Deuxième du Challenge Open DE/7

En cette saison 2024, Thierry Bertin remettait son titre en jeu sur le Challenge Open DE/7, et si au final il termine deuxième de la catégorie, il se félicite d’avoir vécu une extraordinaire saison durant laquelle le plaisir était au rendez-vous.

Durant une dizaine d’années, c’est en karting que Thierry Bertin faisait ses premières armes derrière un volant, en succédant à Pierre, son père, qui dans les années 70 et durant la première moitié des années 80 aura à maintes reprises l’occasion de s’illustrer dans la discipline. Thierry n’avait que huit ans lorsqu’il effectuait ses premiers tours de roues, et dès l’âge de 12 ans il participait à la Coupe de France de karting. Un manque cruel de budget empêchera malheureusement le Franc-Comtois de poursuivre dans cette voie alors qu’il évoluait en Superkart.

Si Pierre Bertin affichait un attrait particulier pour le kart, il ne cachait pas également son attirance pour la Course de Côte, et c’est au volant d’une Renault 8 Gordini qu’il viendra découvrir la discipline. En 1993, Thierry s’essayait à son tour à la côte avant de se tourner vers le rallye où au volant d’une Peugeot 205 GTI il accumulait les victoires de classe. Il reviendra ensuite vers la course de côte au volant d’une Martini MK17 propulsée par un moteur de moto. En 2007, la Martini laissait place à une Dallara PB 08 équipée d’un moteur 1300 Hayabusa.

La disparition de Pierre Bertin en décembre 2013 privait Thierry de l’affection d’un père et de l’aide inconditionnelle de celui qui jusqu’alors l’épaulait sur les épreuves. L’année suivante, pour lui rendre hommage, Thierry remportait le Challenge Open Hors Catégorie dans le cadre du Championnat de France de la Montagne. En 2016 c’est au volant d’une Formule Renault que le Franc-Comtois abordait le championnat. Il reprenait ensuite le volant d’une Dallara PB08 et inscrivait à son palmarès un nouveau Challenge Open Hors Catégorie à l’issue de la saison 2017. A son affaire dans le cockpit d’une monoplace, il optera par la suite pour une Formule Renault Caparo avec laquelle il remportera le Challenge Open DE/7 en 2023.

Objectif : Conserver le Challenge Open DE/7
A l’heure de se lancer sur une nouvelle campagne de France en 2024, Thierry Bertin remettait son titre en jeu toujours au volant de sa Caparo : « En 2023 j’avais terminé en tête des pilotes engagés en Formule Renault sur le championnat, remporté le Challenge Open DE/7 et je m’étais imposé dans ma classe sur la Finale de la Coupe de France. Tout se déroulait pour le mieux et je n’avais pas de raison de changer de voiture », confie Thierry qui repartait avec la ferme intention de conserver son titre.

Le mieux étant l’ennemi du bien, Thierry Bertin ne tentait pas d’apporter d’évolutions à sa monoplace qui lui avait offert de belles satisfactions : « Avant de débuter la saison j’ai juste fait une révision classique des pièces qui pouvaient créer problèmes et j’ai peaufiner les réglages des appuis. » Certain de disposer d’une voiture compétitive et en manque de temps pour réaliser des essais, Thierry se lançait directement sur sa campagne de France en alignant sa Formule Renault Caparo sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran. Une première participation en 2024 qui sera synonyme de première victoire de classe : « J’ai roulé comme je n’ai jamais roulé à Bagnols-Sabran. Avec le recul certainement trop fort, ce qui a eu tendance à me calmer pour la suite. Je termine trois dixièmes devant Marvin (Garampon-Brunet) et compte tenu de ma prestation, j’ai de suite pris conscience qu’il allait être difficile de le contenir par la suite. »

Le bon début de saison ne se confirmera malheureusement pas sur le Col Saint-Pierre où le Bourguignon d’adoption sera trahi par la mécanique de sa monoplace : « J’avais de gros problèmes de changements de vitesses. L’équipe Krafft Racing m’est venue en aide, à tout fait pour résoudre la panne, mais ce n’était pas possible. J’ai dû renoncer. » Thierry enregistrera un nouvel abandon à Abreschviller : « Le week-end était bien engagé puisque je signe le meilleur chrono de la classe sur la première montée d’essais. Mais par la suite j’ai eu un problème électrique et un début d’incendie au départ de la première montée de course. » Thierry parviendra à réparer pour finalement être au départ de la troisième montée afin de valider les réglages pour l’épreuve suivante : « Malheureusement je me suis présenté en retard au départ de la quatrième et dernière montée et je n’ai pas été autorisé à m’élancer. De ce fait je ne suis pas classé. »

