Deuxième du Challenge Open A/3

En lutte cette saison pour la victoire sur le Challenge Open A/3, François Fayet ne disposait peut-être pas d’un calendrier assez étoffé pour défendre pleinement ses chances. Et si sa campagne se termine par une sortie sur la Finale de la Coupe de France, l’Auvergnat d’adoption qui se classe deuxième de l’Open, réalise une nouvelle fois une saison largement positive.

De son père Maurice, François a hérité l’amour pour les belles mécaniques. Car si Maurice n’a jamais eu l’occasion de courir, il fut un mécanicien hors-pair qui aura l’occasion de pratiquer son art lors des mythiques 24 Heures du Mans… Aujourd’hui c’est avec la même passion que François Fayet prépare sa Renault Clio 2 Cup qu’il possède depuis 2012 et avec laquelle il anime le Championnat de France de la Montagne depuis deux ans. Car si durant de nombreuses saisons François a officié dans le baquet de copilote sur de nombreux rallyes, depuis quelques années c’est derrière le volant qu’il connait le succès en courses de côte.

Engagé officiellement pour la première fois en 2023, le Roannais de naissance était parti à la découverte du championnat non sans signer des résultats probants. Au terme de cette première année, il se positionnait au second rang du Challenge Open A/3. Un résultat dû à son talent et à une parfaite connaissance d’une Clio que François aurait bien troqué contre une auto plus performante : « Comme tout le monde j’ai bien évidemment eu envie de changements », reconnait François l’air blagueur, « mais rouler avec une auto plus compétitives nécessite de disposer de budgets conséquents. Lorsque l’on voit le tarif d’achat et la complexité que demande l’exercice de faire rouler des voitures un peu plus performantes, c’est réellement compliqué pour un amateur comme moi. »

Le choix le plus sensé pour François Fayet était donc de relancer sa Clio 2 Cup sur une nouvelle campagne de France : « Et puis il est indéniable que ça reste une super auto qui me procure toujours autant de plaisir. » Les possibilités d’apporter des évolutions à une Clio Cup étant très limitées, François se contentait d’une bonne révision avant de débuter sa saison. Une révision qui suivait une remise en forme, sa saison 2023 s’étant terminée à Chamrousse par une sortie de route qui engendrait son lot de réparations.

Deuxième du Challenge Open A/3 à l’issue de sa saison de découverte du championnat, François Fayet pouvait espérer cette année jouer la gagne : « Dans la mesure où mon calendrier se limitait à sept épreuves alors que Baptiste (Thomasset) devait prendre part à l’intégralité du championnat, je savais que mes chances étaient moindres, même si l’on ne retient que les huit meilleurs résultats. Mais ça restait au départ jouable et je voulais clairement tenter ma chance. » Le combat qui s’annonçait enthousiasmait pleinement François qui apprécie d’être constamment en concurrence avec des pilotes talentueux : « Je m’attendais à un duel face à Baptiste, mais je savais également que sur la plupart des épreuves j’allais retrouver des pilotes qui ne sont pas engagés sur le CFM mais qui sont des adversaires de poids dans cette classe A/3. »

Des combats d’une rare intensité
Il n’y aura pas de round d’observation... Le duel annoncé entre François Fayet et Baptiste Thomasset prenait corps dès la manche d’ouverture de la saison, la Course de Côte de Bagnols-Sabran, où François remportait sa classe trois dixièmes devant son jeune adversaire : « Dès les premières montées, j’ai vite compris que ça allait être chaud tout au long de la saison. Ça s’annonçait passionnant », reconnait François. « J’étais content de ma prestation à Bagnols-Sabran parce que j’avais terminé la saison 2023 sur une petite sortie et que j’avais besoin de retrouver du rythme immédiatement. C’était vraiment chaud puisque Baptiste signe le meilleur temps de la classe durant le week-end, et qu’au final je l’emporte au cumul des deux meilleures manches. »

Avant de retrouver le championnat, François Fayet s’alignait sur une épreuve régionale proche de chez lui, la Course de Côte d’Issoire : « Je voyais Baptiste enchainer les manches du championnat et j’ai pris conscience qu’il me fallait du roulage si je voulais rester au contact. Je me suis donc engagé sur cette épreuve que je découvrais afin de me remettre dans le rythme avant La Pommeraye », confie-t-il. « Je me suis engagé sur le tard, nous avons eu des conditions météorologiques compliquées, et donc clairement ça aurait pu mieux se passer. J’ai fait preuve de malchance parce que je casse une transmission en me rendant sur la ligne de départ de l’ultime ascension qui allait se dérouler sur le sec. Si le scénario avait été différent, j’aurais pu remporter la classe », estime François qui termine à 36 millièmes de la Clio 3 de Jérémy Escot. « Aller chercher la Supercopa de Pascal Derré et Kevin Jarousse qui s’impose avec sa Mégane ça me semblait plus compliqué », ajoute François qui termine quatrième du Production.

