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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
La première participation de Fabien Ponchant au Championnat de France de la Montagne, en 2020, a marqué les esprits. En effet, à l’issue de sa toute première campagne de France, le natif du Pas-de-Calais remportait le Challenge Open F3. Une première consécration qui l’incitait à gravir un échelon supplémentaire en faisant l’acquisition d’une Tatuus Formula Master avec laquelle il signe cette année deux victoires de groupe en quatre participations.
C’est en 2015 que Fabien Ponchant prenait part à sa toute première course de côte. Par la suite, il animera de manière régulière les épreuves du Nord de la France avant de faire sa toute première apparition sur une manche du championnat en 2019, à l’occasion du Mont-Dore. Une première expérience au volant d’une Dallara F302 rachetée à Samy Guth, qui l’incitait à engager sa monoplace sur le championnat 2020. Une courte saison durant laquelle il parvenait à se mettre en avant, en remportant notamment le Groupe DE à Bagnols-Sabran sur la course du samedi.
Outre cette victoire de groupe assortie d’une cinquième place au scratch sur l’épreuve gardoise, Fabien terminait la saison en tête des F3. Un succès sur le Challenge Open qui ne faisait que confirmer son talent et qui l’incitait à miser pour la suite sur une auto plus performante : « Je ne considère pas que j’étais arrivé au bout de la F302. Mais j’avais remporté de nombreux succès en régional et, au-delà de mes espérances l’Open sur le championnat. J’estimais que pour continuer à progresser il me fallait passer à autre chose », analyse Fabien.
Une Tatuus Formula Master pour contrer les Norma 2 litres
A l’heure de changer de monture, Fabien Ponchant n’était pas totalement déterminé sur son choix : « Je voulais rester en monoplace, même si je sais qu’un jour, avant de ne plus être aussi compétitif, je m’essaierai au volant d’un Proto. Mais pour l’heure je suis à mon aise avec une monoplace. Finalement la Tatuus Formula Master offre un excellent compromis puisqu’elle dispose de la même motorisation que les Protos 2 litres, et qu’elle permet donc de se rapprocher des performances des CN/2. » L’objectif du pilote de Ham-en-Artois était donc clair, il avait la ferme intention de défier les frères Pernot et Maxime Cotleur, « et bien évidemment ceux qui comme moi évoluent en Tatuus Formula Master. »
Que trouver de mieux comme voiture que celle qui venait de remporter le Groupe DE sur le Championnat 2020 ? Fabien Ponchant se tournait donc vers Kevin Petit qui avait la ferme intention de vendre sa Tatuus Formula Master pour s’installer dans le baquet d’une Norma 4 litres : « Pour finaliser l’accord, il fallait que je vende la F3, que je boucle le budget, Kevin de son côté devait vendre sa Tatuus pour mener à bien son projet », Finalement les planètes allaient s’aligner et Fabien trouvait acquéreur de sa F3 au sein de sa propre famille, puisque c’est le cousin de sa compagne, Thibaut Lemoine, qui en devenait l’heureux propriétaire.
La crise sanitaire entrainant de nombreux bouleversements et annulations d’épreuves en début de saison, Fabien ne se voyait pas offrir l’opportunité d’engager sa nouvelle monoplace sur une épreuve régionale avant de s’élancer sur le championnat : « Nous nous sommes donc contentés d’une vingtaine de tours de circuit sur la piste de Croix-en-Ternois. C’était juste pour prendre en main l’embrayage au volant et que je découvre le fonctionnement des palettes de changement de vitesses. »
On l’a vu, Fabien Ponchant avait pour ambition cette saison de défier les Norma 2 litres qui jouent les premiers rôles en CN/2 : « Mais l’objectif principal était bien évidemment de se battre pour la victoire dans le Challenge Open DE/8. Le seul problème, c’est que je n’ai pas pu faire un galop d’essais sur une épreuve régionale et que j’ai directement plongé dans le grand bain en m’attaquant à une manche du championnat. »
Difficile début de saison
C’est en effet à La Pommeraye que Fabien Ponchant débutait sa saison. Des débuts fracassants, mais pas dans le bon sens du terme. Le Pas-de-Calaisiens sortait en effet de la route et endommageait sa monoplace : « Je découvrais cette épreuve, et concrètement j’étais bien dans ma tête. J’ai fait de bonnes reconnaissances et le parcours me plaisait. Je n’avais pas l’intention de sortir la grosse attaque, d’autant que Kevin (Petit) m’avait alerté sur le fait qu’il fallait que j’augmente doucement la cadence. »
Malgré les avertissements et une petite alerte à la première chicane où Fabien se faisait une petite chaleur, après le raccordement il trouvait une parfaite adhérence qui le mettait en confiance : « Et là, comme un gosse, j’ai ’’soudé’’ sans réfléchir… Et je n’ai jamais passé le dernier virage. Quand j’ai revu par la suite une vidéo de mon passage à la Passerelle, j’ai pris conscience à quel point j’étais extrêmement ’’vite’’, et je sais que pour mes futures participations, je ne passerai pas aussi fort. »
