Victoire sur le Challenge Open GTTS/1

Pour la troisième saison consécutive, Aurore Louison était engagée sur le Championnat de France de la Montagne au volant d’une Mitjet. Et comme ce fut le cas sur les multiples disciplines où elle a évolué, elle connait cette année la consécration en remportant le Challenge Open GTTS/1.

Pilote éclectique, Aurore Louison a eu l’occasion durant ces 25 dernières années d’exprimer son talent sur de nombreuses disciplines. Trois années consécutives – en 1998, 1999 et 2000 – elle terminait première féminine sur le Championnat de France de Sprint Car D2. Par la suite, Aurore cumulera les Coupes des Dames sur les courses de côte et les slaloms où elle s’engagera entre 2001 et 2011. Mais si elle se consacrait à la Montagne, dans le même temps on la voyait terminer cinquième en 2003 du Sprint Car Challenge Damafro couru au Canada. En 2016 elle se classera deuxième du Trophée Andros Féminin avant de signer une victoire en 2019 sur l’Autocross de Veynes avec un Buggy 1600.

Aurore Louison, capable de faire étalage de son talent sur tous les terrains, s’engageait officiellement en 2022 sur le Championnat de France de la Montagne au volant de la Mitjet que lui confiait Jean-Paul Picard. Une découverte de la voiture et pour elle une quatrième place du Challenge Open GTTS/1 à l’issue de cette première saison. En 2023 elle se relançait, toujours au volant de sa Mitjet, pour se classer deuxième de ce même Challenge Open en améliorant très largement les chronos réalisés précédemment.

Le Challenge Open GTTS/1 comme objectif
Pour la saison 2024, Aurore Louison retrouvait le volant de sa Mitjet avec deux objectifs précis, « je voulais participer à l’intégralité des manches inscrites au championnat et tenter de remporter le Challenge Open GTTS/1 », débute Aurore. « Je me sens bien avec la Mitjet, j’estime ne pas être encore parvenue à exploiter tout le potentiel de la voiture, il était donc évident pour moi de continuer avec la Mitjet. »

Sans réellement apporter d’amélioration à sa voiture, Aurore Louison consacrait un important travail sur les transmissions, la révision et la carrosserie de sa Mitjet avant de la lancer sur le championnat 2024 : « Il y a deux ou trois petits domaines sur lesquels nous n’avons pas eu le temps de travailler et qui se sont avérés problématiques pour la suite, mais dans l’ensemble nous avions bien fiabilisé la voiture. »

Deuxième du Challenge Open GTTS/1, il était logique dans l’esprit d’Aurore d’aller chercher la victoire : « Le seul truc c’est qu’en début de saison je ne savais pas face à qui j’allais devoir concurrencer. Je savais que j’allais trouver de nouveaux adversaires, mais rien de précis. Pour être honnête j’aurais espéré que l’on soit un plus nombreux sur cet Open. » Aurore, qui fait équipe avec Thierry Bertin, animateur de l’Open Formule Renault, souhaitait aligner sa Mitjet sur les treize manches du championnat, « ce que ni Thierry ni moi n’avions eu l’occasion de faire auparavant. »

A Bagnols-Sabran, où est traditionnellement donné le coup d’envoi de la saison, Aurore Louison se retrouvait en confrontation avec un pilote du cru, Jimmy Godard, qui imposait sa Mitjet en tête de la classe GTTS/1 en devançant la Franc-Comtoise : « J’avoue que j’ai un peu de mal sur ce tracé. Mais dès le début du week-end j’améliore mes chronos de manière significative, ce qui me satisfait. Sur la fin Jimmy revient fort, mais je m’y attendais un petit peu. »

Les premiers chronos réalisés par Aurore Louison sur le Col Saint-Pierre laissaient présager un bon résultat final. Malheureusement une rampe de carburateur défaillante lui interdira de rejoindre l’arrivée : « Dès que je me présentais au départ, j’avais la rampe de carbu qui fuyait. Il m’était impossible de m’élancer avec une fuite d’essence. Nous avons essayé de travailler dessus, le papa de Jérémy Avellaneda m’a beaucoup aidé, Jimmy (Godard) m’a fourni une rampe de carbu sur laquelle j’ai pu récupérer les joints. De ce fait j’ai pu m’élancer sur la dernière montée, mais avec un seul chrono je ne suis évidemment pas classée au cumul. »

