A l’heure d’aborder la saison 2016, David Guillaumard affichait clairement ses objectifs. Le pilote de l’Ain visait un titre sur le Championnat 2ème division, voulait terminer en tête des F3 sur notre championnat, et accrocher par la même occasion le Challenge Open à son palmarès… C’est chose faite, et avec la manière, car si David a pleinement atteint ses objectifs, il a su, en prime, y mettre le panache.
C’est sur la Course de Côte de Donzy, qu’en 1992, David Guillaumard prenait part à sa toute première compétition automobile. Une première participation au volant d’une Talbot Samba Rallye, qui allait lui donner le goût à la discipline. Car si entre 2006 et 2012, David faisait une infidélité à la Montagne en se tournant vers le circuit, il fera son grand retour sur les pentes du Championnat de France en 2013, et sera dès lors un des animateurs les plus assidus du Championnat Sport.
Animateur assidu, mais également pilote de premier plan qui, au fil des épreuves, n’allait pas tarder à se construire un enviable palmarès. Sixième du Championnat, premier des F3 en 2013, David récidivera l’année suivante en terminant cette fois au septième rang, mais toujours leader des F3. La saison 2015 verra le pilote de Cessy accrocher une nouvelle fois la sixième place du Championnat, et conclure l’année en beauté en s’imposant sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne disputée à Limonest.
A l’approche de la fin de saison 2015, David Guillaumard décidait de rester fidèle à la F3, mais de changer de monture. La Dallara F307 était donc remplacée par une F308, avec laquelle David participait à la Course de Côte de Turckheim, et à la Finale de la Coupe de France dont il sortait vainqueur. Venue du circuit, cette auto nécessitait une reconfiguration afin de l’adapter aux contraintes de la Montagne. C’est le travail auquel allait s’atteler David durant la pause hivernale : « Nous avons beaucoup travaillé sur le châssis, car j’ai rapidement pris conscience que, même si je me suis imposé à Limonest, j’étais relativement éloigné des chronos réalisés par le passé », explique David. « Comme j’avais conservé le moteur de ma voiture précédente, il paraissait logique de chercher du côté du châssis pour rendre l’auto plus performante. » La tâche s’avérait ardue, car comme il fait remarquer, la mise au point d’un châssis de F308 est nettement plus complexe que celle d’un châssis de F307.
Priorité à la 2ème division
Face aux protos 4 litres et aux F3000 qui monopolisent les premières places du Championnat, David sait qu’il ne peut prétendre au podium. C’est donc vers la 2ème division, où seules les 2 litres sont habilitées à marquer des points, que le pilote de Cessy axait ses priorités : « Il n’était toutefois pas question de délaisser le Championnat de France, sur lequel j’avais comme ambition de remporter le Challenge Open et de terminer en tête des F3 », confie-t-il.
Pour David la saison débutait à Bagnols-Sabran, où il rencontrait quelques soucis de réglages, qu’il ne veut même pas évoquer, tant ils sont dérisoires face au drame qui a endeuillé la course. Pour David la saison commençait réellement au Col Saint Pierre, où d’entrée de jeu il se mettait en valeur : « Sur la première montée de course, disputée sous la pluie, je réalise le troisième temps. Je savais alors que nous avions fait un bon pas en avant en termes de réglages. Ça a eu pour effet de me mettre en confiance, et au final de signer un très bon résultat. » Cinquième au scratch sur l’épreuve cévenole, David Guillaumard termine un dixième devant Billy Ritchen. Un résultat qui laissait augurer un duel sans relâche pour la suite de la saison.
A Abreschviller, David Guillaumard s’imposait à nouveau en F3, en plaçant sa F308 à la sixième place du classement scratch : « C’est bien, mais j’ai un petit regret, celui de ne pas avoir pu terminer en tête des 2 Litres », avoue David qui, sur cette épreuve, était devancé par la Norma de Yannick Latreille. « Mais pour le reste je suis à un dixième du record, et avec des essais qui se sont déroulés sous la pluie et qui ne nous ont pas permis de travailler comme nous le souhaitions, pour moi le résultat est très correct. »
La domination de David Guillaumard à La Pommeraye sera incontestable, puisque c’est avec plus de cinq secondes d’avance sur son premier poursuivant qu’il s’impose en F3 : « Il manquait un peu de concurrence », avoue-t-il en toute modestie. « La satisfaction vient avant tout pour moi du fait que je termine en tête des 2 litres, et là il y avait de la concurrence. » Le succès de David était assorti sur l’épreuve angevine d’une cinquième place au scratch.
