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Miguel Vidal disputait cette année sa première saison sur le CFM. Une découverte qui sera synonyme de réussite puisqu’au volant de sa Formule 3 le Lyonnais s’offre le Trophée FFSA du groupe DE en terminant quatrième du championnat.
Passionné de voitures, François Vidal prenait la décision dans le courant des années 2000, de venir s’essayer en courses de côte au volant d’une Dauphine dont il venait de faire l’acquisition et avec laquelle il allait pouvoir animer le groupe F. Dès son plus jeune âge Miguel, son fils, accompagnait son père sur les divers meetings auxquels il participait. Originaire de Lyon, il conserve d’ailleurs d’excellents souvenirs de week-ends passés à Limonest.
Il ne faudra évidemment pas forcer la main du jeune Miguel qui, très tôt, voyait germer en lui l’envie de marcher dans les pas de son père. Un père qui pour lui permettre d’assouvir sa passion mettait à sa disposition un karting. Mais la vitesse et les sensations offertes par le pilotage ne passe pas nécessairement par un volant, c’est en BMX, sur deux roues, que Miguel Vidal faisait ses premières armes.
François Vidal abordait la compétition automobile en pur amateur. Ses saisons se composaient de trois ou quatre épreuves régionales, de quoi se faire plaisir et partager de bons moments avec d’autres passionnés. Miguel abordait le karting de la même manière, avant tout en loisir, en prenant part à quelques courses clubs : « Du fait que nous ne disposions pas de beaucoup de moyen, cela limitait mon implication », confie Miguel.
Les premières courses en Dauphine
C’est en 2009 sur la Course de Côte d’Ambert que Miguel Vidal alignait pour la première fois la Dauphine de son père : « Par la suite, durant cette première saison j’ai dû faire quatre ou cinq courses avant d’aller faire un tour sur un talus lors de la sur la Course de Côte de Lamure-sur-Azergues. Un accident qui a nécessité que l’on reconstruise la voiture. »
L’hiver sera consacré à la remise en forme de la Dauphine que Miguel Vidal conservera jusqu’en 2014 : « Je roulais en régional, mais les dernières saisons j’ai fait pas mal d’apparitions sur des manches du championnat, dans l’idée d’évoluer et si possible de disposer d’une plus grosse voiture. » Le Lyonnais commençait alors à faire parler de lui en signant des résultats probants, « mais en gardant à l’esprit que ce n’était qu’une Dauphine, avec laquelle tu ne peux pas faire des miracles. J’avais bien fait évoluer cette auto et finalement j’ai pris conscience que ça commençait à aller un peu trop vite pour ce genre de voiture. De l’avis des spectateurs qui me voyaient passer, ça pouvait devenir dangereux. »
Dans le courant de la saison 2014, Miguel Vidal faisait l’acquisition d’une Formule 3, une Dallara F397. Les résultats seront rapidement au rendez-vous, « au bout de trois courses, en régional, je terminais sur les podiums scratchs. » Durant quatre ans Miguel jouera les premiers rôles sur les épreuves régionales avant de se séparer de sa Dallara pour s’installer dans le cockpit d’une autre F3, une Mygale version 2010. Là encore, le Lyonnais ne manquait pas de se mettre en valeur, même si d’autres priorités l’obligeaient à consacrer un temps limité à la compétition : « Je me suis mis à mon compte et le boulot ne me permettait plus de travailler comme je l’aurais souhaité sur la Mygale. J’ai fait également moins de courses qu’avec la Dallara. » Cela n’empêchait pas Miguel d’accrocher en 2019, sur les Sarmentelles Beaujolaises, la victoire en F3 en terminant à la cinquième place de la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Les saisons de Miguel comptaient alors une dizaine d’épreuves, partagées entre régionales et manches du championnat.
