Huitième Trophée de Groupe FFSA et vainqueur du Challenge Open

En l’espace de 20 ans, Pascal Cat est devenu la référence en groupe N. Détenteur du record de victoires dans la catégorie, il est incontestablement l’homme à battre… Mais cette année encore, Pascal n’a pas trouvé de rival à la mesure, puisqu’à l’issue de cette saison 2018, il remporte son huitième Trophée FFSA du groupe N, et un nouveau Challenge Open.

Comme le dit l’adage, les records sont faits pour être battus… Celui qui prétend déloger Pascal Cat de la tête de liste des succès en groupe N va devoir faire preuve d’autant de détermination que de patience. A ce jour, Pascal compte en effet 81 victoires de groupes à son palmarès, bien loin des 54 succès enregistrés par son prédécesseur, le regretté Bernard-Etienne Grobot.

Cette année encore, le natif du Jura partait à la conquête d’une nouvelle couronne, et pour cela il se relançait sur le Championnat au volant de la Renault Mégane RS qui, durant le courant de l’année 2016, avait remplacé sa vénérable BMW M3 : « La Mégane dispose d’un potentiel que je n’ai pas encore exploité », débute Pascal. « Je sais pouvoir encore progresser à son volant, et c’est un challenge que je veux relever. »

Pascal Cat n’est pas homme à laisser les choses au hasard. En 2016, avant d’aligner sa Mégane sur les premières courses de côte, il avait pris soin de reconfigurer la belle qui venait du rallye : « Avec l’appui de Renault Sport, j’ai fait modifier la cartographie, et j’ai adapté les suspensions pour les rendre plus dures. » Malgré tout, en optant pour une Mégane RS, Pascal savait pertinemment qu’il devrait s’adapter à un nouveau style de pilotage : « En termes de pilotage, la Mégane, qui est une traction, semble mieux me convenir, mais je reste plus à mon aise avec la moteur de la M3. J’avoue qu’il n’est pas toujours facile de composer avec la brutalité du ’’Bang-Bang’’ de la Renault. » Mais en homme d’expérience, Pascal met à profit chacune de ses courses pour juger des évolutions à apporter, et voir durant l’intersaison dans quel domaine il devra concentrer ses efforts.

En pur amateur, Pascal ne dispose pas de budgets extensibles à merci, et de ce fait, durant l’intersaison, s’il s’oblige à faire le minima requis pour disposer d’une auto performante, il ne mène pas d’essais préparatoire : « En fait, le première vraie séance d’essais de la saison a lieu à l’occasion de la première course. »

De nouveaux succès à son incomparable palmarès
Un premier rendez-vous qui aura lieu pour lui à Bagnols-Sabran, où Pascal ne cache pas qu’il espérait mieux de cette première confrontation de l’année : « Ça s’est plutôt bien passé, mais je suis un peu déçu de mon chrono. La météo n’était pas avec nous, et dans ces conditions, j’estime que pour une première, je peux me satisfaire du résultat », confie Pascal qui termine deuxième du groupe derrière la BMW de Jean-François Ganevat.

Nouveauté pour le Saint-Pierre, le résultat final était jugé sur le cumul des deux meilleures montées de course. Une option qui ne déplaisait pas à Pascal : « Ça m’a obligé à livrer un beau combat », se souvient-il. « Je n’avais pas encore de cartographie adaptée pour la pluie, et donc samedi je ne suis pas des plus performant. Dimanche, j’ai vraiment dû attaquer pour aller chercher la victoire. »

Si l’adoption d’un classement par addition des deux meilleures montées de course apparait pour Pascal comme sportivement judicieux, il craint qu’il n’en soit pas de même financièrement : « Je sais qu’en 2019 nous allons additionner nos deux meilleurs chronos, c’est certainement un plus pour les organisateurs, mais je crains que ça nous oblige à plus de dépenses. On ne pourra plus vraiment gérer après avoir signé un super chrono, il va donc nous falloir attaquer plus, ce qui risque de créer une augmentation du nombre de pneus utilisés », analyse Pascal qui, de par sa longue expérience, a sur la discipline un regard avisé.

Vainqueur sur le Col Saint-Pierre, Pascal Cat savait qu’il lui serait difficile de signer le même genre de résultat sur le tracé hyper rapide d’Abreschviller : « Avec un pont court, à partir de 140 km/h, le moteur commence à étouffer, et de ce fait il m’était impossible de lutter avec des autos qui peuvent s’exprimer pleinement à des vitesses bien plus élevées. »

A Thèreval, Pascal se trouvait confronté à la Mitsubishi quatre roues motrice de Gaëtan Jeannel. Loin d’évoquer une météo favorable à la traction intégrale, le pilote de la Mégane assume sa deuxième place : « Il a été plus fort que moi », se contente de dire Pascal en toute humilité.