C’est donc sur la Course de Côte de La Pommeraye que François Fayet retrouvait le championnat et de sérieux adversaires dans sa classe. Le combat sera épique et verra Jimmy Rousseau s’imposer en devançant de deux dixièmes Baptiste Thomasset qui lui-même prenait l’ascendant sur François pour cinq millièmes… « Après Issoire j’ai monté une transmission que j’avais de disponible, mais je n’ai pas eu le temps d’essayer la voiture et dès le samedi matin je m’aperçois qu’il y a une tâche d’huile sous la voiture. » La fuite était détectée et provenait d’un cardan qui n’était pas le bon : « J’ai tenté une réparation de fortune mais qui n’a pas fonctionné. »

C’est bien connu, l’esprit sportif règne en maitre sur la Course de Côte, et alors qu’il cherchait à remplacer son cardan, c’est auprès de Baptiste Thomasset, son principal adversaire, qu’il trouvera la pièce : « Il n’était pas obligé de le faire et j’ai particulièrement apprécié ce geste hyper fair-play. Au final c’est pour cela que je l’ai laissé gagner le challenge », ajoute François dans un immense éclat de rire. « Plus sérieusement, j’ai vraiment apprécié le geste. » Durant tout le week-end angevin François tentera de rattraper son retard, et si au final il parvenait à réaliser la meilleure performance de sa classe durant le week-end, au cumul il devait s’incliner pour un dérisoire écart : « Une chose est sûre, j’étais réellement dans le match. »

La Course de Côte de Marchampt allait permettre à François Fayet de renouer avec la victoire. Mais là encore c’est au prix de gros efforts qu’il devançait Baptiste Thomasset de seulement 177 millièmes : « Lors de l’édition 2023, je n’avais pas pris énormément de plaisir sur ce tracé très rapide. Et cette année le plaisir était au rendez-vous et les chronos sont bien là puisque il me semble que je bats le meilleur temps réalisé précédemment par Mickaël Bonnevie. Donc ce fut une belle satisfaction. »

Licencié à l’ASA Dôme-Forez, François Fayet se devait d’être au départ de la Course de Côte de Courpière organisée par la structure auvergnate : « Je n’ai pas le droit de ne pas participer, c’est limite une obligation », estime François. « J’ai très bien débuté mon week-end, et par la suite je me suis un peu relâché », reconnait François qui finalement terminait troisième du groupe A derrière les Supercopa d’Arnaud Motte et de Pascal Derré : « J’avais un challenge avec Arnaud puisqu’à Marchampt, quand j’ai appris qu’il serait à Courpière, je lui ai dit que je terminerai devant lui, pour le motiver. Finalement il a eu le dernier mot. Après, c’est à moi de ne pas défier des pilotes de Supercopa avec ma Clio », plaisante François.

Pour un pilote auvergnat d’adoption, les Courses de Côte de Dunières et du Mont-Dore sont deux rendez-vous d’importance. Deux rendez-vous que François Fayet n’allait pas louper puisqu’il remportait sa classe à deux reprises : « Dunières ce fut pour moi un vrai week-end sans problème, c’est certainement une des courses les plus solides que j’ai faites cette saison. J’aime beaucoup ce tracé, et même si la pluie a un peu compliqué les débats et m’a permis de voir que Baptiste était en embuscade, lorsque ça a séché j’ai pu conserver mon acquis. Je voulais faire le ''Challenge Auvergne'' en remportant les deux courses, et ça débutait plutôt très bien. »

