Simon Taponard boucle une saison complète

A l’occasion de la saison 2024, Simon Taponard se lançait un nouveau défi en s’installant pour la première fois derrière le volant d’une monoplace. Animateur du Challenge Open Formule Renault, il a rapidement pris la mesure de sa nouvelle monture avec laquelle il signe des résultats probants.

Si aujourd’hui Jean-François Taponard anime avec succès le Championnat de France de la Montagne VHC, il fut dans les années 80 un pilote assidu qui s’illustrera en rallyes et en courses de côte aux volants de différents modèles. Né à la fin des années 80, Simon ne tardait pas à suivre son père sur les épreuves. Et si par la suite Jean-François raccrochait le casque et les gants, il assouvissait sa passion pour les belles mécaniques en remettant en état des voitures qui avaient pris part à des compétitions dans les années 60 et 70.

C’est d’ailleurs au volant d’une Marcadier restaurée par son père que Simon fera ses premières montées historiques en démonstration. Viendra rapidement l’envie de s’aligner en compétition et c’est dans le cadre du Championnat de France de la Montagne dédié aux Véhicules Historiques de Compétition que l’Aindinois engageait une BMW E30 en groupe A. En 2016, à l’issue d’une saison bien remplie, Simon remportait le Groupe Avenir du Championnat de France de la Montagne VHC.

La convivialité qui règne parmi les animateurs du Championnat VHC est certes attrayante, mais Simon avait envie de se mesurer à des pilotes talentueux évoluant en Moderne. Il franchissait le pas en 2018 en alignant un TracKing. Une première saison qui lui permettait d’accrocher la deuxième place du Challenge Open CM. Simon récidivait l’année suivante en terminant une nouvelle fois au deuxième rang. Durant la course saison 2020, Simon alignait son TracKing sur deux des trois meetings figurant au calendrier pour finalement se classer quatrième.

Une casse moteur lors des essais préparatoires à la saison 2021 obligeait Simon à renoncer à prendre part au championnat, mais il sera bien présent en 2022 pour placer une nouvelle fois son TracKing sur le podium du Challenge Open CM. En 2023, l’Aindinois fera des apparitions sporadiques, aux volants de différentes voitures, mais toujours avec une certaine réussite… Il sera présent sur trois manches du Championnat de France de la Montagne, en débutant à Vuillafans au volant d’une Norma 2 litres qu’il menait à la deuxième place de la classe CN/2 : « Nous avions évoqué avec Olivier (Berreur), lors de la remise des prix du Cfm-Challenge à Paris, de la possibilité de faire quelque chose ensemble », débute Simon. « Nous avions alors convenu de me confier le volant de la Norma pour une première course à Chamrousse. Mais à Marchampt, j’étais présent en spectateur pour aider mon père, et Olivier m’a fait savoir que la voiture était disponible pour Vuillafans, j’ai donc franchi le pas. »

La Course de Côte de Vuillafans ne propose pas le tracé le plus facile pour découvrir une nouvelle auto, mais Simon est un sportif dans l’âme, qui aime les défis, et qui se lançait donc sur la manche Franc-Comtoise : « Ce fut une super expérience, qui m’a permis de découvrir une auto attrayante. » C’est ensuite sur le Mont-Dore que Simon disputera une nouvelle manche du CFM en engageant dans le cadre du VHC une Reynard 903 : « Olivier avait cette voiture dont il venait de terminer le remontage. Il voulait là faire rouler et j’ai accepté de la prendre en mains pour une séance de déverminage en condition de course », explique Simon qui accrochait le podium du VHC Sport en s’imposant en tête du groupe DE. « Je rappelle que cette voiture, particulièrement compétitive, capable de jouer la victoire scratch en VHC, est toujours proposée à la vente par le Team Berreur Auto Sport. »

Comme initialement prévu, Simon Taponard retrouvait à Chamrousse la Norma M20F : « C’était la course que je voulais faire avec la Norma et j’ai pris énormément de plaisir à son volant. C’est une course qui propose un tracé large sur lequel on peut se lâcher avec une nouvelle auto sans prendre de gros risque », analyse Simon qui s’imposant en tête de la classe CN/2.

En fin de saison 2023, Simon Taponard sera présent sur les Cévennes Race Track Hill Climb au volant de la Norma E2-SC qu’il partageait en double monte avec Olivier Berreur : « C’était une fabuleuse expérience et je remercie encore Olivier de m’avoir permis de saisir cette opportunité. J’avoue qu’avec une piste très froide ce n’était pas évident de dompter un tel couple, mais ce fut vraiment une expérience de fou. »

A la découverte de la Formule Renault
Sportif multidisciplinaires, Simon Taponard aime les défis. Et s’il prenait la décision d’intégrer le Team Berreur Auto Sport pour l’ensemble de la saison 2024, il lui restait à porter son choix sur une voiture : « Je pouvais rouler avec la Norma 2 litres que je connaissais, où m’installer pour la première fois dans le cockpit d’une monoplace moderne. J’ai donc décidé de relever le challenge de partir avec la Formule Renault. Dans mon esprit je pensais qu’il était fort possible que je ne fasse jamais l’acquisition d’une monoplace, donc l’opportunité méritait d’être saisie de rouler avec une telle auto. »

