Antonin Saintmard sur le podium de la Formule Renault

Après une saison de découverte du championnat en 2022, Antonin Saintmard relançait cette année sa Formule Renault sur les pentes du CFM avec comme objectif de se hisser sur le podium du Challenge Open DE/7. Objectif atteint puisque le jeune Belge se classe troisième de cet open dédié aux Formule Renault.

Outre un excellent coup de volant, Antonin Saintmard a hérité de Gilles, son père, une approche très raisonnée de la compétition. Le jeune belge qui au mois d’octobre a fêté ses 21 ans, sait que pour progresser il ne faut pas griller les étapes… Après une première saison d’apprentissage en 2022, durant laquelle il découvrait les tracés des épreuves du Championnat de France de la Montagne et le maniement de sa monoplace, Antonin pouvait pour sa campagne 2023 affichait de nouvelles ambitions : « Nous avions la chance d’avoir un Challenge Open dans lequel évoluait des pilotes très expérimentés et des jeunes qui découvraient, et j’avais comme ambition de terminer sur le podium », confie Antonin.

De l’avis de l’ensemble des pilotes, la progression passe par une implication la plus assidue possible. C’est avec ce constat en tête qu’Antonin Saintmard décidait d’étoffer son calendrier pour la saison 2023 : « Je savais que j’avais encore une grosse marge de progression, d’où le choix de repartir avec la Formule Renault. Cela me permettait en plus de mettre à profit les enseignements acquis lors de mes participations en 2022. »

Afin de pouvoir faire des comparaisons entre les chronos qu’il allait réaliser cette année et ceux de la précédente saison, Antonin décidait de ne pas apporter la moindre modification à sa Formule Renault : « Je n’ai absolument rien touché. Je n’ai fait que deux séances d’essais à Chambley pour m’assurer que tout fonctionnait et pour me remettre la voiture en main. Nous avons juste apporté quelques ajustements aux freinages. »

Les deux premières victoires de sa carrière
Pour sa première participation à la Course de Côte de Bagnols-Sabran, en 2022, Antonin Saintmard avait été victime d’une sortie de route. C’est donc avec une réelle appréhension que le jeune Belge retrouvait le tracé gardois : « Je redécouvrais et je savais que j’allais devoir me remettre en confiance. Au départ je n’étais pas serein et j’ai enchainé les montées en reconnaissance pour m’assurer d’avoir bien le tracé en tête. Petit à petit je me suis mis ''dedans'' et finalement, même si c’était compliqué à l’endroit où je me suis sorti, je suis parvenu à me sentir plus ou moins à mon aise », avoue Antonin qui termine cinquième des Formule Renault.

Mais dans son esprit, cette participation à Bagnols-Sabran était avant tout une mise en jambe, et c’est sur les pentes du Col Saint-Pierre qu’il débutait réellement sa saison : « Samedi, j’ai pris le temps de me remettre dans la course, et dimanche, j’ai le sentiment d’avoir franchi un ''step'' qui m’a permis de me mettre en avant. J’étais bien dans la voiture, j’ai trouvé les petites failles qui faisaient que je lâchais des dixièmes. A partir de là tout s’est absolument bien passé », avoue Antonin qui termine troisième derrière les expérimentés Didier Chaumont et Thierry Bertin, et à seulement une seconde du Franc-Comtois au cumul des deux meilleures montées. « Là j’étais pleinement satisfait de mon week-end. Je me suis même posé la question de savoir si avec ma Formule Renault 2007 je n’étais pas avantagé par rapport à leurs 2013, notamment sur le haut du parcours. »

Quatrième à l’arrivée de la Course de Côte d’Abreschviller, Antonin était devancé par le duo de choc composé de Didier Chaumont et Thierry Bertin, mais également par un autre jeune animateur de la discipline, Yohan Bardin. Les deux espoirs allaient d’ailleurs se livrer un beau duel que Bardin remportait pour seulement trois dixièmes : « Bien évidemment c’est toujours frustrant de terminer aussi près et d’être devancé. Tout au long de la journée de dimanche j’avais à l’esprit ''d’aller le chercher''. Mais Yohan est sorti et donc sur la dernière montée je n’avais plus de concurrent, et je l’ai pris peut-être un peu trop tranquille, et finalement il reste devant moi », explique Antonin. « Mais Abreschviller, sur un tracé gras humide, j’avoue que je n’étais pas à mon aise, d’autant que le samedi matin j’ai fait un tête-à-queue et que j’ai vu le moment où je terminais sous le rail. Ça m’a bien calmé pour la suite, et en plus Yohan fait un super temps. Donc c’est le jeu… »

S’il n’était pas au départ des Teurses de Thèreval – Agneaux, Antonin Saintmard avait inscrit à son programme deux épreuves de la campagne de l’Ouest, La Pommeraye et Saint Gouëno. Deux rendez-vous sur lesquels il allait imposer sa Formule Renault en tête de sa classe. L’épreuve angevine, que le Belge découvrait cette année, sera donc le théâtre de sa toute première victoire : « Je découvrais le parcours et il faut avouer qu’il n’y avait pas de grosse concurrence des animateurs habituels de la classe sur le championnat », rappelle humblement Antonin. « J’ai beaucoup reconnu avec Dimitri Pereira et Marie Cammares qui avaient déjà eu l’occasion d’affronter ce parcours de La Pommeraye, et ça m’a bien aidé. Mon père, qui connaissait également, m’a donné de précieux conseils et finalement ça se passe très bien pour moi. J’avoue que j’ai beaucoup apprécié tant la course, que l’accueil et l’ambiance », commente Antonin à qui cette victoire offrait un regain de confiance.

