Florian, un papa heureux

Au volant de sa Peugeot 206 groupe A, Florian Brun-Buisson a disputé en 2015 six manches du Championnat de France de la Montagne dans le cadre du Cfm-Challenge. Tout au long de la saison, l’Isérois a amélioré ses chronos. De quoi être pleinement satisfait d’une année 2015 qui se conclut pour lui par un heureux événement, avec la naissance de la petite Manon.

Au tout début des années 2000, c’est au côté de Christophe André-Poyaud qu’Emeline Brun-Buisson, la sœur de Florian, officiait en tant que navigatrice. Dans l’habitacle d’une Citroën ZX 16V, elle disputait plusieurs rallyes sur terre sous le regard admiratif de son frère.

Florian avait tout juste 20 ans, et portait bien plus d’intérêt au ballon ovale qu’à la course automobile. Troisième ligne et talonneur au sein de l’Union Sportive d’Izeaux, il suivait toutefois d’un œil curieux les prestations de sa sœur… Mais la curiosité laissait rapidement place à l’envie, et Florian ne tardait pas à vouloir l’imiter.

L’idée de s’installer dans l’habitacle d’une voiture de course faisait son chemin, mais à la différence de sa sœur, c’est derrière le volant que Florian Brun-Buisson allait connaitre ses premières sensations en course. En 2005, il prenait part à son premier rallye régional au volant d’une 205 rallye. Allait s’en suivre sept années de fidélité à la marque au Lion : « J’ai eu tout d’abord une première 205, mais elle a malheureusement subi de gros dommages lors d’une sortie de route sur l’édition 2007 du Rallye de Saint-Marcellin. J’ai de suite racheté une nouvelle 205, toujours en groupe N, avec laquelle j’ai roulé en rallyes régionaux durant deux saisons. »

Par la suite, la 205 Rallye laissait place à une 206 avec laquelle Florian écumait les rallyes de sa région jusqu’en 2012. Mais les rallyes sont aussi onéreux que chronophages, et Florian sentait le besoin de se recentrer sur une discipline lui permettant de disposer de plus de temps et de courir à moyen coût : « C’est pour cela que je me suis dirigé vers la course de côte », explique l’Isérois. « Il n’y a pas la nécessité de faire des reconnaissances, on ne bloque finalement qu’un week-end pour courir. Et puis j’ai trouvé en course de côte une convivialité qui s’est peut-être un peu perdue sur les rallyes. »

Après le rallye, la Montagne
Durant la saison 2013, Florian s’engage sur le Championnat de France de la Montagne dans le cadre d’un Challenge Open : « Ce fut une belle saison d’apprentissage. La 206 était encore en configuration rallye, ce qui n’était pas idéal pour réaliser de très bons chronos, mais suffisant pour mieux cerner les exigences de la discipline », estime Florian. « J’ai eu la chance de disputer cette première saison aux côtés de Franck Rey qui m’a énormément apporté en matière de conseils, il m’a aiguillé dans les bonnes voies, ce qui m’a fait gagner un temps considérable et m’a évité de commettre des erreurs. »

Tombé sous le charme de la discipline et de notre Championnat, Florian décidait de parfaire les réglages de sa 206 groupe A : « J’ai pris une année sabbatique en 2014 avec comme objectif de reconfigurer correctement la voiture pour la course de côte. J’ai travaillé sur différents secteurs afin de disposer d’une auto la plus performante possible. »

Pour la saison 2015, Florian retrouvait donc les épreuves du Championnat de France de la Montagne, pour un programme de six épreuves, disputées dans le cadre du Cfm-challenge : « L’objectif pour moi était avant tout d’améliorer mes positions dans ma classe, et de me rapprocher si possible des Clio Cup. Mais j’ai le sentiment que les Clio roulaient de plus en plus vite cette année », confie-t-il dans un large sourire.

Côté calendrier, Florian portait son choix sur les six épreuves qu’il avait eu l’occasion de disputer en 2013. Il débutait donc sa campagne sur l’étroit tracé de Bagnols-Sabran : « C’est toujours sympa comme épreuve. Il y règne une très bonne ambiance et le parcours, typé rallye, me convient bien. J’ai passé un excellent week-end. »

Florian poursuivait sa saison dans le Gard, puisque c’est sur les pentes du Col Saint-Pierre que l’on retrouvait par la suite sa 206. Devancé par René Ricci, Florian jetait toutes ses forces dans la bataille face à Kévin Corbier, pour finalement venir à bout de la Saxo VTS : « Nous nous sommes livrés un beau combat pour le gain de la deuxième place de la classe. C’est pour moi la plus grosse baston de la saison, et je suis vraiment content du résultat. Je savais que devant, la 206 Super 1600 était intouchable, je suis donc totalement satisfait de mon week-end. Et puis les deux épreuves gardoises du début de saison sont vraiment top. »

A Marchampt, à l’occasion de la Course de Côte des Beaujolais-Villages, Florian se retrouvait confronté à une grosse concurrence, le plateau de la classe A/2 étant particulièrement fourni : « J’aurais bien aimé terminer devant Jean-Pierre Gley pour la première fois, mais il me devance de 56 millièmes. C’est un peu frustrant, mais c’est la course », commente Florian qui finalement accrochait la quatrième position de sa classe.

