Et de trois pour Benoit !

Engagé sur le Championnat de France depuis 2022, Benoit Taviaux reste invaincu sur le Challenge Open DE/5. A l’issue de cette saison 2024 il remporte en effet son troisième Challenge Open consécutif.

Depuis son premier engagement sur le Championnat de France de la Montagne, en 2022, Benoit Taviaux a fait du Challenge Open DE/5 sa chasse gardée. Les résultats obtenus par le natif de La Rochelle n’ont pas réellement surpris les observateurs de la course de côte. Avant de venir se mesurer aux ténors du CFM, Benoit avait en effet démontré sa compétitivité en s’imposant dans sa classe lors de l’édition 2017 de La Pommeraye et en rééditant cette performance l’année suivante en Anjou avant de signer un nouveau succès de classe à Saint Gouëno.

En 2015, c’est à bord d’une Citroën Saxo VTS engagée en groupe N que Benoit Taviaux disputait ses premiers slaloms, et depuis il a eu l’occasion à maintes reprises d’étoffer son palmarès. A la petite Saxo succéderont des Dallara avec lesquelles Benoit animera les classe DE/2 puis DE/5 pour finalement opter pour une Dallara F305 Evo 307 avec laquelle il viendra s’illustrer sur les manches du Championnat de France de la Montagne.

En quête d’un troisième succès sur l’Open F3
Vainqueur du Challenge Open dédié aux Formule 3 à l’issue des saisons 2022 et 2023, Benoit Taviaux remettait cette année son titre en jeu avec la ferme intention de le conserver pour la troisième année consécutive : « Bien évidemment c’était l’objectif même si je savais que le challenge serait certainement encore plus relevé avec notamment l’arrivée de David (Diebold). Mais ça annonçait un beau défi, c’est finalement ce qui nous motive le plus. Et puis j’avais envie de me mesurer à des pilotes rapides, qui évoluent en F3 hors championnat sur certaines épreuves du CFM, des gars comme Didier Brun ou Ludovic Cholley. » Les performances réalisées par Benoit Taviaux l’autorisaient également à prétendre à une place dans le top 10, ce qui ne sera finalement pas un objectif : « Impossible à réaliser pour moi parce que mon calendrier ne compte que huit des treize manches, ce qui ne permet pas de défendre ses chances. »

Une casse moteur fin 2023 avait pour effet de limiter les choix de Benoit pour la saison à suivre : « Cette casse affectait le budget et de ce fait il était logique de financer une réparation de moteur plutôt que de chercher à changer de voiture », explique-t-il. « Nous avons terminé le moteur au dernier moment, juste pour être prêts afin de pouvoir participer à la Course de Côte Régionale de Thèreval. » Concentré sur le moteur de sa monoplace, Benoit n’avait pas de temps à consacrer aux autres éléments et d’essayer d’améliorer les performances de sa Dallara.

C’est le jeudi soir précédent la Course de Côte Régionale des Teurses de Thèreval – Agneaux que Benoit et ses proches achevaient la préparation de sa Dallara F305 : « Le vendredi, nous avons fait trois ou quatre tours sur la piste de Karting de mon ami Gérald Hervé, le Karting du Nord Mayenne, et le vendredi soir on partait pour rejoindre Thèreval. » Le week-end sera abordé comme une séance d’essais grandeur nature : « Je voulais avant tout faire le rodage du moteur et je n’ai donc pas ''tiré dessus''. Je voulais retrouver le feeling sur une épreuve où la météo était capricieuse, nous sommes en Normandie », plaisante Benoit. Sans chercher la performance, Benoit montera finalement sur le podium en plaçant sa Dallara derrière la F3 de Gaëtan Renouf et le Speed Car de Gilbert Isabelle.

Pour débuter sa saison sur le Championnat de France de la Montagne, Benoit Taviaux s’attaquait à un gros morceau, le Col Saint-Pierre, épreuve qu’il découvrait : « Cela faisait plusieurs années que je voulais m’aligner sur cette course et nous sommes parvenus à mettre tout en œuvre pour réaliser cet objectif. C’est une magnifique découverte, un tracé fabuleux mais très difficile à assimiler. J’étais toujours en rodage et sur un tracé où il est parfois difficile de savoir où l’on se situe exactement, la performance n’était pas au rendez-vous. Mais je retiendrai malgré tout la super expérience qu’offre le Col Saint-Pierre. »

