Vainqueur du Challenge Open GT/1 en 2014, Cyril Mallemanche a fait le choix cette saison de disputer conjointement deux championnats. Le pilote languedocien repartait pour une campagne sur le Championnat de France de la Montagne, et dans le même temps allait tenter sa chance sur la 2ème division.
Cyril avoue sa satisfaction de voir renaitre ce Championnat 2 division, et estimait que sa configuration était pour lui idéale : « Le calendrier proposait trois courses dans le sud de la France, dont deux que je connaissais déjà, Quillan et Lodève qui font partie de mon comité », confie-t-il. « Je pensais alors qu’il était judicieux pour moi de disputer la moitié des épreuves du Championnat de France, et l’intégralité des manches du 2ème division. »
Au volant de sa Caterham R300, Cyril n’envisageait pas pour autant de viser le titre, limitant ses prétentions à une place sur le podium : « Bien évidemment je ne savais pas face à qui j’allais devoir me battre, mais avec ma voiture, engagée en GT de Série, je pensais être en mesure de tirer mon épingle du jeu. »
Malheureusement pour Cyril, une casse moteur sur la Course de Côte du Col Saint-Pierre, allait l’empêcher de se rendre à Quillan : « J’ai tout fait pour réparer dans les temps. Mais ma Caterham n’était prête que le samedi du week-end de la course. J’ai préféré la roder plutôt que de prendre le risque d’endommager le moteur. »
Podium et victoire scratch
C’est donc sur la Course de Côte de Gémenos que Cyril débutait sa saison en 2ème division. Une épreuve qu’il allait découvrir et qui l’a particulièrement enchanté : « J’ai adoré le tracé de Gémenos, et je réalise durant le week-end d’excellentes performances », estime Cyril qui termine deuxième des Productions derrière l’intouchable Porsche de Jean-François Ganevat. « J’aime les longs tracés, et là j’étais servi. J’estime avoir la faculté d’assimiler assez rapidement, ce qui est un avantage. Le parcours est technique, ce qui n’est pas pour me déplaire. »
Pour la troisième manche de la saison, Cyril devait quitter son sud natal pour se rendre à Urcy, sur une épreuve qu’il allait là encore découvrir. Il confirme alors qu’effectivement il assimile rapidement les tracés, puisqu’il ne fait rien de moins que d’imposer sa Caterham : « Je me suis battu avec les Seat groupe A et j’ai connu quelques soucis de freinage », se souvient-il. « En fait, j’ai réalisé de très bons chronos le samedi, que je ne suis pas parvenu à rééditer le dimanche. Mais je m’impose en Production, ce qui est pour moi un très bon résultat. »
Sur le podium, Cyril allait rejoindre Cyrille Frantz, vainqueur de l’épreuve du côté de la catégorie Sport : « Nous avons quasiment le même prénom, c’était marrant de nous voir tous les deux sur le podium, ça me laisse un excellent souvenir. »
C’est en leader du Championnat 2 division que Cyril Mallemanche se présentait au départ de la Course de Côte de Lodève. Les intempéries, qui allaient entraîner de graves inondations, seront à l’origine de l’annulation de l’épreuve héraultaise : « Je comprends parfaitement qu’il était impossible de disputer une course automobile alors que, dans le village, on trouvait de nombreux sinistrés, victime des inondations », commente Cyril. « Mais il est évident que j’aurais bien aimé en découdre, parce que je pense qu’il y avait la place pour signer une nouvelle victoire. C’est en tout cas dans cet esprit que j’abordais ce rendez-vous. »
Seul GT/1 face aux GT/2
Sur le Championnat de France de la Montagne, le plateau en GT/1 s’est cette année réduit comme peau de chagrin. S’il a eu l’occasion de se mesurer à des adversaires engagés dans cette catégorie sur diverses épreuves, pour ce qui est du championnat, Cyril Mallemanche se trouvait un peu esseulé. Privé d’adversaires, Cyril allait prendre un malin plaisir à défier les Porschistes engagés en GT/2.
Et c’est à Bagnols-Sabran qu’il débute sa saison avec un excellent résultat, puisqu’on le retrouve deuxième du GT de Série, derrière la Porsche 997 de Pierre Courroye : « En toute franchise, au début de saison, je pensais pouvoir rivaliser avec lui sur certaines épreuves. Mais j’ai rapidement compris qu’il serait intouchable », avoue Cyril. « Lui et sa voiture ont évolué, et avec ma Caterham, je n’avais aucune chance de le battre. Reste que cette deuxième place à Bagnols-Sabran ne peut que me satisfaire. »
Lorsque l’on évoque le Col Saint-Pierre, où une nouvelle fois il monte sur la deuxième marche du podium du GT de Série, Cyril laisse entrevoir quelques regrets : « Celle-là j’aurais peut-être pu la gagner… Je fais un très bon chrono sur la première montée, où je devance Pierre (Courroye) d’une demi-seconde. Par la suite, j’ai connu des problèmes moteur. Sans ces soucis, je pense que j’étais en mesure d’améliorer mes temps », estime Cyril. « Après, on ne refait pas l’histoire, je ne saurai jamais quelle aurait été l’issue. Je ne suis pas en mesure de dire si, par la suite, Pierre en a gardé sous le pied, même si ce n’est pas vraiment son genre », lâche Cyril dans un large sourire.
