Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
La saison 2024 était seulement la seconde de Jennifer La Monica sur le CFM. Son manque d’expérience ne l’a toutefois pas empêché de se mettre en valeur et de terminer la saison par une victoire en groupe A à Limonest, avant de signer un nouveau succès de groupe sur la Finale de la Coupe de France, comme elle l’avait fait l’an dernier.
Initialement c’est en circuit, sur la Coupe Renault Clio que Jennifer La Monica aurait dû prendre part à ses premières compétitions. Mais son programme 2020 sera réduit à néant par la Covid 19 qui sera à l’origine de l’annulation de la majorité des épreuves. A son aise au volant d’une Clio, Jennifer faisait alors l’acquisition d’une 4 Cup avec laquelle elle décidait de s’initier dans la discipline de prédilection de son père Bruno et de son frère Jordan, la course de côte.
C’est en 2021 que l’on pouvait voir pour la première fois la jeune auvergnate, aujourd’hui Franc-Comtoise d’adoption, au départ d’une épreuve. En 2022, Jennifer La Monica fera ses premières apparitions sur des manches du Championnat de France de la Montagne en étant engagée à Dunières, sur le Mont-Dore et à Limonest. Sur la manche de clôture de la saison elle se mettra en avant en plaçant sa Renault Clio 4 Cup à la troisième place de sa classe. De quoi se motiver pour s’engager sur le championnat. Le pas sera franchi en 2023 où avec le soutien de son compagnon, Arnaud Motte, lui-même pilote en course de côte, mais en moto, elle fera l’acquisition d’une Léon Supercopa MK3. En progression tout au long de la saison, Jennifer terminait à la troisième place d’un Challenge Open A/5 très relevé, et concluait sa campagne par une victoire de groupe sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne.
Les bons résultats obtenus en fin de saison 2023 permettaient à Jennifer La Monica d’afficher quelques prétentions au départ de cette saison : « Le plateau du groupe A, et notamment de la classe A/5 laisse rêveur et j’avais vraiment envie de me confronter à une telle concurrence », débute-t-elle. « L’objectif était de parvenir à remporter une victoire de groupe avant la fin de la saison. J’avais la certitude que face à une telle adversité cela ne pouvait que me motiver et me pousser en avant », analyse Jennifer qui a une approche très sérieuse et très déterminée de la compétition. « Mais je gardais à l’esprit qu’il fallait que je sois en pleine confiance alors que je n’ai pas un calendrier aussi étoffé que ceux de mes adversaires, et de ce fait je roule moins qu’eux. Il était clair qu’en début de saison ça n’allait pas être facile pour moi. » Au volant d’une Supercopa MK3 Jennifer pouvait également prétendre à la couronne de Championne de France, « mais ce n’était pas un objectif, sachant que mon calendrier réduit m’empêchait de défendre réellement mes chances. »
Pour affronter la saison dans les meilleures dispositions, Jennifer confiait sa Supercopa MK3 durant l’intersaison aux mains expertes d’Arnaud Motte, qui lui fera bénéficier d’une révision complète : « Il a tout remis à neuf, s’attelant à vérifier le moindre détail, à changer la visserie qui pourrait engendrer un problème. Il fait toujours preuve d’une grande méticulosité parce qu’il a toujours à l’esprit qu’il doit me confier une voiture totalement sécurisée. » La somme de travail réalisée par le compagnon de Jennifer allait lui permettre de présenter au départ de la saison une auto particulièrement soignée. La jeune horlogère de formation avait la certitude qu’Arnaud avait réalisé sur sa Supercopa un travail d’orfèvre.
Seul problème, des soucis de logistiques obligeaient Jennifer à faire l’impasse sur les deux premiers rendez-vous de la saison, Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre : « C’était un peu frustrant de voir les autres débuter leur saison et de ne pas pouvoir rouler avec eux », reconnait Jennifer. « Ça entamait ma confiance parce que j’avais le sentiment de prendre du retard, et je sais qu’il est toujours difficile de le rattraper. »
En progression au fil des épreuves
Sur le rapide tracé de la Course de Côte d’Abreschviller, où Jennifer débutait sa saison, difficile de se mettre dans le rythme face à des adversaires qui comptaient déjà deux courses au compteur : « Je voulais avant tout trouver la confiance, et les conditions météos délicates ne facilitaient pas les choses. J’avoue que cette première épreuve ne fut pas terrible pour moi, je manquais cruellement de rythme et les deux kilomètres du tracé d’Abreschviller ne permettent pas de vraiment cumuler du roulage. »
Fataliste, Jennifer ne se plaint pas de sa modeste performance sur l’épreuve Lorraine, elle avait totalement intégré que le coup d’envoi de la saison se ferait dans la difficulté. Elle fondait alors quelques espoirs sur sa participation à La Pommeraye : « J’ai eu vraiment du mal à me mettre en confiance, clairement je n’y suis pas parvenue. Ce fut un week-end compliqué. » Mais à Marchampt, Jennifer parviendra à trouver un rythme plus soutenu, certainement grâce à une nouvelle approche : « Je me suis dit qu’il ne fallait pas que je me pose de questions. Finalement ça fonctionne. Je découvrais cette épreuve et j’ai vraiment adoré. Le fait de rouler sans trop réfléchir à la manière dont je devais aborder la course m’a plutôt réussi. Pour une première à Marchampt je signe de bons chronos et je prends un réel plaisir derrière le volant », confie Jennifer qui remporte la Coupe des Dames en Production sur cette épreuve.
