C’est au volant d’une BMW Z3M que Jean-Marc Tissot a découvert en 2017 le Championnat de France de la Montagne. Deuxième du GT de Série, il décidait alors pour 2018 de changer de monture, et de venir animer avec sa Mitjet une classe GTTS/1 très relevée. A l’issue de cette saison d’apprentissage, on le retrouve une nouvelle fois sur le podium d’un Challenge Open.
S’il reconnait avoir vécu une excellente saison sur le Championnat avec sa BMW Z3M, Jean-Marc Tissot savait qu’il n’était pas évident de se mettre en valeur dans un Challenge GT de Série qui accueille des voitures affichant des performances bien différentes. C’est cette disparité qui l’incitait à rejoindre un classe GTTS/1 bien plus homogène : « Je voulais me mesurer à armes égales avec des adversaires disposant du même matériel que moi, et la Mitjet offre cette opportunité », analyse Jean-Marc. « De plus, on a le sentiment qu’au fil des ans, le GT de Série est délaissé, ce que je regrette car on peut y trouver de belles autos. Mais aujourd’hui, j’aime autant évoluer dans un groupe où l’on trouve une vraie concurrence. »
Plusieurs raisons allaient pousser Jean-Marc Tissot à porter son choix sur la Mitjet. Avant tout, la facilité d’exploitation de la voiture : « Pour quelqu’un comme moi qui maîtrise la mécanique, c’est une voiture facile à bricoler. D’autre part j’avais pu voir que l’ambiance qui régnait entre pilotes de Mitjet était particulièrement sympathique. »
A la découverte de la Mitjet
Avant de se lancer sur les épreuves du Championnat, Jean-Marc Tissot mené à bien une séance de roulage sur le circuit d’Andrézieux-Bouthéon : « Mais je n’ai pas eu le temps d’apporter la moindre modification à la Mitjet. J’ai essayé de comprendre juste le maniement de l’auto avant de débuter la saison. Cela m’a permis de me rendre compte qu’une roue avant ouvrait plus que l’autre, ce qui expliquait une série de têtes-à-queues sur les virages à droite. J’ai dû juste corriger ce problème pour éviter que cela se produise sur les routes de montagne, entre les arbres », confie-t-il en souriant.
Ils étaient six pilotes engagés cette année sur le Challenge Open GTTS/1, dont quatre novices qui, comme Jean-Marc, allaient devoir se familiariser avec le comportement de la Mitjet : « Cela promettait de belles empoignades, mais je savais que même s’il découvrait la Mitjet, Florian (Bartaire) avait suffisamment d’expérience pour rapidement se mettre en valeur. En début de saison, j’aurais d’ailleurs parié sur un succès de Florian, et pour ma part je n’avais d’autres objectif que d’apprendre, je ne me mettais donc pas la pression. »
Pour ses débuts à Bagnols-Sabran, Jean-Marc Tissot accrochait la quatrième place derrière Edouard Drouillat, Jean-Michel Lestienne et Florian Bartaire : « Je ne réalise pas une prestation fabuleuse pour une première », reconnait-il en toute humilité. « Mais je ne suis pas très loin de ceux qui me précèdent, l’écart ne doit pas excéder une seconde. J’étais conscient que je n’allais pas m’imposer sur la première, donc finalement, pour quelqu’un qui découvre, je peux me satisfaire pleinement du résultat. »
Sur le Col Saint-Pierre, si Edouard Drouillat remportait son second succès de classe de la saison, c’est Jean-Marc Tissot qui pointait au deuxième rang du GTTS/1 : « Je termine devant Jean-Michel Lestienne qui connait bien la Mitjet et le Saint-Pierre, donc là encore, je suis plutôt content. De plus j’aime bien cette épreuve sur laquelle je reviendrai avec plaisir. »
A Marchampt, Jean-Marc Tissot prenait part à son troisième rendez-vous sur le Championnat, et déjà, il était en mesure de se battre pour une victoire qui lui échappait de peu. A l’heure de faire les comptes, ce n’est qu’avec 152 millièmes d’avance que Cindy Gudet venait le coiffer au poteau : « En toute franchise, je n’aurais jamais pensé terminer si près de Cindy, et j’avoue que c’est ce qui m’a motivé pour les épreuves suivantes. Marchampt n’est pas l’épreuve la plus facile. C’est un tracé rapide, où il faut oser rentrer fort dans des passages comme celui du ’’Portail’’. Mais j’avoue que j’ai pris beaucoup de plaisir, et là, je me suis dit que je devais faire un effort pour m’améliorer, car dans mon esprit j’avais certainement les moyens de gagner une épreuve. »
Premiers succès de classe GTTS/1
Et la victoire ne se fera pas attendre… A Vuillafans, Jean-Marc Tissot signait son premier succès en GTTS/1, en prenant sa revanche sur Cindy Gudet qu’il devançait de sept dixièmes : « J’avoue que j’abordais cette épreuve avec l’espoir de m’imposer. J’avais déjà une l’occasion de disputer cette course avec la BMW, et je pensais que c’est un tracé sur lequel j’avais mes chances. La bagarre avec Cindy fut un grand moment, et j’ai passé un excellent week-end. »
