L’ambassadrice FFSA Championne de France

Ambassadrice de la FFSA, Cindy Gudet se voyait proposer cette saison un programme multidisciplinaire et ne pouvait donc pleinement défendre ses chances sur le CFM. Cela ne l’a pas empêché d’accrocher de nouveaux podiums, de terminer cinquième du Championnat, et de coiffer une sixième couronne de Championne de France de la Montagne.

La saison 2022 se présentait pour Cindy Gudet comme une année d’apprentissage. L’Aindinoise lâchait en effet la monoplace avec laquelle elle avait connu tant de succès pour s’installer dans le cockpit d’un proto, un Revolt 2P0. Les prétentions de Cindy se limitaient alors à bien cerner le maniement de sa nouvelle monture, avec la ferme intention de conserver sa couronne de Championne. Rapidement, elle prendra la mesure de sa voiture avec laquelle elle ira chercher des podiums scratch. Cindy, qui se donnait deux ans pour parvenir à rentrer dans le top cinq du championnat, terminait cette première saison au volant d’un Proto à la quatrième place. Parfaite réussite qui ne pouvait l’inciter qu’à poursuivre dans cette voie pour essayer d’accrocher le podium du Championnat Sport.

Mais une magnifique opportunité allait rabattre les cartes. Pour cette saison 2023, Cindy Gudet était désignée, dans le cadre d’un plan de féminisation, ambassadrice de la FFSA en compagnie de la Championne de France des Rallyes Sarah Rumeau. Un rôle qui allait lui permettre de découvrir une nouvelle discipline, le rallye, en étant engagée sur l’ADAC Opel e-Rally Cup. L’occasion également de prendre part à une compétition européenne, de se familiariser avec le comportement d’une voiture à motorisation 100% électrique sur un programme de huit épreuves, dont deux en France.

En disposant d’un programme multidisciplinaire, Cindy Gudet savait qu’elle allait devoir faire l’impasse sur quatre des treize épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne. Il lui devenait difficile dans ces conditions d’afficher des prétentions en termes de classements au championnat. Cindy ambitionnait avant tout d’améliorer les performances signées la saison précédente avec son Revolt 2P0. Bien évidemment, la quête d’un sixième titre de Championne de France de la Montagne restait d’actualité.

Après une saison de découverte du Revolt 2P0 en 2022, Cindy Gudet avait l’intention de tirer profit des enseignements enregistrés pour poursuivre sa progression lors de sa campagne 2023 : « J’ai la chance de rouler avec une voiture qui dispose d’un énorme potentiel, à nous de savoir l’exploiter », débute Cindy. « La fin de saison 2022 nous avait permis de faire une belle progression qui s’était concrétisée par de très bons résultats, j’avais à cœur de poursuivre dans cette dynamique. Même si je savais que je n’aurais pas la possibilité de disputer l’ensemble des manches, je tenais à améliorer mes performances sur chacune des épreuves. »

L’équipe qui gère le Revolt de Cindy avait donc mis à profit le pause hivernale pour se pencher sur la fiabilisation du moteur : « Par la même occasion un travail a été entrepris pour me faciliter l’exploitation de la voiture en termes de pilotage. Côté châssis, nous partions sur une base qui était excellente, et hormis quelques réglages que nous avons modifiés durant la saison, nous n’avions rien touché avant de débuter le championnat. »

Quatre podiums en neuf épreuves
A l’heure de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne 2023, Cindy Gudet ignorait qu’elle allait se voir offrir l’opportunité de disposer d’un programme en rallye : « Dans mon esprit j’allais m’aligner sur les treize manches du CFM, et de ce fait j’estimais que je pouvais prétendre terminer dans le top 5 du championnat en essayant de jouer régulièrement dans la lutte pour le podium sur les épreuves. Pour ce qui est du podium du championnat, je ne pensais pas sincèrement être en capacité de devancer Geoffrey (Schatz), Fabien (Bourgeon) et Marc (Pernot), même si on a vu que je pouvais me battre régulièrement pour le podium », rappelle Cindy qui défie les E2-SC/3 avec un Revolt évoluant en E2-SC/2.