On retrouvait ensuite la Supercopa de Jennifer La Monica sur une épreuve régionale, à Courpière. Mais ce n’est pas la jeune femme qui s’installait derrière le volant. Pour l’occasion c’est Arnaud, son compagnon, qui allait tester la belle espagnole. Même s’il n’est pas un habitué de la compétition sur quatre roues, son palmarès en moto et son aptitude à aller vite dans des conditions difficiles permettait à Arnaud Motte de s’illustrer. Troisième du Production, il signait une victoire en groupe A : « J’avoue que je suis assez fière de lui » reconnait Jennifer. « Il avait pas mal d’appréhension sur les pneus mais finalement il sera impressionné par le grip qu’offre la Supercopa, et au fil des montées il a amélioré ses chronos. A mon avis s’il y avait eu une montée de plus il aurait pu accrocher la victoire en Production. Ça perf a pu surprendre du monde, mais pour ma part je savais qu’au niveau où il avait roulé en moto il n’y avait rien de surprenant de la voir se battre aux avant-postes. »
Sur la Course de Côte de Vuillafans, c’est bien Jennifer la Monica que l’on retrouvait derrière le volant de la Supercopa flanquée du numéro 150. Aujourd’hui installée dans le Doubs, pour la jeune femme cette épreuve est un peu le rendez-vous à domicile : « Ça reste la course la plus impressionnante du championnat, qui offre un cadre sublime et il faut vraiment garder à l’esprit que nous avons une chance énorme d’évoluer dans un tel environnement », confie-t-elle. « J’avais pour objectif de passer sous les 2'23'' et ce fut compliqué », reconnait Jennifer qui signera un meilleur chrono en 2'23''304. « Mais je suis très satisfaite d’avoir amélioré mes chronos de la précédente édition. L’objectif n’est pas atteint mais je suis malgré tout très contente de mon week-end », ajoute la jeune femme qui remporte la Coupe des Dames en présence de ses partenaires et ses amis venus la soutenir.
En progression jusque-là, Jennifer La Monica sera stoppée dans son élan à Dunières où une casse de turbo l’obligeait à renoncer : « J’adore Dunières, je suis à mon aise sur les parcours techniques et j’avais pour objectif de monter sur le podium du groupe. Mais une vis qui n’avait rien à faire là est rentrée dans l’échangeur et a cassé le turbo. C’est rageant parce que cette vis ne provenait pas de notre voiture. C’est la première fois que je rencontre un souci mécanique et c’est très frustrant de voir ton auto qui ne fonctionne plus. Après, je suis persuadée que nous avons pris la bonne décision de ne pas tenter une réparation de fortune qui aurait pu engendrer d’autres dommages, et de préférer prendre le temps de réparer à la maison. »
La journée de dimanche à Dunières fut frustrante pour Jennifer qui voyait ses adversaires poursuivre leur course sans pouvoir défendre ses chances. Il lui restait à espérer que tout se passe pour le mieux sur le Mont-Dore, épreuve disputée sur les terres de son Auvergne natale : « Ce fut un week-end de rêve. Dès le vendredi nous avons pu grâce à l’équipe de Philibert Michy (l’organisateur de l’épreuve, Ndr) nous rendre dans le cœur du Sancy et c’était vraiment sympa. Nous avons pu échanger avec les spectateurs, les résidents et les vacanciers qui viennent découvrir l’Auvergne en ce mois d’août », se souvient Jennifer. « Samedi, mon principal partenaire, le responsable d’AL Industrie, est venu nous rejoindre et il a pu découvrir en présence de sa femme et de ses enfants mon univers. Ils ont adoré et sont revenus le dimanche. Je voulais donc que tout se passe bien mais surtout ne pas commettre d’erreur devant eux. J’ai donc abordé cette épreuve comme un week-end convivial, et une nouvelle fois, sans se poser de question ça fonctionne », reconnait Jennifer qui s’imposera comme première féminine en Production au sommet du Col de la Croix Saint-Robert.
