Deuxième du Challenge Open A/3 en 2014, Julien ’’Malcom’’ Lemaigre repartait cette saison avec la ferme intention de remporter le Trophée. Son excellent début de saison le portait en tête de la catégorie. Mais une sortie de route à Dunières remettait la suite de sa campagne en CFM en question, et même si le Creusois faisait preuve d’une incroyable détermination pour réparer sa Clio détruite dans l’accident, il ne parviendra pas à se relancer comme il l’espérait.
C’est un Malcom plus motivé que jamais, qui envisageait en confiance la saison 2015. Deuxième l’an dernier derrière le Normand Sébastien Dupont, le garagiste d’Aubusson affichait clairement ses prétentions : « Il est évident qu’en ayant loupé la première marche du podium l’an dernier, j’avais bien l’intention de ne pas laisser passer ma chance cette année. » Difficile de miser sur une préparation plus pointue de sa Clio Cup, la voiture ne peut guère bénéficier de grosses évolutions. Malcolm préférait parfaire son pilotage en accumulant les tours en circuit. Des séances toujours bénéfiques, qui permettent de mieux appréhender le comportement de sa voiture : « Je cernais déjà assez bien son maniement, mais je pense que le roulage permet d’attaquer un peu plus fort, de mieux ressentir la limite », estime-t-il. « Je savais pertinemment que c’est dans ce domaine que je pouvais encore progresser. »
Trois succès dans le challenge pour débuter
La saison de Malcom débutait à Bagnols-Sabran où le pilote de Saint Maixant se classait deuxième des Clio Cup, mais en tête des protagonistes engagés dans le Challenge : « J’ai débuté le week-end en signant le meilleur temps des Clio sur la première montée d’essais. Sur la suivante, j’ai voulu pousser un peu plus, et j’ai loupé un freinage. » Une petite sortie qui allait tordre un élément du train avant, ce qui ne manquait pas de le pénaliser : « Dimanche, je n’avais pas une voiture au top, mais j’ai pu tout de même batailler avec Arnaud Thivolle, et même s’il me devance, je suis assez content du résultat. »
Il faudra ensuite attendre La Pommeraye pour retrouver Malcom, sur la deuxième manche inscrite à son calendrier. Là encore, le Creusois était devancé par une autre Clio Cup, celle d’Éric Peyrard, mais se classait premier des pilotes du Challenge : « J’ai vraiment passé un super week-end même s’il ne se termine pas comme je l’espérais », confie-t-il. « J’étais en tête des Clio lors des essais et à l’issue de la première montée de course. Mais par la suite, je ne suis pas parvenu à améliorer, alors qu’Éric a su trouver le bon rythme. Pour être honnête, j’ai commis deux ou trois petites erreurs, qui m’ont interdit toute amélioration. Je termine deuxième, mais là encore je suis satisfait d’avoir pu me battre avec Éric. »
Les épreuves se suivaient et se ressemblaient pour Malcom qui, aux Beaujolais-Villages, allait une nouvelle fois accrocher un succès dans le cadre du Challenge Open, en terminant deuxième des Clio Cup : « C’est pour moi ma meilleure course de la saison. J’ai vraiment amélioré mon chrono par rapport à l’an dernier, mais ce fut au prix d’une grosse prise de risques », avoue-t-il. « Par moment, c’était vraiment chaud, j’ai tout donné pour tenter de revenir sur Cédric Sancey qui me devançait », explique Malcom qui échouait à moins d’une demi-seconde de son adversaire. « Je repars de Marchampt avec une coupe, de quoi pleinement me satisfaire. »
« Dunières c’est pas ma course ! »
L’épreuve suivante n’offrait malheureusement pas à Malcom le même lot de satisfactions. Victime d’une sortie de route, le Creusois endommageait passablement sa Clio et devait renoncer : « Dunières c’est pas ma course ! Je dois avouer que, après la petite frayeur que je me suis fait l’an dernier (un énorme tête-à-queue heureusement sans conséquence, Ndr) j’y suis allé à reculons », explique-t-il. « Mes occupations m’empêchaient de disputer une autre épreuve, et j’ai donc choisi Dunières, un peu à contrecœur. Cette année, aucun de mes copains n’étaient disponibles, j’ai dû m’y rendre seul, tout était finalement réuni pour que ce week-end soit merdique. » Leader du Challenge au moment de prendre part à l’épreuve auvergnate, Malcom espérait malgré tout asseoir sa position en signant là encore un résultat probant : « Sur la première montée d’essais, je suis largement devancé par Jean-Luc Miramont, et j’ai senti que ça n’allait pas être la fête. » L’annulation de la deuxième montée d’essais obligeait Malcom à s’élancer dimanche matin avec le doute en tête : « Je savais que je n’avais pas d’autre choix que de partir avec le couteau entre les dents. Et dans le fameux virage où je me suis fait piéger l’an dernier, je pars à la faute. »