Natif de La Rochelle, Vendéen d’adoption, Benoit Taviaux participe chaque année à la campagne de l’Ouest qui propose les épreuves les plus proches de chez lui. Il retrouvera donc au mois de mai le tracé des Teurses de Thèreval – Agneaux. Mais avant l’épreuve normande, Benoit devait faire face à quelques petits désagréments : « Sur la dernière montée du Col Saint-Pierre je me suis rendu compte que j’avais quelques soucis avec une auto qui bougeait beaucoup à haute vitesse. Il fallait donc revoir les réglages du châssis, ce que nous ferons avec mon père avant de nous rendre à Thèreval. J’abordais donc cette épreuve sous le signe de la validation des réglages. Rapidement je me suis rendu compte que ça fonctionnait plutôt très bien et nous avons pu rouler très vite pour finalement échouer à deux dixièmes de Gaëtan (Renouf). » Benoit parvenait à accrocher la troisième place du groupe DE derrière la Tatuus Formula Master de Fabien Ponchant et la F3 de Gaëtan Renouf, deux pilotes qui ne sont pas engagés sur le championnat : « C’est pour moi un très bon week-end puisque je parviens à valider les réglages, à disposer d’une voiture performante et que je marque le maximum des points dans le groupe. »

La performance se confirmera à La Pommeraye où s’il était devancé par la F3000 de Miguel Vidal et la Tatuus Formula Master de Fabien Ponchant, Benoit Taviaux s’imposait en tête des F3 en terminant à la huitième place au scratch : « Un super week-end ! Je garde le souvenir d’un super chrono obtenu sous la pluie. Dimanche j’étais en slick au moment où la pluie a fait son apparition mais j’ai décidé tout de même de donner le meilleur de moi-même et ça fait un temps. Le feeling était là, même sur le mouillé, donc de quoi être réellement satisfait. »

La campagne de l’Ouest allait se conclure par une performance de tout premier ordre pour Benoit Taviaux qui, à Saint Gouëno, plaçait sa F3 au quatrième rang, deuxième du groupe DE et premier de la classe DE/5 : « C’est ''LE'' résultat de l’année. Dès le samedi j’avais vraiment un excellent feeling et une confiance comme je n’en ai jamais eu avec la voiture. Dimanche matin, malheureusement suite à la casse du moteur de Fab (Bourgeon), je suis en confrontation pour le podium face à Dimitri (Pereira). Il aura le dernier mot, mais cette bagarre était magnifique et j’en garde un fabuleux souvenir. Je garde à l’esprit que je m’approche du record des F3 établi à une période où nous n’avions pas 30 kilos de lests supplémentaires. »

C’est une nouvelle fois dans le top 10 que l’on retrouvait Benoit Taviaux à Marchampt, épreuve sur laquelle il devra engager une confrontation avec Ludovic Cholley qui le devancera dans la classe DE/5 : « Là encore c’est un super souvenir. Dès le samedi j’améliore mon meilleur chrono des éditions précédentes. Ensuite je n’ai pas trouvé la clé pour aller chercher les dixièmes qui me séparent de Ludo, mais je suis super content de mon week-end. »

En terminant deuxième du groupe DE derrière la F3000 de Miguel Vidal à Dunières, Benoit Taviaux signait un nouveau succès en tête de sa classe : « Je suis parvenu à devancer Didier Brun à Marchampt et j’espérais faire de même à Dunières. Finalement je termine devant lui et devant Marcel Sapin qui non seulement est un pilote performant mais qui en plus évolue chez lui et qui a une parfaite connaissance de cette épreuve », confie Benoit. « Dimanche matin j’ai le souvenir de devancer Didier (Brun) de cinq secondes, ce qui était juste improbable. Par la suite il est revenu dans le match. Mais parvenir à le devancer au final c’était super enthousiasmant. »

Ce n’est pas Ludovic Cholley, mais son frère Arnaud qui allait contrer les prétentions de Benoit Taviaux sur le Mont-Dore. Dans le Massif du Sancy, le Vendéen parvenait à accrocher la deuxième place du DE/5 en devançant notamment Didier Brun, Clément Lebot, Arthur Bodin, David Diebold… : « Je ne peux être que content, même si je reconnais qu’à cause d’un manque de pneus je ne suis pas parvenu à signer les chronos que je m’étais fixés. J’avais comme objectif de réaliser un chrono en 2'29'' et finalement je fais un meilleur temps en 2'30''705. Mais je pense que les hautes températures ne jouaient pas en notre faveur. Après, même si le chrono n’est pas aussi performant que voulu, la satisfaction est bien là d’autant que nous avons passé un bon week-end avec les copains, et que l’organisation était au top, ce qui n’a pas toujours été le cas. »

