Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Il n’est pas rare de voir des pilotes suivre les traces de leurs pères en s’engageant à leur suite sur le championnat. Jaques Paget a fait le chemin inverse. C’est en effet pour prendre la succession de son fils Julien, vainqueur de l’Open A/4 en 2022, que le Doubien a aligné sa 308 Cup sur le CFM où il remporte à son tour le Challenge A/4.
Il y a des passions qui ne s’expliquent pas, dont on ne connait pas l’origine. Celle que Jacques Paget voue au sport automobile est inexplicable. Le Franc-Comtois aime l’automobile, depuis toujours, il en est ainsi… Au milieu des années 80, à tout juste vingt ans, Jacques Paget décidait de s’intéresser au plus près à la compétition, et pour cela il faisait l’acquisition d’une Renault 5 GT Turbo qu’il alignait sur des rallyes régionaux, des courses de côte et quelques slaloms. Durant quatre ans, le Doubien sillonnait sa Franche-Comté natale et les régions limitrophes pour assouvir sa passion du pilotage.
Mais en 1989, Jacques Paget décidait de créer une entreprise dans le domaine de l’industrie. Le sport automobile s’effaçait alors au profit de ses obligations professionnelles et Jacques décidait de mettre la compétition entre parenthèse en faisant une pause… Une pause qui durera près de trente ans puisque ce n’est qu’en 2017 que le Franc-Comtois retrouvait le volant d’une voiture de course : « En fait mon fils Julien s’adonner au karting, et un jour il a débarqué à la maison avec une Clio Cup », se souvient Jacques. « J’ai eu envie d’essayer sa voiture, ce qu’il ne fallait absolument pas faire, parce que le virus qui était en latence a ressurgi et qu’un mois après je faisais à mon tour l’acquisition d’une Clio », lâche Jacques goguenard. Pour ce qui est de son activité professionnelle, Jacques opérait également à un changement de cap puisqu’après 35 ans passés dans l’industrie, en 2022 il se tournait vers les travaux forestiers.
Faire aussi bien que son fils !
C’est sur le Circuit de Bresse, sur lequel se tenait une course de côte, que Jacques essaiera en 2017 la Clio de son fils : « J’ai adoré, et j’ai acheté une Clio 4 Cup avec laquelle j’ai roulé durant deux saisons, et par deux fois je me suis qualifié pour la Finale de la Coupe de France des Slaloms. » En 2022, Jacques Paget faisait l’acquisition d’une Peugeot 308 Cup avec laquelle il allait prendre part à plusieurs épreuves régionales et à quelques manches du Championnat de France de la Montagne : « C’est Jean-Pierre Pope qui s’occupait de mes voitures, et au moment où il a troqué sa Clio contre une 308, j’ai fait de même. »
A l’issue de la saison 2022, c’est Julien Paget qui remportait le Challenge Open A/4 après une lutte acharnée face à Jean-Pierre Pope, Manuel Brunet, Dominique Fade et Franck Perrin : « J’avais envie de me lancer un défi, de suivre les traces de mon fils en essayant de remporter à mon tour ce Challenge Open A/4. » Un défi familial mais également une confrontation familiale sur ce championnat 2024 puisque Jacques Paget retrouvait face à lui dans cet Open A/4 son beau-frère, Joël Juif. Pour cette saison Jacques se fixait un double objectif, « celui de remporter le Challenge Open mais également de conserver le titre sur le championnat de la Ligue Bourgogne – Franche-Comté. »
Dix manches du CFM, et dix épreuves régionales
C’est à Lugny que Jacques Paget débutait sa saison… On y reviendra par la suite, parce que le calendrier du pilote Doubien compte cette année plus d’une vingtaine de rendez-vous. Faisons tout d’abord un focus sur sa participation au championnat avant de s’intéresser à ses performances sur les épreuves régionales. C’est donc à Bagnols-Sabran que Jacques Paget débutait sa saison sur le Championnat de France de la Montagne : « C’était pour moi une découverte et j’ai bien aimé. Ma plus grosse difficulté vient du fait que j’ai souvent du mal à assimiler les tracés, mais j’ai bien aimé ce profil sinueux et serré de Sabran », commente Jacques qui terminait deuxième de sa classe derrière la 308 Cup de Richard Simon.
En 2023, au volant de sa Peugeot 308, Jacques Paget avait terminé deuxième du groupe A à Abreschviller, à moins de deux dixièmes de la Léon Supercopa MK3 de Francis Dosières : « J’avais donc dans mon esprit une revanche à prendre. Mais la météo ne nous a pas aidé et au final je n’ai pas pu rivaliser avec les Supercopa », explique Jacques qui termine quatrième du groupe A mais qui remporte sa classe.
