En s’engageant sur le Championnat de France de la Montagne en 2022, Nicolas Delperié avait comme objectif de se positionner comme meilleur jeune parmi ceux qui évoluent en Production. Objectif atteint puisqu’au volant de sa Simca Rallye II, il remporte le Trophée FFSA Jeune Espoir de la Montagne.
Nicolas Delperié a deux passions qu’il a héritées de ses proches : La cuisine tout d’abord, qui lui vient d’une grand-mère restauratrice, et le sport automobile legs d’un papa pilote passionné de mécanique. Et Nicolas a la chance de pouvoir pleinement assouvir ses deux passions… De par son métier, puisqu’il est professeur de cuisine, et durant ses loisirs lorsqu’il délaisse la toque pour le casque et s’installe derrière le volant de sa Simca Rallye II. Son enfance a donc été bercée par les odeurs d’essence et celle des savoureux petits plats que préparait sa grand-mère.
Circuit, slaloms et évidemment course de côte, Bernard Delperié, le papa de Nicolas, s’est essayé sur les nombreuses disciplines que compte le sport automobile. Dès l’âge de 18 ans, au début des années 80 et jusqu’en 2010, Bernard Delperié a animé de nombreuses compétitions, notamment aux volants de Simca Rallye : « Au plus loin que je me souvienne, je me revois enfant dans le garage au milieu des voitures de course », débute Nicolas qui estime avoir toujours eu la passion pour la compétition automobile.
Mais dans ses jeunes années, c’est l’athlétisme qui retenait son attention et qui lui permettait de prendre part à des compétitions, et de participer à plusieurs reprises au Championnats de France avec comme spécialité de triple saut… Pour ce qui est de l’automobile, Nicolas a eu l’occasion de s’initier lors de plusieurs stages de pilotage, avant de rouler en circuit en loisir : « J’ai pas mal roulé en Formule Renault car nous avons une Martini MK 15 de 1975, propulsée par un moteur Gordini. C’est une auto des plus sympa avec laquelle j’ai eu la chance de participer au Grand Prix de Pau Historique et au Grand Prix d’Angoulême, c’est une expérience fabuleuse qui m’a laissé de très bons souvenirs. » Pour parfaire son roulage, Nicolas a également pu faire des séances sur circuit au volant d’une Talbot Samba Rallye groupe B, également propriété de la famille.
Objectif le Trophée FFSA Jeune Espoir de la Montagne
En 2021, au volant d’une Simca Rallye II, Nicolas Delperié décidait de se tourner vers la Course de Côte et il s’engageait donc sur le Championnat de France de la Montagne 2ème Division : « Le choix de la Simca me paraissait tout naturel puisque c’est avec ce modèle que mon père a débuté, et j’ai toujours évolué dans ce milieu si particulier des Simca 1000 où je me sens à mon aise… Et puis c’est à mon sens l’auto idéale pour commencer, en ayant la garantie de disposer d’une voiture compétitive à moindre frais. »
Cette première expérience allait inciter Nicolas Delperié à franchir une étape supplémentaire et à venir animer le Championnat de France de la Montagne en 2022 avec un objectif clairement défini… En 2023, le jeune pilote fêtera ses 25 ans. Il ne pourra donc plus prétendre au Trophée Jeune Espoir de la Montagne que la FFSA attribue au meilleur jeune sur le Championnat Production. S’il voulait inscrire son nom au palmarès, Nicolas se devait de réaliser cette performance cette année. Et c’est donc dans cette optique qu’il définissait un calendrier sportif basé sur le CFM. Un objectif logique lorsque l’on se souvient qu’en 2021, à La Pommeraye, Dunières et Chamrousse Nicolas avait par trois fois remporté la Coupe du Meilleur Jeune : « Je voulais également découvrir les tracés du championnat car je savais que certains avaient la réputation d’être magnifiques. »
Après un changement de boîte de vitesses, Nicolas Delperié avait juste le temps de faire quelques tours de circuit pour valider le bon fonctionnement de sa Simca Rallye II avant de se lancer sur sa campagne de France. Un lancement qui se fera sur la manche d’ouverture du Championnat, Bagnols-Sabran, que Nicolas allait découvrir. Et la découverte n’allait pas se passer comme le jeune espoir aurait pu l’espérer : « La boîte de vitesses nous a joué des tours et on n’a pas pu être vraiment performant », explique Nicolas qui profite de l’occasion pour remercier Mathieu Nouet et ses proches : « Dimanche, avant de partir, on a démonté la boîte et Mathieu l’a embarqué en Normandie et il nous l’a ramené réparée au Col Saint-Pierre où nous l’avons remonté avant la course. »
Si le Col Saint-Pierre est mythique, il n’en reste pas moins une des épreuves les plus difficiles à assimiler, et Nicolas qui découvrait le tracé cévenol aura fort à faire pour parvenir au final à terminer troisième de sa classe : « J’ai buché les vidéos, mais ce n’était pas suffisant. Mais sinon le parcours est magnifique et très technique, il faut juste faire un gros travail en amont avant de songer aller vite sur ce parcours. »
Absent à Abreschviller, Nicolas Delperié sera présent sur la campagne de l’Ouest où à trois reprises il remportait sa classe et terminait Meilleur Jeune du Production : « Ce fut pour moi trois rendez-vous fantastiques... J’ai beaucoup aimé le tracé des Teurses de Thèreval qui est taillé pour les Simca. J’avais déjà eu l’occasion de rouler à La Pommeraye et cette année j’améliore mes chronos de près de quatre seconde, c’est plutôt enthousiasmant, et pour moi le tracé de Saint Gouëno et celui que j’ai le plus apprécié du championnat. »
Vuillafans est certainement l’une des épreuves les plus redoutées par les pilotes, et Nicolas Delperié ne faisait pas exception puisqu’il reconnait avoir émis quelques craintes avant de se rendre dans le Doubs : « C’est rapide, avec de grandes lignes droites, pas un terrain de jeu idéal pour la Simca, mais au final ça s’est plutôt très bien passé. C’était le week-end de mon anniversaire, donc on s’est un peu lâché », reconnait Nicolas qui pouvait fêter une nouvelle victoire de classe et une Coupe du Meilleur Jeune.