Présente à Bagnols-Sabran pour l’ouverture du championnat, Cindy Gudet signera une premier excellent résultat en plaçant son Revolt 2P0 à la troisième place derrière le Revolt de Fabien Bourgeon et la Nova-Proto de Geoffrey Schatz : « L’idée était de comparer l’évolution par rapport à l’an dernier, et nous avons fait un excellent travail qui m’a permis d’améliorer à chaque manche. Après, je suis consciente que j’ai bénéficié du fait que Marc (Pernot) découvrait sa nouvelle voiture et la catégorie pour le devancer », analyse Cindy toujours humble dans ses propos.

C’est à la cinquième place que l’on retrouvait Cindy Gudet à l’arrivée du Col Saint-Pierre. Un résultat qui allait lui offrir des sentiments mitigés : « J’étais à la fois contente et quelque peu déçue. Sur les dernières montées j’avais des coupures sur les rapports de boîte les plus élevés. Mais terminer cinquième reste un excellent résultat, même si, sans ces problèmes j’aurais peut-être pu viser la quatrième place. Mais ce que je retiendrai avant tout ce sont les fabuleuses sensations que j’ai pu éprouver sur ce tracé. Lors de la précédente édition une panne m’avait empêché de défendre mes chances, j’étais donc particulièrement satisfaite du ressenti avec le Revolt. »

Abreschviller offrait l’occasion à Cindy Gudet d’accrocher un nouveau podium à l’issue d’un beau combat mené face à Kevin Petit : « Lors des essais j’ai eu énormément de mal à me mettre dans le rythme. Ça venait de moi, car je ne parvenais pas à me ''forcer'' dans le rapide. Il a fallu que je fasse confiance en ''l’aéro'', ce qui n’est pas toujours évident. Mais sur la toute dernière montée je suis parvenue à repasser devant Kevin en réalisant une grosse amélioration. Sincèrement, je ne croyais pas aux chances de l’E2-SC/2 à Abreschviller, finalement ça s’est très bien passé. La saison débutait plutôt très bien avec deux podiums en trois courses, c’était génial ! »

Son programme en rallye obligeait Cindy à limiter sa participation à la campagne de l’Ouest à l’épreuve angevine de La Pommeraye, sur laquelle elle se classe au quatrième rang : « Je suis partie sur un bon rythme dès le début du week-end, mais par la suite j’ai eu du mal à améliorer sur les montées de course où je signe quatre chronos en 53 secondes. Je disposais de pneus très usés, puisque cette année la principale préoccupation venait certainement des difficultés à trouver des gommes neuves, et je pense que de ce fait j’ai un peu subi sur cette épreuve. Mais je me suis fait plaisir au volant, les sensations étaient une nouvelles fois au rendez-vous. Sur le rapide, j’ai réellement le sentiment d’avoir passé un cap. »

Un cumul de petits problèmes viendra assez sérieusement perturber la progression de Cindy Gudet lors de la Course de Côte de Vuillafans – Echevannes où, malgré ces déconvenues, elle conclut le week-end Franc-Comtois au cinquième rang : « Sur la première montée de course j’ai une durit de turbo qui s’est débranchée, j’ai connu un nouveau souci sur la deuxième montée, et j’ai dû faire mon résultat sur les troisième et quatrième ascensions. Sans les soucis rencontrés j’aurais peut-être pu accrocher la quatrième place, mais finalement ce que je retiendrai ce sont à nouveau les excellentes sensations au volant. Les problèmes mécaniques sont un peu frustrants, mais largement compensés par le plaisir que je prends quand ça fonctionne. »

C’est une nouvelle fois sur le podium que l’on retrouvait Cindy Gudet à l’issue de la Course de Côte de Dunières où elle se classe derrière Geoffrey Schatz et Fabien Bourgeon : « C’est une belle satisfaction, d’autant qu’au départ de la dernière montée, je suis derrière Marc (Pernot) à 166 millièmes au cumul des deux meilleures manches. J’ai tout donné sur la dernière pour venir accrocher le podium et me rapprocher du chrono de Fabien (Bourgeon). Dunières est un tracé que j’affectionne et sur lequel je voulais signer un bon résultat, et j’avoue que l’émotion était au rendez-vous au terme de cette épreuve. »

