Trophée CN et Open CN/2 comme en 2023

Au départ de cette saison 2024, Dimitri Pereira remettait en jeu son Trophée FFSA du groupe CN également celui du Challenge Open CN/2. Au final, il parvient à conserver ses acquis de la saison dernière, et en prime il se hisse sur le podium du championnat.

Depuis ses débuts en 2006, Dimitri Pereira a pris l’habitude d’accumuler les trophées. Vice-champion de France de la Montagne 2ème Division en 2016, il remportait le titre sur ce championnat la saison suivante. En 2022 il coiffait une nouvelle couronne en 2ème Division avant de réaliser en 2023 une saison que l’on pourrait qualifier de parfaite. Elle lui permettait en effet d’inscrire à son palmarès un troisième titre de Champion de France de la Montagne 2ème Division, un Trophée FFSA du groupe CN et le Challenge Open CN/2 alors qu’il concluait sa campagne à la sixième place du championnat.

Pour cette saison 2024, Dimitri Pereira délaissait la deuxième 2ème Division mais ne réduisait pas pour autant son nombre de participations. C’est en effet sur près d’une vingtaine d’épreuves que l’on retrouvait cette année la Norma M20 FC 2 litres du Haut-Garonnais : « L’objectif avec Marie (Cammares-Pereira, son épouse) était de changer d’horizon en délaissant la 2ème Division et en essayant d’être au départ des treize manches du Championnat de France de la Montagne. Nous voulions coupler ce calendrier avec quelques épreuves régionales qui nous tenaient à cœur. Je n’avais pas d’objectif précis en termes de résultat mais j’estimais qu’être au départ de l’ensemble des épreuves du championnat était un beau défi à relever », explique Dimitri qui, résidents à Revel, au Sud de Toulouse et de Castres, n’ignorait pas qu’il allait devoir effectuer de longs déplacements.

Pour cette saison 2024, Dimitri Pereira conservait la Norma avec laquelle il s’était illustré l’an dernier : « Il est clair qu’après avoir connu la réussite avec le titre en 2ème Division, le Trophée FFSA et l’Open CN/2 j’aurais pu avoir envie de franchir un échelon supplémentaire et essayer de me tourner vers le groupe E2-SC. Mais la saison 2023 avait demandé un gros investissements, et avec Marie nous savions que nous ne disposions pas du budget pour tenter une telle aventure » explique Dimitri qui mettait tout en œuvre pour préparer sa Norma à affronter une nouvelle campagne : « J’ai apporté des évolutions durant l’hiver, notamment en lui offrant un empâtement court et les grosses roues, une configuration mieux adaptée à la course de côte ce qui me permettait d’avoir une voiture plus agile. »

C’est sur le circuit du Pôle Mécanique d’Alès, à l’occasion des Cévennes Race Track, qu’au mois de décembre 2023 Dimitri pouvait tester les évolutions de sa Norma M20 FC : « J’avoue que le résultat était à mon sens moyen, parce que les réglages n’étaient pas optimisés. Mais par la suite, au fil des épreuves, ça a bien fonctionné. »

Succès de groupe sur le CFM et scratch en régional
La saison de Dimitri Pereira débutait par un podium, puisqu’à Lodève il positionnait sa Norma au troisième rang derrière celle Cyrille Frantz – qui évoluait en E2-SC – et celle de Tom Diebold, animateur du CN/2 : « Je manquais de roulage avec la nouvelle configuration de la voiture. Alors certes le résultat final peut paraitre intéressant, mais ce que je retiens avant tout c’est que les sensations n’étaient pas terribles, c’était franchement décevant, pas agréable à piloter. Je savais alors qu’il allait falloir travailler pour régler la voiture. »

A l’heure de se présenter à Bagnols-Sabran où débute le championnat, Dimitri Pereira disposait d’une Norma cette fois plus conforme à ses attentes. Et le résultat ne se faisait pas attendre puisque c’est lui qui s’imposait en tête du groupe CN : « Je ne pensais pas que ça se passerait aussi bien. J’ai été agréablement surpris par le comportement de la voiture. Je me suis senti immédiatement à mon aise. » Malheureusement le Col Saint Pierre n’aura pas la même saveur. Sur l’épreuve Cévenole Dimitri Pereira se voyait contraint à l’abandon : « J’ai connu un souci avec un capteur qui faisait que le moteur coupait dès que l’on faisait trois kilomètres. J’ai cherché durant tout le weekend l’origine du souci sans parvenir à identifier la panne. »

