Le plaisir toujours rendez-vous pour le Bourguignon

Les jeunes talents qui évoluent en Formule Renault ont un total respect pour lui. Avec près de 340 participations et plus de 100 victoires de classe à son palmarès, Didier Chaumont est un exemple à suivre pour une nouvelle génération de pilotes qui considère le ’’Daron’’ comme le chef de file de la classe DE/7.

Cela fait maintenant plus de 30 ans que Didier Chaumont évolue sur le Championnat de France de la Montagne. Une expérience longue de trois décennies qui fait du Bourguignon une sommité parmi les animateurs de la discipline. D’autant que Didier jouit d’une réputation qui fait de lui un personnage de la côte… Réputation d’excellent pilote, mais également d’épicurien connu tant pour ses facéties que pour son amour de la gastronomie. Dans les paddocks, Didier est autant apprécié que les excellents vins qu’il produit dans ses vignobles bourguignons.

En cette année 2021, Didier Chaumont était donc une nouvelle fois au départ du Championnat de France de la Montagne au volant de sa Formule Renault : « C’est une voiture qui me convient parfaitement. Je n’ai plus la prétention de jouer les premiers rôles et pour quelqu’un comme moi qui veut avant tout se faire plaisir, c’est la voiture idéale », analyse-t-il. « Je ne vais pas à mon âge m’installer derrière le volant d’une voiture plus compliquée et dont je ne maîtrise pas le maniement », ajoute le quinquagénaire.

Au mois de janvier 2020, la Formule Renault de Didier Chaumont avait été confiée aux mains expertes de David Guillaumard qui lui avait fait subir une révision générale. Didier n’ayant pris part qu’à deux épreuves en 2020 – Le Mont-Dore et Bagnols-Sabran – il n’y avait pas de nécessité à repartir sur un contrôle général : « Je me suis contenté de faire quelques tours de piste lors de la journée organisée par Nicolas Schatz sur le circuit du Bourbonnais, juste avant le début de la saison, et tout allait bien. »

Le plaisir comme moteur
Si Didier Chaumont est présent sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne, c’est avant tout pour se faire plaisir. Pour partager des bons moments avec les copains, apprécier les différentes spécialités que proposent les bons restaurants disséminés à travers l’hexagone : « Les années se succèdent et par rapport à l’an dernier j’ai pris un an de plus, des kilos en plus et je n’y vois plus clair », estime Didier. « De ce fait je n’avais pas pour prétention d’aller chercher des gamins qui roulent fort. Je garde quand même à l’esprit que pour certains d’entre eux, je courrais avec leurs pères il y a 30 ans. »

« Quand je vois les chronos et les passages des frères Pernot, de Baptiste (Tognet-Bruchet) et d’Antoine (Uny), je sais qu’il n’est pas question d’aller les défier », rajoute Didier qui sait qu’il va falloir prendre des résolutions pour la saison à venir : « Je vais devoir opter pour des lunettes qui me permettent d’être bien plus à mon aise, parce que par moment, je suis pénalisé par une visibilité qui n’est plus parfaite. »

S’il ne cache pas adorer la Course de Côte de Vuillafans sur laquelle il débutait sa saison, Didier Chaumont estime que le tracé n’est pas sans danger : « Avec la pluie qui s’est invitée, il n’était pas question que je prenne des risques. Mais pour moi le week-end s’est bien passé, nous n’avons rien cassé et je me suis fait plaisir. Que demander de plus ? »

Cinquième des Formule Renault à Vuillafans, c’est à la même place que l’on retrouvait Didier à l’arrivée de Dunières. Sur l’épreuve auvergnate, le Bourguignon fera preuve tout au long du week-end d’une belle régularité : « C’était un peu compliqué. Le fait de débuter les essais le samedi à 17h00 ça ne permet pas de se mettre en forme. Mais sinon j’aime bien Dunières et j’ai plutôt passé un bon week-end. »

A Marchampt, Didier Chaumont allait se rappeler aux bons souvenirs des animateurs de la Formule Renault en accrochant la deuxième place derrière Marc Pernot, et en devançant Stanislas Coquet, Benjamin et Thierry Brenot et Dorian Ferstler : « Il manquait Antoine (Uny) et Baptiste (Tognet-Bruchet) », confie Didier qui semble vouloir en toute humilité minimiser sa performance. « Pour moi un tracé comme celui de Marchampt est certainement plus simple à aborder que d’autres. Mais quand je vois certains passages du petit Pernot, là j’avoue que moi je ne sais pas faire… Mais je ne peux être que satisfait », commente-t-il.

