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Vainqueur de dix des treize manches du CFM durant la saison 2024, Yannick Poinsignon a dominé les débats au volant de sa BMW M3 E92. Une domination qui lui permet de remporter son deuxième titre consécutif de Champion de France de la Montagne Production.
Le succès que connait Yannick Poinsignon n’est pas uniquement dû à son talent. C’est la consécration d’une famille, d’un clan, impliqué en course de côte depuis de nombreuses décennies. Guy le père, Christophe le frère, et tous les autres membres de la famille participent activement aux victoires obtenues par le pilote Vosgien. Dans l’univers du Championnat de France de la Montagne, où la solidarité semble être une évidence, la famille Poinsignon fait l’unanimité par son implication, son esprit sportif, l’aide qu’elle n’hésite jamais à apporter à ceux qui sur les épreuves rencontrent des problèmes. Yannick et son entourage sont de parfaits représentants de la philosophie de la discipline et ils insufflent depuis de nombreuses années cet esprit qui suscite l’admiration des observateurs de la course de côte.
Depuis 1999, date de sa participation à son premier slalom au volant de la Simca CG Turbo familiale, Yannick Poinsignon a enchainé les victoires. Rapidement, le Vosgien allait se présenter comme l’un des hommes forts de la discipline, accumulant des trophées tant avec la Simca CG qu’avec la F2 Pedrazza 1600 cm3 dont dispose également le Team Poinsignon. A l’issue de la saison 2011, Yannick Poinsignon occupait la place enviée de Vice-champion de France de la Montagne Production. Une deuxième place au championnat qu’il conservera l’année suivante. Durant cette période, il remportait quatre Trophées FFSA du groupe FC et de multiples victoires au scratch sur les épreuves régionales avec sa Formule 2.
Il paraissait alors évident que Yannick Poinsignon disposait de toutes les qualités requises pour prétendre à un titre de Champion de France de la Montagne. Mais pour cela il lui fallait évoluer avec une voiture capable de jouer devant. Le choix du clan Poinsignon se portera sur une BMW M3 E92 que Guy préparait avec un soin tout particulier. A son volant Yannick faisait une première apparition à Vuillafans lors de la saison 2016. La voiture nécessitait bien évidemment un ajustement des réglages et une adaptation à l’environnement de la côte, mais Yannick ne tardait pas à se mettre en valeur et accrochait ses premiers podium à Chamrousse puis à Turckheim.
Après une demi-saison de rodage, Yannick Poinsignon entamait en 2017 une campagne de France qu’il terminait aux portes du podium. En 2018, on retrouvait cette fois la BMW de Yannick sur le podium, derrière les intouchables Porsche de Nicolas Werver et McLaren de Pierre Courroye. En 2019, Yannick signait son premier succès avec sa BMW M3 E92 à Turckheim, pour finalement terminer deuxième du championnat derrière Nicolas Werver… Le Vosgien ne sera pas acteur de la courte saison 2020 réduite à trois meeting à cause de la Covid 19. On le retrouvait en 2021 pour une saison faite d’un cumul de frustrations à cause de soucis mécaniques récurrents. Mais on n’entame pas la motivation d’un Poinsignon, et Yannick repartait à l’attaque en 2022 pour livrer un combat acharné à Ronald Garcès. Un duel épique qui voyait finalement Ronald Garcès imposer sa Lamborghini en devançant d’un unique point la BMW de Yannick. Un résultat frustrant mais qui n’entamait en rien la détermination du clan. En 2023, Yannick Poinsignon se lançait sur une nouvelle campagne de France avec comme seul objectif d’accrocher le titre… Lâché par la malchance, son talent fera le reste et lui permettra de remporter un premier titre de Champion de France de la Montagne Production.
En quête d’un second titre consécutif
Bien évidemment, à l’heure d’aborder la saison 2024, l’objectif premier était de conserver ce titre si durement acquis : « Je voulais également améliorer les chronos que j’avais pu signer auparavant et remporter un maximum de victoires. Mais le titre reste toujours le principal objectif. » Restait à savoir qui pouvait lui contester la couronne : « Les rumeurs vont bon train durant l’hiver et il est difficile de savoir qui va se présenter au départ de la saison et avec quelle auto. On savait qu’il y aurait de la concurrence mais pas vraiment à quoi s’attendre. »
Pour défendre pleinement ses chances, Yannick Poinsignon sait qu’il lui faut disposer d’une voiture dont la compétitivité ne peut être mise en défaut : « C’est pour cela que durant la pause hivernale nous avons travaillé pour apporter des évolutions », débute Yannick. « En 2023 je disposais d’un moteur 4.5 litres, et pour la saison 2024 nous avons décidé de repartir avec un 4 litres… Les puissances des deux versions sont équivalentes mais avec le 4 litres nous pouvions gagner du poids. » On peut s’étonner que deux versions de moteurs ne présentant pas la même cylindrée disposent des mêmes performances. Mais Yannick s’en explique : « Clairement nous n’avions pas eu le temps de préparer correctement le 4.5 litres. C’est un moteur qui initialement évoluait en circuit en étant bridé, et il avait été développé avec les brides. Finalement en passant les deux moteurs au banc, nous avons vu qu’ils affichaient quasiment la même puissance, excepté le couple à bas régime plus élevé pour le 4.5 litres. Mais utiliser le 4 litres nous permettait de gommer quelques kilos superflus. »
Le changement de moteur a des répercussions sur plusieurs éléments : « Cela nous a notamment contraint à changer le couple dans le pont pour disposer d’une bonne vitesse de pointe », précise Yannick. « Après il a fallu faire un gros boulot du côté de la carrosserie pour alléger la voiture. Mon père a travaillé sur les bas de caisse, les pare-chocs, les pare-boues à l’intérieur des passages de roues. » Une somme de travail qui permet à Yannick Poinsignon de s’élancer avec une BMW plus légère, même si elle affiche encore une vingtaine de kilos de trop par rapport à la réglementation.
