Pour cette saison 2018, Pascal Derré changeait de braquet et laissait sa Clio Cup 3 au garage pour affronter les épreuves du Championnat au volant d’une Seat Léon Supercopa. Une année d’apprentissage qui lui aura permis de mieux cerner le maniement de la Léon et d’enregistrer quelques bons résultats.
Sa participation au Championnat de France de la Montagne 2017 s’était soldée par une deuxième place sur le Challenge Open Production Hors Catégorie. Habitué des épreuves de son Auvergne natale, Pascal Derré avait déjà eu l’occasion de prendre part à des manches du Championnat, mais sans jamais réellement s’impliquer. L’année 2017 était donc placée sous le signe de la découverte, et s’avérera concluante au point d’inciter Pascal à repartir sur une nouvelle campagne de France, cette fois au volant d’une auto plus performante, une Seat Léon Supercopa.
« Cela faisait plusieurs années que j’avais envie d’évoluer vers une nouvelle voiture, sans oser franchir le pas », reconnait Pascal qui roulait aux volants diverses Clio depuis le début des années 2000. « Je ne me suis d’ailleurs pas séparé de ma Clio Cup avec laquelle j’ai encore participé à quelques épreuves cette année. »
Apprentissage de la Supercopa
Côté préparation, Pascal Derré se cantonner au strict minimum au moment de prendre en mains sa Supercopa : « Je n’avais ni le temps ni les moyens pour faire du développement sur la voiture, ou pour mener à bien des essais », confie-t-il. « J’ai donc débuté la saison avec une auto qui n’était certes pas dans la configuration idéale, mais après avoir fait deux ou trois tours de circuit, j’avais l’impression que tout allait bien. C’est une fois que tu te retrouves sur une étroite route de montagne que tu prends conscience qu’il y a des réglages à revoir. »
Au moment de s’engager sur le Championnat, Pascal Derré savait qu’il lui serait difficile de rivaliser avec les trois hommes forts de la classe A/5 : Jérôme Janny, Antoine Uny et Francis Dosières : « Je n’avais absolument pas la prétention de concurrencer avec eux. Je découvrais l’auto et pour être honnête, les résultats n’avaient aucune espère d’importance. J’étais là pour me faire plaisir, disputer de belles courses, et passer des week-ends sympathiques avec les animateurs du Championnat. »
C’est sur le tracé étroit et technique de la Course de Côte de Bagnols-Sabran que Pascal Derré lançait sa Seat Léon Supercopa sur le Championnat. Une épreuve difficile, rendue plus compliquée encore par une météo capricieuse : « Je n’avais pas de bons pneus pluie, et rouler dans ces conditions n’était pas idéal. Je n’étais pas vraiment à mon affaire sur cette épreuve, mais je retiendrai que j’ai tout de même passé un très bon week-end. »
Les conditions météorologiques rencontrées sur le Col Saint-Pierre, deuxième rendez-vous de la saison, n’étaient pas non plus idéales pour permettre à Pascal de tirer la quintessence de sa Seat : « Là encore ce fut compliqué, avec des essais qui se sont déroulés sous la pluie. Dimanche nous avons bénéficié d’une route sèche par moment, mais au cumul des deux meilleures montées, je n’étais pas dans les meilleurs temps. J’avoue que pour prendre la voiture en mains, ces deux premières épreuves étaient cette année compliquées. »
C’est une nouvelle fois des conditions délicates qui attendaient Pascal Derré pour son troisième rendez-vous de la saison à La Pommeraye : « Cette épreuve propose un tracé rapide, et quand comme moi tu n’es pas encore en totale confiance avec ta voiture, ce n’est pas évident de se lâcher. Mais j’ai amélioré mes chronos tout au long du week-end, ce qui est pour moi satisfaisant. »
A domicile, sur la Course de Côte de Dunières, Pascal allait signer son meilleur résultat de la saison sur le Championnat en positionnant sa Seat à la quatrième place du Groupe A : « Ce n’est pas l’épreuve que j’apprécie le plus, mais elle n’est pas loin de la maison. Là ça allait à peu près, je commençais à trouver mes automatismes avec l’auto. »