Humilité encore lorsque l’on évoque La Pommeraye, car si Pascal s’impose assez largement devant Ferdinand Loton et Christian Sepchat, il fait remarquer que la concurrence n’était pas vraiment au rendez-vous : « Ce sont tous deux d’excellents pilotes, mais qui ne disposent pas de voiture suffisamment compétitives pour concurrencer avec la Mégane. »

A Saint Gouëno, c’est avec plus de trois secondes d’avance que Pascal Cat s’imposait devant la Honda Civic de Ferdinand Loton : « Un succès fait toujours plaisir, mais j’ai vraiment eu du mal à être à mon aise sur ce tracé. J’aime pourtant bien cette course, mais j’ai dû mal à trouver mes marques. »

Retour à la BMW M3…
L’édition 2018 de la Course de Côte de Marchampt ne restera pas dans les annales pour Pascal Cat. Victime d’une casse de la boîte de vitesses de sa Mégane, il était contraint à l’abandon : « Je craignais d’avoir commis une erreur dans la manipulation de la boîte, mais les datas semblent dire que je n’y suis pour rien. L’importance du couple fait que la boîte est très sollicitée, et la fiabilité n’est pas toujours au rendez-vous. Je suis bien évidemment très déçu. »

Se posait alors la question de la réparation. Mais n’étant pas homme à agir dans la précipitation, Pascal voulait avant tout analyser les différentes options qui s’offraient à lui pour faire le choix le plus opportun : « Je savais déjà que lors de la pause hivernale j’allais me pencher sur les améliorations à apporter à la voiture. A ce stade de la saison, je n’avais pas encore toutes les informations, et je n’ai pas voulu me lancer dans une réparation pour, par la suite, modifier à nouveau la boîte. »

C’est donc au volant d’une BMW M3 qui ne lui appartient plus, mais qu’il a cédé à sa fille, que Pascal se présentait à Vuillafans : « Morane a eu la gentillesse de me prêter sa voiture, ce qui m’a permis de rouler pour aller chercher la victoire dans le Challenge Open N/4 et remporter le Trophée de groupe. »

Mais le début du week-end en Franche-Comté ne sera pas une partie de plaisir : « Cela faisait deux ans que je n’avais pas roulé avec la BMW et j’avais pris des automatismes avec la Mégane. Ce ne fut pas du tout évident de retrouver mes marques. En toute franchise, j’ai même été présomptueux, car j’imaginais remonter dans la BMW et être tout de suite compétitif. Mais j’ai rapidement compris que ça allait être compliqué et qu’il allait falloir me remettre en question », avoue-t-il dans un large sourire. Pascal accrochait malgré tout la deuxième place du Groupe N derrière une autre M3, celle de Jean-François Ganevat. « Mais j’étais loin des chronos réalisés précédemment avec la M3, et même en deçà des temps signés avec la Mégane… C’est sûr que sur ce tracé, j’ai vraiment regretté de ne pas avoir la Mégane qui est nettement plus à son affaire. »

Même s’il n’arrivait pas encore à réaliser les chronos qu’il avait pu signer par le passé, Pascal remportait à Dunières une nouvelle victoire en Groupe N : « Ça allait mieux, mais ça n’était pas encore ça… En clair… Ça allait moins mal ! »

A l’issue de l’épreuve auvergnate, Pascal Cat était assuré de terminer en tête du groupe N sur le Championnat, et de remporter un nouveau Challenge Open : « C’est ce qui m’a poussé à mettre un terme prématuré à ma saison, car je ne voulais surtout pas causer des dommages sur la M3 de Morane. Je ne me voyais pas lui annoncer que j’avais un souci avec sa voiture. C’est sûr que j’aurais préféré continuer, mais c’est un luxe que je ne pouvais pas m’offrir. »

Huitième Trophée FFSA du Groupe N
Pour la huitième fois de sa carrière, Pascal Cat remporte le Trophée FFSA Groupe N. A l’issue de cette saison marquée par de nouvelles victoires, ce sont 81 succès qui illustrent à présent son palmarès. De quoi en satisfaire plus d’un, mais Pascal reconnait qu’il a connu de meilleures années : « Le bilan reste mitigé car je suis un peu déçu par certains de mes chronos avec la Mégane. J’espérais améliorer plus que ça », confie Pascal qui n’est en rien attaché à ses records, mais qui préférait de loin améliorer ses chronos que son nombre de victoires. « J’aurais une vraie satisfaction le jour où, avec la Mégane, j’irai plus vite qu’avec la M3. »

Même s’il n’est pas totalement satisfait de sa saison, Pascal a encore vécu de beaux moments de partage avec ceux qui l’ont accompagné durant sa campagne : « Je tiens à remercier le chef mécano Bernard et Lydie Roch, Morane et sa BMW, Christine Lambert pour son intendance, mes parents André et Renée et tous les partenaires sans qui, cette saison n'aurait pas pu avoir lieu. Un grand merci donc à KSK : Karim Kaanite (transport automobiles international et logistique), Yacco lubrifiants : Guillaume Réa, Aviva Assurances : Christian Mercier, Mag Auto : Philippe Faurax (véhicules et pièces détachées d'occasions toutes marques), Enseigne EB adhésifs : Eric Bonavent, Carxpert (concept atelier premium), Carrosserie Rendu L.Y.C.J : Jennifer et Yohan, Mottet moteurs : Benoît Mottet, Accro Race : Mathieu Thevenot, RDM : Jean-Pierre Gatti. Je n’oublie pas tous les bénévoles de l'organisation, les services de sécurité, les commissaires, les organisateurs et directeurs de courses qui galèrent parfois dans des conditions difficiles. »

La Renault Mégane RS à la livrée jaune animera à nouveau le Championnat en 2019, Pascal Cat ayant bien la ferme intention de conserver son titre : « Pour la saison à venir je vais disposer d’un couple plus long qui me permettra de mieux exploiter la puissance moteur. Opter pour un pont plus long me semble une obligation. Je cours avec une boîte à cinq rapport, et cette année, j’ai constaté qu’à partir de 145 km/h, la puissance commençait à chuter. C’est pénalisant, et avec un pont plus long j’aurais une plage d’utilisation qui devrait m’offrir onze km/h supplémentaires, ce n’est pas encore optimum, mais ça sera mieux. Pour ce qui est du calendrier, je pense être au départ de l’ensemble des épreuves inscrites au calendrier », conclut-il.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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