Aux Beaujolais-Villages, Pierre Courroye prenait largement l’ascendant sur ses adversaires, et c’est face à une autre Porsche, celle de Dominique Vuillaume, que Cyril entamait un combat pour le gain de la deuxième place : « Le Beaujolais est une très belle course, rapide, mais avec un tracé pas forcément adapté à la Caterham », confie le Gardois qui, finalement, terminait sur la troisième marche du podium du GT de Série.
Le manque d’adhérence du tracé de Dunières n’est pas vraiment ce qui convient le mieux à sa voiture, et de ce fait Cyril allait connaitre un week-end difficile : « Vraiment, je n’y arrive pas sur cette épreuve. Les conditions étaient difficiles, et comme je manque de puissance par rapport à mes adversaires, il faut vraiment que je dispose d’une route avec beaucoup de grip pour pouvoir signer de bons chronos », analyse Cyril. « De plus, cette année, les organisateurs avaient rallongé le parcours, et j’ai bien failli me sortir en vue de l’arrivée. Il n’y avait rien qui pouvait me mettre en confiance. »
Le Mont-Dore sera cette année un véritable casse-tête pour les pilotes. Des changements météorologiques constants obligeaient les concurrents à revoir leur stratégie. C’est dimanche matin, dès la première montée de course, que Cyril réalisait sa meilleure performance, et s’il n’était pas en mesure d’améliorer par la suite, son chrono lui permettait d’accrocher la deuxième place du GT de Série : « Ce fut compliqué. Le tracé est complexe et cela ne fait que deux ans que je dispute cette épreuve. Mais je suis satisfait d’avoir amélioré mes chronos par rapport à l’an dernier. Après, Pierre (Courroye) était vraiment intouchable, il termine huit seconde devant nous, il était hors de question d’aller le chercher. »
La Course de Côte de Chamrousse donnait une nouvelle fois l’occasion à Cyril Mallemanche de se faire plaisir : « Le tracé est magnifique, et cette année nous n’avons pas été perturbé par le brouillard. C’était vraiment génial », assure Cyril, même si son week-end a été perturbé par des coupures moteur et des soucis de boîte de vitesses. « Il faudra d’ailleurs que je me penche là-dessus durant l’intersaison car, à plusieurs reprises j’ai eu ce genre de petits soucis, qui fort heureusement n’ont pas affecté mes résultats. »
Pour conclure la saison, Cyril allait se rendre à Turckheim. L’occasion pour lui de découvrir l’épreuve alsacienne : « Je n’ai pas eu le temps de reconnaitre, et j’ai découvert le parcours samedi matin, durant les essais », explique-t-il. « L’auto me semblait bien sur ce tracé, mais sur la première montée de course, je suis parti à la faute, et par la suite, j’ai préféré en garder sous le pied », avoue Cyril.
Champion de France 2ème division Production
Au terme de cette saison 2015, le pilote gardois peut tirer un bilan largement positif de ses prestations. Les résultats sont au rendez-vous, et il n’a jamais commis de grosses erreurs. Une régularité récompensée par une douzième place au Championnat et une deuxième place en GT de Série : « Excepté quelques soucis de moteur, j’ai été épargné par les problèmes. Il est vrai que j’ai essayé cette année de faire les choses plus intelligemment », estime Cyril. « L’an dernier, je me suis focalisé sur les chronos, en étant parfois un peu ’’tête brulée’’. Cette année, j’ai su gérer lorsqu’il le fallait, préserver la voiture par moment. Je savais que les épreuves allaient s’enchaîner entre le Championnat et la 2ème division, il m’était donc interdit de casser la voiture pour ne pas hypothéquer mes chances. »
« Pour le reste, je n’aurais jamais pensé remporter le titre de Champion de France en 2ème division, et me retrouver deuxième du GT de Série sur le Championnat. Je suis absolument ravi de ma saison. Je devance Dominique Vuillaume, maintes fois vainqueur du Trophée GT de Série, et je termine derrière Pierre Courroye, avec qui je ne peux pas rivaliser avec ma Caterham. »
Pour la saison à venir, Cyril aimerait bien pouvoir disposer d’un calendrier plus étoffé, mais il est conscient que cela parait irréalisable : « Je voudrais bien, mais Olivier, qui m’assiste sur toutes les courses, n’a pas la possibilité de se libérer sur l’ensemble des week-ends. De ce fait, je pense que, comme cette année, je serai certainement présent sur sept épreuves du Championnat, peut-être plus suivant la concurrence. En parallèle, je devrais disputer la 2ème division dont le calendrier devrait s’étoffer. »
Une chose est sûre, on verra l’année prochaine la Caterham de Cyril Mallemanche sur les manches du championnat. Dans un avenir bien plus éloigné, Cyril pourrait se tourner vers une autre auto : « L’évolution logique, à long terme, serait de rouler en GTTS. Nous verrons bien de quoi l’avenir sera fait. »
Si cette saison 2015 fut couronnée de succès, Cyril le doit en partie à ceux qui se sont investis à ses côtés : « Je dois dire un grand merci à Olivier (Riellant) du Garage Pomarède Access à Montpellier, qui m'a suivi tout au long de la saison et sans qui je ne pourrais pas courir. Merci également à Christian Bonnal, le patron de Caterham Compétition, qui se situe sur le Pôle Mécanique d’Alès. Merci à mon père qui lui aussi est à mes côtés sur les épreuves, à Tom mon fils, et à toute la famille qui fait preuve de patience », n’oublie pas de rappeler le jeune papa qu’est Cyril. « Ma compagne me laisse vivre pleinement ma passion, alors que durant les week-end de course elle s’occupe de Lily-Rose, qui a maintenant six mois. »