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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Après un début de saison fulgurant qui le voyait enchainer les victoires de groupe, Fabien Ponchant a connu une seconde partie plus compliquée à cause d’une perte de puissance moteur. Mais le Nordiste veut rester positif et espère en 2023 faire mieux que la troisième place acquise en 2022 avec sa Tatuus Formula Master sur le Challenge Open DE/8.
S’il anime des courses de côte régionales depuis 2015, c’est en 2020 que Fabien Ponchant s’engageait pour la première fois sur le Championnat de France de la Montagne. Une entrée remarquée puisqu’à l’issue de cette première saison il remportait le Challenge Open DE/5 dédié au F3. Une première consécration qui l’incitait à troquer sa Dallara F302 contre une Tatuus Formula Master, afin de jouer les premiers rôles parmi les pilotes évoluant aux volants de 2 litres.
Après un début de saison 2021 difficile, Fabien prenait la mesure de sa nouvelle monture pour en fin d’année accrocher la deuxième place du Challenge Open DE/8. Un excellent résultat pour un pilote qui découvrait le maniement de sa monoplace mais également le tracé de plusieurs épreuves. De belles performances également puisque le Nordiste signait plusieurs victoires de groupe.
Même s’il confiait en fin de saison 2021 avoir encore beaucoup à apprendre avant d’exploiter pleinement sa Tatuus Formula Master, Fabien Ponchant abordait la campagne 2022 avec l’esprit serein. Mais avant de se lancer sur les épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne, Fabien offrait à sa monoplace une nécessaire révision : « J’ai fait refaire le moteur afin de m’assurer qu’il serait fiable et que je ne rencontrerai pas de problème. »
Seulement, le Nordiste se retrouvait confronté à un problème : « La fiche d’homologation de la Tatuus Formula Master n’existait pas, un souci qui sera résolu à l’approche de la saison 2023. De ce fait nous avons configuré un moteur dans la stricte réglementation de ce qui est la norme pour une Norma évoluant en CN/2 », précise Fabien. « Après, nous ne savions pas réellement ce dont disposait nos adversaires, mais on pouvait avoir le sentiment d’être un ton en dessous. Finalement, le fait d’avoir opté pour un moteur neuf en étant totalement dans les clous s’avérait pénalisant parce que je disposais de moins de puissance qu’auparavant. »
Afin de roder son moteur, Fabien Ponchant lançait sa monoplace sur le circuit d’Abbeville, mais sans forcer la cadence : « J’ai suivi les préconisations du constructeur et j’ai fait environ 300 kilomètres en circuit pour un rodage en bonne et due forme. » Ses derniers résultats permettaient à Fabien d’afficher de légitimes ambitions pour cette saison 2022 : « Clairement, je visais une victoire de groupe et un succès dans le Challenge Open DE/8. Mais en gardant à l’esprit que Marc (Pernot) disposait d’une auto exceptionnelle et qu’il a pour sa part un talent également exceptionnel. Je savais donc qu’il fallait que je fasse la différence sur les courses de l’Ouest où il ne devait pas être là, parce que par la suite, nous allions nous retrouver en confrontation directe et que ça s’annonçait difficile. »
Trois succès de groupe pour débuter la saison
C’est sur la campagne de l’Ouest que Fabien Ponchant débutait sa saison en allant chercher sur les Teurses de Thèreval – Agneaux une cinquième place et une victoire dans le groupe DE : « Pour une première épreuve je suis d’autant plus satisfait que le tracé d’Hébécrevon n’est pas celui que j’apprécie le plus. J’ai cassé une F3 il y a quelques années sur l’épreuve normande et j’ai toujours une appréhension. Mais pour une course de mise en jambe, ça c’est plutôt bien passé. »
Fabien Ponchant allait poursuivre sur la même dynamique à La Pommeraye où il classait sa Tatuus Formula Master au quatrième rang, à nouveau leader du groupe DE : « Même si j’ai été victime d’une sortie de route avec la Tatuus Formula Master sur cette épreuve en 2021, là je n’avais pas de crainte. Je me suis libéré, j’étais à mon aise dans la voiture et j’ai su me battre face à des gens qui sont particulièrement rapides sur ce tracé. Vraiment un excellent week-end, d’autant que nous sommes toujours bien accueillis, notamment par Stéphane (Besnier) et Eric (Vitrac) qui nous placent dans le parc et qui sont des gens super sympas. C’est vraiment plaisant de voir des bénévoles qui nous accueillent les bras ouverts. »
