit. »
C’est en 2000 que Geoffray fera un retour remarqué, cette fois en rallye, en enchainant le excellents résultats : « Avec la Scora je me suis qualifié pour les Finales de la Coupe de France des Rallyes qui se déroulaient à Limoges puis à Epernay, jusqu’à ce qu’en 2004 les pilotes des groupes F n’aient plus la possibilité de se qualifier. Je ne cache pas que la frustration était grande et qu’un sentiment d’écœurement m’a incité à mettre la course entre parenthèses. »
Retour de la Scora en Courses de Côte
Il faudra attendre 2012 pour revoir Geoffray Carcreff s’investir assidument en Course de Côte : « Depuis lors, j’ai toujours établi un calendrier composé d’épreuves régionales et de manches du Championnat de France de la Montagne. J’ai d’ailleurs pris part au cinq dernières finales, les trois consécutives à Limonest, avant de remporter la Finale de Quillan en terminant en tête des Production, et en finissant deuxième à Urcy derrière la Porsche de Paul Reutter, mais premier du Groupe FC. »
Pour cette saison 2019, un changement important dans la réglementation allait inciter Geoffray Carcreff à s’engager sur le Championnat : « Cette année nous pouvions marquer des points, être en fait considérés comme les concurrents de tous les autres groupes, et j’ai donc décidé de jouer le jeu en m’inscrivant au Cfm-challenge », confie Geoffray.
Initialement, le programme du pilote Francilien comptait six épreuves. Un calendrier réduit qui ne permettait pas à Geoffray d’afficher de grosses prétentions sur le Championnat : « Je voulais à l’origine me faire plaisir en prenant part aux trois courses de l’Ouest que je dispute habituellement et en agrémentant mon calendrier de trois autres épreuves pas trop éloignées de chez moi. Mais finalement je me suis laissé prendre au jeu et j’ai revu à la hausse mon nombre de participations. »
En se partageant une nouvelle fois entre épreuves régionales et manches du Championnat, c’est au départ d’une vingtaine d’épreuves que l’on retrouvera Geoffray Carcreff durant la saison 2019. Une saison qui débutait sur la Course de Côte Régionale de Thèreval – Agneaux où il s’imposait en Production : « Ça motive quand ça se passe bien sur la première. Ça donne le sentiment que tu n’as pas perdu tes reflexes durant l’hiver. »
Pour ce qui est du Championnat, Geoffray Carcreff fera son entrée en lice à Abreschviller, où il terminait deuxième du FC derrière Christophe Poinsignon : « Je découvrais cette épreuve, sous la pluie, et ce n’est jamais évident dans ces conditions. Mais ce n’est pas l’épreuve la plus difficile et je suis au final content du résultat, même si je suis conscient que j’aurais pu faire beaucoup mieux. »
A Thèreval, Geoffray retrouvait un terrain qu’il connait bien et sur lequel il accrochait la cinquième place, la deuxième du FC toujours derrière Christophe Poinsignon : « Là tout s’est super bien passé, sans aucun problème et je ne peux qu’être enchanté de mon week-end. »
Geoffray connaitra d’autres satisfactions sur les deux manches de l’Ouest qui suivaient le rendez-vous Normand, à La Pommeraye et à Saint Gouëno : « J’ai toujours d’excellents souvenirs de La Pommeraye et j’ai vécu une épreuve de Saint Gouëno sans problème sur un tracé que j’apprécie particulièrement. »
La conclusion de la campagne de l’Ouest était pour Geoffray Carcreff synonyme de totale découverte. En effet, il allait devoir par la suite faire connaissance avec toutes les autres manches du Championnat sur lesquelles il n’avait jamais eu l’occasion de rouler. Et sa saison se poursuivait à Marchampt : « Le tracé n’est pas si compliqué mais c’est vraiment rapide et il faut vraiment y rentrer dedans sans commettre de faute. Mais j’en garde un excellent souvenir. »
Comme à Marchampt, Geoffray allait se classer à Vuillafans à la deuxième place du FC, une nouvelle fois derrière l’intouchable Christophe Poinsignon : « C’est vraiment une course magnifique ! Un tracé long, rapide mais qui offre de fabuleuses sensations. J’ai amélioré mes chronos tout au long du week-end et je sais que j’aurais pu mieux faire. »