Aurore prendra sa revanche à Abreschviller où elle s’imposait en tête du GTTS/1 : « Le seul regret c’est que je manquais de concurrence. J’ai essayé de jouer avec les animateurs des classes GTTS/2 et GTTS/3, mais avec une météo qui n’était pas simple ce n’était pas évident », reconnait-elle. « J’ai pu travailler sur les réglages de la voiture et à ce titre c’est un week-end productif. »

Pour la première fois, Aurore Louison se présentait au départ des Teurses de Thèreval – Agneaux, le rendez-vous normand par lequel débute la campagne de l’Ouest : « J’ai beaucoup aimé l’accueil et l’organisation de cette épreuve et j’avoue que le tracé en deux parties distinctes m’a bien plu… Pour ce qui est de la course, je me suis retrouvée en concurrence face à Charly (Brosset) et Mathys (Auger), et d’entrée de jeu je les devance sur une épreuve que je découvre, c’est donc très positif pour moi. »

La Pommeraye sera également une découverte pour Aurore Louison qui quittait l’Anjou avec une nouvelle victoire dans la classe GTTS/1 : « Une nouvelle fois je me retrouve face à Charly et Mathis. Je pensais ne pas être spécialement à mon aise sur ce tracé, mais finalement je suis devant et je ne peux être que satisfaite de ma prestation. »

Le combat entre Mitjet allait se poursuivre à Saint Gouëno où cette fois Charly Brosset aura le dernier mot en devançant sa rivale de sept dixièmes de secondes : « Ça s’est joué sur la dernière montée où en principe j’ai souvent un petit déclic que là je n’ai pas eu. Ce fut une belle bagarre tout au long du week-end et la prime va au plus méritant », estime Aurore.

A Marchampt Aurore Louison devait composer avec deux pilotes locaux, Christian Faury et Christophe Demare, qui bénéficient d’une parfaite connaissance du terrain : « Là encore c’est un circuit ultra rapide sur lequel j’ai du mal, même si j’améliore de deux secondes mes chronos de la précédente édition. Donc c’était positif, mais avec mon 1300 cm3 il me manque de la puissance face aux 1400. »

Pour Aurore Louison, Vuillafans c’est la course à la maison, sur laquelle la victoire lui tenait à cœur. Et si la Franc-Comtoise parvient à remporter la classe GTTS/1 ça sera dans la difficulté : « Sur les deux premières montées j’étais très bien. Ensuite la pluie a fait son apparition ce qui m’oblige à enlever mon pare-brise. Sur la troisième montée il pleuvait tellement que je n’ai pas pu réaliser un chrono digne de ce nom. Pour la quatrième montée, mon tableau de bord avait pris l’humidité et lorsque j’ai remis mon pare-brise, il a été envahi par la buée. Je ne voyais absolument rien », se souvient Aurore. « Je suis contente de signer une victoire de classe, mais frustrée de ne pas avoir pu prendre part à toutes les montées sur un tracé que j’adore. »

Le week-end sur la Course de Côte de Dunières allait se dérouler sans encombre pour Aurore Louison : « Plutôt pas mal, j’améliore mes chronos de 2022. Je redoutais un peu l’arrivée de Kevin (Nouhen) et de sa MK Indy, une auto que je ne connaissais pas. Il a progressé sur la fin mais je reste devant. Je suis contente d’avoir pu reprendre mes marques sur un tracé un peu plus technique. »

Remporter une victoire sur le Mont-Dore est toujours source de réelle satisfaction, c’est ce que connaitra Aurore lors de la 64ème édition de l’épreuve auvergnate : « Super souvenir avec une belle confrontation entre cinq pilotes engagés dans la classe GTTS/1. Ma voiture était performante, je suis parvenue à bien assimiler le tracé, tout était réuni pour que ça fonctionne et c’est pour moi très positif. » La succession de victoires enregistrée par Aurore Louison allait se poursuivre à Chamrousse où la Franc-Comtoise imposait sa Mitjet en tête de la classe GTTS/1 : « La pluie était au rendez-vous mais nous sommes parvenus à bien peaufiner les réglages pour la pluie et c’était concluant. »

