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Championne de France de la Montagne 2018 Production, Cindy Gudet aurait très bien pu rester dans sa zone de confort, et tenter de conserver son titre. Mais la jeune pilote de l’Ain aime les défis, et il lui semblait tout naturel de franchir pour cette saison 2019 une nouvelle étape en venant se mesurer aux concurrents de la catégorie Sport. Bien lui en pris, puisque sa campagne de France est couronnée de succès, avec à présent à son palmarès un titre de Championne de France de la Montagne Sport.
C’est au volant d’une Mitjet qu’en 2018 Cindy Gudet était engagée sur le Championnat de France, et c’est au volant de cette voiture qu’elle a acquis son titre de Championne. En parallèle, elle évoluait sur les épreuves régionales au volant d’une Dallara 1300 cm3, avec laquelle elle s’imposait d’ailleurs comme première féminine sur la Finale de la Coupe de France disputée à Urcy.
Ses prestations en Courses de Côte et en Slaloms au volant d’une monoplace ne pouvaient que l’inciter à aborder le Championnat avec le même genre de voiture : « Ça me paraissait être une évolution logique », débute Cindy. Pour autant, il n’était pas évident de porter son choix sur une auto en particulier : « J’ai longtemps hésité entre la F3 et la Tatuus Formula Master, mais j’avoue qu’esthétiquement, j’avais un faible pour la Tatuus », reconnait-elle.
Cindy Gudet se penchait alors sur la compétitivité de la belle : « Les performances réalisées l’an dernier par Marcel (Sapin) me semblaient équivalentes à celles des F3, et il apparaissait que l’entretien d’une Tatuus représentait un coût moins important qu’une F3. De plus, cela permettait d’étoffer une nouvelle catégorie au sein du Championnat. Ce sont les différentes raisons qui m’ont incité à opter pour cette voiture. »
En guise de préparation, Cindy Gudet se rendait sur le circuit de la Bresse où elle avait l’opportunité de découvrir le maniement de la Tatuus Formula Master. Ensuite, à la mi-mars, elle prenait part aux essais organisés par Creys Passion Sport Mécanique, avant d’investir le Circuit du Bourbonnais à l’occasion de la journée d’essais organisée en préambule du Championnat par Nicolas Schatz.
La Tatuus, un nouvel univers
En comparaison avec la Dallara donc elle connaissait parfaitement le comportement, Cindy avoue être alors rentrée dans un nouvel univers : « Hormis le gabarit qui est quasiment le même, l’auto est radicalement différente. Elle est plus lourde, plus puissante, elle dispose de palettes au volant, d’un affichage électronique, et permet le freinage du pied gauche… Autant dire que c’est vraiment un autre monde. »
Changement radical également en termes de sensations, puisque la Tatuus semble rivée à la route : « Le feeling est super bon, mais ça va très vite et il n’est pas évident de trouver les limites de la voiture. D’autant que lorsqu’on les trouve, c’est souvent qu’il est trop tard », lâche-t-elle dans un sourire.
Même si le titre de Championne dans la catégorie Sport restait ancré dans un coin de sa tête, Cindy n’en faisait pas un objectif prioritaire à l’heure de débuter la saison : « Je voulais avant tout découvrir les épreuves que je ne connaissais pas, telles que le Col Saint-Pierre Turckheim ou les épreuves de l’Ouest, et de me familiariser avec ma nouvelle voiture. Ensuite, bien évidemment j’espérais pouvoir en partie rivaliser avec les autres animateurs de ma classe. »
Un excellent début de saison
Pour Cindy Gudet, la saison dans le cadre du Championnat de France de la Montagne débutait à Bagnols-Sabran où elle réalisait rapidement de très bon chronos : « Ce fut pour moi une belle surprise. Je me suis sentie bien dans la voiture, j’ai amélioré mes chronos au fil des montées et finalement je termine deuxième de ma classe, en étant pas si éloignée de Marcel (Sapin). Je suis d’autant plus satisfaite que je n’ai pas voulu toucher le moindre réglages, et ce jusqu’à mi-saison, car je voulais avant tout bien cerner la voiture avant d’y apporter des améliorations », confie Cindy qui remporte dans le Gard une première Coupe des Dames.
