La saison 2021 avait permis à Etienne Pernot de réaliser un sans-faute en s’imposant dans sa classe sur toute les épreuves sur lesquelles il était engagé. Il récidive cette saison en accumulant les succès en CN/2 pour finalement remporter le Challenge Open dédié aux Protos 2 Litres.
Le programme d’Etienne Pernot en 2021 était composé de neuf épreuves. A sept des huit manches inscrites au calendrier d’une saison tronquée venaient s’ajouter une participation à La Broque et pour conclure la saison un engagement sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Neuf participations qui se soldaient par neuf victoires de classe obtenues soit avec une Norma 2 litres, soit avec une Formule Renault, voitures qu’il partageait avec son frère Marc. Les deux jeunes Doubiens dominaient d’ailleurs le Challenge Open réservé aux Formule Renault sur lequel Etienne s’imposait devant son frère.
Mais en alternant les participations avec des voitures différentes, les frères Pernot amoindrissaient leurs chances de s’illustrer dans une des catégories : « De plus, cela nous obligeait à nous réadapter au pilotage du Proto et de la monoplace chaque fois que nous échangions nos voitures, ce n’est pas l’idéal pour aborder un championnat », analyse Etienne en guise de préambule. Il était donc décidé que pour disputer cette campagne de France 2022, chacun des frères disposeraient de sa propre voiture : Marc s’installerait derrière le volant d’une Tatuus Formula Master acquise durant l’intersaison, alors qu’Etienne conserverait la Norma M20 FC familiale : « Marc a une meilleure expertise que moi dans le réglages des voitures. De ce fait il apparaissait plus logique que la Tatuus Formula Master lui soit dédiée et que je roule avec la Norma. De plus en ce qui me concerne j’ai un meilleur feeling avec un Proto qu’avec une monoplace, donc le choix était logique », estime Etienne.
Une saison avec la Norma 2 litres
Etienne avait alors comme avantage de connaitre parfaitement la Norma avec laquelle il allait prendre part au championnat : « Nous n’avons apporté aucune modification durant l’intersaison, la voiture nous ayant donné totale satisfaction sur le championnat 2021 », commente Etienne, serein à l’esprit de pouvoir rouler sur l’ensemble des épreuves avec le même modèle : « Le fait de disposer de la même voiture tout au long de la saison se ressent sur les chronos. Tu réalises de meilleures performances car tu n’as pas à te réadapter au fil des épreuves au maniement des deux autos », analyse-t-il.
Vainqueur du Challenge Open Formule Renault à l’issue de la saison 2021, Etienne Pernot partait en quête d’un nouveau challenge cette saison. Le Franc-Comtois pouvait en effet s’illustrer dans sa classe, mais contrairement à son frère il ne pouvait pas afficher des prétentions dans son groupe : « Face aux Norma 4 litres engagées en CN+ il m’était impossible de rivaliser. Tout ce que je pouvais espérer c’était de me battre dans le Challenge Open, mais malheureusement on manquait cruellement de concurrence cette année. Depuis l’apparition du groupe E2-SC, les plateaux en CN/2 se sont énormément réduits. De ce fait, mon objectif premier était d’essayer de me retrouver juste derrière les leaders du championnat, d’aller chercher des records de classe, et de découvrir les tracés sur lesquels je n’avais pas encore eu l’occasion d’évoluer. »
Vainqueur de sa classe sur toutes les épreuves
La saison d’Etienne Pernot débutait sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran où le pilote d’Ornans ira chercher, comme il le fera sur toutes les épreuves auxquelles il prendra part, une victoire en CN/2 : « Mais ce fut très compliqué… Avec le froid j’ai eu du mal à me mettre en confiance et je suis loin des temps que j’avais pu réaliser précédemment sur cette épreuve. Ce n’était pas réellement top pour une première. »
Etienne partait ensuite à la découverte du tracé réputé très difficile à mémoriser du Col Saint-Pierre. Et comme à Bagnols-Sabran il plaçait sa Norma M20 FC à la neuvième place du scratch : « Je pensais que l’approche allait être complexe car on m’avait averti des difficultés du Col Saint-Pierre. Finalement ce fut la belle grosse surprise de la saison. On avait bien révisé le tracé et bien reconnu, et tout s’est très bien passé. C’est à mon sens le plus beau parcours du championnat avec des portions rapides, lentes, techniques, c’est magnifique. Pour une découverte je suis parvenu à battre le record du CN/2, donc je suis totalement satisfait de mon week-end. »
Après le long est complexe tracé du Saint-Pierre on retrouvait Etienne sur le court et rapide parcours d’Abreschviller, que le Franc-Comtois n’avait jamais eu l’occasion d’aborder : « Je découvrais, avec des températures très fraiches qui ne facilitaient pas la mise en chauffe des pneumatiques. J’ai couru après un bon temps tout le week-end et ce n’est que sur la dernière montée, lorsque le soleil a fait son apparition, que j’ai pu battre le record de ma classe. »
Les frères Pernot n’ont pas pris part à la campagne de l’Ouest, c’est donc à Vuillafans, chez eux qu’ils retrouvaient les animateurs du championnat. L’occasion pour Etienne d’accrocher une nouvelle place dans le top 10, assortie d’une victoire de classe : « Je bats le record de deux secondes, ce fut pour moi un super week-end. C’est toujours plaisant de signer un bon résultat à la maison. »
Au moment de rejoindre Dunières, Etienne Pernot ne cachait pas qu’il appréhendait un peu l’épreuve auvergnate : « D’une part parce que le tracé est souvent glissant. Ensuite parce qu’il est plutôt bien adapté aux E2-SC/1 contre lesquels j’essaie de me battre, et là je savais que ça serait difficile. Finalement je me bats avec eux durant tout le week-end et je parviens à les devancer sur la dernière montée en signant un nouveau record de ma classe », confie Etienne qui se classe juste devant Nicolas Dumond et Axel Petit.