Durant sa longue carrière, Dimitri Pereira n’avait jamais eu l’occasion d’affronter le tracé d’Abreschviller. Avec une Norma bénéficiant de capteurs neufs, il se présentait en Lorraine où il signait une nouvelle victoire dans le groupe CN : « Content de la victoire, mais j’estime que le tracé ne mérite pas le déplacement. Nous avons fait 2.000 kilomètres aller / retour pour disputer ce que l’on peut considérer comme une grosse épreuve régionale. Je ne remets pas en cause l’organisation, mais j’avoue ne pas avoir passé le meilleur week-end de l’année. »

Le mois de mai sera particulièrement chargé pour Dimitri Pereira qui, en plus de prendre part aux trois épreuves de la campagne de l’Ouest, sera au départ de Quillan. C’est donc tout d’abord sur les Teurses de Thèreval – Agneaux qu’il viendra chercher une cinquième place au scratch, mais se verra privé de la victoire de groupe, Julien Bost le devançant de sept dixièmes : « Là encore le parcours n’est pas le plus exceptionnel et je savais que Julien serait un sérieux adversaire », confie Dimitri. « En voulant trop en faire j’ai touché un rail ce qui a eu pour effet de me refroidir. Mais j’avoue que je suis très content que la victoire revienne à Julien, c’était une belle façon de rendre hommage à son papa qu’il a perdu durant l’hiver. Franchement je n’ai aucune frustration d’avoir perdu face à Julien. »

Durant la campagne de l’Ouest, c’est d’ailleurs chez Julien Bost que Dimitri et Marie laissent leur camion d’assistance. De ce fait difficile d’aligner la Norma à Quillan qui est une peu la course à domicile : « Nous aidons l’organisation et ça me portait peine de ne pas pouvoir rouler. Nous avions la Renault Mégane à la maison et j’ai proposé à Marie de rouler en double monte, mais elle a préféré me laisser la voiture. » Dimitri reconnait s’être réellement fait plaisir durant un week-end qui le voit remporter la classe F2000/2 en terminant cinquième de groupe : « Nous étions dix-sept concurrents dans le groupe, et terminer dans le top 5 avec une auto qui manque cruellement de chevaux, je n’aurais jamais osé parier. »

Dimitri Pereira retrouvait le championnat et Julien Bost à l’occasion de la Course de La Pommeraye : « C’est une course atypique, que j’aime bien, mais je ne suis pas parvenu à me mettre dans le coup », reconnait-il. « J’avais encore à l’esprit la ''chaleur'' que j’ai connue en Normandie et je n’arrivais pas à me lâcher comme je l’aurais voulu. » Malgré tout Dimitri signait un bon résultat, car en terminant troisième du CN derrière Julien Bost et Yannick Latreille, il marquait un maximum de points, les pilotes qui le précédent n’étant pas inscrits au championnat.

Premier podium en CFM
Saint Gouëno aura un goût particulier pour Dimitri Pereira qui pour la première fois de sa carrière terminait sur le podium d’une épreuve du Championnat de France de la Montagne : « Dans la logique des choses je ne pouvais pas prétendre terminer troisième, mais quand on a vu que Fabien (Bourgeon) était contraint à l’abandon, on s’est dit qu’il y avait un truc à faire. Le problème c’est que je n’étais pas le seul à prétendre au podium. Au volant de sa F3 Benoit Taviaux était lui aussi idéalement positionné pour terminer dans le top 3. C’était génial parce qu’on s’entend super bien avec Benoit et c’était plaisant de se battre pour un podium », confie Dimitri qui au final devance son adversaire d’une seconde quatre.