Si Cindy reconnait avoir nettement plus apprécié Bagnols-Sabran avec la Tatuus que lors de sa première participation avec la Mitjet, pour ce qui est du Col Saint-Pierre, ce fut pour elle cette année une totale découverte : « On m’avait prévenu que ce tracé est assez compliqué, et je confirme que pour moi c’est le plus difficile à aborder du Championnat. Pour aller vite il faut connaitre par cœur, et mémoriser le St Pierre n’est pas une mince histoire. De ce fait, je ne suis pas parvenue à me lâcher vraiment du week-end. » Malgré tout, la pilote de l’Ain quittait l’épreuve cévenole avec sous le bras une nouvelle Coupe des Dames.
A Abreschviller, pour la première fois Cindy allait devoir évoluer sous la pluie avec la Tatuus. Mais finalement l’expérience sera concluante : « J’ai pu me battre avec les gars durant le week-end, et finalement Kevin (Petit) nous passe sur la dernière. Je garde vraiment un super souvenir de cette épreuve. »
Absente à Thèreval, Cindy Gudet poursuivait sa saison sur une tracé qu’elle découvrait, celui de la Course de Côte de La Pommeraye : « C’est un tracé très rapide que j’appréhendais énormément. Finalement, je m’y suis sentie très bien car il est très sécurisé et les sensations sont énormes. Je termine dans le top 10, première de ma classe, ce qui est un excellent résultat, même si je le dois en partie aux nombreux problèmes qu’à rencontrés Kevin durant le week-end », reconnait humblement Cindy, une nouvelle fois première féminine à l’heure de faire les comptes.
Saint Gouëno sera également pour elle une découverte, et si elle reconnait que l’ambiance qui règne sur l’épreuve bretonne est juste fabuleuse, il n’en est pas de même pour ce qui est du tracé : « La première chose qui vient à l’esprit lorsqu’on évoque Saint Gouëno, c’est l’organisation au top, les commissaires qui sont à fond, le côté festif. Pour le reste, j’ai eu beaucoup de mal sur un parcours que j’ai trouvé ’’typé rallye’’. Mais au fil des montées je suis parvenue à améliorer, et finalement je ne m’en sors pas si mal », estime Cindy qui termine 8ème au scratch, première féminine et deuxième de classe.
Malgré une petite touchette au ’’Tarrès’’ lors de la dernière montée, Cindy se dit satisfaite de son week-end à Marchampt en Beaujolais : « C’est une épreuve que j’avais déjà abordée avec la Mitjet et les sensations avec la Tatuus Formula Master étaient bonnes. Je me suis vraiment fait plaisir, même si je ne suis pas totalement satisfaite de mes chronos. » Quatrième de sa classe, elle remportait dans les vignobles du Beaujolais une nouvelle Coupe des Dames.
Cindy Gudet a la réputation d’être une pilote propre, qui part rarement à la faute. Et pourtant c’est une sortie de route qui mettra un terme à sa prestation sur la Course de Côte de Vuillafans. Une faute qui ne peut lui être imputée, la mécanique étant la cause de cette erreur de parcours : « On s’est rendu compte après l’accident qu’il manquait un vis sur un triangle inférieur. Impossible à dire s’il a cassé où s’il s’est dévissé, mais il sera à l’origine de mon accident », explique Cindy. « J’avoue ne pas avoir compris ce qu’il m’arrivait, puisque la voiture a tiré droit sans que je n’intervienne… »
Que l’on soit ou non responsable d’une sortie de route, il n’est jamais évident de se relancer en occultant cet incident de parcours. Ce sera le cas pour Cindy : « Avec raison, mes proches m’ont poussé à aller à Dunières alors que j’avais perdu la confiance. En fait, c’est ma première sortie de route, et c’est toujours marquant. »
A Dunières, Cindy Gudet allait se battre avec Emeline Bréda qui lui contestait, avec sa F3, la suprématie du côté des féminines : « Elle a super bien roulé et elle termine devant. Je reconnais que ça me fait plaisir pour elle, elle le mérite. En ce qui me concerne, je suis contente d’avoir terminé le week-end et d’avoir ramené la voiture au parc, c’était pour moi important car ça me permettait de retrouver de la confiance. »
Au Mont-Dore, Cindy allait connaitre un nouveau week-end compliqué à cause d’une météo capricieuse : « Je n’ai pas vraiment été performante lors de la première montée, et au final on ne comptabilise que ma deuxième montée qui n’était pas top. Je termine donc très éloignée de la tête, au-delà de la 30ème place. Mais ce que je retiendrai, c’est que j’ai adoré ce tracé avec la Tatuus Formula Master, et qu’il me tarde d’y revenir l’an prochain. »
