Deuxième du Challenge Open GT de Série

Pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Jean-Marc Tissot, qui a découvert la discipline il y a tout juste deux ans, voulait avant tout apprendre et découvrir. Un apprentissage réussi puisqu’il se solde par une deuxième place dans le cadre du Challenge Open GT de Série.

Amoureux de mécaniques de longue date, c’est par le biais du quad que Jean-Marc Tissot découvrait la compétition. Il participait alors à plusieurs Baja, notamment dans le Sud de la France où, à une époque, cette discipline prospérait. Au début des années 2010, on retrouvait à plusieurs reprises Jean-Marc sur les podiums.

L’intérêt pour le sport auto poussait Jean-Marc Tissot et ses copains à suivre les rallyes, en spectateurs, afin d’apprécier les prouesses des as du volant. A l’occasion de ses 40 ans, le Rhodanien s’offrait d’ailleurs un stage de pilotage rallye, pour mieux comprendre quelles étaient les sensations que l’on pouvait ressentir au volant. Par la suite, Jean-Marc faisait l’acquisition d’une BMW Z3M Coupé, avec le souhait de l’utiliser lors de week-ends passés sur les circuits : « Je n’avais pas l’intention alors de faire de la compétition. Mais l’auto disposait d’un passeport qui permettait de l’aligner en course, j’ai donc décidé de la remettre en conformité », explique Jean-Marc Tissot.

Du loisir à la côte en BMW Z3M
Propriétaire également d’une Alpine A110, Jean-Marc Tissot se demandait alors s’il ne serait pas judicieux d’aligner l’une de ses deux voitures en compétition : « J’hésitais entre prendre part à une épreuve en Historique ou en Moderne. Mais finalement je me suis engagé sur la Course de Côte de Bettant avec la BMW Z3M, avec des pneus de route, sans autre objectif que de me faire plaisir. » C’est sur cette édition 2015 qu’il faisait la connaissance de Rudy Ginard, animateur de longue date du GT de Série, avec qui il allait sympathiser. « L’expérience m’a bien plu, l’ambiance était bonne et j’ai passé un week-end sympa. »

En 2016, Jean-Marc Tissot prenait part à une paire d’épreuves, là encore sans autres prétentions que de se faire plaisir. Un plaisir qui sera au rendez-vous, à tel point qu’il décidait de se lancer un défi, en s’engageant sur le Championnat de France de la Montagne, dont il allait découvrir l’ensemble des épreuves inscrites à son calendrier sportif : « Avec une auto dont les réglages étaient au départ loin d’être adaptés à la Course de Côte, et en découvrant les tracés, je ne pouvais avoir d’autres ambitions que de me faire plaisir. »

Présent à Bagnols-Sabran pour le coup d’envoi de la saison, c’est sans avoir quasiment fait de reconnaissance qu’il prenait part à l’épreuve gardoise. « Je reconnais que s’élancer sous la pluie, avec une BMW, sur une épreuve que l’on ne connait pas, ce ne sont pas les conditions idéales », lâche Jean-Marc le sourire aux lèvres. Mais finalement, à l’heure de faire les comptes, c’est à la deuxième place du GT de Série, à seulement 1’’4 de Rémi Courtois, que l’on retrouvait Jean-Marc : « Dans de meilleures conditions j’aurais certainement pu faire mieux, mais je suis bien évidemment enchanté du résultat qui était pour moi inattendu. »

Jean-Marc retrouvait Rémi Courtois sur le Col Saint-Pierre, et cette fois c’est le pilote de la BMW qui allait prendre l’ascendant sur celui de la Porsche : « J’avoue que j’étais particulièrement motivé parce qu’en regardant le résultat de Bagnols-Sabran, je me suis dit qu’il était certainement possible de rivaliser avec une Porsche 996. De plus, Rémi n’était pas vraiment dans les meilleures dispositions », reconnait Jean-Marc en toute honnêteté. « Je me suis bien battu sur une épreuve où, sur le haut du tracé, la puissance n’est pas prépondérante, et au final je m’impose. » Un succès obtenu sur une épreuve dont le parcours et l’un des plus difficiles à assimiler. Sans avoir réellement fait de reconnaissance, la prouesse et d’autant plus grande. Mais ne nous y trompons pas, Jean-Marc à un truc : « En fait, je prenais des repères lors de la redescente en convoi, après chaque montée. Je me fiais au barnum, aux groupes de spectateurs, cela me permettait d’avoir des points de repères », manière pour le moins originale d’aborder une course !

Marchampt en Beaujolais marquait l’entrée en lice de la référence du GT de Série, Dominique Vuillaume. Difficile de rivaliser avec un pilote jouissant d’une immense expérience et disposant d’une Porsche 997 GT2 bien plus performante que la BMW Z3M. Jean-Marc Tissot accrochait au final la deuxième place, à l’issue d’une course difficile… De quoi pleinement le satisfaire : « J’avais un souci, je me suis retrouvé avec de l’eau dans le réservoir… Vendredi la voiture tournait comme une horloge, et le samedi matin elle ne démarrait pas. Je ne sais pas s’il y avait de l’eau dans le jerrican, difficile de comprendre d’où pouvait provenir le problème », confie-t-il. « Par la suite je suis parvenu à la relancer, mais l’auto ne marchait pas du tout, je n’avais aucune puissance. Malheureusement l’eau ne s’en va pas totalement en purgeant le réservoir, et même si les choses ont commencé à s’améliorer durant la journée de dimanche, je n’ai jamais réussi à disposer d’une voiture réellement compétitive, qui en vitesse de pointe perdait entre vingt et trente km/h en bout de ligne droite. »