Si la Course de Côte de Saint Gouëno jouit d’une excellente réputation, là encore l’accueil n’est pas étranger au fait que le rendez-vous breton soit unanimement apprécié : « Là aussi, je voudrais remercier Guillaume (Cousin) pour son accueil, et l’accueil de l’ensemble des bénévoles. C’est un vrai plaisir de se rendre sur cette épreuve sur laquelle je serai encore présent cette année. »
Fabien découvrait Saint Gouëno à l’occasion de cette édition 2022 et avoue avoir eu quelques appréhension à l’heure d’aborder le tracé : « J’avais visionné des caméras embarquées, je disposais des conseils de Julien Français et j’ai toujours le soutien de Kevin Petit, l’ancien propriétaire de ma monoplace qui est d’une aide plus qu’appréciable, mais j’ai eu le sentiment que j’allais devoir faire un boulot énorme pour bien assimiler cette épreuve. C’est très atypique, très rapide et très étroit, pas vraiment facile, un peu similaire à Bagnols-Sabran où il n’y a qu’une seule trajectoire possible. » Mais à sa grande surprise Fabien parvenait à tirer son épingle du jeu et à aligner d’excellents chronos : « J’étais dans les chronos que Julien Français avait pu signer en 2 litres, donc pour une première participation je ne pouvais qu’être enchanté du résultat final. »
A Marchampt, Fabien Ponchant se retrouvait confronté à deux autres Tatuus Formula Master. Celle de Marc Pernot, intouchable cette saison, et celle de Marcel Sapin qui évolue à domicile et connait le tracé par cœur : « Je m’étais dit que les trois épreuves de l’Ouest allaient me permettre de m’affuter avant de me confronter à mes rivaux. Je savais malgré tout que Marcel était à la maison et que Marc est un ultra vite. Finalement j’ai très rapidement pris conscience que je n’avais pas les moyens de lutter. D’autant que j’avais une petite dégradation du moteur qui me pénalisait plus encore. En revanche nous avons bénéficié cette année d’un revêtement tout neuf et on peut remercier les élus qui sont à l’origine de ce nouvel enrobé. »
Troisième de groupe à Marchampt, Fabien Ponchant terminait également troisième sur le Mont-Dore où il ne pouvait contrer les attaques de Marc Pernot et de Didier Brun : « La perte de puissance du moteur s’est confirmée. Je ne remets pas en cause le talent de Didier, mais je ne suis pas à ma place. Dans la logique des choses, sur le papier je dois devancer sa F3. Je connais le Mont-Dore, j’ai signé le record du groupe DE en 2021 et là je suis entre deux et trois secondes moins vite que lors de la précédente édition. Le plaisir est quand même au rendez-vous parce que cette épreuve est mythique, mais ça reste tout de même très frustrant de ne pas pouvoir défendre pleinement ses chances. »
Avec une auto moins performante, Fabien Ponchant prenait conscience que pour combler l’écart qui le séparait de ses adversaires il allait devoir prendre des risques. Ce qu’il se refusait à faire : « C’était déjà limite sur le Mont-Dore où j’ai attaqué pour finalement être derrière. Ca ne valait pas la peine de continuer dans ces conditions et j’ai préféré axer mes efforts sur 2023. » Le Nordiste mettait donc un terme prématuré à sa saison : « Engendrer des frais, faire de gros déplacements depuis le Nord de la France pour connaitre des frustrations n’a pas grand intérêt. Il était donc plus raisonnable de jeter l’éponge. »
Pour conclure sa saison sur une bonne note, Fabien Ponchant prenait part aux Inters Ecuries sur le circuit du Mans, au volant d’une Norma 2 litres louée à Henri Néel : « J’ai passé un super week-end au volant d’une Norma carbone. Henri m’a appris en accéléré le maniement d’un Proto sur circuit, parce que mes dernières participations remontaient à 15 ans, époque où je roulais en karting. Et finalement tout c’est très bien passé », confie Fabien qui remportait la course 1 réservée au Sport Prototype et terminait sixième de la course 2.