Caisse hors d’usage, haut moteur hors service, les dégâts occasionnés lors de ce tonneau ne laissaient rien présager de bon pour la suite de sa saison. Personne n’imaginait alors, que moins de trois semaines après, la Clio serait au départ du Mont-Dore : « J’étais dégouté et j’avais vraiment envie de jeter l’éponge. Mais j’ai la chance d’avoir des potes qui n’ont pas hésité à me remonter le moral, mais également à me donner un énorme coup de main pour reconstruire la voiture. »
Un ami lui donnait une caisse, un autre des pièces pour refaire le moteur, la solidarité permettait à Malcom d’envisager de poursuivre sa saison : « J’ai commencé le démontage mardi, et j’ai ensuite passé cinq jours non-stop sur la voiture. La chance a voulu que cela se passait durant la période où je ferme le garage pour partir en vacances. Cette année, j’ai donc passé les vacances dans le garage. »
Présent au départ du Mont-Dore, Malcom allait rapidement s’apercevoir que sa Clio n’était alors pas en mesure de défier la concurrence : « Je n’ai pas eu l’occasion d’essayer la voiture une fois remontée. Cela a eu deux effets, d’une part je n’étais absolument pas en confiance, et j’ai compris que l’accident de Dunières me laissait des séquelles, d’autre part j’appréhendais le comportement de la voiture, ne sachant pas comment elle allait réagir », confie-t-il. « Et puis quand tu as passé autant de temps à remonter une auto, la seule chose que tu ne veux absolument pas c’est la casser. »
Les essais de l’épreuve auvergnate se déroulaient sur une route humide, un terrain loin d’être idéal pour le réconforter : « Dimanche, les sorties de route étaient nombreuses, et je ne voulais pas ’’prendre cher’’ une nouvelle fois. Je n’étais pas dans le coup. C’est ce qui m’a incité à ne pas me rendre à Chamrousse, dernière épreuve de mon calendrier. »
Bien évidemment Malcom ne peut se satisfaire de cette saison à l’issue de laquelle il ne remplit pas ses objectifs. Le Creusois espérait remporter le Challenge Open A/3, mais sa sortie de route à Dunières, mettait à mal ses prétentions : « Je suis déçu car j’ai occupé la tête du Challenge jusqu’à la mi-saison », rappelle-t-il. « L’accident à Dunières, la contre-performance du Mont-Dore, ont fait que je n’ai pas pu terminer la saison comme je l’entendais. Mais une chose est sûre, le roulage en préparation de la saison m’a permis d’améliorer mes chronos sur la majorité des épreuves. En cela, cette saison est positive. »
Ce que veut retenir Malcom, c’est que la solidarité à son égard a joué à fond, et il se doit de remercier ceux qui lui ont donné la main après l’accident qui aurait pu mettre un terme définitif à sa saison : « Un grand merci à Jean-Pierre Pope qui m’a énormément aidé pour que je puisse remonter cette voiture. Merci à Joël Fonty, à Stéphane Langlois qui m’a donné les pièces pour le moteur. »
Histoire d’oublier ses déconvenues sur notre championnat, Malcom décidait par la suite de faire un petit tour du côté du circuit, en s’engageant sur une manche de la Coupe de France. On le retrouvait au Val de Vienne, où il participait à trois courses durant le week-end : « Sur la première je termine neuvième sur trente-cinq. Sur la deuxième j’occupais la huitième place avant de prendre un ’’drive-through’’ parce que j’avais un peu anticipé le départ, et bien évidemment cela me fait rétrograder. Sur la troisième, disputée sous la pluie, je me classe dixième », évoque le Creusois. « Durant ce week-end en circuit, j’ai signé de bons chronos, ce qui a eu pour effet de me remonter le moral. »
En cette fin d’année, Malcom ne sait pas de quoi sera faite sa saison 2016 : « Il m’est difficile de me projeter pour le moment. Il est clair que j’aimerais être au départ des épreuves que j’affectionne, comme La Pommeraye, le Beaujolais ou le Mont-Dore. Mais pour le reste, je n’ai encore rien défini. »