La victoire signée par Aurore Louison à Turckheim aura un goût amer, puisque le week-end de la Franc-Comtoise se terminait par une violente sortie de route sur l’ultime ascension : « Je suis arrivée sur un gros freinage et j’ai fait un blocage de pont. La voiture a décroché et je n’ai pas pu la rattraper. » Le choc sera violent et Aurore se retrouvait bloquée dans sa Mitjet : « Il me faudra attendre une heure avant que l’on me désincarcère, c’est très long, mais on pouvait difficilement faire autrement. Franck (Mader) et son équipe ont réalisé une super intervention et j’ai ensuite bénéficié d’une excellente prise en charge sur l’hôpital de Colmar. » Le diagnostic tombait, fracture d’une vertèbre, qui est à présent consolidée. « Mais on a trouvé par la suite une fracture du coccyx et des côtes, qui se sont révélées au moment où j’ai pu reprendre une activité, une fois la vertèbre consolidée. Il me faut encore un peu de temps pour que tout rentre dans l’ordre. »

Victoire sur le Challenge Open GTTS/1
Bien évidemment Aurore ne sera pas au départ de la Course de Côte de Limonest, mais même si sa saison ne se termine pas comme elle aurait pu l’espérer, elle en retire un bilan positif : « J’ai pu découvrir de nouvelles épreuves et être dans le coup, la seule petite frustration c’est de ne pas avoir pu aller jusqu’au bout et d’avoir dû déclarer forfait pour la treizième. Je garderai comme souvenir les moments passés avec toute l’équipe, Thierry (Bertin) Corinne (Beffy), Michel mon mécano et bien évidemment mon mari. Le plaisir était au rendez-vous sur la piste et dans les paddocks, donc une saison parfaite », estime Aurore qui remporte le Challenge Open GTTS/1

Ses proches figurent bien évidemment en tête de liste des personnes qu’Aurore veut remercier : « Un immense merci à Philippe, mon mari, qui est présent à mes côtés sur les épreuves. Merci à Thierry Bertin et à Corinne (Beffy) qui transportent ma voiture et gèrent la maintenance tout au long de la saison, Michel Rousselot mon mécano, ils forment une super équipe. Merci bien évidemment à SP Solutions, SMB Moteur, Piloevents (mon école de pilotage). »

« Je rappelle qu’en fin de saison nous avons organisé le 20 octobre la deuxième édition de L Competition dans le cadre d’Octobre Rose et que tout c’est excellement bien passé. Nous avons bénéficié d’une énorme mobilisation de la part des pilotes féminines qui ont permis à de nombreuses personnes de prendre part à des baptêmes de piste sur le circuit de Pouilly-en-Auxois. Cette opération nous permet de remettre un chèque de près de 1.500 euros à la recherche contre le cancer. Nous sommes vraiment très contents et j’en profite pour remercier toutes les participantes ainsi que le circuit de Pouilly et la Communauté de Commune de Pouilly-en-Auxois et de Bligny-sur-Ouche. Cette journée fut une totale réussite et j’espère que nous nous retrouverons plus nombreux encore l’année prochaine. »

Aurore s’est séparée de sa Mitjet qui viendra enrichir en 2025 les pelotons du TTE. La Franc-Comtoise va donc changer de monture : « Je vais rester dans le groupe GTTS, dans la classe 3 ou 4, et pour ce qui est de la voiture je suis en pourparlers pour faire homologuer une nouvelle voiture sur le championnat. Je voudrais amener en course de côte une voiture de Nascar. Si ce n’est pas possible, je me rabattrai sur une Mitjet 3.5 litres ou une Ginetta. J’ai vraiment envie de rouler avec une grosse auto », confie Aurore.

Rien n’est défini en ce qui concerne le programme puisque qu’Aurore ne sait pas quand elle pourra réellement se relancer : « Ça dépend du moment où la voiture sera opérationnelle. Je pense prendre part à quelques épreuves régionales pour la mettre au point, et éventuellement m’engager sur un Challenge Open en fin de saison. Mais il est clair que sir 2025 sera abordé comme une année de transitions, je repartirai sur un Open en 2026 », conclut Aurore que l’on devrait retrouver au volant d’une auto originale.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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