Fabien fait un constat réaliste de sa déconvenue en terre angevine : « Cela provient d’un manque de connaissance du châssis et d’une mauvaise appréciation de la vitesse. Une erreur de débutant… » Malgré le choc à près de 170 km/h, Fabien limite considérablement les dégâts : « J’ai eu énormément de chance car je n’arrache qu’un demi-train arrière droit. Vu l’impact, je pensais que la boîte de vitesse s’était désolidarisée de la voiture, donc je m’en sors plutôt très bien. »
Les pièces nécessaires à la réparation n’étant pas immédiatement disponibles, Fabien Ponchant devait se résoudre à déclarer forfait pour les Courses de Côte de Vuillafans et de Dunières : « Une nouvelle fois la solidarité des Montagnards a parfaitement joué, et je tiens à remercier très chaleureusement Rémi Béchadergue qui n’a pas hésité à démonter une pièce de sa propre voiture pour me l’envoyer depuis l’autre bout de la France puisqu’il habite à Pau et moi dans le Nord. Anthony Loeuilleux, plus proche de chez moi, m’a également fourni des pièces. Vraiment merci à eux. »
On retrouvait donc Fabien Ponchant à Marchampt-en-Beaujolais. Sur cette épreuve, difficile d’aller chercher Marcel Sapin qui évolue à domicile et bénéficie non seulement d’une énorme expérience mais également d’une parfaite connaissance du parcours. Fabien se lançait donc dans un combat face aux autres Tatuus Formula Master pour finalement terminer à cinq dixièmes de Cindy Gudet mais devant Fabrice Flandy : « Je voulais avant tout voir si l’auto fonctionnait correctement puisqu’après la réparation nous n’avions pas eu l’occasion de faire d’essais. Après, je suis un compétiteur, et le résultat n’est pas réellement à la hauteur de mes attentes. Je ne dirais pas que la sortie de La Pommeraye m’a perturbé, je ne suis pas du genre à garder en tête le négatif. Elle m’a servi de leçon, et j’abordais Marchampt en positivant un maximum. Mais sur une épreuve que je découvrais, il n’était pas évident de se mettre en valeur. Je pense avoir fait le job. J’ai roulé, et si Cindy est devant c’est parce qu’elle roule vraiment fort et que pour ma part je ne pouvais pas en faire plus. »
Deux succès de groupe consécutifs
Au Mont-Dore, Fabien Ponchant retrouvait une épreuve qu’il connaissait, même s’il n’avait jamais eu l’occasion d’affronter l’ascension qui mène au sommet de la Croix Saint-Robert avec sa Tatuus : « J’affectionne particulièrement cette course qui offre un tracé magnifique et un paysage fabuleux. Etienne et Jérôme Debarre m’avaient dit que si tu t’engages au Mont-Dore une fois, tu ne voudras plus jamais louper une édition. Ils avaient raison. »
Très à son aise sur le tracé auvergnat, Fabien ne cache pas qu’il abordait ce rendez-vous avec de réelles ambitions en tête : « Après Marchampt, je commençais à comprendre la voiture et j’ai pu dès les premiers tours de roues être à mon avantage. C’est ce qui me permet de gagner le Groupe DE et de ce fait de terminer en tête de ma classe. Je décroche par la même occasion le record des monoplaces 2 litres. Et ça je le dois en partie à Pirelli et à mon entourage qui a su me motiver. Je peux remercier Kevin (Petit), Gillou, mécanicien du Team Petit qui m’ont donné confiance. Si mes souvenirs sont bons, avec la F3 j’ai réalisé mon meilleur temps en 2’28’’400, et là je suis en 2’24’’745, la différence est énorme. Le rythme est excellent et je termine juste derrière Marc Pernot et Maxime Cotleur, mais à seulement 44 millièmes de Max. »
La semaine d’écart qui séparait cette année le Mont-Dore et Chamrousse ne permettait pas à Fabien Ponchant d’être présent sur le rendez-vous isérois : « Initialement je pensais disputer cette épreuve, mais le déplacement est trop important et je devais impérativement remonter chez moi pour le boulot. »
De retour à Turckheim Fabien Ponchant ne manquait pas de s’illustrer une nouvelle fois en signant une nouvelle victoire de Groupe devant la Martini de Pierre Mayeur et la Tatuus Formula Master de Cindy Gudet. Il parvenait également à s’intercaler entre les deux Norma d’Etienne Pernot et de Maxime Cotleur : « Là encore j’avais de grosses intentions parce qu’avec la F3, lors de la précédente édition, j’ai réalisé un chrono en 2’41’’1 et que je savais pouvoir être rapide », confie Fabien qui avec sa Tatuus allait établir un meilleur temps en 2’37’’8. « C’est une énorme progression puisque j’échoue à six dixièmes du record de Kevin avec cette auto. C’est d’autant plus satisfaisant que durant le week-end j’ai connu une surchauffe d’huile, des soucis d’hydraulique avec sur certaines montées des coupures de palettes, des problèmes de faisceau du volant qui entrainaient des soucis d’embrayage et qui me faisaient louper mes départs. Ce n’était donc pas évident. Mais une nouvelle fois je dois remercier le Team Petit qui m’a été d’un réel soutien dans leurs conseils pour aborder la course. »
Une nouvelle fois le long déplacement nécessaire pour se rendre à Limonest contraignait Fabien Ponchant à faire l’impasse sur cette ultime confrontation du championnat organisée une semaine après Turckheim.
