Leader des Formule 3 à l’issue des saisons 2013 et 2014, c’est avec l’intention de conserver cette position tant enviée que David Guillaumard se présentait cette année au départ du Championnat de France de la Montagne. Au terme d’une lutte acharnée, le pilote de Cessy conserve sa ’’couronne’’ et conclut sa saison en beauté par une victoire sur la Finale de la Coupe de France.
Avant que ne soit donné le coup d’envoi du Championnat 2015, David ne pouvait ignorer qu’il allait devoir composer avec une forte opposition : « Bien évidemment mon objectif était de conserver le titre au Championnat, mais je savais que j’allais me confronter à des concurrents de taille, et notamment à Billy (Ritchen). C’est un excellent pilote et je sais qu’il dispose d’une F3 particulièrement performante, que je connais très bien, puisque c’est mon ancienne voiture », rappelle David.
« Il est clair qu’après la grosse sortie de route dont j’ai été victime fin 2014, nous ne repartions pas dans les meilleures conditions », confie David. S’il parvenait à remonter sa voiture dans les délais, il savait également qu’à l’heure de se présenter au départ de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture du Championnat, il ne disposait peut-être pas d’un moteur des plus performant : « Malgré tout, je parviens à battre le record des F3 sur ce tracé, et je termine le week-end très près de Billy. J’estimais alors que je n’avais pas d’inquiétude à avoir du côté de la motorisation », explique David qui pointait à seulement 176 millièmes de son rival.
Comme à Bagnols-Sabran, David Guillaumard allait accrocher la septième place du classement général sur la manche européenne du Championnat de France, le Col Saint Pierre. Si la position était similaire, l’écart qui le séparait de Billy Ritchen était nettement plus important : « Je ramasse cinq secondes et je comprends immédiatement qu’il y a un problème. Durant le week-end, à plusieurs reprises, j’ai dû raccourcir les rapports de boîte de vitesses, ce qui démontrait que le moteur manquait cruellement de puissance. La télémétrie ne fera que confirmer ce que je savais déjà », poursuit David. « Après, cela n’enlève rien à la superbe performance réalisée par Billy. »
Incapable d’améliorer ses chronos de l’année précédente sur l’épreuve cévenole, David se devait de prendre des mesures pour pallier rapidement au manque de puissance de son moteur : « Nous l’avons démonté pour constater qu’il n’était pas tout ’’frais’’. Nous avons dû faire une révision générale, ce qui m’a empêché d’être prêt en temps et en heure pour Abreschviller. » Un forfait qui allait avoir des conséquences sur le classement du Challenge Open F3, David ayant inscrit cette épreuve à son calendrier : « Cela me pénalise, puisque je grille un joker et cela m’interdit de commettre la moindre erreur par la suite. Mais de toute manière je n’avais pas d’autre choix que de réviser la mécanique pour pouvoir poursuivre ma saison. »
A La Pommeraye c’est une nouvelle fois à la septième place que David Guillaumard pointait le capot de sa Dallara Mercedes F307. Sur l’épreuve angevine, c’est un pilote britannique qui venait le défier, en l’occurrence Paul Buckingham, qui s’impose pour trois dixièmes de secondes : « Ce que je veux retenir, c’est que l’an dernier l’écart était nettement plus important. Je suis donc satisfait de me retrouver aussi près de lui. Une satisfaction d’autant plus grande que je suis parvenu à améliorer mes chronos de l’année précédente, alors que je ne disposais pas des meilleurs réglages sur ma voiture. »
Une quatrième place scratch à Saint-Gouëno
A Saint-Gouëno, David allait signer une performance de tout premier ordre. Quatrième au général, il termine à seulement cinq dixièmes de la F3000 de Geoffrey Schatz : « Bien évidemment, je suis ravi d’avoir pu réaliser cette performance. Quatrième avec une F3, sous la pluie, ce n’est pas évident. C’était une excellente chose pour moi, mais également pour Michelin, car cela démontre la compétitivité des pneumatiques sur un terrain où l’adhérence est précaire. »
Rapide sur le mouillé, David allait par la suite s’illustrer sur le sec, à l’occasion de la Course de Côte des Beaujolais-Village, où il s’imposait en F3 avec une avance de plus d’une seconde sur Paul Buckingham : « Là encore, j’améliore le record du tracé en F3, que je détenais depuis la précédente édition. Et puis m’imposer en parvenant à devancer Marcel Sapin sur sa course à domicile, ça n’arrive pas si souvent. »
Abonné aux septièmes places au scratch, David allait une nouvelle fois placer sa Dallara Mercedes F307 au septième rang sur la Course de Côte de Vuillafans. Victorieux en F3, il devançait Billy Ritchen de près d’une seconde : « J’aime beaucoup ce tracé. Je détiens le record depuis pas mal de temps, et c’est le genre de parcours qui me convient bien », confie David qui prenait alors le large au Championnat, mais comptait le même nombre de points que Billy Ritchen au classement du Challenge Open F3 : « Tout était encore jouable à ce moment de la saison. »
A Dunières, David allait retrouver une épreuve qu’il n’affectionne pas particulièrement : « Je n’ai jamais gagné sur cette course, et je ne parviens pas à y trouver mes marques. Le tracé est assez sympa, mais le manque d’adhérence ne me permet pas de me livrer totalement. Mais là encore je parviens à améliorer mon chrono de l’année précédente, ce qui est pour moi satisfaisant », avoue David, deuxième des F3 derrière un Marcel Sapin toujours à son aise sur l’épreuve auvergnate.