Promesse avait été faite à Arnaud Motte de prendre part cette année à une manche du Championnat de France de la Montagne. C’est donc avec un réel plaisir que Jennifer laissait le volant de sa Supercopa MK3 à son compagnon à l’occasion de la Course de Côte de Chamrousse : « Il restait à disputer Chamrousse, Turckheim et Limonest. Il avait donc le choix, sachant tout de même que je voulais impérativement faire Turckheim qui est une épreuve que j’adore. Donc par élimination le choix s’est porté sur Chamrousse. Il a adoré, même s’il n’a pas eu de chance parce qu’il a dû affronter une météo capricieuse. » Pas de chance mais du talent puisque Arnaud se classait quatrième du groupe A derrière des pilotes expérimentés tels que Sébastien Lemaire, Francis Dosières et Jean-Pierre Pope. « Il s’est rendu compte par la suite qu’il avait commis quelques erreurs et là encore si la météo avait été plus clémente et avec une montée supplémentaire, le podium était à mon sens envisageable. Je suis impressionnée par les chronos qu’il a réalisés en slick sous la pluie. »
Jennifer La Monica attendait impatiemment la Course de Côte de Turckheim, et comme son compagnon dans les Alpes elle se classait quatrième de son groupe en Alsace : « Dès le samedi j’étais vraiment en confiance. J’avais le sentiment que toutes les planètes étaient alignées et que tout fonctionnait à merveille. Je signe le troisième meilleur temps du dimanche, en ayant le sentiment de ne prendre aucun risque », confie la jeune femme. « J’ai le souvenir à l’arrivée de la dernière montée de voir Jean-Pierre (Pope) qui attendait mon chrono et qui a poussé un ouf de soulagement lorsqu’il a vu qu’il restait devant moi. C’était super sympa de partager ce moment avec Jean-Pierre qui m’a connu lorsque j’étais encore dans mon berceau », sourit Jennifer qui remportait en Alsace une nouvelle Coupe des Dames.
La progression crescendo de Jennifer La Monica atteindra son apogée sur les derniers rendez-vous de la saison. Tout d’abord à Limonest où elle ira chercher une cinquième place en Production assortie à une victoire de groupe : « Magique ! », lâche-t-elle. « Samedi, à l’issue des essais, j’occupe la deuxième place du groupe à seulement 79 millièmes de Francis (Dosières). Bien évidemment ça met en confiance et là je me suis dit que sur ce tracé technique que j’adore je pouvais viser la victoire. Dimanche, il faisait froid et j’ai été la seule à améliorer. Et sur la dernière montée, nous étions en confrontation directe parce que nous avions, Francis et moi, bouclé les essais dans le top 10. J’ai décidé de chausser des pneus neufs sur la dernière parce que je savais qu’il fallait que je signe un chrono en 1'42'' et que Francis n’améliore pas. Au passage de la ligne d’arrivée, quand j’ai vu s’afficher un 1'42''830 j’ai hurlé dans la voiture. C’était un truc fantastique, et quand j’ai vu que Francis n’avait pas amélioré j’étais aux anges. Se battre avec Francis Dosières quel pilote n’en rêve pas ? »
En 2023, sur la Finale de la Coupe de France, à Steige, Jennifer La Monica avait signé une victoire en groupe A. La jeune femme retrouvait donc l’épreuve alsacienne avec l’envie de conserver son acquis : « Là encore j’étais vraiment à mon aise. Je savais que j’avais l’avantage de connaitre le tracé alors que certains de mes adversaires le découvraient. J’ai à nouveau beaucoup travaillé et dès les essais je me surprends à occuper la troisième place du Production derrière la Porsche de Jean-François Ganevat et l’Audi de Nicolas Granier. Je savais qu’il me serait quasiment impossible de conserver cette place, mais ça met en confiance. » Dimanche ses adversaires revenaient sur elle mais Jennifer parvenait à accrocher la septième place et, comme l’année dernière, à remporter le groupe A sur cette Finale de la Coupe de France de la Montagne : « Dimanche matin je suis la seule qui améliore son temps par rapport à l’année dernière et par la suite personne n’est allé chercher mon chrono. Je remporte la victoire à Steige en améliorant le record du groupe acquis l’an dernier. C’était top », conclut celle qui remporte par la même occasion la Coupe des Dames en Production.