Durant la saison 2020, Miguel sera au départ de deux des trois manches qui composaient le calendrier en cette période perturbée par la Covid 19 : « C’était un peu laborieux parce que je manquais cruellement de roulage. » Mais en 2021, un nouveau projet retiendra l’attention de Miguel Vidal. Le Lyonnais n’aura pas l’occasion de rouler mais préparera en soin une F3000 Lola B06/51 propulsée par un moteur Mugen : « C’est réellement un coup de cœur. Je fais partie de cette génération qui a vu ses voitures remporter des courses. J’ai eu la chance de côtoyer Lionel Régal en m’impliquant dans son équipe sur certains meetings, en allant l’aider à bosser sur les voitures le mercredi après-midi. C’est Lionel qui m’a réellement transmis la passion de la F3000 et je voulais vraiment assouvir ce rêve de gosse de rouler avec une monoplace de ce genre. Et puis le public est friand de ce type de voiture. »
L’édition 2022 de la Course de Côte de Dunières offrira l’occasion à Miguel Vidal d’aligner pour la première fois sa F3000. Suivront plusieurs participations à des manches du championnat avec comme seul objectif de parfaire les réglages de sa monoplace : « C’est une voiture qui roulait initialement en circuit, il y a donc énormément de choses à configurer pour l’adapter à la côte. Il a fallu également que je m’adapte à la vitesse de la voiture, au fait qu’elle arrive très fort dans les virages, ce qui m’a fait commettre une paire de tête-à-queue. »
En 2023, on retrouvait Miguel Vidal sur neuf des treize manches du Championnat de France de la Montagne, avec comme priorité premières de tirer le meilleur de sa F3000 : « Je voulais sortir de ma zone de confort, prendre part à des épreuves que je n’avais jamais eu l’occasion d’aborder. Ce fut vraiment top, et je me suis fait vraiment plaisir. Au fil des courses je suis parvenu à me lâcher. »
Première participation officielle au championnat
En disposant d’une telle voiture, Miguel Vidal se devait de venir animer le championnat de manière plus officielle. Il s’engageait donc pour la saison 2024 : « Cela faisait longtemps que je voulais participer au championnat, mais je voulais le faire dans de bonnes conditions. Cette année elles me paraissaient réunies, j’ai donc franchi le pas. » Avec un programme d’une dizaine d’épreuves, Miguel abordait la saison 2024 sans objectif précis si ce n’est de faire de son mieux : « Je ne me suis m’y aucune pression, même si je savais qu’avec la F3000, sur le papier je pouvais prétendre remporter le groupe DE. Mais j’avais face à moi des adversaires expérimentés, notamment Thomas (Clausi) qui n’a pas pu défendre correctement ses chances. »
Le lancement de la saison 2024 ne sera pas marqué par la réussite pour Miguel Vidal qui connaissait quelques problèmes sur les premières ascensions de la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « J’ai des coupures moteur sur les deux premières montées de courses. Cela était dû à un dysfonctionnement de capteurs de sécurité et dès que j’accélérais le moteur coupait. Ce fut un week-end très laborieux et j’ai dû déconnecter toutes les sécurités pour les deux dernières manches afin de sauver les meubles. Mais le retard accumulé ne me permettra pas de signer un bon résultat », se désole Miguel que l’on retrouvait à une inhabituelle cinquième place de groupe.
L’approche de Bagnols-Sabran n’avait pas été idéale. Miguel avait terminé de régler sa voiture au dernier moment avant de débuter le championnat, et n’avait pas eu l’occasion de mener des essais avant de se rendre dans le Gard. Restait à espérer que le second rendez-vous gardois, le Col Saint-Pierre, lui offre plus de satisfactions : « Là c’était top… Je me suis bien plus libéré et même si je sais pouvoir mieux faire je suis satisfait de ma prestation et de la belle bagarre livrée avec Ludo (Cholley). Ça reste un excellent souvenir », commente Miguel qui termine huitième au scratch et vainqueur du groupe DE pour sa seconde participation à l’épreuve cévenole.
Le Lyonnais débutait alors une série de succès et viendra accrocher une nouvelle victoire de groupe à Abreschviller en terminant cinquième au scratch : « Là aussi je me suis vraiment fait plaisir, même sous la pluie. C’est la première fois que j’avais l’occasion de chausser des pneus pluie neufs, et j’ai donc plus exploiter pleinement ma voiture sans trop me poser de questions. Et puis le tracé d’Abreschviller est taillé pour les F3000, les sensations sont au rendez-vous, car si c’est court c’est vraiment intense. »
Ses obligations professionnelles empêchaient Miguel Vidal de se rendre sur les Teurses de Thèreval – Agneaux, mais le Lyonnais sera bien présent à La Pommeraye, une course sur laquelle il allait connaitre une grande première : « C’est mon premier podium sur une manche du Championnat de France de la Montagne, et bien évidemment ça restera un souvenir incroyable. D’autant que les sensations éprouvées sur ce genre de tracé sont magiques. J’ai la satisfaction de me rapprocher des chronos des F3000 de l’époque et la bagarre avec Fabien Ponchant était juste incroyable. Devancer Fabien et monter sur le podium c’était extraordinaire », avoue Miguel qui signe un nouveau succès dans le groupe DE.
