A l’issue de la Course de Côte de Dunières, neuvième manche du Championnat de France de la Montagne, Nicolas Werver décroche son cinquième titre de Champion de France de la Montagne du côté des Productions. Un quatrième titre consécutif qui ne souffre d’aucun conteste puisque le pilote alsacien a imposé sa Porsche 997 Cup sur l’ensemble des manches du championnat disputées jusqu’à présent.
« C’était bien évidemment l’objectif », admet Nicolas. « Lorsque l’on est tenant du titre, le but est de le remettre en jeu et d’essayer de le conserver, même si l’on sait que ce n’est jamais simple. »
Nicolas Werver coiffe donc sa cinquième couronne à trois manches de la fin de la saison. L’Alsacien a dominé les débats, imposant sa Porsche 997 Cup sur les neuf premières courses de l’année : « Je dois avouer que je ne m’y attendais absolument pas », confie-t-il, même si sa performance ne doit rien au hasard : « J’ai été très sérieux dans ma préparation. J’ai essayé de présenter une voiture performante et fiable dès la première confrontation. Je voulais avant tout être aussi performant que lors de la saison précédente, en gardant à l’esprit que la seule chose que l’on ne maitrise pas c’est l’évolution de la concurrence. »
Nicolas Werver connait pour le moment la saison idéale. Les victoires se sont succédées, permettant à l’Alsacien d’amplifier son avance au fil des confrontations : « Tout s’est merveilleusement bien passé, même si dimanche dernier, l’arrivée de la deuxième montée de course démontre que tout peut rapidement être remis en question. » A Dunières, alors qu’il venait de franchir la ligne d’arrivée, Nicolas partait à la faute et sortait assez violemment de la route. « J’ai la chance de ne pas avoir occasionné de gros dégâts alors que j’aurais pu détruire l’auto », reconnait-il. Bilan de cette escapade hors-piste, un échappement totalement détruit – collecteur, silencieux, raccords – l’ensemble a subi de gros dommages, ce qui rendait impossible sa participation à la troisième montée de course : « Si la même mésaventure s’était produite aux essais, je repartais de Dunières sans marquer le moindre point. Ce n’est pas pour autant que le Championnat était perdu, mais ça retardait les échéances, et j’aurais dû aborder les prochains rendez-vous sans être libéré de toute pression. »
Vu de l’extérieur, on pourrait croire que Nicolas Werver a dominé les débats avec une déconcertante facilité. Mais lorsque l’on se retrouve derrière le volant, les choses ne sont pas aussi aisées qu’il pourrait paraitre : « Il ne faut pas oublier qu’à Abreschviller, je n’étais pas en tête avant la dernière montée, ce qui prouve bien que la concurrence est bien là », rappelle Nicolas. « En ce qui me concerne, je pense que l’obtention de ce titre vient de plusieurs facteurs. J’ai été plus régulier que mes adversaires, j’ai su à mon sens bien gérer les pneus. » Le talent a fait le reste, et permet à Nicolas de confirmer son statut de référence dans le Championnat Production.
Ce nouveau titre ne va pas empêcher Nicolas Werver de jouer le jeu jusqu’au terme du Championnat. Le pilote alsacien compte bien être au départ des trois derniers rendez-vous de la saison, le Mont-Dore, Chamrousse et Turckheim : « Ma sortie de route du week-end dernier aurait pu compromettre la suite. La voiture n’est pas encore totalement réparée, j’espère que le moteur n’a pas subi de dégâts, ce qui serait la seule raison qui m’oblige à renoncer à la suite. Mais si tout fonctionne, je serai au départ des dernières courses. »
Toujours en quête de nouvelles expériences
Avant de se rendre à Dunières, Nicolas Werver a fait un séjour en Allemagne pour disputer la Course de Côte de Hombourg. Ce week-end, il sera à Glasbach avant de se rendre à Osnabruck le week-end suivant. Des participations qui permettent à Nicolas d’engranger de l’expérience, même s’il dispose d’une parfaite connaissance de la discipline : « C’est toujours une excellente chose de se confronter à d’autres pilotes et à des nouveaux tracés. Ma participation à Hombourg m’a permis, par exemple, d’aborder un tracé bosselé, typé rallye, chose que je n’avais jamais eu l’occasion d’approcher auparavant. Cela permet d’enregistrer des données, notamment dans le domaine de la suspension, et de connaitre de nouvelles expériences en matière de pilotage. Je pense que cela peut m’être utile pour aborder des épreuves comme Chamrousse, dont le tracé propose des similitudes. »
Autre avantage pour Nicolas Werver, ses participations à l’étranger lui offre un regain de motivation au moment de retrouver nos épreuves nationales : « Ça fonctionne dans les deux sens… Je suis ravi d’aller rouler à l’étranger, et toujours très content de retrouver les copains sur les manches du Championnat de France. Je suis toujours très motivé à l’heure d’aller me confronter à des pilotes étrangers, et je sais que je serai encore plus motivé au moment de retrouver le Mont-Dore », poursuit Nicolas. « De plus, le fait d’être déjà titré va me permettre d’aborder ces prochains rendez-vous sans avoir la crainte de connaitre un souci sur la voiture, ce qui aurait pu compromettre mon principal objectif, le titre. »
Nicolas Werver est un homme de défi, s’il aime découvrir de nouveaux horizons, il apprécie également de se lancer de nouveaux challenges, et c’est pour cela qu’il change régulièrement de voiture : « Ma Porsche est d’ailleurs à vendre. Elle est aujourd’hui à un excellent niveau, très fiable, et je souhaite en changer pour trouver une auto à faire évoluer selon mes attentes. »
Pour ce qui est des projets futurs, ils sont bien évidemment dépendants de la vente de la Porsche 997 Cup. Mais s’il veut changer de monture, Nicolas ne veut pas pour autant se tourner vers une autre marque : « Je pense rester fidèle à Porsche, parce que ce sont des autos qui me conviennent bien. Mon expérience fait que j’ai aujourd’hui de nombreux contacts parmi les Porschistes, c’est un atout non négligeable, notamment en cas de problèmes. Cela permet de trouver plus facilement des pièces, d’échanger des conseils. »
Talent, régularité, gestion sportive et voiture performante, Nicolas Werver n’oublie pas que si tous ces éléments étaient réunis cette saison, il doit aussi à ses partenaires le fait d’avoir pu disputer les épreuves du championnat dans les meilleures conditions : « Sans eux, impossible de monter un tel programme. C’est pour cela que je tiens à partager avec CroisiEurope, Michelin, Atelier MD Classique, Motul, HTR Développement, GraphX lab, Atelier Moritz, Auto Racing Diffusion et Pro Soudage, ce titre 2015. »
Si le programme de Nicolas Werver n’est pas encore clairement défini pour 2016, gageons que s’il s’aligne à nouveau au départ des épreuves du Championnat de France de la Montagne, il sera l’homme à battre du côté des Productions.
Propos recueillis par Bruno Valette
