Mais une succession de victoires et une 9ème place finale

Huitième du Championnat de France de la Montagne 2015 alors qu’il découvrait son Osella à moteur 3 litres, Benjamin Vielmi pouvait légitimement prétendre à une place dans le top 5 à l’issue de cette saison 2016. C’était sans compter avec les nombreuses déconvenues dont il sera victime, et qui le privent d’excellents résultats. Malgré tout, le Haut-Savoyard fait mieux que de limiter la casse, en s’imposant dans sa classe sur l’ensemble des épreuves qu’il a disputées, et en accrochant la neuvième place finale du Championnat.

L’attrait pour l’automobile, et plus particulièrement pour les sports mécaniques est né chez Benjamin Vielmi dès sa plus tendre enfance. D’ailleurs, au plus loin qu’il se souvienne, le Haut-Savoyard a le sentiment d’avoir toujours eu une attirance pour la compétition automobile. Rien d’étonnant que, à l’âge de 20 ans, Benjamin fasse l’acquisition d’une Simca 1000 Rallye afin de disposer d’une auto peu onéreuse, au tempérament sportif.

Simca Rallye, CG 1600 avant de passer à l’Osella
C’est donc en 2007, que le pilote natif d’Annecy disputait ses premières épreuves régionales. Durant deux saisons, il arpentait les courses de sa région, avant de se lancer sur des manches du Championnat de France, en s’engageant au Mont-Dore, à Chamrousse et à Limonest.

Apprentissage réussi, Benjamin décidait de franchir un cap en faisant l’acquisition d’une auto bien plus performante, une Simca CG 1600. Les premiers tours de roues lui permettaient de constater que, d’une part l’auto correspondait pleinement à ses attentes, et d’autre part qu’il en cernait parfaitement le maniement. Il délaissait donc les épreuves régionales pour axer ses participations sur le Championnat de France. Benjamin accumulait alors les victoires de classe, et s’imposait également dans son groupe à l’occasion de l’édition 2013 de la Course de Côte de Dunières.

Proche de Cyrille Frantz, Benjamin Vielmi ne cachait alors pas ses envies de rejoindre son acolyte qui animait le Championnat Sport. A l’approche de la saison 2015, il lorgnait du côté des Norma, avant de jeter son dévolu sur une Osella. Motivé par Cyrille, il décidait d’équiper sa nouvelle monture d’un moteur 3 litres. Technicien motoriste, Benjamin savait pertinemment que ce pari pouvait paraitre osé, ce qui lui donnait plus encore l’envie de le relever.

Cyrille Frantz et Benjamin Vielmi allaient donc travailler conjointement, le Franc-Comtois faisant bénéficier son cadet de son énorme expérience, le Haut-Savoyard lui apportant en retour de précieux conseils techniques dans les réglages de sa Norma. La connivence n’est pas que technique, mais également humaine, le bouillonnant Cyrille sait motiver un Benjamin qui, par sa pondération, calme parfois les ardeurs de son mentor. C’est donc sous la structure du Frantz Racing, que Benjamin s’attaquait en 2015 au Championnat de France de la Montagne. Conscient qu’il allait devoir prendre ses marques au volant d’une auto surpuissante, il limitait ses ambitions à une bonne compréhension de sa machine, et le secret espoir de terminer parmi les quinze premiers du Championnat. Finalement, le talentueux annécien cernera rapidement le maniement de son Osella, pour conclure la saison à la 8ème place du Championnat.

Objectif le top 5 du Championnat
Un résultat plus que probant qui ne pouvait que convaincre Benjamin à se relancer, en cette année 2016, pour une nouvelle campagne, à nouveau au volant de son Osella : « Bien évidemment, au regard des résultats enregistrés la saison passée, j’avais pour ambition de faire mieux. J’avais en début de saison une parfaite connaissance de ma voiture et de son comportement, et je pense que je pouvais légitimement viser une place dans le top 5. Mais pour cela, il me fallait être performant sur chaque épreuve et ne pas rencontrer le moindre problème… Ce ne sera pas le cas », avoue Benjamin.

