Du haut de ses 25 ans Maxime Cotleur peut déjà afficher un enviable palmarès. Le pilote de l’Ain, qui depuis plusieurs saisons compte parmi les hommes forts du Championnat de France de la Montagne, confirme cette année son statut en terminant 5ème du championnat. Un résultat qui lui permet de remporter le Challenge Open CN/2 et en prime de conserver son titre de Champion de France 2ème Division.
Après avoir ses premières armes en karting dès l’âge de 12 ans, c’est au volant d’une Citroën AX que Maxime Cotleur prenait part en 2014 à ses premières Courses de Côte. Par la suite, on le verra évoluer au volant d’un Proto PRM Fun Boost avant de faire l’acquisition d’une Dallara F398. Mais à partir de 2017, il rejoignait la classe CN/2 en évoluant dans le cockpit d’une Norma M20 F, qui sera remplacée en 2018 par une Norma M20 FC. Fidèle depuis à la classe dédiée aux Protos 2 litres, le pilote de l’Ain a enchainé les succès.
Huitième du Championnat Sport à l’issue de la saison 2018, il se classait deuxième du Challenge Open CN/2. L’année suivante, il retrouvait la huitième place du Championnat et le podium du Challenge. Champion de France de la Montagne 2ème Division Sport en 2020 à l’issue d’un combat acharné face à Kevin Petit, il terminait la saison au sixième rang du Championnat, leader de sa classe. Maxime est donc une valeur sûre et semble promis à un bel avenir.
Pour aller au bout de la Norma 2 litres
Pour cette saison 2021, il poursuivait au volant de sa Norma M20 FC, considérant qu’il peut encore améliorer ses chronos avec cette voiture : « Je suis encore loin d’être au bout de la voiture. J’estime pouvoir encore apprendre et progresser à son volant », analyse Maxime. « En 2020, face à des rivaux qui jouaient les premiers rôles dans la classe, j’avais parfois du mal à rivaliser, ce qui démontre que j’ai encore des progrès à faire. »
Pleinement satisfait de sa voiture, Maxime estimait que ce n’était pas du côté de la Norma qu’il pourrait aller chercher les dixièmes qui font la différence, mais bien en faisant évoluer le pilote : « J’ai compris qu’il fallait que je travaille sur moi-même. De ce fait nous avons rajouté des capteurs sur la voiture pour essayer de mieux cerner mes points forts et mes points faibles. Cela m’a permis de travailler sur mon pilotage. »
Le circuit n’étant pas le reflet de ce que l’on rencontre en Course de Côte, Maxime Cotleur savait que ce n’est pas en enchaînant les tours de piste qu’il percevrait si le travail effectué durant l’intersaison portait ses fruits. Il ne programmait donc pas de séance d’essais durant la pause hivernale, mais attendra la manche d’ouverture de la saison, à La Pommeraye, pour s’assurer de la validité du travail entrepris.
En ayant terminé la saison précédente en tête des Protos 2 litres, Maxime Cotleur se devait évidemment de viser en 2021 une victoire sur le Challenge Open CN/2 : « Mais avant cela mon premier objectif était de pouvoir concurrencer face à Etienne et Marc Pernot qui, je le savais, allaient être mes principaux adversaires. C’était une excellente chose d’avoir des rivaux aussi rapides, cela créait une réelle motivation et ça permet de progresser. »
Découverte et succès à La Pommeraye
Cette saison, le coup d’envoi du Championnat de France de la Montagne était donné en Anjou, sur la Course de Côte de La Pommeraye, épreuve sur laquelle Maxime n’avait jamais eu l’occasion de rouler précédemment : « C’était une grande découverte, avec une météo capricieuse qui rendait l’approche délicate. Mais quel tracé, j’ai adoré. Un parcours top, une organisation de même, j’ai vraiment passé un super week-end, même si on était loin des chronos réalisés lors des éditions précédentes par les Protos 2 litres. Il va donc falloir y retourner », lâche-t-il dans un large sourire. S’il a adoré le tracé mais ne peut se satisfaire de ses chronos, en revanche Maxime peut être content du résultat puisqu’il terminait cinquième au scratch, deuxième du CN derrière la Norma 4 litres de Kevin Petit et vainqueur de la classe CN/2.
A Vuillafans, Maxime retrouvait ce qu’il considère comme son tracé favori sur le Championnat de France de la Montagne : « Je me fais vraiment plaisir sur cette épreuve. Quand le plaisir est au rendez-vous, les chronos suivent. » Et les chronos pouvaient faire des envieux puisqu’à l’heure de faire les comptes, Maxime devançait Cyrille Frantz et Marc Pernot qui évoluaient tous deux à domicile sur l’épreuve Franc-Comtoise : « Ça a voulu sourire, et ça reste un des moments forts de la saison », reconnait Maxime qui repart de Vuillafans avec un nouveau succès en CN/2 en poche.
Pour aborder Dunières, Maxime Cotleur disposait de pneus neufs. Malheureusement, il allait rencontrer un problème avec ses gommes : « Sur la première montée, j’ai préféré m’arrêter à mi-parcours parce que la voiture partait dans tous les sens et je me suis dit que ça allait mal se terminer. » Par la suite, c’est avec une Norma chaussée de pneus destinés aux essais qu’il poursuivait son week-end : « Mais la confiance était réellement émoussée, et j’ai eu du mal à entrer dans la course. Le moral était en berne et je ne suis pas parvenu à revenir dans la lutte pour la victoire. C’est décevant de perdre dans ce genre de circonstance. » Malgré tout, Maxime terminait sur le podium de sa classe derrière Marc Pernot et le régional de l’étape, Nicolas Dumond.