La Course de Côte de Chamrousse allait permettre à Cindy de retrouver Emeline Bréda, et de livrer un nouveau duel pour la Coupe des Dames. Sur les terres de la pilote iséroise, Cindy aura le dernier mot en devançant sa rivale de trois dixièmes : « On s’est battue tout le week-end et c’était super sympa. Mais je suis déçue parce que j’étais assez éloignée des garçons qui roulent en Tatuus… Samedi, j’ai fait un tête-à-queue dans un gauche, et durant tout le week-end j’étais arrêtée dans ce virage, c’est vraiment regrettable. »
« Le tracé de Turckheim est beaucoup plus facile à mémoriser que celui du Saint-Pierre, et j’ai beaucoup aimé », commente Cindy lorsqu’on évoque l’épreuve alsacienne. « Les sensations étaient bonnes dès le samedi, mais avec seulement deux montées d’essais, il m’était difficile de me lâcher totalement le dimanche. Je retiendrai que la dernière montée de course fut pour moi très correcte… Les sensations étaient vraiment bonnes et là encore je me languis de revenir l’an prochain car c’est certainement le tracé sur lequel j’ai pris le plus de plaisir. » Avec seulement deux montées de course, le résultat de cette édition de Turckheim n’est pas très représentatif, même s’il permet à Cindy de terminer, là encore, première féminine.
La Championne de France conclura la saison par une nouvelle Coupe des Dames à Limonest où elle se classait quatrième des Tatuus : « C’est une course qui se déroule près de la maison et que je connais depuis que je suis toute petite. Ça me tenait à cœur de faire un bon résultat, et là encore, nous nous sommes battues avec Emeline jusqu’à la dernière manche. Les sensations étaient au rendez-vous et je suis satisfaite de mon tout dernier chrono. C’est à mon sens la course où j’ai totalement retrouvé la confiance ! »
Championne de France de la Montagne 2019
Championne de France de la Montagne 2018 Production, Cindy Gudet conclut cette saison 2019 avec un nouveau titre en poche, celui de Championne de France de la Montagne Sport. De quoi tirer une légitime satisfaction de ses prestations : « Je suis très contente de mon début de saison. Après, la sortie de route fait partie de l’apprentissage, c’est un passage parfois nécessaire car il permet de prendre conscience de pas mal de chose », analyse Cindy. « Pour le reste, c’est largement positif, j’avoue que le titre a son importance, d’autant que j’ai pu me battre avec des pilotes comme Emeline (Bréda) ou Estel (Bouche), que je regardais rouler deux ans auparavant avec l’envie de faire pareil. Et puis j’ai le sentiment que dans diverses catégories, les filles parviennent à présent à rivaliser avec les garçons, et c’est à mon sens une excellente chose pour motiver d’autres féminines à nous rejoindre. »
Ce titre de Championne de France de la Montagne, Cindy veut le partager avec tous ceux qui l’ont soutenu : « Un grand merci à Lifocolor, Jacquet BTP, Girod Moretti, SOTEB, Mâcon Etanchéité, SNTP, Kinwork, Assurances Lestienne, Hifi Filter, Métallerie Lampertico, Garage Fructus, ETBL, Sarl Goncet, AU*M, Nicolas Millet Photography, Concept Adhésif, Ain département, Asa Esca, Pixel Chrom, Team Mexi Course. » Cindy ne veut évidemment pas oublier son entourage, « mon oncle Guillaume qui m’a emmené et s’est occupé de moi toute la saison, ma mère qui me suis de partout, Dan qui a su me conseiller et réparer ma voiture après Vuillafans, mon père qui m’a aidé, ainsi que mes proches et toutes les personnes qui m’ont soutenu dans les meilleurs moments comme dans les moins bons. »
Logiquement, en 2020, Cindy Gudet devrait remettre son titre en jeu au volant de sa Tatuus Formula Master : « La seule chose que j’ignore encore c’est le nombre de courses qui seront inscrites à mon calendrier. Tout dépendra du budget… Bien évidemment je vais essayer de conserver mon titre, et si possible de venir défier les garçons qui évoluent dans ma catégorie. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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