Au calendrier de Thierry Bertin figurait cette saison les trois épreuves de la campagne de l’Ouest. Sur les Teurses de Thèreval – Agneaux il devra mener un duel face à Anthony Jean qui le devancera de 119 millièmes : « Ça reste malgré tout un excellent souvenir parce que finalement je suis content qu’un gars aussi sympa qu’Anthony s’impose. Il a roulé très fort et sa victoire est amplement méritée », considère Thierry. « Pour ma part je découvrais cette épreuve normande et j’ai passé un excellent week-end, avec au final le maximum de points dans la classe puisqu’Anthony n’est pas engagé sur le championnat. »

La Course de Côte de La Pommeraye sera également une grande première pour Thierry Bertin qui signait en Anjou une nouvelle victoire de classe : « Ce fut le week-end parfait sur une course plutôt facile à assimiler. Nous avons dû composer avec une météo changeante mais ça m’a bien convenu. Ma voiture fonctionnait parfaitement, le plaisir était au rendez-vous et je ne peux qu’être pleinement satisfait d’un week-end durant lequel l’organisation était exceptionnelle. »

Contrairement aux Teurses de Thèreval et à La Pommeraye qu’il découvrait, Thierry Bertin avait déjà eu l’occasion d’affronter le tracé de Saint Gouëno. Sur l’épreuve bretonne Thierry prendra sa revanche des Teurses de Thèreval en devançant cette fois Anthony Jean de plus de trois secondes : « J’ai vraiment tout donné, peut-être trop sur la dernière où j’ai flirté avec le rail à l’approche du ''Fer à Cheval''. mais j’ai gardé le ''pied dedans'' et ça passe. »

La campagne de l’Ouest aura apporté à Thierry Bertin de belles satisfactions et lui permettait d’affronter la seconde partie de saison en pointant en tête des Formule Renault au championnat. C’est donc confiant qu’il pouvait se présenter à Marchampt où il reconnait avoir pris énormément de plaisir au volant d’une auto qui fonctionnait à merveille : « Mais je suis à plus de deux secondes des chronos que j’avais pu réaliser auparavant », se désole Thierry qui termine troisième des Formule Renault derrière Marvin Garampon-Brunet et à Thierry Brenot.

Licencié à l’ASA Beaujolais, dont il est devenu le secrétaire, Thierry Bertin peut considérer que Marchampt est pour lui la course à domicile. La vraie course à la maison reste tout de même Vuillafans, épreuve organisée dans son Doubs natal. Mais le week-end Franc-Comtois sera vécu par Thierry comme une cruelle désillusion : « Je ne suis jamais parvenu à trouver mes marques », se désole-t-il. « Je disposais des mêmes réglages que l’année dernière, j’abordais la course de la même manière, et également avec les mêmes pneus… Et c’est peut-être là qu’est mon erreur. Je manquais cruellement d’adhérence avec des gommes qui étaient en bout de vie. Sur la grande courbe entre la première et la deuxième épingle je voyais que j’allais bien moins vite et que la voiture se rapprochait dangereusement des glissières. »

L’inquiétude pour la suite de saison était alors légitime parce que Thierry Bertin prenait conscience que s’il ne parvenait pas à trouver des pneus neufs, ses espoirs de défendre ses chances étaient réellement compromis… Avant de poursuivre sa campagne sur le championnat, Thierry se rendait à La Broque où il sera devancé par Yohan Bardin : « J’adore ce tracé, sur lequel je me fais toujours plaisir. Yohan s’impose et je n’ai pas manqué de le féliciter. »

A Dunières, Thierry retrouvait une nouvelle fois les jeunes espoirs qui évoluaient cette saison en Formule Renault. Mais sur l’épreuve auvergnate le Franc-Comtois n’allait pas pouvoir tirer profit de son expérience, c’est en effet la première fois qu’il prenait part à cette course : « Depuis 30 ans que je cours, je n’ai jamais voulu m’engager à Dunières parce que j’avais entendu dire qu’il n’y avait pas de grip et que de ce fait on ne se faisait pas plaisir. Quelle erreur ! » reconnait-il. « J’ai été enchanté par le tracé, par l’organisation qui est au top, le parc qui est génial. Que du plaisir », ajoute Thierry qui termine troisième de sa classe derrière Marvin Garampon-Brunet et à seulement trois dixièmes de Yohan Bardin. « Ce qui avec de vieux pneus n’est pas si mal. »

Les pneus Pirelli violets, avec lesquels Thierry devait affronter le tracé surchauffé du Mont-Dore, comptaient déjà trente participations : « Ils n’étaient pas en bonne forme, j’ai fini de les ''cramer''… La voiture était inconduisible, a chaque appui j’avais peur de partir à la faute, et j’étais systématiquement ravi de rejoindre l’arrivée », commente Thierry qui termine cinquième des Formule Renault.