En proie à des problèmes sur sa 206, en concurrence face à l’intouchable Saxo de Patrick Vialle, Florian peut être satisfait de terminer la Course de Côte de Dunières deuxième de classe : « J’ai été victime d’une coupure moteur dès la première montée de course. J’ai donc dû me battre sur deux montées suivantes, et j’ai la chance que Guillaume (Kruger) ne dispute pas la dernière manche, car il était devant moi, et qu’aller le chercher fut compliqué. »

Victoire de classe au Mont-Dore
On retrouvait par la suite l’Isérois au Mont-Dore, où cette fois c’est lui qui se hissait sur la première marche du podium de la classe A/2 : « C’est pour moi vraiment positif. C’était chaud, notamment lors de la deuxième montée d’essais que j’ai disputée en slicks sous la pluie. Mais s’imposer dans sa classe sur une épreuve comme le Mont-Dore, c’est quelque chose que je ne suis pas prêt d’oublier », avoue-t-il. « C’est une course qui me tient à cœur, de par sa réputation, et par le fait que ma tante et mon oncle habitent dans le coin. J’ai donc assisté à cette épreuve en spectateur à de nombreuses reprises. C’est pour moi l’occasion de retrouver la famille et de passer de bons moments. »

Pour conclure sa saison, Florian Brun-Buisson s’engageait sur la Course de Côte de Chamrousse où il accrochait la troisième place derrière la 106 Maxi de Jean-Christian Abbruzzino et la Saxo VTS de Patrick Vialle : « Je peux difficilement faire mieux. C’est pour moi un très bon résultat pour terminer la saison. Je pense que j’étais à la limite avec la voiture. »

Au mois de septembre, Florian prenait part à une épreuve régionale qui lui tient à cœur, la Course de Côte de Saint-Savin, où il accroche la troisième position de sa classe derrière deux Citroën C2 R2 Max : « Quand on sort du Championnat de France, et notamment que l’on termine sa saison à Chamrousse, ce n’est jamais évident de retrouver une épreuve longue de seulement un kilomètre, avec un tracé particulièrement étroit. »

Florian Brun-Buisson peut légitimement être satisfait de ses prestations sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne. Le pilote de Saint Paul d’Izeaux estime que le bilan est positif : « J’ai disputé sept épreuves cette année et je me retrouve à six reprises sur le podium. Jusqu’alors je n’étais pas un habitué des podiums, c’est donc pour moi particulièrement réjouissant », analyse-t-il. « La voiture a parfaitement fonctionné, j’avais de très bonnes sensations à son volant. Vraiment, je ne peux être que satisfait. »

Mais l’événement le plus marquant de cette année 2015 interviendra au mois de novembre, avec la naissance de Manon : « Je suis un jeune papa, et bien évidemment ma famille reste ma priorité. De ce fait, la saison prochaine sera une année de transition, que je consacrerai avant tout à Manon et à Caroline, sa maman, ainsi qu’à la préparation de ma voiture sur laquelle il reste du travail à faire », explique Florian. « Durant la saison 2015, Caroline m’a suivi sur toutes les épreuves alors qu’elle était enceinte. Il nous sera difficile de faire de même en 2016 avec un bébé en bas-âge. C’est pourquoi je vais prendre une année sabbatique. »

Mais Florian Brun-Buisson sait que l’appel de la Montagne risque d’être malgré tout le plus fort : « Il est tout de même possible que je sois au départ d’une paire d’épreuves, peut-être les Beaujolais-Villages et le Mont-Dore. » S’il a découvert la discipline à trente ans passé, l’Isérois reconnait que la course de côte est devenue aujourd’hui plus qu’une passion, une véritable drogue : « J’aurais du mal à m’en passer, et il est clair que je reviendrai sur le Championnat. »

A l’heure de remercier ceux qui l’ont épaulé, Florian donne bien évidemment la priorité à celle qui partage sa vie, Caroline, présente sur toutes les épreuves : « Un grand merci également à mes parents et mes beaux-parents qui m’ont suivi tout au long de la saison. Merci également à mon motoriste et à mon beau-frère Laurent, ainsi qu’à la société Brun-Buisson Parquets situé à St Martin Le Vinoux. »


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