La Course de Côte de La Pommeraye sera une découverte pour Jacques Paget qui ne se privait pas de remporter une nouvelle victoire de classe : « C’est une belle course, le seul problème pour moi c’est que ça nécessite un long déplacement, pas toujours réellement compatible avec le boulot. Mais je me suis fait réellement plaisir. » Dans la foulée le Franc-Comtois se rendait à Saint Gouëno, épreuve qu’il avait découvert l’an dernier et sur laquelle il avait terminé troisième de la classe A/4 : « Cette année je m’impose sur un tracé que je trouve plutôt sympa. J’avoue être rapide sur la partie basse, mais je perds du temps sur la partie haute et je ne comprends pas pourquoi. »
Pour sa première participation à Marchampt, Jacques accrochait à nouveau la deuxième place du A/4 derrière une autre Peugeot 308 Cup, celle de Richard Simon : « J’aime bien ce tracé mais je suis un peu déçu de mes temps. On prend conscience que l’an dernier on pouvait se battre avec les Supercopa, mais elles ont bénéficié d’évolutions et aujourd’hui on ne peut plus jouer avec elles. Sur certains tracés on peut encore tirer notre épingle du jeu en se battant comme des fous, mais à Marchampt c’est même pas envisageable. »
A Vuillafans, Jacques Paget allait se retrouver confronté à deux autres Franc-Comtois, son fils Julien et son beau-frère Joël Juif. Et c’est le fiston qui accrochera la victoire dans la classe A/4 en devançant son oncle… Jacques devait se contenter de la troisième place : « Là j’avoue que je suis très déçu… Pas déçu d’être devancé par Julien et Joël, mais de ne jamais être parvenu à rééditer mes chronos de l’année précédente. Je n’arrive pas à l’expliquer, Julien non plus puisque même s’il gagne il ne sera pas aussi performant que ce qu’il avait pu l’être dans le passé. »
A Dunières, Joël Juif signait une victoire en A/4 en devançant la 308 de son beau-frère : « C’était pour moi une découverte, je termine deuxième, il n’y a pas grand-chose à dire, c’était vraiment bien. » La découverte de la Course de Côte de Chamrousse offrira également de belles satisfaction à Jacques Paget qui ira chercher dans les Alpes une nouvelle victoire de classe : « La météo nous a un peu embêté, mais c’était pareil pour tout le monde. Le seul regret c’est la cinquième place dans le groupe A, parce qu’avec une météo un peu plus clémente je pense que j’aurais été en mesure de faire un peu mieux. »
« Je n’aime pas ! » lâche Jacques Paget lorsqu’on lui parle de la Course de Côte de Turckheim. « Je ne me suis pas fait plaisir parce que je ne suis jamais parvenu à signer un bon chrono. Ça doit être ma quatrième participation, une fois en Clio et trois fois en 308. J’ai toujours l’impression de bien rouler, mais au final ça ne fonctionne pas. »
En plus de ses participations au championnat, Jacques Paget alignera sa Peugeot 308 sur un bon nombre d’épreuves régionales. Un calendrier mixte et paritaire avec dix manches du CFM et dix épreuves régionales. Comme sur le championnat, le Doubien allait connaitre la réussite en régional. Ce sera le cas à Lugny où il terminait troisième du Production et remportait le groupe A : « Sur la première montées de course, sous la pluie, je signe le meilleur temps du Production, le deuxième du scratch derrière la Norma de Cédric Grosjean, ça reste un excellent souvenir », se souvient Jacques qui pour l’occasion ne roulait pas avec sa 308 mais avec celle qu’il laissera par la suite à Joël Juif.
On retrouvera également la Peugeot 308 Cup de Jacques Paget sur la Course de Côte d’Irancy où il s’imposait en tête du Production : « Victoire avec en plus le groupe et la classe, ça reste un des bons souvenirs de la saison. » De nombreuses Peugeot 308 Cup étaient engagées cette année sur la Course de Côte de l’Ormont, où Jacques accroche la quatrième place du groupe, la troisième de sa classe derrière Guillaume Fade et Nicolas Miclo : « Je découvrais cette épreuve et je n’ai jamais réussi à me mettre dedans. J’avais le sentiment de rouler vite, mais les chronos n’étaient pas à la hauteur de mes attentes. Après, nous terminons tous les trois en étant séparés d’un dixième, c’était super serré. »
Deuxième du groupe A sur la Course de Côte de Donzy, Jacques se voit privé de la victoire par son fils, Julien, qui impose sa Peugeot 308 : « Je savais qu’avec la présence de Julien ça allait être un peu compliqué, mais il termine sur le podium derrière les Porsche de Thomas Chavot et Florian Raymond et je suis dans son sillage… De quoi être pleinement satisfait. » Troisième du Production à Souhières, Jacques Paget terminait également troisième du groupe A puisque le précédaient la Peugeot 308 Cup de Nicolas Miclo et la Mitsubishi Lancer de Romain Humbert : « Je connais bien ce tracé. Sur la dernière montée nous avons eu la pluie, les jeux étaient donc faits. J’en retiens que ça reste une sympathique régionale sur laquelle je me suis fait plaisir. » A Lormes il plaçait sa Peugeot 308 à la quatrième place du Production et terminait en tête du groupe A.