Technicien motoriste avant d’être pilote, Benjamin n’est pas du genre à laisser place au hasard. C’est donc avec énormément de soin qu’il préparait cette saison 2016 : « J’avais fait tout ce qu’il fallait… J’avais révisé la voiture de fond en comble. Je disposais d’un moteur neuf, d’un châssis révisé à 100%, tout était en place pour aborder cette nouvelle campagne dans les meilleures conditions. »

Une campagne qui débutait donc à Bagnols-Sabran, sur la première manche inscrite au calendrier du Championnat de France de la Montagne… : « Putain de destin ! », Benjamin n’en dira pas plus, marqué par l’accident qui a coûté la vie à Steve Cabelo. Dans l’esprit du Haut-Savoyard, il n’y a pas eu de course à Sabran…

Si les problèmes qui ont affecté Benjamin sur la première épreuve du Championnat, semblent totalement dérisoires au regard du drame qui a marqué à jamais cette édition de l’épreuve gardoise, on ne peut les occulter car ils auront de lourdes conséquences pour la suite. Lors des essais de cette première confrontation de la saison, le moteur de l’Osella laissait entendre un bruit particulièrement suspect : « J’ai de suite stoppé l’auto de crainte de casser quelque chose. A l’issue du week-end, j’ai déposé le moteur pour l’amener à Bologne afin qu’il soit démonté. Lors du démontage, nous n’avons rien découvert d’anormal, et j’ai donc remonté le moteur dans la voiture. »

Rassuré sur le fonctionnement de sa mécanique, Benjamin rejoignait Saint-Jean-du-Gard pour disputer la deuxième manche de la saison : « Et là, sur la première montée, on casse le moteur… C’est incompréhensible, mais ça fait partie de la course et on doit l’accepter. La seule chose que je savais à ce moment-là, c’est qu’il n’était plus question de viser une place dans le top 5 du Championnat. »

Il n’était pas question non plus de renoncer, et une nouvelle fois, Benjamin démontait son moteur pour réparer les dégâts dans un laps de temps le plus court possible. Il devait toutefois renoncer à être au départ d’Abreschviller et d’Hébécrevon, où ses efforts se concentraient sur la Norma de son acolyte Cyrille Frantz.

C’est à La Pommeraye que benjamin Vielmi faisait donc son retour, avec l’espoir que tout fonctionne enfin : « Je n’avais pas de crainte particulière en ce qui concerne la mécanique. Mon seul problème c’était de rentrer dans la course, car en fait je débutais la saison, alors que les autres disputaient déjà leur cinquième épreuve de l’année, et qu’ils étaient vraiment dans le rythme. » Mais les chronos allaient rapidement le rassurer : « C’était vraiment compliqué de prendre mes marques sur une épreuve que je disputais pour la deuxième fois. Les conditions météos ne nous ont pas aidé, et finalement, je considère que je sauve les meubles. » Un sauvetage plutôt réussi puisque Benjamin termine à la douzième place, premier des CN/3.

La Course de Côte de Saint-Gouëno allait définitivement rassurer Benjamin, tant sur les performances de sa voiture que sur sa propre compétitivité. Sixième au scratch, il s’impose à nouveau en 3 litres : « J’ai pu prendre une semaine de repos entre La Pommeraye et Saint-Gouëno, et ça fait vraiment du bien. Là je suis content. Le chrono est pas mal, les sensations sont bonnes, je suis vraiment satisfait du week-end. »

A Marchampt en Beaujolais, Benjamin s’imposait une nouvelle fois dans sa classe, en plaçant son Osella à la huitième place du classement scratch : « Le résultat est plutôt bon, mais ça n’a pas été facile. J’ai eu du mal à rentrer dans la course, la voiture n’était pas parfaite et j’avais du mal à cerner ce qui n’allait pas en matière de réglages. Non, ce ne fut pas mon meilleur week-end, et à la limite j’en suis reparti déçu, parce que je pensais faire mieux. »

Oublié l’accident dont il a été victime l’an dernier à Vuillafans, Benjamin se présentait sur l’épreuve franc-comtoise, avec l’intention de s’imposer une nouvelle fois dans sa classe : « On a profité de l’épreuve pour bien travailler, mais je pensais sincèrement que j’allais pouvoir tout donner sur la troisième montée où j’avais bien l’intention d’améliorer. C’est vraiment dommage que nous n’ayons pas pu profiter de cette dernière confrontation, pour voir ce que nous étions en mesure de faire avec des pneus neufs. » Malgré tout, Benjamin ne peut être que satisfait d’une épreuve sur laquelle on le retrouve à la sixième place, premier des CN/3.