Pour conclure sa saison sur le Championnat de France de la Montagne, Benoit Taviaux décidait de découvrir le tracé de la Course de Côte de Turckheim – 3 Epis. Une épreuve qu’il abordait sans aucune pression et sans aucun objectif, et qui finalement lui offrira une bonne surprise puisqu’il accrochait la deuxième place des F3 derrière Ludovic Cholley : « Je suis un peu loin de Ludo mais dans le match par rapport aux autres. Je suis réellement surpris de terminer troisième de groupe et deuxième de classe derrière Pierre Mayeur et Ludo Cholley. Ce fut un excellent week-end, sur une épreuve magnifique avec une organisation au top. Ce fut une belle découverte et il est clair que nous reviendrons. »

Durant le week-end de Limonest avait lieu à Beaucaire la Finale de la Coupe de France des Slaloms. Un événement sur lequel Benoit Taviaux était qualifié, et c’est donc sur l’épreuve gardoise qu’il s’alignait au volant d’une GBC L12, une monoplace évoluant en DE/1 : « Avec Gérald Hervé, le responsable du Karting du Nord Mayenne, nous nous étions lancé le défi de nous qualifier avec cette petite formule propulsée par un moteur de moto. C’est une auto peu onéreuse, idéale pour un jeune qui débute. Finalement je me qualifie et je signe un super résultat en terminant quatrième au scratch et vainqueur de ma classe. Je remercie énormément Gérald de m’avoir lancé dans ce défi. »

Après le Gard, on retrouvera Benoit en Alsace à l’occasion de la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Neuvième au scratch, il terminait deuxième de sa classe après avoir combattu durant le week-end avec Didier Brun : « Je découvrais ce tracé de Steige, très beau et très exigeant. Cela nécessite d’adopter un gros rythme jusqu’en haut, pas évident à aborder », analyse Benoit. « Le samedi, à cause d’un souci de boîte de vitesses ''je ne suis pas dedans''. Samedi soir nous avons dû démonter la boîte, aidés par Antho Gueudry, Marie et Dimitri Pereira, Jonathan Armand et tous ceux que j’oublie. Après une grosse remise en question parce que j’étais loin de Didier (Brun), dimanche je suis reparti à l’attaque et je gagne six secondes ce qui me permet de revenir dans le match. Malheureusement j’échoue à deux dixièmes de Didier et je suis donc à la fois déçu et content. Déçu de ne pas être parvenu à m’imposer, mais content de la performance sur une épreuve que je découvrais. »

Troisième Challenge Open DE/5 consécutif
Vainqueur du Challenge Open à l’issue des saisons 2022 et 2023, Benoit Taviaux remporte cette année son troisième challenge consécutif et termine à la dixième place du championnat : « C’est ma meilleure saison ! », lâche-t-il enthousiaste. « Depuis que j’ai commencé à courir c’est incontestablement la meilleure campagne que j’ai pu réaliser. Il n’y a pas un seul week-end où j’étais réellement déçu de ma prestation, où j’ai eu le sentiment de passer à côté. » Lorsqu’il évoque sa saison Benoit ne peut s’empêcher de penser à Philippe, son père « qui a bossé énormément pour que je parvienne à un tel résultat. Cette nouvelle victoire sur le Challenge Open DE/5 est autant un soulagement pour lui que pour moi. Il est clair que c’est ma saison la plus aboutie, celle durant laquelle j’ai pu défier les meilleurs pilotes de ma catégorie. »

Parmi les personnes qui figurent dans ses remerciements, les parents de Benoit Taviaux figurent en tête de liste : « Un immense merci à eux, ainsi qu’à mon cousin Christophe Boudeau, à ma sœur Mary. Je remercie également Le Garage Guibert Agent Renault à Marsily, Atlantique Caisse Système, Gérald Hervé du Karting du Nord Mayenne, Yacco, Big Mat Libaud à Marans, Config-Racing et Jean-Pierre Nouveau. Je profite de l’occasion pour remercier les organisateurs, les officiels, les bénévoles, tous ceux qui donnent de leur temps pour que nous puissions vivre pleinement notre passion, et un grand merci à mes copains de la classe DE/5S avec qui l’entente est toujours parfaite. »

Rien n’est clairement défini en ce qui concerne la saison 2025 de Benoit Taviaux. Plusieurs projets sont dans les cartons, mais rien n’est encore arrêté : « Nous sommes en train de monter une voiture de rallye, nous sommes également en quête de budget. Dans mon esprit il est clair que je serai présent sur quelques manches du Championnat de France de la Montagne, mais je ne sais pas si je participerai à nouveau au Challenge Open », conclut Benoit qui doit également programmer son calendrier en fonction des jours de congés dont il dispose.

©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

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