A Marchampt, Etienne Pernot livrera un duel à son frère qui, au final, le devance de seulement 178 millièmes : « Avec le nouveau revêtement je m’attendais à faire tomber les chronos. Je n’ai pas été déçu ! Le grip était top et on a passé un super week-end. Je bats le record du CN/2, ce qui était logique dans le sens où la piste était nettement meilleure. »
Le Mont-Dore allait également apporter son lot de satisfaction à Etienne Pernot que l’on retrouvait au neuvième rang à l’arrivée de l’épreuve auvergnate : « Ce fut un bon week-end dans l’ensemble, même si par rapport aux années précédentes la route était très glissante et que nous avons eu du mal à trouver de l’adhérence. Malgré tout, je m’approche du record à quelques centièmes, et sur cette épreuve où là encore je craignais les E2-SC1, je parviens au final à les devancer. Donc je ne peux être que content de ma prestation. »
C’est à la sixième place que l’on retrouvait Etienne Pernot sur les feuilles de classement final de Chamrousse : « J’avais une excellente auto durant tout le week-end et les performances étaient au rendez-vous. Il me semble que je bats le record du CN/2, mais avec la chicane on ne sait jamais trop où l’on se situe en comparaison des précédentes éditions. La météo était avec nous, donc on a passé un bon week-end. »
A Turckheim, Etienne se classait une nouvelle fois dans le sillage de son cadet, les frères Pernot accrochant les dixième et onzième place. Excellents résultats face aux sept E2-SC et au deux CN+ qui les précèdent : « Là encore je craignais les E2-SC/1 sur un terrain qui favorise les relances et sur lequel des Protos plus légers peuvent être avantagés. L’alternance de pluie et de beau temps a rendu les choix de gommes difficiles, mais une nouvelle fois on passe un bon week-end. »
Le tracé spécifique de Limonest ne fait pas la part belle aux Protos 2 litres. Face à des autos plus agiles Etienne Pernot s’attendait à ne pas être à la fête : « Je pensais sincèrement que j’allais ’’ramasser’’ par rapport aux E2-SC et même aux F3. Au final, j’accroche la huitième place au scratch, mais loin de mes temps et en étant devancé par la F3 de Didier (Brun). Je ne suis pas content de mes chronos et donc pas satisfait de mon week-end. »
Au départ de la dernière montée de la Finale de la Coupe de France de la Montagne, la Norma 2 litres d’Etienne Pernot figurait en tête du classement. Mais à l’issue de l’ultime ascension disputée sur le sec, il se voyait devancé par son frère Marc qui remporte cette édition 2022 des Sarmentelles Beaujolaises. Les frères Pernot réalisent un doublé historique en étant les premiers frères à accrocher les deux premières places d’une finale. Et s’il doit se ’’contenter’’ de la deuxième place, Etienne n’est en rien frustré : « On savait que sur piste humide j’avais de grande chance de m’imposer, mais que si le soleil faisait son apparition et que la piste séchait, la victoire était pour Marc », confie Etienne. « Je garde à l’esprit que je partais de très loin puisqu’aux essais je n’étais absolument pas dans le match. Je savais également qu’avec un nouveau rétrécissement de la chicane, avec mon Proto j’allais lâcher du temps à cet endroit-là. L’avantage que je pouvais avoir dans les grandes courbes était réduit à néant à l’approche de la chicane », explique Etienne. « On savait Marc et moi que tout se jouerait avec les conditions climatiques. On réalise le doublé, c’est surtout ce que nous retiendrons. »
Vainqueur du Challenge Open CN/2
En terminant huitième du Championnat de France de la Montagne, Etienne Pernot remporte le Challenge Open CN/2. Il conclut sa saison par une deuxième place sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, de quoi être pleinement satisfait de sa campagne de France 2022 : « Ce fut une super saison durant laquelle j’ai pu signer des super temps avec une super auto. Je n’ai pas connu la moindre casse, pas le moindre souci sur la voiture. Autant Marc que moi nous avons vécu une magnifique saison. »
Chez les Pernot la course est abordée en famille, et c’est vers la famille que vont les premiers remerciements d’Etienne : « Merci à eux, à mes proches qui sont en permanence des soutiens importants. Merci à Motul, LONI, AJP transaction, Saône Diffusion, DB Peinture, AXA Ornans, Transport Achat, l'atelier de Coiffure et la Ville de Ornans qui nous apporte son soutien depuis quelques temps. »
Avant la fin de ce mois de novembre, Etienne Pernot sera pour la première fois papa... Un heureux événement qui bien évidemment n’est pas sans conséquence sur les choix futurs du jeune Doubien : « Il est évident que les priorités ne seront plus les mêmes », confie Etienne. « Je veux profiter pleinement de ce nouveau statut et je ne m’impliquerai pas autant la saison prochaine. » Pour autant, il ne compte pas délaisser sa discipline de cœur : « La Norma est à la vente et nous sommes en quête d’une nouvelle monture avec laquelle je compte prendre part à quatre ou cinq courses. Le reste du temps, la voiture sera louée. Après, si nous ne parvenons pas à vendre la Norma je ne sais absolument pas ce que je ferai. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’au vue de la saison, le CN/2 reste néanmoins une des meilleures armes que ce soit sur les épreuves régionales ou sur le championnat, face aux E2-SC/1, F3 et autres Tatuus Formula Master.»
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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