Après une saison 2016 durant laquelle il avait signé de très bons résultats et avait pris énormément de plaisir au volant de sa F3, Sylvain Moyon repartait pour une nouvelle campagne de France en 2017. Malheureusement pour le pilote de Pontchâteau, cette année 2017 ne sera pas celle de la réussite. Diminué physiquement, Sylvain aura bien du mal à ressentir de bonnes sensations avec sa Dallara F300.
Sylvain Moyon retrouvait donc en cette saison 2017 le volant de sa F3 Dallara F300, pour un programme sur lequel il devait se partager entre épreuves régionales et manches du Championnat de France de la Montagne. L’occasion pour lui de se mesurer une nouvelle fois aux ténors de la catégorie, et de poursuivre le développement de sa monoplace.
Durant l’intersaison, le Pontchâtelain avait eu l’occasion de faire réviser les amortisseurs et de changer le fond plat de sa Dallara, mais reconnait qu’il n’est pas encore arrivé au terme des évolutions dont pourrait bénéficier sa voiture.
Du mal à retrouver les sensations
Avant d’affronter le tracé de Thèreval – Agneaux, première épreuve du Championnat inscrite à son calendrier, Sylvain s’engageait sur la Course de Côte de Bournezeau, où il débutait le week-end sous les meilleurs auspices, en signant le troisième temps lors des essais : « Samedi, les sensations étaient vraiment bonnes, mais dimanche matin le feeling n’était plus au rendez-vous. J’avais des gommes neuves, mais le comportement de l’auto me paraissait un peu ’’flou’’. J’ai apporté quelques modifications aux réglages de suspensions, mais ça n’a pas changé grand-chose. Sur la deuxième montée, je suis parti en tête-à-queue mais sans faire de dégâts importants, ce qui me permettait de prendre part à la troisième montée. Malheureusement, j’ai cassé la boite en me rendant en prégrille. »
La voiture était réparée, et au cours du mois de mai, Sylvain se présentait au départ de la Course de Côte de Loc-Eguiner où il plaçait sa F3 à la deuxième place, derrière la Norma d’Anthony Le Beller : « Les conditions étaient difficiles. Il pleuvait des cordes et je n’avais comme prétention que d’amener la voiture au bout. L’expérience aidant cela m’a permis de tirer mon épingle du jeu. »
C’est donc à Thèreval, que Sylvain débutait sa campagne sur le Championnat de France de la Montagne, une épreuve qu’il n’abordait pas dans les meilleures conditions : « J’ai dû subir une intervention chirurgicale et je n’étais pas au meilleur de ma forme. Durant la quinzaine de jours qui précédaient cette épreuve, j’avais du mal à dormir et j’ai donc accumulé de la fatigue », confie Sylvain. « Ne pas être en bonne condition physique ne pardonne pas lorsque tu évolues au volant d’une F3, et je me suis retrouvé rapidement dépassé. Au final, j’ai commis plus d’erreurs que réalisé de bonnes choses », explique Sylvain qui était victime d’une touchette et qui ne parvenait pas à rééditer les chronos signés lors des précédentes éditions.
L’expérience normande n’incitait guère Sylvain Moyon à poursuivre sur sa lancée. Garçon expérimenté, il prenait conscience qu’il lui serait difficile de retrouver rapidement ses sensations : « Il faut savoir remettre les choses dans l’ordre et ne pas tenter le diable. Vouloir à tout prix rouler alors que tu n’es pas en mesure de le faire peut s’avérer dangereux. Si tu rentres dans une spirale négative, tu commences à douter et tu accumules les fautes. Et en plus le plaisir, qui est la première chose après laquelle on court, n’est pas au rendez-vous. » Un constat qui poussait à jeter l’éponge et à mettre un terme prématuré à sa saison sur le Championnat.
Sylvain Moyon n’allait pas pour autant délaisser la Course de Côte. Il suivra les prestations de ses copains derrière son écran d’ordinateur, et sera présent au départ de la Course de Côte du Val d'Oust au mois de juillet : « L’épreuve est organisée par mon club et je me devais d’être présent. Je manquais de roulage et le comportement de l’auto n’était pas au mieux. Comme beaucoup d’autres, je me suis fait piéger sur une route bosselée et je suis partie en toupie. Par chance, j’ai pu récupérer la voiture et ne pas percuter une maison. Mais je n’étais pas du tout dans le coup », reconnait Sylvain.
En revanche, au mois d’août, à La Harmoye, il retrouvera de bonnes sensations : « J’étais nettement mieux et je termine à trois dixièmes de la quatrième place. Sur une piste hyper rapide, je n’étais pas largué, ce qui m’a rassuré. Et puis l’envie était là ! »
Le pilote natif de Saint Nazaire n’aura donc pas eu l’occasion d’énormément s’exprimer derrière le volant durant cette saison 2017, et reconnait qu’il aurait dû certainement aborder les choses différemment : « Après mon intervention chirurgicale, j’ai anticipé ma reprise… Ce fut une erreur. J’aurais dû attendre avant de retrouver le volant car physiquement je n’étais pas prêt. C’est une saison à oublier, c’est comme ça, ça nous arrive à tous. »
Une dizaine d’épreuves au programme 2018
Pour 2018, Sylvain Moyon s’est concocté un programme où figure une dizaine de courses. Sa saison devrait débuter à Bournezeau, avant qu’il ne se rende à Thèreval, à Loc-Eguiner, à La Pommeraye, à Saint Gouëno, à Vuillafans, à la Forêt d’Auvray, au Mont-Dore, à la Harmoye et de conclure en Alsace sur la Course de Côte de Turckheim. Un calendrier qui mixe épreuves régionales et manches du Championnat de France : « C’est un programme prévisionnel, je verrai au fil des courses, car je pense que l’envie va revenir. J’ai eu l’occasion de rouler en circuit en fin d’année, et les sensations étaient bonnes. Physiquement je me sens mieux, bien reposé, donc tout devrait rapidement rentrer dans l’ordre. »
Sylvain Moyon a donc connu une année difficile, mais a pu bénéficier du soutien inconditionnel de ceux qui lui sont fidèles et qu’il remercie : « Un grand merci avant tout à mon père (Marcel Moyon), qui m’a toujours suivi et qui, cette année encore, s’est rendu sur les épreuves même quand je n’y étais pas. C’est dire s’il a la passion chevillée au corps. Merci à mes partenaires, les Meubles Moriceau à Pontchâteau, Max Guiheneuf Couverture de Toiture à Crossac, et l’Entreprise d’Electricité Générale ECR Technologies à Pontchâteau. Un grand merci à tous les pilotes de F3 qui avant d’être des adversaires, sont des gens avec qui je suis toujours ravi de partager les week-ends, car il règne au sein de la catégorie une excellente ambiance. »
Propos recueillis par Bruno Valette
Retrouvez le portrait et le bilan 2016 de Sylvain Moyon.