Sept manches du Championnat de France de la Montagne étaient inscrites cette saison au calendrier de Ludovic Cholley. Un court programme qui n’a pas empêché le Franc-Comtois de se mettre en valeur, puisqu’il accumule les deuxièmes places en F3 pour finalement terminer au troisième rang du Challenge Open.
Des obligations professionnelles chronophages avaient contraint Ludovic Cholley à disputer un minimum d’épreuves lors de la saison 2018. Cette année, le Franc-Comtois savait qu’il n’aurait pas toute la l’attitude pour être au départ de toutes les épreuves qu’il souhaitait aborder, mais il avait la ferme intention d’étoffer son calendrier pour accroitre ses chances de bien figurer en fin de saison.
Concernant sa monture, pas de changement pour Ludovic Cholley qui retrouvait le volant de sa Dallara F308 propulsée par un moteur Mercedes. Une auto qui, l’an dernier, avait subi quelques dommages lors d’une sortie de route sur la Course de Côte de Souhières, et qui méritait une sérieuse révision : « J’avais pu réparer avant de prendre part aux deux dernières manches du Championnat l’an dernier, mais il était nécessaire que je fasse un contrôle approfondi des divers éléments. Cela me permettait de débuter la saison 2019 avec une auto saine. »
Ludovic parmi les hommes forts de la F3
Technicien dans une écurie de course, Ludovic n’a que peu de temps à consacrer à ses propres participations. Et si initialement il avait prévu de mener à bien quelques essais préparatoires, il devra finalement renoncer faute de temps : « Malheureusement je n’ai pas pu faire tout ce que j’avais prévu durant l’inter-saison. Mais du fait que je repartais avec la même voiture, même si j’avais apporté quelques changements, je n’étais pas en terrain inconnu », analyse-t-il.
Assuré de pouvoir prendre part cette saison à un minimum de sept manches du Championnat, Ludovic s’engageait une nouvelle fois sur le Challenge Open F3, sur lequel il pouvait légitimement prétendre à une position probante en fin d’année : « Je n’affichais pas pour autant de grosses ambitions. Mon principal objectif était de me rapprocher de Billy (Ritchen) qui est la référence dans la catégorie. Je voulais également, après avoir pris en main ma monoplace l’an dernier, améliorer mes propres chronos. »
A Bagnols-Sabran, sur la manche d’ouverture de la saison, Billy Ritchen signait un premier succès en F3, et Ludovic Cholley se plaçait dans le sillage du ’’patron’’ de la catégorie : « Ça s’est plutôt bien passé, même si je regrette de ne pas être parvenu à améliorer mon chrono de l’an dernier. A mon sens je manquais de roulage et je n’ai pas tout donné sur cette première épreuve. Mais je suis réellement content du résultat sur ce tracé difficile à aborder. »
Sur le Col Saint-Pierre, Ludovic Cholley accrochait une nouvelle fois une place dans le top 10, et n’était devancé que par Billy Ritchen du côté des F3 : « Je n’avais pas disputé le Saint-Pierre en 2018, je retrouvais donc cette épreuve toujours compliquée à aborder. Je maîtrise bien le tracé qui est réputé difficile à assimiler, mais la difficulté vient du fait qu’il n’est jamais évident de trouver le bon rythme sur un parcours aussi long… Je suis particulièrement satisfait car là j’ai nettement amélioré mes précédents chronos. J’ai vraiment passé un excellent week-end. »
C’est sous la pluie que les concurrents affrontaient cette année le court tracé d’Abreschviller. Et si Ludovic montait une nouvelle fois sur le podium de la F3, c’est à la troisième place, derrière Billy Ritchen et Jérôme Debarre : « Il faisait froid, il pleuvait, les conditions ont rendu mon approche délicate. J’avais un programme assez conséquent dans la foulée de cette épreuve, je ne voulais donc pas prendre de risques inconsidérés. J’ai donc roulé un peu sur la retenue », reconnait Ludovic. « Le résultat est loin d’être ridicule, mais je sais que j’aurais pu mieux faire. »
Son emploi du temps ne lui permettant pas de faire le déplacement dans l’Ouest, c’est à Marchampt en Beaujolais que l’on retrouvait par la suite le pilote Franc-Comtois. Une nouvelle fois deuxième, il n’est devancé là encore que par Billy Ritchen : « J’ai pu me battre avec Billy, même s’il est toujours devant, j’ai pu réduire l’écart. A l’issue des essais, je pointais devant lui, ce qui pour moi était particulièrement prometteur et motivant… Pour le reste, je sais que par endroits je pourrais rouler plus vite, mais je n’ai pas le cœur. J’ai d’ailleurs énormément de respect pour ceux qui rentrent fort dans ’’ le Tarrès’’, car c’est là qu’il faut faire la différence et je n’y arrive pas », avoue-t-il humblement.