Le week-end des 8 et 9 juin allait être particulièrement chargé pour Dimitri qui participait à la Course de Côte de Revel – Vaudreuille Saint-Ferréol. Non seulement il devait se concentrer sur son pilotage, mais également gérer l’organisation de la course puisqu’avec Marie il est impliqué au sein du Revel Team Auto : « Le week-end précédent nous étions à Saint Gouëno où Marie était sortie de la route. Il fallait donc dès que nous sommes rentrés à la maison s’occuper de sa voiture tout en s’impliquant dans l’organisation… Autant dire que les nuits ont été très courtes », reconnait le natif du Tarn, Haut-Garonnais d’adoption, qui aura comme satisfaction de s’imposer sur cette épreuve : « L’emporter est une belle récompense pour tout le monde. »

Sur le rapide tracé de Marchampt, difficile pour Dimitri de lutter face à la Norma 4 litres d’Olivier Berreur qui remportait le groupe CN. Mais en terminant huitième au scratch, Dimitri s’adjugeait la victoire dans la classe CN/2 : « Ce fut un week-end express puisque Marie et moi travaillions le vendredi veille de la course et qu’il nous fallait à nouveau être au boulot le lundi. C’était intense et je suis super content de terminer avec la victoire de classe et deuxième du groupe sur un tracé qui n’est pas mon préféré. »

Dimitri Pereira allait renouer avec la victoire de groupe à Vuillafans où il plaçait sa Norma 2 litres au septième rang : « J’adore cette épreuve et je ne peux être que pleinement satisfait de ce week-end. » A Dunières le meeting sera un peu plus compliqué : « Je manquais de pneus et j’avoue que j’ai un peu subi. Mais bon je limite la casse », confie Dimitri qui termine troisième du CN derrière Tom Diebold et Olivier Berreur.

Pour le Mont-Dore, Dimitri parvenait à trouver des pneus d’occasion un peu plus performants que ceux dont il disposait. Cela lui permettra de se lancer dans la bataille pour finalement remporter le groupe devant un Yannick Latreille qui, sur ses terres, est un sacré client : « J’adore cette épreuve mais je savais qu’en étant opposé à Yannick (Latreille) à Tom (Diebold) et à Julien (Bost) ça s’annonçait compliqué. Finalement je parviens à les devancer et c’est pour moi une belle victoire. »

A Saint-Antonin – Noble Val, épreuve régionale courue dans le Tarn-et-Garonne, Dimitri Pereira s’offrira une nouvelle victoire scratch. Mais le week-end se terminait mal pour le pilote de la Norma : « C’est une super épreuve, proche de la maison, disputée dans un cadre magnifique et bénéficiant d’une organisation au top. Je remporte l’épreuve sur une seule montée et établissant un nouveau record, mais malheureusement je sors suite à une casse mécanique. » Un accident douloureux, tant pour le pilote que pour la voiture. Dimitri ressentira pendant de plusieurs mois de vives douleurs dans le dos et sa Norma laissait apparaitre des dommages conséquents.

L’accident survenait le jeudi 15 août, et deux jours après, Dimitri se présentait au départ de la Course de Côte d’Argenton – Bouglon : « Je ne voulais pas y aller, mais Marie m’a forcé la main pour que je me relance immédiatement. Je me suis donc présenté au départ avec sa Norma et nous avons pu rouler en double monte. Ce n’était pas évident parce que je n’étais pas en grande forme et qu’en plus je découvrais sa voiture. » Mais Dimitri ne regrettera pas le déplacement puisque sans se livrer totalement il accrochait la quatrième place devant Marie qui terminait sixième.

Pour se rendre à Chamrousse, Dimitri Pereira bénéficiera de la solidarité des Montagnards, grâce à laquelle il pouvait remonter sa voiture : « Je dois à ce titre remercier énormément de monde. Nous avons donc remonté la Norma durant la semaine mais je me suis présenté au départ dans un état de fatigue extrême. » Malgré tout, Dimitri réalisait de très bons essais, mais sur la première manche de course disputée le samedi soir, il allait connaitre un souci : « La seule chose que nous n’avions pas contrôlé c’était la crémaillère de direction, et une dent a sauté. Le volant a tourné tout seul et j’ai dû terminer la montée au ralenti… Malheureusement c’était la montée du week-end qu’il ne fallait pas loupé parce que par la suite la météo allait se dégrader », rappelle Dimitri que l’on retrouve à la septième place du groupe CN.