« J’étais à la rue complet ! » lâche Didier Chaumont lorsque l’on évoque sa participation au Mont-Dore. « Ne me demande pas pourquoi, mais je ne suis jamais parvenu à rentrer dans la course… Déjà il a plu durant toute la journée de samedi, et de ce fait je n’ai pas pu faire des essais satisfaisants. Au sommet du Col de la Croix Saint-Robert, on s’est gelé tout le week-end, et j’ai passé l’âge de me geler sous la pluie. En fait, quand je fais le bilan, je considère que je suis à ma place », estime le Bourguignon qui pointe au huitième rang des Formule Renault, et qui comme bon souvenir de cette édition garde à l’esprit l’excellent chou farci qu’il a pu déguster le samedi soir.

La Course de Côte de Chamrousse n’allait pas se dérouler comme Didier pouvait l’espérer : « J’ai eu des soucis tout au long du week-end avec la voiture. Déjà, les écolos ont fait une tranchée avant la chicane pour permettre le passage des grenouilles. A présent on doit donc négocier un creux de 2 cm de profondeur sur 20 ou 30 cm de large. A chaque passage, on fait un saut à cet endroit, et c’est hyper dangereux. Pour ma part, j’ai eu un problème avec mon faisceau et les vitesses ne s’enclenchaient plus correctement. Sur six montées, j’ai dû en faire deux de correctes. Heureusement pour moi, Arnaud Cholley m’a bien aidé pour réparer, et j’en profite pour le remercier. Ce fut un week-end pénible, si ce n’est qu’on a pu faire un très bon repas dans un sympathique restaurant. »

Les épreuves se suivent et ne se ressemblent pas puisque de son propre aveu, Didier Chaumont reconnait qu’à Turckheim sa Formule Renault « a tourné comme une horloge ! » Le Bourguignon faisait en Alsace sa dernière épreuve de la saison avant de se concentrer sur un de ses rendez-vous les plus importants de l’année, les vendanges : « J’adore Turckheim, même si je ne peux pas y aller tous les ans car souvent on débute les vendanges au même moment. Mais là tout s’est parfaitement déroulé et une nouvelle fois nous avons très bien mangé », précise cet épicurien dans l’âme.

Espoir d’amélioration pour 2022
« Il faut qu’on améliore pour 2022 », lâche Didier Chaumont lorsqu’on lui parle du bilan de la saison qui s’est achevée en septembre : « Il y a longtemps que je n’ai pas terminé aussi loin dans ma classe », poursuit le Bourguignon que l’on retrouve au sixième rang du Challenge Open Formule Renault. « Il est clair que j’arrive à un âge où les jeunes me ’’tournent autour’’. Maintenant, il faudrait que je perde un peu de poids et que je trouve des lunettes qui me permettent de mieux y voir de loin, car j’ai conscience que j’anticipe beaucoup trop les freinages. Sur du rapide, je freine 25 mètres trop tôt, je m’en suis rendu compte à Turckheim », explique-t-il. « Mais j’ai passé une bonne saison, avec une excellente ambiance au sein de la Formule Renault où les gamins me considèrent comme le patriarche. Ca me permet de les détendre quand ils sont stressés. »

Vient l’heure des remerciements et Didier Chaumont veut citer ceux qui lui viennent en aide : « Un grand merci à David Guillaumard, à mon fidèle mécanicien Christophe (Renoud-Grappin) dit Cassegrain, à sa copine Marie et son fils Anthony, merci également à Eric Buffin qui m’a aidé à Marchampt-en-Beaujolais. »

La Formule Renault va une nouvelle fois passer entre les mains de David Guillaumard pour bénéficier d’une révision et d’un changement d’embrayage pour qu’elle soit opérationnelle avant d’attaquer la saison 2022 : « Côté programme, je vais essayer de faire un maximum d’épreuves du championnat. Si j’ai le temps, j’irai faire un tour dans l’Ouest, et pour ce qui est de la fin de saison, elle dépendra bien évidemment des vendanges. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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