Ce n’est pas tant la canicule qui a gêné Ludovic Cholley a Vuillafans, mais les concurrents qui le précédaient et qui, à plusieurs reprises, ont connu des problèmes : « J’ai été ralenti pas mal de fois et c’est vraiment dommage car je sentais que j’étais en mesure de faire quelques chose de très bien », regrette-t-il. « Quand il fait aussi chaud, ce n’est jamais évident de se relancer pour une nouvelle montée. La seule montée qui pour moi fut claire, c’est la dernière, mais c’est sur les deux premières qu’il fallait vraiment faire les chronos. » Malgré tout, Ludovic parvenait une nouvelle fois à accrocher la deuxième place. « Je ne peux pas me plaindre, le résultat est très bien, j’améliore mes chronos de l’an dernier, mon seul petit regret c’est d’avoir le sentiment que j’aurais pu mieux faire encore… »
Pour conclure sa saison, Ludovic Cholley prenait part aux deux dernières manches du Championnat. On le retrouvait donc tout d’abord à Turckheim, une épreuve où les concurrents n’auront la possibilité de se mesurer que sur deux montées de course. La pluie viendra contrarier les débats, et Ludovic comptera parmi les pilotes pénalisés par les caprices de la météo : « J’ai bouclé les essais à la septième place. Et je me suis donc élancé parmi les derniers, c’est-à-dire au moment où l’averse était la plus forte sur la première montée que j’ai abordée en slicks… Trois semaines avant, j’étais sorti aux Rangiers, je venais juste de remonter la voiture et je n’avais pas envie de prendre le moindre risque. J’attendais les deux montées suivantes, mais avec l’annulation de la dernière montée, le résultat se jouant à l’addition des deux montées, je perds énormément. »
Certaines contre-performances s’expliquent, d’autres pas ! A l’heure de faire le bilan de sa saison, Ludovic Cholley ne comprend pas pourquoi il s’est classé cinquième des Formule 3 à Limonest, derrière son frère Arnaud : « Il y a des week-ends où ça ne veut pas sourire. J’ai testé diverses solutions, je n’avais plus trop de pneus, et puis c’était la fin de saison et j’avais du mal à me mettre dedans. Limonest est une course qui d’habitude me convient plutôt bien, mais là il n’y avait rien à faire. En l’absence de Billy, et en ayant terminé deuxième sur la majorité des épreuves je pouvais espérer m’imposer. Ça ne l’a pas fait ! »
Sur le podium du Challenge Open F3
A l’heure de faire les comptes, c’est à la troisième place du Challenge Open F3 que l’on retrouve Ludovic Cholley. Un excellent classement pour un pilote qui n’a pris part cette saison qu’à sept épreuves du Championnat et qui se positionne à cinq reprises à la deuxième place de sa classe : « Je suis totalement satisfait, je n’aurais pas imaginé terminé troisième. Après, je suis conscient que le retrait de mon ami Etienne Debarre et de son frère Jérôme change radicalement la donne et je ne suis pas sûr que j’aurais pu accrocher une telle position face à eux », confie Ludovic.
« Mon seul regret vient de ce que nous avons vécu au Mont-Dore. Certes j’étais absent, mais si le Collège avait fait l’addition des deux montées comme stipulé au règlement, certains de mes adversaires n’auraient pas marquer d’aussi gros points et je pense que je pouvais terminer deuxième du Challenge. Mais c’est comme ça, ce n’est pas le truc le plus grave », rappelle Ludovic qui a la satisfaction de terminer à plusieurs reprises dans le sillage de Billy Ritchen et d’avoir amélioré ses chronos.
Pilote rapide et régulier, Ludovic Cholley sait pouvoir compter sur le soutien de partenaires fidèles : « Je remercie ceux qui me suivent, en premier lieu ma copine Mélanie et mes parents. Un grand merci au Caffè Lattesso, aux huiles Yacco qui me sont fidèles depuis nos débuts, le Conseil Départemental de la Haute-Saône, GT Motion qui nous a rejoint cette saison et qui me fournit du matériel de la marque Corbeau. Un énorme merci à mes patrons Edwin et Bruno Stucky, merci aux organisateurs, aux commissaires, à tous ceux qui s’impliquent dans les épreuves et sans qui rien ne serait possible. »
Ludovic Cholley n’a pas encore clairement défini son programme en Course de Côte pour 2020, mais il sait d’ores et déjà que ses engagements en circuit limiteront ses participations : « Je participerai aux Sixties’ Endurance dans le cadre des épreuves organisées par Peter Auto au volant d’une Cobra Daytona que je partage avec mon patron. Nous serons au départ de cinq épreuves du Championnat avec en plus les ’’Le Mans Classic’’, épreuve sur laquelle on peut être engagé sur invitation et nous attendons la réponse pour le début de l’année. Je serai donc occupé sur plusieurs week-ends et il me sera difficile de construire un vrai programme en Montagne. Mais je sais que je serai au départ de quelques épreuves, je ne délaisse pas la discipline, et si je peux me réinscrire au Championnat, il est évident que je le ferai. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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