Une succession de faits de course et une météo capricieuses limiteront la 63ème édition du Mont-Dore à deux montées de course. En proie à des problèmes mécaniques sur la seconde ascension, Cindy ne figure donc pas au classement final qui tient compte du cumul des deux montées : « De petits ennuis mécaniques, que nous avons rapidement résolus par la suite, nous plombent le week-end. C’est une énorme frustration, d’autant qu’à la lecture des acquisitions, sur les premiers kilomètres j’ai deux secondes d’avance sur ma première montée que j’avais réalisé en 2'15'' malgré des petites coupures. Mon rêve c’était de m’approcher des chronos réalisés par Merli ou Faggioli, sans problèmes je n’en étais pas loin, mais la mécanique en a décidé autrement. »

Absente à Chamrousse, Cindy Gudet retrouvait le volant de son Revolt 2P0 à Turckheim où elle termine au quatrième rang à quatre dixièmes de Marc Pernot : « Je suis en panne le samedi matin sur la première montée d’essais. Sur la deuxième montée d’essais, après avoir réparé, je signe le troisième temps et j’avais vraiment bien travaillé sur le tracé pour réellement bien faire. Tout fonctionnait et avant la dernière montée j’occupais la troisième place, mais je suis trahie par une durit de turbo qui s’est débranchée, et j’étais donc en panne sur la dernière montée où Marc me passe devant. C’est une énorme déception parce que la perf était vraiment là. »

En 2022, les Revolt avaient réalisé un doublé à Limonest où Fabien Bourgeon s’était imposé devant Cindy Gudet. Cette année encore, la Championne de France termine sur le podium en accrochant la troisième place : « Ce fut à nouveau un meeting compliqué même s’il fut pour moi un superbe week-end extra-sportif avec la présence de l’ensemble de mes partenaires lors de la journée de dimanche. J’avais d’autant plus à cœur de signer un bon résultat. Sur les deuxième et troisième montées je connais de nouveaux problèmes et je me retrouve en sixième position avant de m’élancer sur la dernière montée. L’équipe est parvenue à solutionner mes problèmes, et finalement quand je me suis aperçue dès les premiers mètres que ça fonctionnait, je ne me suis pas posé de question et j’ai été très propre pour aller chercher ce podium. »

Un sixième titre de Championne de France
A l’heure de faire le bilan, c’est à la cinquième place du championnat que l’on retrouve Cindy Gudet qui, rappelons-le, était absente sur quatre épreuves cette saison. Et pour la sixième fois (la cinquième sur le Championnat Sport) elle remporte le titre de Championne de France de la Montagne : « En ne prenant part qu’à neuf des treize manches du championnat, je savais que ne je ne pouvais pas prétendre à un podium final, mais j’ambitionnais de signer de bons résultats sur les épreuves, et ce fut le cas », analyse Cindy qui durant cette saison n’a pas commis la moindre erreur. « Le bilan est excellent, même si on loupe une belle bagarre pour le podium à Turckheim, et si je connais la frustration de ne pas être classée au Mont-Dore alors que la quatrième place était jouable. Mais pour le reste, les sensations étaient fabuleuses, la progression est là au volant d’une voiture qui est très compétitive sans être vraiment compliquée à amener. Quand on est en confiance, ç’est vraiment top. »

Les soutiens de Cindy Gudet peuvent se réjouir d’avoir misé sur la jeune Aindinoise. Les performances, les résultats et l’image que véhicule la Championne de France ne peut qu’enthousiasmer ses partenaires. « Je souhaite remercier tous ceux qui m’ont permis de réaliser ce projet de rêve pendant deux ans : Lifocolor, Hifi Filter, Gan Assurances Vienne, Région Auvergne-Rhône-Alpes, BH Sport Auto Assurances, KinWork, Sodep Vintage Cars, Jacquet BTP, SGI Spray Gun Import, Garage Fructus, Total St Vulbas, Groupe Moulinvest, Le Département de L'Ain, Nicolas Millet Photography, RACE GROUP, Asa Esca, Concept Adhésif, Pixel Chrom, BSM Racing Team, Soteb, MP Auto, Motrio Garage St Christophe, Marina Racewear France, LCO Perspective, Zamp Helmets France, Traiteur Philippe CROST, Revolt Racing Cars, Dédé, Thierry Simond, JJB. Merci également à Martin et Miguel Vidal pour leur énorme travail sur la voiture. Merci à l’équipe Revolt de Dan et Fabien ainsi qu’à mon oncle Guillaume et ma mère Cécile de toujours m’aider et m’accompagner. Et enfin merci à mes amis, mes concurrents et toutes les personnes qui m’auront fait passer de très bons moments pendant ces six dernières années. »