Avant de s’élancer sur le championnat, Simon était conscient qu’il allait devoir composer avec un nouvel environnement : « J’ai roulé jusqu’alors en protos, avec de l’espace autour de moi, une vision différente. Avec une monoplace la position de conduite change, la vue également, ça m’intéressait vraiment. » Avec huit pilotes engagés cette saison dans le cadre du Challenge Open DE/7, dont certains bénéficiant d’une longue expérience en Formule Renault, difficile pour Simon de se fixer des objectifs : « Je voulais avant tout découvrir, me jauger par rapport aux plus anciens très expérimentés et aux jeunes particulièrement ambitieux. J’abordais cette campagne comme une pure saison de découverte. Et puis j’ai tout le temps gardé à l’esprit que la voiture ne m’appartenait pas et qu’il était hors de question de prendre des risques et de l’endommager. »

La Formule Renault provenant du circuit, il fallait lui offrir un couple court bien plus adapté à la course de côte : « Malheureusement il y a eu du retard sur la livraison de ce couple court ce qui m’a empêché d’être présent à Lodève où je devais débuter ma saison sur cette épreuve abordée comme une séance de test. » Les essais se limiteront donc à une séance sur circuit à Pouilly-en-Auxois le mardi précédent Bagnols-Sabran : « Ce fut épique parce que quand nous sommes arrivés, la moitié du circuit était inondé et qu’il a fallu attendre que l’eau soit pompée. Je n’ai pu rouler que l’après-midi et faire trois quatre sessions pour prendre en mains la voiture. »

C’est donc avec une monoplace dotée d’un couple long, pas adapté à la configuration d’un tracé de course de côte, que Simon débutait sa saison à Bagnols-Sabran : « Chaque fois que j’ai roulé à Sabran, même avec une nouvelle auto, j’ai rapidement été dans le coup. Ça sera une nouvelle fois le cas et je garde un excellent souvenir de mon week-end. Je suis parvenu pour une première à signer de bons chronos, ce qui démontre que je suis à mon aise sur un parcours technique », confie Simon qui terminait au troisième rang des Formule Renault.

Les Courses de Côte de Bagnols-Sabran et du Col Saint-Pierre n’étant espacées que d’une semaine, Simon devait une nouvelle fois composer avec un couple inadapté au parcours cévenol : « Mais finalement je n’ai pas eu le sentiment d’être réellement pénalisé puisque les performances sont au rendez-vous », rappelle Simon qui termine deuxième de sa classe derrière Marvin Garampon-Brunet. « Ce que je veux avant tout noter c’est que j’étais de suite à mon aise avec la voiture, que j’ai facilement compris la charge aérodynamique, la façon de rentrer fort dans certains virages. »

Avant de se rendre à Abreschviller, le couple court était monté sur la Formule Renault ce qui allait permettre à Simon d’aborder la manche mosellane dans de bonnes conditions : « J’avais toutefois l’appréhension du départ, sous la pluie, avec des rapports plus courts. Mais je me suis curieusement surpris d’être bien sur une épreuve où par le passé je n’étais pas au top. Là j’étais vraiment bien sur le mouillé, un peu moins sur le sec, mais je suis pleinement satisfait du résultat », commente l’Aindinois qui termine troisième des Formule Renault.

Comme ce fut le cas sur les trois manches du début de saison, c’est sans prendre le moindre risque que Simon Taponard allait aborder la trois épreuves de la campagne de l’Ouest. Une campagne qui débutait sur les Teurses de Thèreval : « C’est le seul tracé du championnat que je ne connaissais pas. C’est pour moi une belle découverte. J’ai bien aimé le côté atypique du bas du parcours entre les rails. J’ai eu plus de mal à me lâcher sur la partie du haut avec les enchainements rapides. Mais ça reste une belle découverte et un excellent week-end. » Quatrième sur les Teurses de Thèreval qu’il découvrait, Simon allait se classer deuxième des Formule Renault à La Pommeraye : « Un week-end sans problème, qui s’est très bien passé pour moi et qui m’offre une belle satisfaction. »

Simon Taponard allait connaitre un week-end un peu plus difficile à Saint Gouëno : « J’ai eu plus de mal à me lâcher sur la partie du haut, après le ''Fer à Cheval''. J’étais sorti de la route en 2018 sur ce secteur et j’avais encore une petite appréhension. Mais sur le bas je suis dans les chronos de Thierry (Bertin) qui s’impose cette année. C’est donc pour moi une petite déception » reconnait-il.