La météo capricieuse allait rendre l’édition 2015 du Mont-Dore particulièrement difficile. Comme si les éléments ne suffisaient pas, David rencontrait des soucis de réglages, et s’il était à son affaire sous la pluie, il n’avait pas la possibilité de rectifier le tir pour la journée de dimanche, alors que le soleil faisait son apparition : « Cela fait partie des aléas de la course. C’est une erreur qui s’est confirmée lorsque je signe mon meilleur chrono sur la dernière montée de course, alors que personne n’améliore. Le point positif, c’est que nous sommes partis du Mont-Dore avec des enseignements qui nous serons utiles pour la suite. » Neuvième au général, deuxième des F3, David réalise tout de même un résultat qui ferait le bonheur d’un grand nombre de Montagnards.
La Course de Côte de Chamrousse allait être le théâtre d’une nouvelle confrontation entre David Guillaumard et Billy Ritchen. Au final, l’Alsacien devançait David de sept dixièmes de secondes : « Nous avons fait une super course. Nous améliorons le record de plus de deux secondes, c’était vraiment très rapide. Bien évidemment on peut regretter l’annulation de la troisième montée, mais rien ne prouve que nous aurions amélioré, et personne ne peut dire qui de Billy ou de moi aurait été devant. C’est comme ça, il faut l’accepter. »
Afin de préparer au mieux la saison 2016, David Guillaumard faisait le choix de se présenter au départ de Turckheim au volant d’une nouvelle F3 Dallara. Malheureusement, le pilote de Cessy allait se faire surprendre par une auto dont les réglages laissaient encore à désirer : « Ça s’est pas bien passé ! », débute-t-il. « Je n’arrive pas vraiment à déterminer d’où provenait les problèmes de comportement que j’ai connus avec la voiture », poursuit David qui, victime d’une sortie de route, était contraint à l’abandon. « Les dégâts occasionnés n’étaient pas dramatiques, mais suffisamment importants pour m’obliger à renoncer. »
Vainqueur de la Finale de la Coupe de France
Qualifié pour la Finale de la Coupe de France, où il savait pouvoir s’imposer, David se retrouvait face à un choix délicat : Remonter la voiture pour la présenter au départ de Limonest, ou opter pour son ancienne F3, vendue, mais encore en sa possession : « Le nouveau propriétaire m’a proposé de rouler avec, mais finalement, après maintes réflexions, j’ai décidé de réparer la nouvelle auto et de m’aligner à son volant. » David n’allait pas chômer, mettant à profit les quinze jours qui le séparaient de la Finale, pour remettre son auto en configuration et mener à bien un maximum de séances d’essais… On le verra, ce travail acharné allait porter ses fruits.