David Guillaumard retrouvait une nouvelle fois la cinquième place du classement scratch sur la Course de Côte de Saint-Gouëno où, là encore, il termine en tête des F3 : « Je suis toutefois un peu déçu par mon chrono, j’étais moins vite que par le passé. Mais il faut avouer que sans grosse concurrence tant en F3 que du côté des protos 2 litres, c’était un peu compliqué à gérer. Ce n’est jamais évident de trouver la motivation dans ces conditions, et j’ai pu m’apercevoir, en plus, que la voiture n’était pas totalement opérationnelle, qu’il fallait encore travailler sur les réglages. »
Lorsque l’on évoque la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais, David résume sa participation en quelques mots : « Très mauvais, très bon et moyen », lâche-t-il en souriant. « Sur la première manche, je ne m’élance pas à ma place, ce qui fait que les autres bénéficient d’une route sèche et que je prends la pluie. Sur la deuxième montée, c’est un scénario inverse et sur le sec je m’installe en tête. Et ma prestation sur la dernière montée confirme que les réglages de mon châssis ne sont pas optimums. La voiture avait du mal à encaisser les bosses, et il y en a deux grosses sur cette épreuve, ce qui me pénalise. Là encore, je suis assez loin de mon chrono de l’année précédente. »
Troisième des F3 à Marchampt, David sait alors qu’il va devoir travailler sérieusement sur son châssis pour améliorer la situation. Avant de se présenter au départ de Vuillafans, le pilote de Cessy peaufinait les réglages de sa Dallara, pour tenter de gommer les imperfections. Travail payant, puisqu’il retrouvait sur l’épreuve franc-comtoise la tête des F3, assortie d’une sixième place au scratch : « Sur une route qui me parait plus dégradée que lors des précédentes éditions, je signe à peu près le même chrono. C’est un bon motif de satisfaction. »
Si les choses semblaient mal engagées sur le Mont-Dore, où David sera victime d’une touchette sur la première montée, le bilan du week-end sera une nouvelle fois positif, puisqu’il accède à la première place des F3 : « Malgré un petit excès d’optimisme qui se traduit par une casse de la lame avant, je signe un très bon chrono sur la deuxième montée. Là nous avons vraiment su que le travail fait sur le châssis portait ses fruits. »
La saison de David Guillaumard sur le Championnat de France de la Montagne se terminait à Chamrousse, où il signait un nouveau succès en F3 : « Ce succès m’assurait de remporter le Challenge Open, donc évidemment, c’est pour moi un très bon week-end. »
David gardait alors à l’esprit que sa priorité restait le Championnat 2ème division où deux rendez-vous l’attendaient encore, en Andorre et à Lodève. Le Challenge en poche, il lui semblait inapproprié de se rendre à Turckheim, épreuve sur laquelle il pouvait non seulement prendre le risque d’endommager sa voiture, mais également de grever son budget.
Champion de France 2ème division
Avec l’annulation de Gémenos, ce sont cinq épreuves qui attendaient David Guillaumard sur le Championnat de France de la Montagne 2ème division. Le pilote de l’Ain montera en puissance au fil des rendez-vous pour s’imposer sur les trois dernières confrontations. Vainqueur à Urcy – derrière la Norma 4 litres de Cyrille Frantz qui n’est pas habilité à marquer des points – David ira chercher la victoire en Andorre puis à Lodève. Sur l’épreuve héraultaise qui concluait la saison, il fera même preuve de panache, en allant chercher un succès alors qu’il pouvait se contenter d’une cinquième place, synonyme de titre.
« Je suis ravi du résultat final, et particulièrement content de ma victoire en Andorre, où je m’impose au scratch face à une concurrence, notamment espagnole, disposant de voitures particulièrement performantes », avoue David. « A Lodève, j’ai assuré un chrono, lors de la première montée, qui me garantissait quasiment une place parmi les cinq premiers. Ensuite, j’ai pu me lâcher pour aller chercher la victoire. Je tenais vraiment à terminer en beauté. »
David Guillaumard atteint donc l’ensemble des objectifs qu’il s’était fixés, et tire donc un bilan très largement positif de cette saison 2016 : « On pouvait difficilement faire mieux, et je me dois de remercier tout le monde pour l’aide dont j’ai pu bénéficier. En premier lieu Jessica, ma compagne, qui s’est totalement investie et a su me supporter dans les moments difficiles, ainsi que mon équipe au complet. Avec Jessica, on travaille énormément tous les deux, et cette osmose joue pour beaucoup dans la réussite. »
Pas peu fière de son homme, Jessica confirme : « On a vraiment vécu une superbe saison », confie-t-elle. « On a certes connu des moments difficiles, mais c’est fabuleux de voir David atteindre les objectifs qu’il s’était fixés. »
Un succès que le pilote de Cessy veut également partager avec ses partenaires : « Un grand merci à Alain Pneu Point S, Michelin, Amortisseurs Koni, Art Grand Prix, Seven lubricants, Stema Foujols assurances, Concept Adhésif, Aubry carrosserie. »