Après avoir devancé Baptiste Thomasset de six dixièmes à Dunières, François prenait à nouveau l’ascendant sur son rival à l’occasion du Mont-Dore où il plaçait sa Clio une seconde devant celle de son adversaire : « J’étais super content, depuis le temps que je courrais après cette victoire au Mont-Dore… Nous avons connu une course parfaite, avec des conditions météos idéales. Après je garde à l’esprit que Baptiste a signé de supers chronos pour sa première participation, et il m’a obligé à augmenter un peu la cadence pour remporter ce succès. »

La sortie de route lors de la dernière édition de la Course de Côte de Chamrousse aura des conséquences sur le résultat de François à l’heure de retrouver le tracé isérois. Samedi soir, les conditions étaient idéales et il ne fallait surtout pas se louper sur la première montée de course : « Malheureusement j’avais quelques doutes par rapport à l’année dernière et je perds beaucoup de temps sur cette première ascension. Baptiste était devant, et après sur le mouillé, alors que lui réalise à nouveau des prouesses, je ne suis pas parvenu à trouver le rythme. Honnêtement je n’étais pas dans le match », considère François à qui on rappelle qu’il termine tout de même deuxième de sa classe. « Oui, deuxième, mais à des années lumières », plaisante-t-il.

La fin de saison sera plus compliquée pour François Fayet, notamment à Limonest où s’il termine deuxième de sa classe derrière Romain Billot, il considère qu’il a eu du mal à trouver le rythme : « En début de week-end, avec Baptiste nous étions surpris d’être si loin de Romain qui vraiment faisait claquer des temps. On savait qu’il était rapide, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il nous ''en colle'' à ce point », analyse François. « Sur la deuxième montée de course j’essaie d’augmenter la cadence, mais le chrono n’est guère mieux et sur la dernière montée je me suis décidé à monter des pneus neufs pour me rendre compte que c’était certainement la clé du week-end. Romain avait opté pour des gommes neuves d’entrée de jeu et il a creusé l’écart à ce moment-là. »

La plus grosse déconvenue de la saison, François allait la vivre sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Pourtant le week-end alsacien avait plutôt très bien débuté : « Je découvrais ce tracé de Steige et j’ai bien aimé. Baptiste n’évoluait pas avec sa voiture habituelle, ce qui faussait un peu les cartes, et pour ma part j’étais vite dès les essais », se souvient François. « Dimanche matin, j’ai voulu faire un très bon chrono d’entrée afin de mettre la pression sur Baptiste parce que je savais que même avec une voiture qu’il découvrait il n’allait pas manquer de revenir dans le match. Sur la première partie de la montée je suis super bien, mais je pense que je suis arrivé un peu trop vite sur un virage et la voiture n’a pas du tout tourné quand j’ai braqué. » La Clio descendait alors dans le fossé mais François espérait encore la rattraper, « jusqu’au moment où je pars en tonneau après avoir tapé assez fort de l’arrière. » Un accident qui signifiait un abandon pour François.

Deuxième du Challenge Open A/3
Même si sa saison s’achève pas une déconvenue, en accrochant pour la seconde année consécutive la deuxième place du Challenge Open A/3, à seulement sept points de Baptiste Thomasset, François Fayet peut tirer un bilan positif : « Malgré tout c’est pour moi une belle saison. J’étais dans le match sur l’ensemble des courses, je signe plusieurs victoires de classe face à Baptiste qui était un sérieux clients. Ma prestation sur la Finale gâche un peu la fête, mais je suis plutôt content de ma campagne sur le championnat. Mais il est clair que terminer une saison par une sortie ça donne un petit goût amer. »

Dans les périodes difficiles comme dans les bons moments que lui ont procuré ses victoires, François Fayet a toujours pu compter sur ses soutiens : « Je tiens donc à les remercier. En premier lieu je voudrais remercier Anne, mon épouse et mes filles Chloé et Margot qui me supportent tant au quotidien que sur les épreuves où nous avons passé de très bons moments en famille. Merci à la Carrosserie Auboyer, à Michelin Motorsport et au Ceerta. »

La priorité de François Fayet est d’achever les réparations sur sa Clio. Mais le manque de temps le pénalise : « Il va falloir que j’y consacre du temps et de ce fait il est fort probable que je ne puisse pas me relancer sur le championnat. Après j’avoue prendre un réel plaisir à construire et à peaufiner les réglages de ma voiture. Je vais donc prendre le temps, savourer cette période, et nous verrons par la suite ce que je ferai. Je repartirai, mais je ne sais ni sur quelle épreuve, ni quand », conclut François.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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