Mais au moment de passer la voiture au banc, un problème faisait jour et le clan Poinsignon sera dans l’obligation de changer une nouvelle fois le groupe propulseur : « Nous avons dû intervenir dans l’urgence ce qui nous laissait peu de temps pour mener des essais », se désole Yannick. Heureusement que tout l’entourage était présent, encore merci à eux. Yannick parvenait toutefois à faire cinq ou six tours de circuit à Chambley pour valider les réglages et être assuré que tout fonctionne correctement.
Dix succès en treize épreuves
La saison 2024 ne pouvait pas mieux débuter pour Yannick Poinsignon qui imposait sa BMW M3 sur la manche d’ouverture, à Bagnols-Sabran : « Je n’ai connu aucun problème, signé un excellent chrono et la victoire est au bout. Rien à redire, c’était vraiment le début idéal. » Sur le Col Saint-Pierre, Yannick allait devoir faire face au retour de l’octuple Champion de France, Nicolas Werver, qui à l’heure de faire les comptes le précédait. Mais le Vosgien pouvait se satisfaire d’engranger le maximum de points, Nico Werver étant transparent au classement du Championnat de France : « Nous sommes concentrés sur le championnat, donc le fait de marquer le maximum de points me satisfait pleinement. D’autant que le week-end n’a pas été simple parce que j’ai dû composer avec des problèmes de capteur qui me créaient des coupures moteurs le samedi, et ensuite un démarreur qui casse au départ de la première montée de course. On a dû faire de la mécanique tard le soir sans pour autant réussir à réparer, et durant tout le week-end il a fallu pousser la voiture pour la faire démarrer. Je n’étais pas dans les meilleures dispositions. »
Malgré une météo capricieuse, la Course de Côte d’Abreschviller laissera un très bon souvenir à Yannick Poinsignon qui gérait parfaitement son week-end pour aller chercher une nouvelle victoire en Lorraine : « Il fallait attaquer quand c’était sec, savoir assurer sur le mouillé, mais pour moi tout s’est bien passé. En plus nous avons eu la joie de retrouver Bruno (Fra) qui est venu nous faire un petit coucou à Abreschviller, ça nous a fait chaud au cœur », se souvient Yannick dont la famille est très proche du pilote qui, lors de la précédente édition, fut victime d’un grave accident.
En signant les quatre meilleurs chronos sur les quatre montées de course de l’épreuve des Teurses de Thèreval – Agneaux, Yannick Poinsignon s’assurait une incontestable victoire : « Pour nous c’est un excellent week-end durant lequel nous avons amélioré par deux fois le record du tracé. Vraiment très content du résultat, et de la belle bagarre face à Philippe (Schmitter) qui a battu mon chrono sur la dernière montée et qu’il a fallu rebattre derrière. »
Un dur combat attendait Yannick Poinsignon à La Pommeraye. Le Vosgien savait qu’il allait devoir jeter toutes ses forces dans la bataille face à un Anthony Dubois qui avait déjà inscrit son nom au palmarès de l’épreuve angevine. Et le début du week-end confirmait son appréhension puisque c’est l’Alpine d’Anthony que l’on retrouvait au sommet de la hiérarchie samedi soir à l’issue de la première montée de course : « Dimanche je savais qu’il allait falloir tout donner. J’ai attaqué du mieux que j’ai pu et finalement j’accroche la victoire. » A Saint Gouëno, après un changement d’embrayage durant la journée de vendredi, Yannick Poinsignon pouvait s’élancer sur l’épreuve bretonne en toute sérénité et réaliser les meilleurs chronos sur l’ensemble des montées : « Finalement pas grand-chose à dire, si ce n’est que les chronos étaient très corrects et que nous repartons avec la victoire. »
Malgré un loupé sur la quatrième et dernière montée de course, Yannick Poinsignon viendra chercher à Marchampt une nouvelle victoire : « Pour le reste tout s’est vraiment bien passé, sans aucun souci. » A Vuillafans, Yannick s’avérait le plus rapide sur les deux premières montées, avant que la pluie ne vienne perturber les débats : « Il a plu dans la nuit de samedi à dimanche, et à la reprise des débats la route n’était pas totalement sèche. Malgré tout je signe un excellent chrono alors que certains endroits restaient piégeux », confiait le Vosgien qui inscrit donc son nom au palmarès de la 60ème édition de l’épreuve Franc-Comtoise.