Le combat entre Jean-Marc et la jeune Espoir Echappement 2017 se poursuivait à Dunières, où une nouvelle fois le Rhodanien devançait sa rivale de 68 millièmes : « En toute franchise, je n’étais pas du tout motivé sur les premières montées, et je laissais se dérouler la course. Et puis, à l’approche de la dernière, j’ai eu un coup de motivation en me disant avant de partir que j’étais en train de me faire ’’n…..’’. Là j’ai eu l’envie d’attaquer, et ça a payé. Je suis d’autant plus content que Dunières n’est pas un tracé que j’apprécie énormément car il s’apparente pour moi à du jardinage, et je ne suis pas très jardinage. »
Au Mont-Dore, le plateau en GTTS était particulièrement fourni, et Jean-Marc Tissot devait cette fois s’incliner face à Florian Bartaire et Cindy Gudet : « Je pense que c’est la partie ’’jardinage’’ du milieu de tracé qui ne me convient pas », lâche-t-il dans un large sourire. « Après, je ne lâche qu’une seconde sur cinq kilomètres, ce n’est pas énorme, et finalement ce n’est pas si mal. J’aurais certainement pu mieux faire sur le milieu de parcours, je sais qu’il y a moyens d’améliorer. Mais je suis quasiment le seul à ne pas bénéficier de coaching, et c’est dans ces moments là que tu ressens un manque. »
En l’absence de Florian Bartaire et de Cindy Gudet, Jean-Marc Tissot abordait la Course de Côte de Turckheim en toute décontraction : « J’ai vraiment assuré, sans chercher à faire d’excellents chronos. Je savais qu’il y avait de la marge, et je ne voulais pas prendre le risque de casser l’auto… Je découvrais Turckheim, ça reste une des épreuves que je préfère, et je pense avoir une belle marge de progression si je reviens disputer cette course », confie Jean-Marc qui cette année signe une large victoire dans sa classe.
Limonest, c’est pour Jean-Marc Tissot l’épreuve à domicile. Et le pilote de Souzy abordait plus cet ultime rendez-vous de la saison avec l’envie de faire la fête, plutôt que d’aller chercher un résultat probant : « Je sais qu’il me faudrait choisir entre fiesta avec les copains où course, pour cette édition j’ai certainement privilégié l’aspect convivialité », reconnait Jean-Marc. « Après, Florian et Cindy ont réalisé de magnifiques chronos, en battant le record des Mitjet de plusieurs secondes. Et si finalement, en ce qui me concerne je suis content de ma troisième place, je dois dire que Florian et Cindy ont été très très bons. Pour ma part, après la sortie de Michael Terrasson, qui fait de gros dégâts sur sa Supercopa, j’ai perdu de ma motivation. »
Cette saison, on a pu voir Jean-Marc Tissot à Donzy, où il terminait deuxième du GTTS/1 derrière Florian Bartaire. Il sera également présent à Divajeu où il s’imposait en GTTS, et il fera de même sur la Course de Côte de Bettant.
Qualifié pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Jean-Marc Tissot se rendait à Urcy en sachant qu’il lui serait difficile d’aller chercher Florian Bartaire : « Au final je termine deuxième du GTTS, en devançant la Peugeot RCZ de Jean-Jacques Maurel, c’est pour moi un bon résultat et j’étais vraiment super content. Là encore j’aurais pu rouler plus fort, mais il y avait pas mal de graviers sur certaines portions, et je n’avais pas envie de casser l’auto. »
Troisième du Challenge Open GTTS/1 derrière Jean-Michel Godet et Florian Bartaire, Jean-Marc Tissot ne peut être que satisfait de cette saison d’apprentissage au volant de sa Mitjet : « J’ai passé une excellente saison, c’était vraiment très sympa. J’ai beaucoup apprécié et j’espère que l’an prochain de nouveaux jeunes viendront nous rejoindre. »
Jean-Marc Tissot sera donc au départ du Championnat de France de la Montagne en 2019, toujours au volant de sa Mitjet : « Pour l’avenir je saurai qu’il ne faut pas tout miser sur les performances, mais savoir déployer la bonne stratégie. Il y a en effet des épreuves, notamment dans l’Ouest, où l’on marque plus de points qu’ailleurs », ironise Jean-Marc dans un large sourire. « Mais j’ai envie avant tout de me faire plaisir, et je vais donc oublier la stratégie et continuer avec un programme similaire à celui que j’avais cette année. »
Pour ce qui est de sa Mitjet, la pause hivernale va permettre de lui faire subir une révision dans les règles de l’art : « Elle est entièrement démontée et sera révisée à 95%. Elle avait besoin de se refaire une jeunesse, ce sera le cas pour 2019. Je sais que Florian sera de nouveau des nôtres, ça s’annonce donc compliqué… »
Pour conclure, Jean-Marc Tissot tient à remercier tous ceux qui l’on soutenu cette saison : « Avant tout un grand merci au Team BP Autosport que j’ai intégré et qui me permet de disposer d’une logistique. Merci à la société Haas Factory Outlet, fidèle partenaire, à Mhac Technologies, et pour finir un énorme merci à ma compagne Nathalie qui me suit sur toutes les courses. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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