Nicolas avait déjà eu l’occasion de remporter la Coupe du Meilleur Jeune en Production à Dunières. Il récidivera cette année en y ajoutant un podium de groupe, puisqu’il terminait troisième du FC : « C’est sinueux, plutôt lent, technique, et avec la Rallye II j’étais à mon affaire sur ce tracé. » En 2021, Nicolas avait pris part au Mont-Dore, il connaissait donc le tracé qui mène au sommet du Col de la Croix Saint-Robert : « L’an dernier j’étais venu sans avoir vraiment ’’buché’’ le parcours et j’avoue que ce fut un peu compliqué. Cette année, je me suis nettement plus amusé et même si je ne suis pas encore totalement satisfait des chronos, je suis en nette amélioration. »
La Course de Côte d’Argenton Bouglon, organisée par l’ASA Gascogne Agenais où Nicolas est licencié, se déroulait le même week-end que Chamrousse, et le pilote de la Rallye II décidait de privilégier son épreuve à domicile. Malheureusement un problème technique l’empêchait de rouler et le contraignait par la suite à déclarer forfait pour Turckheim : « C’est vraiment dommage parce que je voulais vraiment découvrir l’épreuve alsacienne. » C’est donc à Limonest que Nicolas Delperié terminait sa saison, sur un tracé qu’il connaissait et qui, selon ses dires, est taillé pour les Simca Rallye : « J’ai passé un excellent week-end pour finaliser cette saison » commente Nicolas qui remporte une nouvelle Coupe du Meilleur Jeune sur l’épreuve rhodanienne.
Trophée du Meilleur Jeune et Open FC/2
Nicolas Delperié atteint donc ses objectifs puisqu’en plus de terminer en leader du Challenge Open FC/2, il remporte le Trophée FFSA du Jeune Espoir de la Montagne : « Pour une première saison sur le championnat, le bilan est largement positif. Je suis très content de l’apprentissage à la fois du pilotage, de la voiture et des parcours. Mon seul regret c’est le manque de jeunes pilotes de moins de 25 ans avec qui j’aurais aimé rivaliser », confie Nicolas. « Et puis j’ai adoré l’ambiance du championnat et les liens que j’ai pu tisser. »
Le professeur de cuisine a pleinement savouré cette première saison et le menu qu’il s’était concocté et qu’il a partagé avec ses proches : « C’est vers eux que vont mes premiers remerciements. Un immense merci à mes parents, ma famille et tous ceux qui m’accompagnent et sans qui il me serait impossible de courir. Je suis installé à Nice, et la voiture se trouve elle près de Toulouse, j’ai donc la chance d’avoir un père qui est à présent retraité et qui prend en charge la logistique. Un grand merci à la famille Nouet et à la famille Poinsignon qui m’ont apporté une aide importante tout au long de cette saison, à mon principal partenaire Jean-Michel Mommayou qui gère le garage Renault à La Ville-Dieu-du-Temple dans le Tarn-et-Garonne, qui est passionné de sport automobile et qui nous apporte un soutien important. »
C’est au volant d’une nouvelle voiture que Nicolas Delperié abordera la prochaine saison. Lui et ses proches mettent à profit l’intersaison pour construire un CG qui disposera d’un moteur 2 litres et qui évoluera dans la classe FC/3 : « C’est une auto qui sera plus performante que la Simca Rallye, mais également plus équilibrée. L’objectif sera d’améliorer mes chronos et ma position au sein du classement Production. Pour ce qui est du programme, nous sommes en train d’établir un calendrier qui nous permettra de prendre part au Championnat de France de la Montagne, peut-être pas sur l’intégralité des épreuves, mais d’être au départ d’un maximum de manches. Mais le premier objectif est d’être prêt pour le début de saison. »
Dans le même temps, Nicolas Delperié passe au stade supérieur, en essayant de s’impliquer de manière plus soutenue dans la compétition : « Pour cela j’ai créé une association sportive, D.E.L. Compétition, qui a pour vocation de structurer des événements afin de mieux faire connaitre le sport auto et notre implication. L’objectif est de mettre en place, en lien avec l’ASA Gascogne Agenais, des manifestations dans ma région natale ce qui devraient nous permettre d’attirer un public de profanes mais également de promouvoir la course de côte et de faciliter notre recherche de partenaires », explique Nicolas.
Nicolas Delperié fêtera ses 25 ans le 1er juillet 2023 et ne pourra donc plus prétendre à un nouveau Trophée du Jeune Espoir de la Montagne. Mais gageons qu’il sera en mesure d’aller chercher de nouveaux trophées, dans une catégorie qui reste des plus performante au sein du Championnat Production.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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