Sa qualification pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne fut une belle surprise pour Fabien Ponchant qui ne s’attendait pas à obtenir son ticket pour aller se confronter à la Montée des Sarmentelles : « Avec l’accord de mes partenaires et l’aide de Pirelli je suis ravi d’avoir pu me rendre à cette finale », confie Fabien. « Donc on l’a fait… Mais le résultat obtenu n’est pas du tout à la hauteur de mes espérances », reconnait le Nordiste qui termine quatrième, troisième du Groupe DE. « Je ne suis pas parvenu à trouver mes marques sur un parcours difficile à aborder. C’est atypique, voire selon moi dangereux et je n’ai pas voulu prendre de gros risques sur une course qui finalement, en cas d’erreur, pouvait compromettre la saison à venir. Pour le reste, je tire un énorme coup de chapeau à Pierre Mayeur qui a vraiment fait le job. »
Bilan largement positif
La saison de Fabien Ponchant s’est résumée à quatre participations sur des épreuves du Championnat de France de la Montagne. Quatre courses sur lesquelles il enregistre un abandon, une troisième place de groupe suivie de deux victoires dans ce même Groupe DE. Le bilan peut être considéré comme globalement positif, même s’il regrette de n’avoir pu être plus présent cette année : « Les changements de calendrier et le rapprochement de certaines épreuves ont contrarié ma saison et m’ont empêché de défendre correctement mes chances. Lorsque comme moi tu habites dans le Nord de la France, il te faut compter une journée pour effectuer les déplacements afin de te rendre sur les épreuves. Lorsque deux manches du championnat s’enchainaient à une semaine d’intervalle, ce n’était pas possible pour moi, car incompatible avec le boulot. C’est un peu dommage. »
Pour ce qui est du positif, Fabien n’oublie pas qu’il abordait cette courte campagne de France comme une saison d’apprentissage et que les résultats sont là : « C’est pour moi très positif quand je garde à l’esprit que je découvrais la Tatuus Formula Master et certaines épreuves », analyse-t-il. « Je signe des victoires de groupe sur le Championnat, en fin de saison j’ai remporté la Course de Côte de Pourville, je suis donc entièrement satisfait. »
Les premières pensées de Fabien lorsqu’il évoque ceux à qui il veut rendre hommage vont vers Béatrice et Jean-Marie, ses parents : « Ils me soutiennent tout au long de l’année et m’aident dans mes déplacements. Un énorme merci également à Cassandra ma compagne. Je n’oublie pas Pirelli par l’intermédiaire de son distributeur la société Ivalto, sans eux je n’aurais jamais réalisé les performances que j’ai enregistrées cette année, et notamment au Mont-Dore. Un immense merci à mes partenaires, notamment à Zamp Helmets France et à Jérôme Chauvin, ainsi qu’à tous ceux qui nous soutiennent et qui je l’espère continueront à nous soutenir en 2022. J’ai une pensée pour les organisateurs, les officiels, les bénévoles, sans qui les courses n’auraient pas lieu. »
Même s’il estime avoir beaucoup à apprendre au volant de sa Tatuus Formula Master, Fabien Ponchant espère bien pouvoir défendre plus pleinement ses chances en 2022 : « Dans la logique des choses je vais repartir sur le championnat dans le cadre d’un Challenge Open DE/8. Mon calendrier n’est pas encore clairement défini. J’espère pouvoir être présent sur les courses de l’Ouest, et ensuite j’aimerais découvrir Abreschviller, revenir au Mont-Dore et à Turckheim et peut-être me rendre à Limonest », conclut Fabien qui se présentera une nouvelle fois comme un des prétendants à la victoire dans le Groupe DE.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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