On entamait ensuite une campagne auvergnate avec les deux épreuves de Dunières et du Mont-Dore, sur lesquelles Yannick Poinsignon allait trouver un rival à sa mesure… A Dunières, il se voit devancé de 162 millièmes par Anthony Dubois : « Je savais que sur ce tracé ça serait compliqué. Pour ma part je me suis rapproché de mon meilleur chrono réalisé préalablement à Dunières, mais ça n’a pas suffi pour devancer Anthony. Mais une deuxième place c’est toujours bon à prendre dans l’optique du championnat. »
Le cumul des deux meilleures montées sur le Mont-Dore représente une dizaine de kilomètres. Et sur un tracé aussi long, Anthony Dubois accrochait la victoire pour seulement 124 millièmes : « Là j’avoue que j’étais un peu déçu parce que sur la première montée je devance Anthony d’une seconde. Dimanche la chaleur ne m’avantageait pas, puisque plus une voiture est lourde, plus les pneus se dégradent quand il fait chaud. Mais bon, j’ai fait ce que j’avais à faire, j’ai roulé pour la victoire en sachant qu’elle pouvait être synonyme de titre, mais finalement Anthony est devant. »
Le combat entre Yannick Poinsignon et Anthony Dubois se poursuivait à Chamrousse. Dans les Alpes le Vosgien aura le dernier mot et imposera sa BMW avec cinq dixièmes d’avance : « Le week-end s’est plutôt bien passé malgré la pluie et le brouillard. Je n’ai pas fait les bons choix de pneumatiques, mais ce que j’en retiens c’est que la victoire est au bout et que ce nouveau succès me permet de remporter un second titre de Champion de France de la Montagne Production. »
Titré pour la seconde fois, Yannick Poinsignon n’allait pas pour autant réduire la cadence. Il conservait le rythme qui lui avait permis jusqu’alors d’accumuler les succès pour venir chercher à Turckheim une nouvelle victoire : « J’avais comme objectif de m’imposer mais également de battre mon chrono de l’an dernier. Mais j’ai connu une accumulation de petits soucis qui ont fait que je ne suis pas parvenu à améliorer mon chrono. Finalement tout est rentré dans l’ordre et je termine tout de même en tête. »
La saison de Yannick Poinsignon se concluait par une dernière victoire à Limonest où le Vosgien signait les meilleurs temps sur les trois premières montées de course : « J’ai cassé des goujons de roues et je n’ai pas pu prendre part à la dernière montée. Mais le job était fait puisque je m’impose ce qui me satisfait pleinement pour terminer la saison. »
Un second titre de Champion de France
Cette saison 2024 se conclut donc pour Yannick Poinsignon par un second titre de Champion de France de la Montagne Production. Le Vosgien n’a enregistré aucun abandon et a imposé sa BMW M3 E92 sur dix des treize manches du championnat : « Je suis évidemment super satisfait. Un second titre consécutif ça fait énormément plaisir à toute l’équipe et à l’ensemble de mes partenaires. Ce fut une excellente saison, largement positive à plus d’un terme. L’ambiance était excellente avec mes adversaires et je garderai un excellent souvenir de cette campagne 2024. »
On l’a évoqué, Yannick Poinsignon ne conçoit pas la course sans ceux qui l’entourent, qui le soutiennent et qui l’aident. Et bien évidemment le double Champion de France tient à les remercier : « Un immense merci à mon père, ma famille proche, nos cousins, nos amis qui viennent sur les épreuves ou qui nous suivent de loin, les spectateurs qui nous supportent, les organisateurs qui se battent pour nous mettre sur pieds de belles épreuves, les commissaires et bien sûr les partenaires qui nous suivent : Epinal Express, les Transports FRA, L’Grave, Automobiles Epin, Le Domaine Saint Wendelin, Le Bar au Bon Accueil, les Lubrifiants Seven, Le Domaine du Pélican, HTR Development, le Restaurant l’Abreuvoir, Garage Auto Service, Recrut’Expert Intérim, ASC Racing Part, Berwald Sarrebourg, Milwaukee, Garage JLS Colmar, F&MS, Thomé Groupe HUBERT et RB Rénov Bois 25. »
La période est à la réflexion. Yannick et ses proches se posent actuellement la question de changer de monture : « Nous hésitons à mettre la BMW à la vente, mais j’avoue que je ne sais absolument pas vers quoi je me dirigerais si je m’en séparais. Honnêtement, il y a de fortes chances que je sois au départ de la saison 2025 avec la ''Béhème'' », confie Yannick qui aura comme objectif de poursuivre sur la même dynamique et d’aller chercher un troisième titre consécutif.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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