Son premier podium en CFM sera immédiatement suivi d’un second. A l’arrivée de Saint Gouëno c’est à la deuxième place du scratch que l’on retrouvait la F3000 du Lyonnais : « En début d’année, je savais qu’on pouvait éventuellement faire un coup d’éclat à un endroit, mais monter sur le podium c’était inimaginable, alors deux fois ! » réalise Miguel. « Je ne connaissais pas Saint Gouëno, je découvrais ce tracé qui m’impressionnait, et au final, sur les courses que l’on ne connait pas on n’a pas de mauvaises habitudes et c’est payant. En plus du tracé, l’ambiance, le public, tout est top sur cette épreuve. Le seul goût amer du week-end provient de la casse du moteur de Fabien (Bourgeon), ce qui a un peu plombé l’ambiance. »
L’enchainement de succès allait prendre fin à Marchampt où, victime d’une touchette, Miguel Vidal devra abandonner : « Je suis parti sur un bon rythme, j’étais content de mes chronos, et je me suis peut-être un peu enflammé. Mais honnêtement, quand je suis sorti de la voiture je me suis dit que c’était moindre mal et que j’avais de la chance que ça se termine bien. J’ai cassé une jante et tordu un triangle, mais là où je tape j’aurais pu détruire la voiture et potentiellement me faire mal », analyse Miguel. « C’est bien évidemment une déception parce que ce sont toujours des points qui peuvent manquer en fin d’année, mais je relativise en me disant que ça aurait pu être bien pire. »
C’est à Dunières que l’on retrouvait ensuite Miguel Vidal qui, sur l’épreuve auvergnate, reconnait avoir vécu un week-end un peu compliqué, qui se solde tout de même par une victoire de groupe et une neuvième place au scratch : « Après le remontage de la voiture, nous avons dû effectuer les réglages dans la précipitation. Ma monoplace était loin de disposer d’un set up optimisé. J’avais beaucoup de mal à la ''tenir par terre'' et je me suis fait des frayeurs tout au long du week-end », se souvient le Lyonnais. « Etant donné les chronos que j’avais pu réaliser en 2003, j’avais bon espoir de me rapprocher du podium et j’avoue être un peu déçu du résultat. »
La Course de Côte du Mont-Dore allait offrir l’occasion à Miguel Vidal de se retrouver en confrontation avec la Tatuus Formula Master de Fabien Ponchant. Et à l’issue d’un intense combat sur les pentes du Col de la Croix Saint Robert, c’est le Nordiste qui pointait aux commandes du groupe DE : « J’étais cinq dixièmes devant à La Pommeraye, il prend sa revanche sur le Mont-Dore, c’est le jeu. Mon seul regret vient de l’écart qui nous sépare parce que j’aurais aimé terminé plus près de lui », avoue Miguel qui concède près de trois secondes au cumul des deux meilleures montées. « Mais je sais que Fabien va très vite, qu’il allait être difficile de le devancer, et je veux avant tout garder à l’esprit que nous avons passé un super week-end. »
« Chamrousse avec une F3000, dans la logique des choses ça doit aller vite », analyse Miguel qui reconnait qu’il espérait mieux sur l’épreuve iséroise qu’une onzième place, la troisième du groupe DE derrière les F3 de David Roche et Didier Brun : « J’ai bien débuté le week-end le samedi lors des essais, mais par la suite le brouillard m’a joué un sale tour. J’ai eu vraiment du mal à me lâcher, mais ça fait partie intégrante de la course de côte. A ce moment-là j’ai pris conscience que la sortie de route à Marchampt avait laissé quelques séquelles et que j’avais du mal à me remettre dans le rythme. »
La saison de Miguel Vidal se terminait à la maison sur la Course de Côte de Limonest où il se classait septième et empochait par la même occasion une nouvelle victoire dans le groupe DE : « De quoi être content même si j’espérais un meilleur chrono. Le plaisir était là, j’étais bien entouré durant ce week-end à domicile, vraiment idéal pour conclure la saison. ».
Vainqueur du Trophée FFSA du groupe DE
Même s’il a fait l’impasse sur plusieurs épreuves cette année, Miguel Vidal parvient à se classer quatrième du Championnat de France de la Montagne, et au termes de sa première vraie saison sur le championnat, il remporte le Trophée FFSA du groupe DE et le Challenge Open DE/6 : « C’est largement positif parce que j’ai beaucoup appris durant cette saison et j’ai réellement progressé. Je n’aurais pas pensé que ça fonctionne aussi bien », admet Miguel. « Nous avons également partagé de très bons moments avec les autres pilotes et avec l’équipe de Fabien Bourgeon. C’était intense mais vraiment top. Après, en analysant, il est clair que j’aurais pu ajouter quelques courses, marquer de précieux points et me battre pour le podium final. Mais je n’ai pas de regret, d’autant que Dimitri (Pereira) qui termine troisième s’est vraiment donné les moyens d’obtenir ce résultat en étant au départ de toutes les courses. Son podium est amplement mérité. »
Soutenu par ses proches, Miguel Vidal tient à les associer à son succès : « Un immense merci à mes parents (Christine et François) qui me suivent et me supportent sur toutes les courses, ainsi qu’à ma copine Mélanie. Merci également à toute l’équipe Bourgeon pour l’amitié, l’échange et l’aide réciproque que nous pouvons mutuellement nous apporter. »
L’expérience vécue en 2024 ne peut qu’inciter Miguel Vidal à se relancer sur le championnat : « Je vais profiter de la pause hivernale pour faire évoluer la voiture et le bonhomme. J’ai le sentiment qu’il faut que je travaille sur moi pour passer un ''step'' en termes de pilotage. » Côté programme, le Lyonnais souhaite repartir sur un calendrier similaire, « en ajoutant si possible quelques épreuves supplémentaires. Mais l’objectif sera avant tout de conserver le trophée FFSA du groupe DE », confie Miguel en conclusion.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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