Avant de prétendre remporter la Finale, David a disputé plusieurs épreuves régionales. Au mois de mai, on le retrouvait notamment au départ de Coligny où il imposait sa F3 : « J’ai terminé à plusieurs reprises à la deuxième place, mais c’est la première fois que je l’emporte à Coligny. C’était d’autant plus important pour moi que c’était alors la seule course du Comité Rhône-Alpes que je n’avais pas gagné. »
Le week-end suivant, c’est à Donzy-le-Pertuis que David tentait d’inscrire une nouvelle victoire à son palmarès. Dominateur aux essais, il partait à la faute sur la première montée de course : « La route était encore glissante, et j’en ai fait un peu trop à mon sens. Mais ce qui me rassure, c’est que personne n’a été en mesure de signer le chrono que j’ai réalisé lors des essais », se souvient-il. « Et puis du fait que j’avais gagné cette course l’an dernier, c’était moins grave. »
Cette année encore, David Guillaumard misait beaucoup sur la Finale de la Coupe de France. Au terme d’un combat acharné face à Marcel Sapin, il arrachait la victoire avec une avance dérisoire de 25 millièmes : « C’est important pour moi car c’est une des rares épreuves que je n’avais pas encore remportées. A vrai dire, je n’ai disputé que trois finales, la première c’était en 2003 et on était alors confronté au F3000, il était donc impossible de prétendre à la victoire. Ma deuxième participation remonte à l’an dernier, à Limonest, où je termine quatrième », rappelle David. « Cette année, je l’emporte, et je reconnais que c’est pour moi le moment le plus fort de la saison. Il faut garder à l’esprit, qu’avec une F3, tu ne peux pas gagner le championnat, ni même un Trophée de groupe, puisque nous évoluons dans la même catégorie que les F3000. La Finale de la Coupe est la seule victoire à laquelle on peut prétendre, elle a donc une importance toute particulière », ajoute David qui sait d’ores et déjà qu’il ne sera pas à Limonest la saison prochaine : « J’ai gagné, c’est très bien, je me dois de laisser la place aux autres. »
La 2ème Division en point de mire
Sixième du Championnat de France de la Montagne, premier des F3, vainqueur de la Finale de la Coupe de France, David Guillaumard peut être enthousiaste lorsqu’il jette un regard sur la saison qui vient de s’écouler : « C’est largement positif. La seule chose que j’ai loupé c’est le Challenge Open F3, qui se joue sur moins d’épreuves que le Championnat. Sixième au Championnat, c’est à mon avis le mieux que l’on puisse faire, et je ne crois pas me souvenir qu’une F3 ait déjà fait mieux. Je garde à l’esprit que cette année, à l’exception du Mont-Dore, tous les records de la F3 ont été battus. C’est dire si le niveau de performance était élevé », analyse David. « La cerise sur le gâteau c’est la victoire sur la Finale de la Coupe de France, de plus avec une nouvelle voiture. Je pense que nous avons démontré qu’en matière de mise au point d’une Formule 3, nous savions faire. Entre Turckheim et Limonest, en l’espace de quinze jours, nous avons su remonter et mettre au point la voiture qui allait remporter cette Finale. »
Pour parvenir à de tels résultats, David Guillaumard n’est bien évidemment pas seul. Il sait pouvoir compter sur le soutien de partenaires fidèles tels que, Alain Pneus, Point S, Michelin, Seven Lubricants, la Carrosserie Aubry, les Assurances Stema-Fougols à Miribel : « Je les remercie très chaleureusement pour la confiance qu’il m’accorde, et je profite de l’occasion qui m’est donnée pour remercier également toute ma famille et surtout ma chérie, Jessica, qui m’accompagne sur chaque course et qui est d’un soutien indéfectible. »
A ce jour, David n’est pas en mesure de confirmer que c’est bien au volant de cette nouvelle F3 qu’il prendra part l’an prochain à une nouvelle campagne sur nos épreuves nationales : « F3 ou Proto, j’hésite encore. Ce que je sais, c’est que je vais certainement donner la priorité au Championnat 2ème division, avec l’ambition de remporter le titre. Mais je pense également être au départ de la quasi intégralité des manches du Championnat de France de la Montagne, j’ai tout de même un titre en F3 à défendre », lâche-t-il dans un large sourire. « Le plus important sera de gagner le Championnat 2ème division, mais si je peux faire le doublé en terminant premier des F3 sur le ’’gros’’ Championnat, je ne vais pas m’en priver. »
Pour ce qui est de la 2ème division, David avoue ne connaitre qu’une seule épreuve parmi celles qui composent son calendrier, La Broque : « Justement, c’est un magnifique challenge. C’est toujours sympa de découvrir de nouveaux tracés, de ce lancer de nouveaux défis. D’ailleurs, si je parviens à remporter ce Championnat 2ème division, pour la suite, l’objectif sera alors de prétendre à la couronne de Champion de France. Mais pour cela il me faudra bien évidemment changer de monture. »