La journée de samedi à Marchampt-en-Beaujolais se déroulait sans encombre pour Maxime, satisfait de ses essais : « Le dimanche je repartais plutôt serein en me concentrant sur les endroits où j’avais pu lâcher du temps. Mais à trop se concentrer sur un secteur on en oublie le reste, et je me suis fait piéger en n’en lâchant par ailleurs. Sur la dernière montée, j’ai signé un temps proche de celui d’Etienne (Pernot), je suis donc satisfait, parce que je sais que j’en suis capable. Je ne suis pas satisfait à 100 % de mon week-end, mais je sais que cela vient uniquement de moi. »
La lutte avec les frères Pernot n’allait pas connaitre de répit, et sur le Mont-Dore, c’est face à Marc que Maxime devra batailler. Un duel sans relâche, à l’issue duquel il termine deuxième du CN/2, mais à seulement sept dixièmes de son rival : « C’est pour moi une grosse perf, après une bagarre de fou. J’ai bien amélioré mes chronos et au final j’étais aussi content que si j’avais gagné. Marc et moi nous battons l’ancien record du CN/2, de quoi être vraiment enthousiastes. »
Un Pernot chasse l’autre, et à Chamrousse, c’est face à Etienne que Maxime devra jeter toutes ses forces dans la bataille : « J’ai toujours eu un peu de mal sur ce tracé, sans comprendre pourquoi. Cette année ce n’était pas encore à la hauteur de mes attentes, même si c’était mieux qu’auparavant. Disons qu’à Chamrousse je suis en cours d’apprentissage, mais je ne baisse pas les bras, ça va venir », estime Maxime qui termine une nouvelle fois deuxième de sa classe.
Maxime Cotleur misait sur la Course de Côte de Turckheim pour se mettre en valeur. A l’heure d’aborder l’épreuve alsacienne il disposait de pneus neufs qui devaient lui permettre de réaliser de bons chronos. Mais une nouvelle fois, ces gommes n’allaient pas s’avérer aussi performantes qu’escomptées. « Je me suis réellement battu avec Etienne mais uniquement sur la dernière montée, ce qui n’était évidemment pas suffisant pour le devancer. Je reconnais que c’était un peu décevant pour moi. »
Pour conclure la saison, à Limonest, c’est face à Marc Pernot que Maxime allait engager un duel. Et cette fois, c’est lui qui, pour 147 millièmes, aura le dernier mot : « C’était super chaud, ça fait réellement plaisir de terminer le championnat par une victoire en signant des chronos que je n’avais jamais faits sur cette épreuve. »
Maxime Cotleur sera de ceux qui auront la chance de rejoindre le Portugal à l’occasion des FIA Hill Climb Masters. Un événement pour lui qui n’avait jamais eu l’opportunité de courir en dehors des frontières de l’hexagone : « C’est à n’en pas douter le meilleur souvenir de ma carrière sportive… Tout était réuni pour que ce soit un événement fabuleux et bien évidemment il restera à jamais gravé dans ma mémoire. J’ai pris un plaisir fou au volant pour ma première course à l’étranger… C’était magique ! Et puis c’est la première fois que je roulais au sein d’une structure (Helium Racing) en compagnie de pilotes tels que Geoffrey Schatz et Fabien Bourgeon, c’était génial. La structure s’occupait de tout, je n’avais qu’à me concentrer sur mon pilotage. J’ai pu reconnaitre avec Geoffrey et Fabien, ce n’est pas rien. C’était vraiment top. »
Victoire dans le Challenge Open CN/2
A l’issue de cette saison 2021, Maxime Cotleur signe son meilleur résultat sur le Championnat de France de la Montagne puisqu’on le retrouve à la cinquième place. Il remporte le Challenge Open CN/2 et un nouveau titre en 2ème Division : « Le titre de Champion de France 2ème Division n’est certainement pas celui que je mettrai en avant. J’étais en effet tout seul à évoluer sur le Championnat Sport et le titre m’était donc acquis dès l’ouverture du championnat, rien de très glorieux donc… J’avoue que c’était un peu décevant, d’autant que l’année dernière, pour aller chercher ce titre j’avais dû me battre avec Kevin (Petit). C’était autre chose. » L’important donc pour Maxime c’est la victoire sur le Challenge Open : « C’était le but recherché, je suis donc pleinement satisfait. Et puis ça fait plaisir de terminer dans le top 5 ! »
Reconnu comme l’un des meilleurs espoirs parmi les pilotes évoluant en Course de Côte, Maxime Cotleur bénéficie du soutien de nombreux partenaires qu’il tient à remercier : « Un immense merci à CG réalisation, Sébastien Darnand Moteur, les Produfruits, les huiles Yacco, Before Kfé Racing, Creys Passion Sport Mécanique, Ambulances Anglesky, SARL Jean Balufin, STP2R, Falcand Menuiserie, SARL Fournand et fils, Société ACCORD, Maxade Service, SBCI, Krafft Racing, Concept Coiffure by Joy, Finocchiaro Racing. Je n’oublie pas l’ensemble des bénévoles qui nous permettent la pratique de notre sport, et enfin toutes mon équipe qui a été fabuleuse cette année, mes parents, frère et sœur, ma copine, Seb, min-min et ça biche, Éric (Raymond Poulidor) et Sylviane, Alain et Christine et Virgil. »
L’avenir de Maxime Cotleur dépend en grande partie de ses partenaires et des financements qu’il pourra trouver pour budgétiser sa saison 2022 : « J’ai des projets pour changer de catégorie, mais rien n’est encore arrêté. Si je parviens à mener ses projets à termes ce sera une excellente chose, dans le cas contraire je repartirai avec la Norma toujours en CN/2. » Mais quel que soit le groupe dans lequel évoluera Maxime, il sera en n’en pas douter l’un des hommes forts.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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