A La Broque Jacques Paget de voyait proposer un duel face à Guillaume Fade qui à l’arrivée allait le devancer de sept dixièmes : « On s’est vraiment livré un beau combat sur une épreuve que j’aime bien. J’ai vraiment apprécié mon week-end… » Impossible de faire mieux qu’une quatrième place sur le Mont de Fourche lorsqu’au final on est devancé par Alexandre Garnier qui pour l’occasion roulait avec une Porsche 991, par la Ferrari de Vincent Lagache et la Porsche 997 de François Luc. Jacques Paget peut donc se satisfaire pleinement d’une quatrième place qui lui offre une victoire en groupe A : « C’est une course que je connais très bien et sur laquelle j’ai vécu un week-end sans encombre. » Dans la foulée Jacques se rendait à Urcy où, cinquième du Production, il remportait le groupe A face à son beau-frère Joël Juif qui pour l’occasion roulait avec sa Ford Escort Cosworth : « Nous nous sommes livré une belle bagarre, c’était très sympa. »
Vainqueur sur l’Open et sur sa Ligue
La succession de bons résultats obtenus par Jacques Paget lui valait de décrocher son ticket pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne. L’objectif du Franc-Comtois était alors de devancer Nicolas Miclo et de s’imposer dans sa classe : « Et puis je voulais prendre ma revanche sur Jennifer (La Monica) qui l’an dernier s’était imposée alors qu’au départ de la dernière montée c’est moi qui pointais en tête du groupe », se souvient Jacques qui sur la dernière ascension de cette Finale 2023 ne pouvait contenir les assauts de la jeune auvergnate et d’Alain Perraud. « Cette année j’améliore mes chronos de l’année passée de plus de deux secondes et demie, mais Jennifer améliore elle aussi ses chronos et elle est à nouveau devant », commente le Doubien qui termine deuxième du groupe A mais premier de sa classe.
A l’issue de cette saison 2024, sa première sur le Championnat de France de la Montagne, Jacques Paget remporte, comme son fils Julien en 2022, le Challenge Open A/4. Pour la troisième année consécutive, il s’impose sur le championnat de la Ligue Bourgogne – Franche-Comté et réalise donc ses deux objectifs de début de saison : « Quand je m’implique dans quelque chose j’essaie de le faire au mieux, et je suis donc pleinement satisfait d’avoir atteint mes deux objectifs. Après, je pense que si Richard (Simon) avait pris part à l’ensemble des courses, c’est lui qui se serait imposé », reconnait humblement le Doubien. « Mais je suis ravi du résultat qui est très positif pour moi qui découvrait le championnat », ajoute Jacques qui durant la saison n’a pas connu un seul abandon. « Le père est parvenu à suivre les traces du fils, ça change des habitudes. »
Pour ce qui est des remerciements, Jacques Paget aimerait bien rendre hommage à des partenaires, mais s’il est toujours en quête de sponsors, ceux qu’il trouve son destinés à son fils Julien qui à l’issue de cette saison 2024 est titré Champion de France TCR après une excellente saison en circuit au volant d’une Cupra : « Pour ma part je veux remercier la bande de copains, tous les amis avec qui j’ai partagé cette saison. Ils se reconnaitrons. » A l’heure de tourner la page de cette saison, Jacques veut avoir une pensée pour Karine Richard qui évolue au volant d’une BMW Z4M : « Je l’ai beaucoup coaché durant cette saison, en régional et sur quelques épreuves du championnat. Ça nous a motivé tous les deux, j’avoue que ça m’a permis de mieux reconnaitre certaines courses, nous nous sommes apporté une aide mutuelle, bénéfique pour tous les deux. »
Difficile d’assumer un calendrier comptant une vingtaine de courses. Jacques Paget est conscient qu’il lui sera impossible en 2025 de mener de front une campagne régionale et une participation au championnat : « Il va falloir que je fasse un choix. Pour le moment je ne sais pas encore exactement de quoi sera faite ma saison. Je sais qu’avec une 308 Cup je n’ai plus l’auto pour remporter le groupe, et pour moi qui suis un battant c’est un peu frustrant. Mais je n’ai pas envie de changer de voiture, la 308 faisant preuve d’une parfaite fiabilité, ce qui n’est pas toujours le cas des Supercopa. Je vais me pencher sur mon calendrier, pour le moment je suis en pleine réflexion », conclut Jacques Paget.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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