Sur le rapide tracé de Marchampt, difficile de signer une performance de tout premier ordre lorsque comme Simon Taponard on a à l’esprit qu’il est impératif de ramener à bon port une voiture qui ne vous appartient pas : « J’ai fait preuve d’un excès de prudence qui se traduit par de modestes chronos, mais c’est le jeu » explique Simon…

En 2023, avec la Norma du Team Berreur Auto Sport, Simon avait terminé deuxième du CN/2 à Vuillafans. En cette année 2024 il accrochait la quatrième place de la classe DE/7 avec la Formule Renault de l’équipe Franc-Comtoise : « Les essais se sont relativement bien passés, mais sur la première manche de course, la voiture a talonné à l’entrée de la parabolique et je suis parti en tête-à-queue. Par miracle je n’ai rien touché. » Si dans un premier temps Simon et son équipe avaient du mal à comprendre ce qu’il s’était passé, en visionnant sa vidéo avec Fabien Bourgeon, le Vice-champion de France constatera un bruit suspect qui laissait entendre que le fond plat touchait à l’entrée du virage, ce qui expliquait le tête-à-queue : « Fabien et Aloïs (Curt) ont bossé pour relever la voiture et Fabien m’a dit ensuite en me tapant dans le dos, ''oublie l’incident et tu refais la même'', et ça l’a fait, même si j’ai eu un peu de mal à me remettre dedans. »

C’est à six dixièmes du podium de la classe DE/7 que Simon Taponard achevait son week-end à Dunières après un long et âpre combat avec Marvin Garampon-Brunet, Yohan Bardin et Thierry Bertin : « Ça se joue à rien, mais là encore je suis certainement trop prudent et ça se paie au final. » Suivait la seconde épreuve auvergnate, le Mont-Dore, qui ne laissera pas un souvenir impérissable à Simon : « Je suis passé à côté, ça arrive… J’ai un peu de mal à comprendre parce que j’ai vraiment peiné pour rentrer dans la course. Là vraiment j’ai été beaucoup trop sage, mais la priorité était une nouvelle fois d’être à l’arrivée. »

A Chamrousse, où il s’était imposé dans la classe CN/2 l’année précédente, Simon Taponard terminait à nouveau au pied du podium de la classe DE/7 : « C’était compliqué avec une météo très capricieuse, de la pluie, du brouillard. Franchement je n’ai pris aucun risque, il était hors de question risquer d’endommager l’auto. » A Turckheim Simon retrouvait un tracé rapide : « Pas idéal pour moi, sur ce genre de parcours j’ai du mal à attaquer d’entrée et même si je suis en progression tout au long du week-end, je ne rattrape pas le temps perdu en début de meeting. Le manque d’expérience avec la voiture me pénalise. » La saison de Simon se terminait par une nouvelle quatrième place à Limonest : « Je savais qu’il était encore possible d’aller chercher la troisième place du Challenge Open DE/7 face à Yohan (Bardin). Yohan avait fait une belle progression depuis la mi-saison et même si c’était encore jouable ça paraissait délicat de lui contester le podium. Sur une épreuve sur laquelle il faut trouver un rythme spécifique, je pense ne pas être parvenu à le trouver. »

Une découverte largement positive
L’objectif prioritaire de Simon Taponard était avant tout de rejoindre l’arrivée des treize manches du Championnat de France de la Montagne 2024. Objectif atteint avec en prime de bonnes performances et une quatrième place sur le Challenge Open DE/7 : « Je ramène la voiture entière à Olivier, c’est une vraie satisfaction. Je voulais découvrir la Formule Renault, et j’ai réellement découvert une belle catégorie. Le plaisir était au rendez-vous, j’ai pu rouler face à des copains de longue date comme Thierry (Bertin) et Didier (Chaumont) et face à de jeunes pilotes talentueux. Il y avait une super ambiance, pour moi cette saison est largement positive. »

Super ambiance, super saison, et de nombreux soutiens que Simon tient à remercier à l’heure de tourner la page de sa campagne 2024 : « Je tiens à remercier Émilie, ma copine, pour sa grande implication et sa précieuse assistance pendant toute la saison, Olivier (Berreur) Emilie (Tramont) et tout le team Berreur Auto Sport pour la logistique de la Formule Renault ainsi que pour les grands moments de convivialité. Je rappelle que pour le Team Berreur il n’y a pas de course sans fête ! » lâche Simon en souriant. « Je remercie également la société Espace Automobile spécialisée dans la vente de pièces et accessoires pour le sport automobile à Saint Julien en Genevois (74). Je n’oublie pas l’implication de mon père pour notre passion commune ainsi que les amis et la famille qui nous soutiennent et nous encouragent. Un mot également pour les organisateurs, officiels, commissaires et médias qui participent activement au bon déroulement de chaque épreuve. »

De nombreux projets personnels attendent Simon Taponard durant cette année 2025. Des projets qui ne lui laisseront que peu de temps libre et donc pas la possibilité de se consacrer à la course automobile : « Je ne serai donc pas engagé sur le championnat, mais pour autant je pense que je ne vais pas rester une année sans courir. Comme en 2023 je saisirai les opportunités qui peuvent m’être proposées et courir au coup par coup. Nous verrons par la suite parce qu’il est clair que je souhaite revenir sur le championnat dans le futur. »


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Simon Taponard.

 


← Retourner à la liste d'articles