Une fois n’est pas coutume, le plateau du GT de Série était un peu plus étoffé à Vuillafans que sur la plupart des autres manches du Championnat. Une concurrence qui enchantait particulièrement Jean-Marc Tissot, « d’autant qu’il y avait deux autres BMW au départ, et que j’espérais bien devancer l’une des deux. » Joël Richard alignait en effet sur l’épreuve Franc-Comtoise sa 135 I Bi-turbo et Olivier Periolat une 135 I qui affiche seulement 60 chevaux de plus la Z3 de Jean-Marc : « Un écart que l’on peut à mon sens combler si l’on est vraiment motivé », confie-t-il dans un éclat de rire. « Finalement, je suis parvenu à le devancer de deux centièmes, ce fut un beau combat. »

C’est une nouvelle fois derrière l’intouchable Dominique Vuillaume que Jean-Marc Tissot concluait son week-end à Dunières : « Là aussi je me suis fait plaisir. J’ai trouvé le tracé sympa, et je n’ai pas ressenti le manque d’adhérence dont parlent tous les pilotes. Après, je dispose d’amortisseurs qui ont au moins quinze ans d’âge, j’ai plus souffert des sursauts de la voiture dans les virages que du manque de grip. Il faut garder à l’esprit que ma BMW Z3M dispose d’un excellent moteur, mais que pour le reste, les éléments sont un peu obsolètes. »

Le Mont-Dore offrait une nouvelle occasion à Jean-Marc Tissot de monter sur le podium du GT de Série en terminant troisième derrière la Porsche de Dominique Vuillaume et l’Opel Speedter de Serge Di Cioccio : « J’aurais bien aimé terminer deuxième, mais en l’espace d’un an, l’Opel a fait d’énormes progrès mécaniques qui lui permettent de gagner cinq ou six secondes. Là je ne pouvais pas lutter… »

A Limonest, le Rhodanien allait se retrouver confronté à deux adversaires de poids, Dominique Vuillaume et René Michon, dont la Porsche et la Lotus Eleven 2 affichent les performances supérieures à la BMW Z3M. Mais sur son épreuve à domicile, Jean-Marc Tissot abordait avant tout le week-end avec la ferme intention de faire la fête pour conclure la saison. Une approche festive qui est difficilement conciliable avec la motivation nécessaire pour s’illustrer en course : « J’ai profité de Limonest pour inviter mes partenaires lors d’un apéritif le samedi soir, partager ce moment avec eux. Sachant que je ne pouvais pas aller chercher les deux adversaires qui me précédaient, j’ai roulé à ma main, sans prendre le moindre risque. D’autant que le tracé de Limonest est très compliqué lorsque, comme moi, on roule au volant d’une auto qui ne dispose pas d’un train avant bien réglé. En fait je me suis juste battu avec l’auto pour empêcher Rudy (Ginard) de me passer devant », plaisante Jean-Marc.

Première saison, premier podium
Deuxième du Challenge Open GT de Série pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Jean-Marc Tissot s’avoue pleinement satisfait, même s’il émet un regret, celui de ne pas avoir pu livrer bataille à un concurrent disposant d’une auto similaire à la sienne : « Je dois en partie cette deuxième place aux absences de Rémi (Courtois). Je regrette bien évidemment qu’il n’ait pas pu disputer sa saison comme il le souhaitait initialement. A mon sens, sur le papier, la Porsche 996 est un peu plus performante que la BMW, mais je pense que nous aurions pu nous livrer de beaux duels », analyse Jean-Marc. « Je termine deuxième, un peu par élimination, mais le résultat est donc meilleur que celui que j’espérais. J’ai passé une saison très sympa, l’ambiance était excellente et cela m’a permis de me familiariser avec des tracés que je connaitrai mieux à l’avenir. »

Jean-Marc Tissot se plait en Course de Côte, et a su susciter l’intérêt de partenaires qui l’ont suivi dans cette aventure et qu’il tient à remercier : « Merci à Jean-Marc Debard de la société Haas Factory Outlet, dont je suis client par le biais de ma société de mécanique de précision, et qui m’apporte son soutien. Merci à Patrick Gaspard de Mhac Technologies, qui sera encore à mes côtés la saison prochaine, merci à ma compagne Nathalie qui m’accompagne sur toutes les courses et qui assure la logistique et l’intendance, merci également à ma fille Emma et à son copain Coco qui étaient également présents cette saison. »

En fin de saison, c’est au volant d’une Mitjet que Jean-Marc Tissot a participé à la Course de Côte du circuit de Bresse. L’occasion pour lui de prendre ses marques au volant de la voiture avec laquelle on devrait le retrouver la saison prochaine : « Cela m’a permis de comprendre comment ça fonctionnait. Pour le rester, je remporte ma classe devant Christophe et Daniel Demare, ce qui me laisse supposer que j’aie à peu près cerné le maniement de cette voiture. »

Une Mitjet au volant de laquelle Jean-Marc Tissot devrait prendre part au Championnat de France de la Montagne, avec à son programme un calendrier similaire à celui de cette saison : « Je devrais être au départ des mêmes épreuves en 2018, et je vais essayer de rajouter à mon calendrier quelques épreuves régionales. Pour ce qui est du Championnat, j’espère qu’il y aura du monde en Mitjet, c’est toujours plus plaisant de retrouver de la concurrence. »

Propos recueillis par Bruno Valette


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