Au volant d’une Renault Clio F2000, Samuel Racat s’engageait pour la première fois sur le Championnat de France de la Montagne. Une saison de découverte écourtée par des problèmes techniques, mais qui allait permettre au Vosgien se réaliser quelques belles performances.
Si bon nombre de pilotes évoluant en courses de côte ont suivi un cursus familial en assouvissant une passion transmise par un membre de leur famille, Samuel Racat a un parcours totalement différent. Excepté un oncle qui s’adonnait au karting, personne au sein de la famille Racat ne portait d’intérêt à la compétition automobile. Une fois l’an, dans son village natal des Vosges, Samuel avait tout de même l’occasion de venir observer de près des monstres mécaniques lors de la Course de Côte d’Evaux-et-Ménil. La course a-t-elle engendré la passion, où la passion a-t-elle incité Samuel à venir assister aux éditions successives de cette classique vosgienne ? Le Vosgien est bien incapable de répondre.
« Tout ce que je sais, c’est que j’ai toujours eu la passion de l’automobile », confie Samuel Racat. Et lorsque tout gamin on ne peut pas assouvir sa passion, on se réfugie vers ce qui s’apparente le plus à ses penchants : « J’ai toujours rêvé de m’aligner au départ de la Course de Côte de mon village, mais étant trop jeune pour le faire, je me suis tourné vers la voiture téléguidée. » Un loisir qui deviendra rapidement une occupation très prenante : « J’ai pris part à de nombreuses compétitions, sur le Championnat de France et le Championnat d’Europe. Je me suis investi jusqu’à mes 18 ans, et là j’ai pris conscience que ça revenait plus cher d’évoluer dans l’univers des voitures téléguidées qu’en karting, et je me suis donc tourné vers le kart. »
De la voiture téléguidée à la Clio F2000
Si le karting permettait à Samuel Racat de faire ses premières armes derrière le volant, la course en peloton ne lui offrait pas les sensations qu’il espérait : « Rapidement, j’ai eu envie de rouler entre les rails et les arbres, donc en course de côte. » Pour se lancer dans cette discipline, le Vosgien faisait l’acquisition en 2020 d’une Renault Clio : « J’avoue être un fan du ’’Losange’’, et je suis tombé sur un pilote d’un certain âge qui roulait avec cette Clio. Nous avons échangé et le contact a été super sympa, et j’ai donc franchi le pas. »
Difficile de rouler durant la crise sanitaire qui entrainait l’annulation de la majorité des épreuves, Samuel Racat attendra 2021 pour s’engager sur une première manifestation : « J’ai d’abord fait un slalom pour essayer la voiture, avant de m’aligner au départ de Vuillafans », se souvient le Vosgien qui ne choisissait pas la facilité pour ses débuts en s’attaquant à une des manches les plus redoutées du Championnat de France de la Montagne.
Une première approche qui laissera un excellent souvenir à Samuel : « Je n’ai pas signé de fabuleux chronos, mais c’était une découverte, sur un tracé où il faut avoir un gros cœur. Et puis j’ai découvert les paddocks du CFM, l’ambiance hyper chaleureuse, la convivialité, à ça m’a laissé de beaux souvenirs lors d’un magnifique week-end. C’est également très enthousiasmant de courir devant un public, de voir des gamins rêver devant les voitures et nous demander des autographes. C’est juste incroyable. » Durant cette saison 2021, Samuel Racat sera également au départ du Mont-Dore et de Turckheim, des ’’gros morceaux’’ du championnat, et il prendra également part à la Course de Côte du Mont-de-Fourche.
Ces participations à ses premières épreuves allaient inciter Samuel Racat à étoffer son calendrier et à s’engager sur le Championnat de France de la Montagne : « J’avais envie de découvrir de belles courses et de passer mes week-ends dans les paddocks parce que j’adore l’ambiance que l’on retrouve sur chaque épreuve. C’est vraiment festif et c’est une des raisons qui m’ont motivé à m’impliquer sur ce championnat. » Engagé en F2000/2 avec sa Clio, le Vosgien n’avait pas de réel objectif en termes de résultats : « Je savais que j’allais rivaliser avec Ludovic Klein qui est plus expérimenté que moi et qui aligne une auto plus performante. Le but était d’apprendre, en étant épargné par les abandons, donc en disposant d’une auto fiable. Je voulais acquérir de l’expérience en 2022 pour mieux aborder les côtes par la suite. »
Samuel Racat mettait à profit l’intersaison pour peaufiner les réglages de sa voiture et lui apporter des évolutions : « Mais il y a eu pas mal de retard dans la livraison des pièces, et de ce fait j’ai dû renoncer à me rendre à Bagnols-Sabran et au Col Saint-Pierre qui étaient initialement inscrites à mon calendrier. » C’est donc à Abreschviller que Samuel donnait le coup d’envoi de sa saison. Mais une panne de faisceau électrique ne lui permettra pas de terminer son week-end mosellan.