Le Mont-Dore est également un rendez-vous des plus prisé pour le pilote auvergnat. Mais cette année, Pascal s’avoue déçu de sa prestation : « Dimanche matin, sans forcer l’allure, je signe un chrono très correct. J’étais persuadé d’améliorer par la suite, mais je n’y suis jamais parvenu. C’est frustrant, parce que j’avais vraiment l’impression d’aller plus vite, mais ce n’était pas le cas. »
Au fil des courses, Pascal Derré parvenait à prendre la mesure de sa Supercopa, et à Chamrousse, il reconnait avoir mieux appréhender les exigences de ce large tracé : « Il y avait un gros plateau, et je suis parvenu à tirer mon épingle du jeu. Je me suis fait passer par Michael Terrasson sur la dernière, mais je suis parvenu à terminer devant Gilles Darmochod. Je retiendrai que je me suis fait une grosse frayeur sur la dernière montée en mettant les roues dans l’herbe sur une cinquantaine de mètres. J’ai bien cru ça se terminerait mal, mais finalement ça passe ! »
Plusieurs succès en régional
Pascal Derré avait cette saison un programme chargé en dehors du Championnat. Au mois de mai, on le retrouvait à Donzy où il terminait troisième du Groupe A derrière les Supercopa de Thomas Chavot et Gilles Darmochod. En juin, sur la Course de Côte de Courpière, il accrochait la victoire en Groupe A en terminant deuxième du Production.
Son mois de juillet sera particulièrement rempli avec deux courses hors championnat au programme. D’abord à La Malène où Pascal retrouvait le volant de sa Clio Cup pour terminer deuxième du Groupe A derrière la Mitsubishi de Christophe Bourguet. Le week-end suivant, à Saint Geniez d’Olt, il plaçait sa Supercopa à la deuxième place du Production et du Groupe A en terminant derrière la Clio de Vivien Tonon.
Début août, sur la Course de Côte d’Eguzon, Pascal terminait en tête du Production en signant un succès en Groupe A. Au mois de septembre, il ira chercher une nouvelle victoire de groupe sur la Course de Côte du Pompidou : « J’ai fait tout ça à l’économie, car j’avais acheté six pneus pour l’ensemble de la saison, et sur les régionales je passais mes vieilles gommes, ce qui n’était pas toujours idéal pour être performant. »
C’est également à l’économie que Pascal Derré abordait la Finale de la Coupe de France de la Montagne : « Je n’avais pas de gommes neuves, face à des concurrents bien mieux chaussés que moi. Après, j’ai commis de nombreuses erreurs sur cette épreuve, en tombant notamment des vitesses au moment où il ne fallait pas. Il n’y a que sur la dernière montée que je parviens à faire une course propre, ce qui me permet de passer devant Richard Prat, et de terminer juste derrière Julien Dupont qui s’est imposé à deux reprises en Groupe A sur une Finale de la Coupe. Pour moi le résultat est satisfaisant. »
Pour cette première saison au volant de la Seat Léon Supercopa, Pascal Derré, qui termine quatrième du Challenge Open A/5, ne peut que tirer un bilan positif : « Compte tenu des moyens engagés, je ne peux pas me plaindre. Je n’ai jamais été contraint à l’abandon, je n’ai rien cassé, donc je suis content de ma saison. Seul bémol, dans l’ensemble je suis plutôt déçu de mes résultats, sans vouloir jouer les premiers rôles, j’espérais signer de meilleurs chronos, me rapprocher un peu des leaders. »
Les premières pensées de Pascal, à l’heure de remercier ceux qui l’ont soutenu cette saison, vont vers Carole, sa compagne : « Elle partage ma passion et m’accompagne sur l’ensemble des épreuves, je lui suis très reconnaissant. Un grand merci à mes partenaires, Roger Orfèvre, Christopher Giet, de Auvergne Assistance Bâtiments, et Michael Eguillon de la société Mick’Mac. »
Pour 2019, Pascal Derré se laisserait bien tenter par le Championnat 2ème Division : « Je ne connais pas les tracés, mais apparemment il y a de belles courses au programme. Après, je suis conscient qu’il va falloir que j’apporte quelques améliorations à la voiture. Mais pour être totalement honnête, je suis en pleine réflexion, et je ne sais pas encore ce que je ferai exactement l’an prochain. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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