Toujours perturbé par des douleurs dans le dos, Dimitri se présentait à Turckheim en n’étant pas dans les meilleures dispositions : « La voiture allait super bien mais au bout de six kilomètres j’en aurais pleuré tant la douleur était vive dans le bas du dos. Malgré tout j’améliore le temps que j’avais réalisé en 2017 avec mon ancienne Norma. Je suis donc plutôt content du résultat et également que ça se termine », plaisante Dimitri qui termine troisième du CN derrière Olivier Berreur et Tom Diebold.

Au moment où les animateurs du Championnat de France de la Montagne se présentaient à Limones, dernière confrontation de la saison, Dimitri Pereira occupait la troisième place du championnat : « J’avais la quasi-certitude de ne pas pouvoir être rejoint. Le Trophée FFSA du groupe et l’Open CN/2 m’étaient acquis, et compte tenu des douleurs que je ressentais encore, j’ai préféré déclarer forfait. »

La saison sur le championnat se terminait là, mais pour le plaisir Dimitri sera au départ de la Course de Côte de Neffiès, en double monte avec Jérôme Jacquot avec qui il partageait le volant de la Renault Mégane évoluant en F2000 : « On avait juste envie de se faire plaisir et finalement on s’est bagarré tout au long du week-end », se souvient Dimitri.

Podium sur le championnat et Trophée de groupe
A l’heure de faire le bilan d’une saison particulièrement intense, Dimitri Pereira à la satisfaction de conserver le Trophée FFSA du groupe CN et le Challenge Open CN/2 acquis l’an dernier. En prime, il monte sur la troisième marche du podium du championnat : « Après la sortie à Saint-Antonin on s’est dit qu’avec les efforts consentis en début de saison et les bons résultats obtenus on ne pouvait pas lâcher cette troisième place. Je me suis battu, et ça fait vraiment plaisir au final de terminer sur le podium face aux E2-SC et à la F3000 de Miguel (Vidal). Et puis je suis hyper content d’avoir remporté autant de victoires de groupe sur le championnat. »

On l’a vu, face au x problèmes de Dimitri Pereira a pu rencontrer durant la saison, la solidarité bien connu parmi les Montagnards a une nouvelle fois jouée. A l’heure de tourner la page de la saison, Dimitri tient à remercier tous ceux qui l’ont accompagné : « Un immense merci à mes partenaires : Carrosserie Granier, NCR Méca, ARB Indus, Yacco, Garage Fabre, Travaux Minipelle Espinosa, Forch France, ASC, ITS Performance, MC Design. Un immense merci également à ma femme Marie, avec qui je partage cette passion commune ce qui nous permet de nous pousser mutuellement à en faire encore plus. Merci à mes parents, mes beaux-parents, Cédric, Anthony, Lucas et j'en oublie d'autres certainement. Une mention très spéciale à ceux qui m'ont aidé à repartir après ma sortie de route : Seb Jacqmin, le team mv2s, Lamo Racing, Claude Diaz, Rémi ARB et Nico Granier. »

L’hiver est consacré à la reconstruction de la voiture que Dimitri va relancer en 2025. Pour ce qui est du programme, rien n’est totalement arrêté mais Dimitri et Marie lorgnent sur de nouveaux objectifs : « Cela fait longtemps que je n’ai pas participé à une Finale de la Coupe de France et l’an prochain elle se déroule en Lozère, pas loin de chez nous, j’aimerais donc être de la partie », confie Dimitri. « Nous allons certainement accroitre nos participations aux épreuves régionales. Dans le même temps, Espagnols et Andorrans nous ont sollicité pour que l’on vienne chez eux, et j’avoue que nous réfléchissons à l’opportunité de courir sur de nouvelles épreuves. » Un choix également dicté par la longueur des déplacements puisque pour Marie et Dimitri, les épreuves espagnoles sont plus près de chez eux que la majorité des manches du Championnat de France. « Mais nous serons certainement au départ de belles épreuves françaises comme le Col Saint-Pierre ou le Mont-Dore », conclut Dimitri.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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