La Course de Côte de Dunières ne fait pas toujours l’unanimité auprès des pilotes. Le manque d’adhérence en déstabilise certains, qui avouent redouter le tracé auvergnat. Mais ce n’est pas le cas de Benjamin Vielmi : « Dunières, c’est ma course ! » lâche-t-il. « J’adore ce tracé qui me convient bien et le manque de grip ne me gêne pas. On en tient compte sur la première montée, après c’est oublié… » Auteur d’une excellente prestation, Benjamin accroche la cinquième place au scratch, derrière les trois CN+ et la F3000 de Geoffrey Schatz, on peut difficilement mieux faire…

Au Mont-Dore, Benjamin allait enregistrer un autre excellent résultat en plaçant son Osella au huitième rang et en terminant premier des 3 litres. Mais finalement le résultat importe peu à l’Annécien, qui sera victime dans le massif du Sancy, d’une sortie de route : « Tout se passait particulièrement bien jusqu’à la troisième montée de course où j’ai commis une petite erreur qui entrainera de grosses conséquences. Les dégâts étaient importants, au point que le châssis devait repasser par l’Italie. Je savais alors que la fin du Championnat était pour moi largement compromise. Je n’avais pas les finances pour assumer une telle réparation, et je n’avais pas non plus l’assurance qu’Osella puisse prendre en charge ma voiture en priorité. Nous en avons parlé avec Cyrille, et lui m’a dit qu’il ne fallait surtout pas bidouiller, mais concentrer nos efforts sur la préparation de l’année à venir. J’ai donc tiré un trait sur cette saison pour pouvoir mieux rebondir en 2017. »

Mais dans l’esprit du Haut-Savoyard, hors de question de louper l’épreuve de Chamrousse, seule manche de la saison disputée dans les Alpes : « La Norma 2 litres dont dispose Cyrille n’était pas attribuée à un pilote pour Chamrousse. J’ai donc sauté sur l’occasion pour tester la voiture. Mais j’ai abordé cette épreuve un peu dans la précipitation. On a fait le siège le vendredi soir, le samedi je me suis présenté aux essais sans avoir fait le moindre essai préalable, et en découvrant les palettes de changements de vitesses au volant », explique-t-il. « Mais je savais que je n’étais pas là pour faire une performance, mais uniquement pour rouler et effacer la sortie de route du Mont-Dore. Je n’avais aucun droit à l’erreur puisqu’il était hors de question d’occasionner des dégâts à la voiture, qui était louée pour le reste de la saison. Pour être clair, le résultat importait peu, j’étais vraiment là pour le plaisir et pour retrouver mes sensations après le Mont-Dore. »

Podium à La Broque, et bilan largement positif
Si Benjamin Vielmi avait comme objectif initial d’être au départ des douze manches du Championnat, il n’en a pas délaissé pour autant le Championnat 2ème division, sur lequel Cyrille Frantz s’était illustré l’an dernier en décrochant le titre. A La Broque, les deux pilotes seront au départ et réaliseront un doublé, Cyrille imposant sa Norma devant l’Osella de son compagnon de team : « J’avais la voiture pour faire deuxième, je fais le job et je suis content du résultat. »

A Urcy, c’est au volant de la Norma 2 Litres du Frantz Racing que l’on retrouvait Benjamin : « Je m’étais fixé un objectif en termes de chrono. Je réalise le temps que je souhaitais, donc je suis pleinement satisfait. J’ai pris énormément de plaisir au volant de cette Norma qui est bien différente de mon Osella, mais qui est une excellente auto. »

Premier des CN/3 sur le Championnat, une nouvelle fois dans le top 10, malgré les déboires qui ne lui ont pas permis d’être au départ de l’ensemble des épreuves inscrites à son calendrier, Benjamin Vielmi estime que le bilan est pleinement positif : « Mon objectif initial était de faire mieux qu’en 2015 où je termine 8ème du Championnat. Je pense que si j’avais été en mesure de participer à l’ensemble des épreuves de la saison, je pouvais viser la cinquième place », analyse Benjamin. « Je m’impose en CN/3 sur les six courses sur lesquelles j’engage mon Osella. J’améliore mes chronos sur l’ensemble des épreuves et, au final, j’accroche la neuvième place en ne disputant que la moitié du Championnat, donc ça ne peut être que pleinement satisfaisant en termes de résultats. »

C’est au volant d’une nouvelle Osella, toujours équipée d’un moteur 3 litres que Benjamin Vielmi devrait être au départ de la saison prochaine : « Si la voiture est prête pour Bagnols-Sabran, alors je prévois d’être au départ de toutes les manches du Championnat. Je repartirai donc avec une Osella toute neuve sur laquelle je vais monter mon moteur, avec pour objectif de faire une nouvelle fois mieux. »

Dans cette nouvelle campagne, Benjamin évoluera sous la structure du Frantz Racing : « Je tiens d’ailleurs à remercier Cyrille, et par la même occasion Cécile. J’en profite pour remercier tous les mécaniciens du team, pour leur aide et leur soutien tout au long de la saison. Un grand merci à mon préparateur, MM Engine, qui a pris en charge la réparation de mon moteur et qui a sauvé une grande partie de ma saison, et à l’ensemble de mes partenaires », conclut Benjamin.


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