Cindy Gudet a vécu une saison 2023 durant laquelle les activités furent nombreuses. Ambassadrice de la FFSA dans le cadre d’un plan de féminisation du sport automobile mis en place par les instances fédérales, elle a eu l’occasion de s’essayer dans diverses disciplines, de rencontrer de nombreuses personnalités du sport automobile, d’échanger avec des jeunes filles qui font leurs premiers pas dans le monde de la compétition. Mais elle aura également eu l’occasion de relever le défi de prendre part à un programme en rallye dans le cadre de l’ADAC Opel e-Rally Cup.

Engagée sur cette compétition européenne, Cindy découvrait cette année les particularités du rallye et le maniement d’une voiture à motorisation 100% électrique : « Ce fut une expérience réellement enrichissante, sur un projet hyper motivant parce qu’il me permettait de tout découvrir d’une discipline », explique Cindy. « Le fait de travailler sur les notes, d’être à deux dans la voiture avec une copilote, de tenir compte de l’évolution de la route, de passer d’une voiture qui fait 500 kilos à une qui accuse un poids d’une tonne sept avec une différence de taille puisque le Revolt dispose de près de 500 chevaux alors que l’Opel électrique affiche 136 chevaux, c’est un univers radicalement différent. Mon but était avant tout de m’adapter le plus rapidement possible sur une compétition d’un niveau européen face à des habitués du rallye et de la voiture. A ce titre, l’expérience était vraiment enrichissante et les difficultés que j’ai pu rencontrer furent une excellente source de motivation. Quand tu signes des chronos loin de tes adversaires, tu sais que tu vas devoir totalement t’impliquer pour trouver des solutions. »

Comme ce fut le cas en course de côte, là encore Cindy saura trouver les solutions qui lui permettrons de faire une excellente progression tout au long de la saison : « Sur le Rallye du Mont-Blanc, nous sommes sorties de la route mais avant cela nous étions vraiment dans le match. Lors du dernier ADAC Rallye Stemweder Berg Lübbecke disputé en Allemagne, nous nous sommes rapprochées de ceux qui jouent la gagnent, c’est donc vraiment positif. Je termine huitième du championnat, on veut toujours faire mieux lorsque l’on est une compétitrice, mais sur une première saison il m’était difficile d’espérer mieux. »

Sextuple Championne de France de la Montagne, Cindy Gudet sait que, même si la Course de Côte reste sa discipline de prédilection, il est temps pour elle de voguer vers d’autres cieux, ne serait-ce que pour relever de nouveaux challenges : « Le Revolt 2P0 est à vendre et je n’envisage pas pour le moment de refaire une saison en montagne, non pas parce que je ne m’épanouis pas pleinement sur ce championnat, mais parce que j’ai envie de découvrir autre chose », confie Cindy. « Mais pour l’heure rien n’est encore décidé pour ce qui concerne 2024, j’envisage plusieurs pistes, selon mes envies et les opportunités que je pourrais saisir. Il est temps pour moi de me lancer de nouveaux défis, même si je sais que je reviendrai tôt où tard en course de côte. »

Mais pour Cindy, la saison 2024 va débuter dans les semaines prochaines, avec une première participation au Trophée Andros : « J’intègre le Team M-Racing d’Yvan Muller, et je vais rouler dans la catégorie Elite aux cotés de Yann Ehrlacher qui est double Champion du Monde en WTCR. Je suis vraiment contente de vivre cette nouvelle expérience, et j’ai hâte que ça commence », confie Cindy qui participera à l’intégralité du Trophée Andros 2024, et qui sera donc à Val Thorens le 9 décembre pour le coup d’envoi de cette saison.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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