Une belle réussite et un nouveau challenge
Excepté une casse de turbo à Dunières, Jennifer La Monica a rejoint l’arrivée de toutes les épreuves inscrites à son calendrier. Au fil des courses elle a affiché une nette progression qui en fin de saison lui permet de remporter une victoire de groupe à Limonest avant de rééditer sur la finale. Côté Challenge Open A/5, elle occupe la sixième place alors qu’elle n’a participé qu’à huit épreuves : « J’ai énormément appris sur moi-même, acquis énormément de confiance, alors qu’auparavant ça me faisait défaut. J’ai bien cerné le comportement de la voiture, su expliquer ses réactions à Arnaud qui a fait un boulot de dingue pour que je dispose en permanence d’une auto compétitive et à ma convenance. Ce fut pour moi une excellente saison qui se conclut par des très bons résultats, une année extraordinaire. »
La parfaite entente qui règne entre Jennifer et son compagnon n’est pas étrangère à la réussite de la jeune femme qui est consciente de l’implication de celui qui partage sa vie mais qui est également son manager et son mécanicien : « Très souvent, au départ d’une montée il m’encourage en me disant que je peux signer un chrono qui me parait improbable, et il a systématiquement raison. Nous nous faisons réciproquement confiance et ça m’aide énormément. » C’est d’ailleurs vers son compagnon que vont ses premiers remerciements : « Milles mercis à Arnaud qui fait un travail colossal pour pouvoir m’offrir les meilleures conditions possibles, merci à ma famille et à ma belle-famille pour l’accompagnement et le soutien. Merci infiniment à mes partenaires sans qui, rien ne serait possible : AL Industrie (Allier - 03), AM Engeneering, Garage de Paris (Puy De Dôme - 63), Body Minute Clermont-Ferrand, Galerie St Jean, Galerie Pleins Sud (Puy de Dôme - 63), Castel Pub (Puy De Dôme - 63), DF Évolution Composites (Puy De Dôme - 63), Cupra France, Espace 3000 (Franche Comté - 25), Écouter Voir (Franche Comté - 25), Liberté Fitness (Franche Comté - 25), GL Automobiles (Franche Comté - 25), Speed Pat (Pouilley-les-Vignes - 25), ASA Velay (Le Puy - 43), Garage Airieau (Gers - 32), ainsi que mes partenaires provenant de la Suisse : Lauener (Boudry), Mirko Casagrande (Le Locle), DPM Motorsport (Le Locle), Pascal Boschi (La Chaux de Fonds). Je voudrais aussi remercier toute l’équipe de Pilotes TV pour tous ces moments gravés à travers les lives, vidéos, interviews, Nicolas Millet Photography pour les photos. Et bien sûr sans oublier Pierre qui aura animé le championnat de la plus belle des manières, qui nous aura fait vibrer, pleurer, rigoler. »
La réussite rencontrée avec la Supercopa a fait longtemps hésiter Jennifer La Monica avant de se décider sur un choix de voiture pour la saison 2025. Finalement elle délaissera sa Supercopa MK3, que mènera le Meilleur Jeune 2024 en Production, Baptiste Thomasset, pour s’installer dans le cockpit d’une Norma 2 litres : « Nous avions plusieurs projets, on avait évoqué la possibilité de s’orienter sur une Alpine. Finalement nous avons fait le choix de venir animer la catégorie Sport parce que j’ai en mémoire la phrase de Geoffrey Schatz qui dit que ''Plus on roule avec une voiture en Production, plus on s’éloigne des voitures ouvertes''. Cela signifie que rester en voitures fermées fait prendre des automatistes dont il peut être difficile de se débarrasser si l’on veut rouler ensuite en monoplaces ou en protos », analyse Jennifer. « Je me suis dit qu’il était temps de me lancer un nouveau challenge. Je voulais une auto avec laquelle je peux rouler en circuit pour acquérir un maximum de confiance. »
Jennifer sait exactement ce qu’elle veut et fait habituellement preuve d’une réelle détermination pour l’obtenir : « David Guillaumard disposait d’une Norma M20FC qui m’intéressait mais qui n’était pas à la vente. J’ai insisté et finalement je suis parvenue à trouver un accord avec lui. Je voulais cette voiture parce que je savais qu’elle était saine, bien préparée, performante. » A son volant, la jeune femme aura l’occasion de mener des premiers essais sur circuit, « et je me suis de suite sentie à mon aise alors que je rentrais dans un univers radicalement différents », confie Jennifer qui a pu prendre part à trois journées de roulage durant lesquelles le soleil sera de la partie. « Pour moi les premiers essais sont réellement promoteurs parce que sur le circuit de Pouilly j’ai pu signer de très bons chronos et bénéficier d’un excellent suivi de David (Guillaumard). » La saison 2025 de Jennifer La Monica sera axée sur le Championnat de France de la Montagne, « où j’aimerais bien prendre part au treize manches, ne serait-ce que pour faire un maximum de roulage. Côté objectif, je m’accorde une année pour apprendre et une année pour remporter le Challenge Open CN/2 », conclut Jennifer.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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