Dès les essais de la Course de Côte de Chamrousse, Thierry Bertin pouvait s’apercevoir qu’un problème affectait sa Formule Renault : « Lorsque je suis descendu au départ, j’avais le sentiment que les freins réagissaient mal. Une fois en course, sur les deux premiers freinages j’ai fait attention, à la chicane ça fonctionnait très bien et je me suis dit que je pouvais attaquer… Mais arrivé à la Rivière ma pédale est allée au bout et j’ai tapé. » Les dégâts étaient moindres puisqu’ils se limitaient à un museau et un demi-train arrière, mais Thierry était contraint de renoncer. « Cela m’a permis une nouvelle fois de me rendre compte de la solidarité exceptionnelle qui règne en course de côte. L’équipe Krafft, Antonin Saintmard et son beau-frère, Alain Arbant, David Diebold, tous ces gens me sont venus en aide ce qui m’a permis de faire au moins une montée le dimanche. »

Même s’il accroche une nouvelle deuxième place de classe sur la Course de Côte de Turckheim, Thierry Bertin n’est pas satisfait de son week-end alsacien : « Globalement ça se passe plutôt bien, mais je suis à deux secondes et demie de mes chronos de la précédente édition. Avec une auto qui marche très fort c’est particulièrement frustrant, parce que je suis conscient que mes résultats en deçà proviennent des pneus qui sont à l’agonie », analyse Thierry. « Je n’avais pas trouvé de pneus violets et j’ai dû me rabattre sur des rouges et ce n’était pas du tout idéal. Malgré tout je me suis fait plaisir sur cette épreuve, même si elle se termine mal puisqu’Aurore (Louison) est sortie fort », rappelle Thierry qui a dû prendre en charge le rapatriement de la Mitjet accidentée.

Avec une température au sol avoisinant les cinq degrés, se lancer sur le tracé de Limonest avec des pneus super-soft et non ultra-soft était une gageure impossible à relever : « J’étais sur des œufs et la voiture étant vendue depuis Vuillafans, je n’allais pas m’amuser à prendre des risques. Mais ma deuxième position sur le Challenge Open DE/7 était assurée, et que je termine deuxième ou troisième des Formule Renault sur le championnat ça ne changeait pas grand-chose. De ce fait j’ai roulé sans prendre aucun risque. »

Deuxième du Challenge Open DE/7
« On court avant tout pour le plaisir », rappelle Thierry Bertin. « Et cette année le plaisir était au rendez-vous, donc pour moi la saison est totalement réussie », analyse le Franc-Comtois qui accroche la deuxième place du Challenge Open DE/7. « En m’arrêtant là, je pense terminer sur une bonne note, c’est pourquoi j’ai décidé de vendre la Formule Renault et de passer à autre chose. »

Thierry Bertin a vécu d’excellents moments sur le Championnat de France de la Montagne et souhaite remercier ceux qui étaient à ses côtés : « Un immense merci à MMA Assurances à Besançon, à tous les organisateurs pour leur travail et leur accueil. Par la même occasion je veux remercier Antonin (Saintmard) qui a toujours été à mes côtés ainsi que le Krafft Racing qui m’a apporté une aide précieuse sur le Saint-Pierre et à Abreschviller. Je remercie bien évidemment Corinne (Beffy) ma compagne qui assure l’intendance en plus de ses fonctions de chronométrage et de relations concurrents sur les épreuves. Merci aux animateurs de la classe DE/7 avec qui je me suis très bien entendu. Félicitation à Marvin (Garampon-Brunet) pour sa victoire, et je ne peux oublier l’ami Didier (Chaumont) avec qui je me suis bien battu. Nous avions entre nous un challenge, le ''Bermonchautin'', mélange de nos deux noms, et c’est moi qui l’emporte », se félicite Thierry dans un éclat de rire.

Si la page Formule Renault est tournée, celle de la monoplace reste encore ouverte : « Je vais rouler avec une F2 et qui évoluera donc en DE/4. Je reste fidèle à la philosophie de la monoplace mais je passe à autre chose, un truc amusant à régler. Et comme je prends autant de plaisir à préparer une auto qu’à rouler, ça devrait être sympa. » Pour ce qui est de son programme 2025, Thierry n’a pas encore défini son calendrier : « Je pense débuter la saison par Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre, ensuite j’aimerais vraiment retourner dans l’Ouest, mais le budget ne nous permettra pas de faire les trois épreuves. Je pense donc être à La Pommeraye et à Saint Gouëno. Bien évidemment les deux courses à la maison, Marchampt et Vuillafans, certainement le Mont-Dore et Chamrousse, mais je ne serai pas à Turckheim, puisqu’à la mi-septembre Melissa, la fille de Corinne (Beffy, la compagne de Thierry, Ndr), se marie et que bien évidemment cet événement sera une priorité. » Thierry ne sait pas encore s’il sera officiellement engagé sur le championnat en 2025 : « Tout dépendra si la voiture est prête. Si c’est le cas à l’issue des premiers essais, je m’inscrirai au championnat, sinon j’envisagerai de courir au coup par coup » conclut-il.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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