Saison en demi-teinte, mais bilan positif
Si le début de saison de Fabien Ponchant a été marqué par le succès, la suite on l’a vu fut plus compliquée : « Ce fut une saison en demi-teinte dans le sens où ma Tatuus manquait de puissance et où je n’ai pas pu réaliser les performances que j’espérais », analyse Fabien. « J’ai fait une excellente campagne de l’Ouest, mais par la suite j’ai dû m’incliner… Après, loin de moi l’idée de remettre en question la victoire de Marc (Pernot) dans le challenge. Si j’ai pu émettre des doutes sur les performances de son moteur, je sais pertinemment qu’il n’a apporté aucune modification à sa Tatuus après en avoir fait l’acquisition. Mais je sais aussi que c’est un pilote d’exception, il l’a largement prouvé et il mérite amplement les succès qu’il a accumulés. »
« Il n’y a pas eu réellement de match, Marc était un rang au-dessus. Donc j’ai fait ce que je sais faire, sans pouvoir le contrer, ce qui par moment était un peu frustrant. Mais je retiendrai que j’ai tout de même signé de bons chronos, pas commis d’erreur et à ce titre c’est positif », ajoute Fabien.
Durant cette saison 2022 qui fut parfois compliquée, Fabien Ponchant a pu bénéficier du soutien inconditionnel de ses proches qu’il tient à remercier : « Un immense merci à mes parents (Béatrice et Jean-Marie) et à ma compagne Cassandra. Immense merci également à Baptiste Henry de chez Pirelli pour le soutien technique apporté tout au long de l’année, à Zamp Helmets France et à Jérôme Chauvin. Merci également aux organisateurs qui sont confrontés à de gros problèmes en cette période difficile et qui gèrent à la perfection, aux officiels et aux bénévoles, ainsi qu’à Pierre Barré, le speaker du championnat pour tout ce qu’il fait dans l’animation du CFM. »
Pour la saison 2023, les pilotes évoluant aux volants de Tatuus Formula Master devraient bénéficier d’une certaine liberté, ce qui permettra à chacun d’affuter ses armes : « Je vais donc repartir avec ma monoplace qui va bénéficier durant l’hiver d’une révision et de quelques ajustements. Je devrais donc participer au championnat en débutant sur la campagne de l’Ouest et ensuite en me rendant peut-être à Vuillafans, Marchampt, le Mont-Dore, et Turckheim, mais tout dépendra de ma qualification sur l’Ultra Trail du Mont-Blanc. » Car s’il aime courir en Montagne avec sa monoplace, Fabien Ponchant a également comme passion d’affronter les sentiers montagneux en baskets. Il participe en effet à des Ultra Trail, et les résultats qu’il a obtenus en 2022 pourraient lui permettre d’être qualifié pour l’Ultra Trail du Mont-Blanc, finales des Word Series de la catégorie. « Cette épreuve internationale a lieu en même temps que Turckheim, et si j’obtiens mon ticket je favoriserai cet événement mondial de course à pied », confie Fabien.
Le Nordiste a également en point de mire la Finale de la Coupe de France de la Montagne qui, en 2023, se tiendra en Alsace : « Marc (Pernot) a prouvé qu’une Tatuus pouvait s’imposer sur la finale, et j’avoue que j’aimerais bien inscrire mon nom au palmarès. Et puis le Championnat de France de la Montagne devrait être disputé du côté du groupe DE et notamment dans la classe DE/8 puisqu’on devrait être rejoint par Thomas Clausi et Sébastien Jacqmin et qu’il n’est pas impossible que Rémi Béchadergue fasse quelques apparitions… Ça s’annonce prometteur », conclut Fabien.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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