A Dunières, Geoffray Carcreff livrait bataille à Xavier Burgevin qu’il finira par devancer pour accrocher la cinquième place du Production, deuxième du FC : « Le tracé est assez court, typé rallye, et ça convient bien à la Scora. Pour quelqu’un comme moi qui a l’habitude du rallye, j’étais bien sur ce parcours. »
Pour sa première participation à Turckheim, Geoffray Carcreff n’aura malheureusement pas l’opportunité de découvrir le tracé comme il l’aurait souhaité : « Je suis arrivé au dernier moment et j’espérais pouvoir reconnaitre, mais la route est fermée durant la nuit, et de ce fait j’ai dû découvrir en course. Malheureusement je me suis fait piéger sur la seconde montée d’essais où je fais une touchette, ce qui nous a obligé à réparer samedi soir. Après, le lendemain j’ai pu améliorer au fil des montées et le résultat final n’est pas trop mal… Pour ce qui est du tracé, il faut reconnaitre qu’il est vraiment sympa et j’ai pris beaucoup de plaisir. »
C’est au pied du podium que l’on retrouvait la Scora de Geoffray Carcreff à Limonest où il accrochait la quatrième place dans le sillage de Christophe Poinsignon : « J’ai pris part à trois Finales de la Coupe de France sur cette épreuve, je connais donc très bien le parcours. Donc là vraiment ça s’est très bien passé sur un parcours sinueux qui convient bien à la Scora. Ma quatrième place démontre également que lorsque je connais le terrain, les chronos sont au rendez-vous. »
Qualifié pour la Finale, Geoffray n’allait pas connaitre la même réussite sur la montée des Sarmentelles : « L’auto avait un nombre de courses non négligeables dans les roues, et j’arrivais au bout des suspensions et de l’embrayage qui s’est mis à patiner. De plus j’ai eu un problème d’arrivée d’essence, donc rien ne s’est passé comme je l’espérais. » Geoffray retrouvait toutefois le sourire le week-end suivant en allant, malgré quelques soucis d’arrivée d’essence, remporter le Production sur la Course de Côte de Pourville.
Dans le top 10 du Championnat
Neuvième du Championnat de France de la Montagne Production, deuxième du Challenge Open FC, Geoffray Carcreff est totalement satisfait de sa prestation : « C’était une belle saison, bien remplie, avec de belles découvertes et de bons résultats. Avec le recul, je n’aurais pas dû louper les épreuves de début de saison. Je termine dans le top 10 du Championnat, mais avec trois participations supplémentaires, j’aurais peut-être pu viser le top 5. »
Saison de plaisir et saison de partage pour Geoffray qui veut avoir un mot pour ceux qui l’ont accompagné cette année : « Avant tout je veux remercier mon papa qui me donne un sacré coup de main pour régler la voiture, me soutenir et me motiver. Merci à toute la famille Poinsignon avec qui j’ai tissé d’excellentes relations tout au long de l’année, et tous les concurrents du Groupe FC. Un merci aux acteurs du Championnat, pilotes, organisateurs, officiels, grâce à qui j’ai vraiment connu une superbe saison. Je profite de l’occasion pour lancer un appel à d’éventuels partenaires qui souhaiteraient nous soutenir la saison prochaine, ils seront évidemment les bienvenus. »
L’intersaison permettra à la Scora de se refaire une jeunesse avant d’affronter les épreuves de la saison 2020 : « J’ai découvert beaucoup d’épreuves en 2019, j’espère pouvoir améliorer mes chronos sur ces courses en 2020 et viser quelques victoires. Je sais que la Scora sera à son affaire sur certains tracés, à moi de la mettre en valeur. Maintenant, je m’attends à une concurrence plus relevée pour cette année 2020, mais je pense que je vais privilégier le Championnat, quitte à faire l’impasse sur certaines épreuves régionales. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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