« La panne provenait d’un relais, mais j’ai passé la journée de dimanche à essayer de trouver l’origine du problème sans y parvenir », regrette Samuel. « C’est dommage parce que j’ai bien aimé cette épreuve même s’il faut avoir une sacrée paire de … » commente Samuel en laissant sa phrase en suspens. « Sans ça il est impossible de rouler vite sur ce tracé. Mais je suis content de l’avoir fait car même si elle est courte elle est intéressante. L’ambiance, l’accueil, les paddocks, tout est super sympa. »
Les Courses de Côte de Vuillafans et de Dunières étaient inscrites au programme de Samuel Racat, mais différents problèmes techniques allaient empêcher le Vosgien de se rendre en Franche-Comté et en Auvergne : « J’ai connu une période de galère durant laquelle il était difficile de trouver des pièces, ce qui était particulièrement frustrant. » C’est donc à Marchampt que l’on retrouvait la Clio, qui à l’issue de l’épreuve pointait à la deuxième place de sa classe derrière la Citroën de Ludovic Klein : « Je pense que c’est l’une des plus belles Courses de Côte que j’ai pu aborder. Ce tracé est incroyable, magnifique, l’organisation est au top, la venue de René Arnoux et de sa F1, c’était grandiose. Je n’ai pas eu l’occasion de connaitre l’époque où il évoluait en Formule 1, mais pouvoir côtoyer un tel champion c’est fabuleux », reconnait Samuel. « En plus, pour moi le résultat est là. Je garderai donc de cette participation de fabuleux souvenirs. »
« Qu’est-ce que c’est déroutant ! » lâche Samuel à l’évocation de Chamrousse. « C’est super large, déstabilisant. Il y a beaucoup de portions qui se ressemblent, notamment sur le haut du parcours, le revêtement n’a pas un grip extraordinaire et avec l’altitude les moteurs ont dû mal à respirer. Mais malgré tout, ça reste une super découverte », confie Samuel qui accroche la troisième place de sa classe derrière les expérimentés Ludovic Klein et Antoine Esturillo.
La saison de Samuel Racat se terminera à Turckheim, non pas comme il l’aurait espéré puisqu’une casse moteur allait le contraindre à renoncer : « J’ai une soupape qui est tombée dans le moteur, et donc arrêt des jeux ! C’est dommage parce qu’on n’est pas loin de la maison et que j’avais le soutien de la famille et des amis qui avaient fait le déplacement. Mais voilà, je ne suis pas à l’arrivée, c’est comme ça, ça fait partie de la course », lance Samuel fataliste.
En dehors du championnat, Samuel Racat était en 2022 au départ de la Course de Côte de La Broque, épreuve inscrite au Championnat 2ème Division : « Nous sommes parvenus à faire fonctionner la voiture vendredi matin pour partir à La Broque dans l’après-midi. On était content de retrouver les copains, sur cette course où je pense que l’on prend sur la longue ligne droite du départ la plus longue vitesse de pointe de la saison. C’est magique ! Et puis l’Alsace est une terre de sport auto et l’ambiance sur cette épreuve est toujours hyper sympa. »
On retrouvait au mois de juillet la Clio de Samuel Racat sur la Course de Côte du Mont-de-Fourche : « C’est une épreuve à laquelle j’assiste depuis des années en spectateur et que je dispute aujourd’hui parce qu’elle est proche de chez moi. Et elle est parfaitement organisée par la famille Cholley qui est hyper accueillante, là encore c’était super sympa. »
Courte mais belle saison
De nombreux soucis techniques ont empêché Samuel Racat de mener à bien le programme qu’il avait prévu pour cette saison 2022. Mais le Vosgien tire malgré tout un bilan positif : « Je ne dirais pas que c’était une super saison parce que j’ai dû déclarer forfait sur plusieurs épreuves. Mais c’était une bonne saison parce que j’ai fait de superbes découvertes, vécu de grands moments dans les paddocks du championnat. Cette saison m’aura permis d’engranger d’excellents souvenirs. »
Cette belle découverte du Championnat de France de la Montagne a été possible grâce aux soutiens dont à pu bénéficier Samuel Racat, et qu’il souhaite à présent remercier : « Un grand merci à la société France Elévateur, au sein de laquelle je travaille, et qui m’a aidé lors des deux dernières saisons. Merci également à Saboul Auto Sport, spécialiste dans la vente de pièces détachées Renault qui m’a facilité l’acquisition de pièces, à FGS Auto à Charmes dans les Vosges qui m’a donné de précieux conseils et m’a appris énormément de chose sur le montage de la Clio. Un immense merci à mes parents (Isabelle et Jean-Pierre Racat), chez qui je vis, ce qui me permet d’assouvir ma passion, notamment parce que je squatte leur garage, merci à mes grands-parents qui sont mes premiers supporters, à mes potes qui viennent m’aider sur les épreuves, Guillaume et Adrien dit ’’Grincheux’’. Et je conclurai en faisant une bise à tous les gars du F2000. »
Durant cette hiver, Samuel Racat va apporter de nombreuses modifications à sa Clio pour présenter une nouvelle voiture, en espérant qu’elle sera opérationnelle en début d’été 2023 : « J’avais le rêve de rouler en Clio Kit Maxi, et c’est le travail que nous allons réaliser durant l’intersaison », précise Samuel. « On va rester en F2000/2, mais avec un plus gros moteur, une grosse boîte, de plus gros trains. Logiquement on va présenter une belle auto. Pour ce qui est de la saison, j’espère être à Marchampt, parce que c’est le week-end de mon anniversaire. Je souhaiterais également être au départ du Mont-Dore, de Vuillafans et de Turckheim, mais je ne pense pas m’engager sur le championnat parce que je ne ferai pas suffisamment d’épreuves, le budget n’étant pas au rendez-vous. Mais le but est de revenir mieux armé par la suite », conclut Samuel.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Samuel Racat.