Antonin Saintmard poursuivait sa saison par la découverte de la Course de Côte de Saint Gouëno où il se retrouvait confronté à Thierry Bertin : « C’est pour moi un fabuleux souvenir parce que nous nous sommes livré un magnifique combat à coup de dixièmes. Je l’emporte, mais si j’avais terminé deuxième j’aurais tout autant apprécié », reconnait Antonin. « Le combat était top, je ne pouvais pas aller plus vite et franchement c’était extraordinaire. D’autant que l’organisation est vraiment au top, l’accueil fabuleux, tout est parfait et je me languis de revenir l’an prochain », confie Antonin qui devance Thierry Bertin de neuf millièmes.

Après les deux épreuves de l’Ouest, Antonin refaisait un passage par le circuit pour peaufiner deux ou trois réglages sur sa monoplace avant de s’élancer sur le tracé de Marchampt : « Je savais que c’était une course de moteur, et j’avais donc adapté ma boîte, réglé en conséquence pour que tout se passe bien. » Malheureusement, un souci récurrent de freins allait pénaliser le jeune Belge tout au long de son week-end dans le Beaujolais : « Ce fut un week-end frustrant parce que je n’étais absolument pas en confiance. En plus, ce n’est pas un tracé avantageux pour les Formule Renault 2007. J’aime bien, mais c’était trop compliqué avec une auto qui n’était pas à 100%. »

Sa première expérience à Vuillafans, en 2022, n’avait pas laissé des souvenirs impérissables à Antonin Saintmard. A tel point que le jeune Belge hésitait à revenir affronter le tracé Franc-Comtois : « Tout au long du week-end, j’avais eu le sentiment de subir le tracé, et donc le plaisir et les résultats n’étaient pas au rendez-vous », se souvient-il. « Comme je suis engagé sur le championnat, je me suis dit qu’il serait dommage de ne pas y revenir, mais j’avoue être arrivé sur cette épreuve sans grande motivation…  Mais finalement, dès les reconnaissances, je me suis senti à mon aise, j’ai eu le sentiment que le tracé me plaisait. Alors certes la route était un peu dégradée, mais en faisant attention aux endroits un peu délicats, je m’en sors très bien et je suis content de ma prestation », commente Antonin qui termine quatrième des Formule Renault.

C’est également à la quatrième place qu’il conclura son week-end à Dunières, mais deuxième des pilotes de Formule Renault engagés sur le championnat, derrière Didier Chaumont : « Là encore je découvrais, et tout le monde me disait que cette course n’avait pas grand intérêt, qu’elle était compliquée… Mais j’ai vraiment bien aimé. J’avoue que j’ai fait les reconnaissances avec Nicolas Dumond, qui connait par cœur et qui m’a donné d’excellents conseils », explique Antonin. « Samedi, lors des essais, j’avais l’impression de rouler très lentement, mais au final mon chrono est plutôt bon. Ça m’a motivé pour la suite mais en fait dès que tu commences à attaquer, tu perds du temps. Dès que tu n’es plus ''fluide'' tu lâches des dixièmes, et c’est un peu l’erreur que j’ai commise. »

Même si la Course de Côte du Mont-Dore se résumait cette année à deux montées de course, Antonin Saintmard n’est pas déçu de sa prestation sur l’épreuve auvergnate : « En tant que pilote, j’ai bien aimé parce que cela m’a permis de rouler sur du gras / mouillé. On sait que c’est une course compliquée, mais c’est une bonne expérience. C’était plus gênant pour mes accompagnants qui ont subi un week-end avec une météo peu clémente. »

Septième des Formule Renault au Mont-Dore, Antonin ira chercher une nouvelle septième place à Chamrousse : « Là encore je découvrais le tracé et je n’avais pas de grosses prétentions. Même si je ne l’avais jamais fait auparavant, j’avais eu l’occasion de reconnaitre avec de bons pilotes. Cette année je suis arrivée tôt pour peaufiner les reconnaissances parce que le tracé est tout de même complexe. J’avoue que ça s’est bien passé, et que dimanche sur la dernière montée j’ai un déclic qui me permet de me rapprocher de Didier (Chaumont) ce qui me satisfait pleinement. »

Pour les pilotes Belges, la Course de Côte de Turckheim est la plus proche de la Belgique. Sur l’épreuve alsacienne, la colonie belge se déplace en force, et Antonin espérait de ce fait s’illustrer sur cette manche : « C’était ma troisième participation, une fois en campus, une fois avec la Formule Renault. J’espérais faire ''un coup'' sur cette épreuve, mais je manquais de pneus neufs, ce qui est pénalisant. Finalement ''ça le fait'', même si je commets deux ou trois erreurs, je suis content du résultat et de la quatrième place. Je sais juste que pour l’année prochaine il faut que je conserve des gommes neuves pour ce rendez-vous. »

La saison d’Antonin Saintmard se terminait par une nouvelle quatrième place à Limonest, sur une épreuve que le jeune Belge avoue avoir abordé un peu en touriste : « Après Turckheim, j’ai pris quelques jours de vacances chez ma sœur à Bourg-en-Bresse et je suis arrivé à Limonest le vendredi matin. Je n’ai pas pu reconnaitre tout de suite, et finalement mes reconnaissances ont été limitées sur une épreuve que je découvrais. Donc je ne suis pas mécontent du résultat final. »

Troisième du Challenge Open DE/7
Durant cette saison 2023, Antonin Saintmard s’est présenté au départ de douze des treize manches du Championnat de France de la Montagne. Le jeune belge, qui a signé deux victoires de classe, rejoint l’arrivée de toutes les épreuves et se classe finalement troisième du Challenge Open DE/7 : « Je savais que la saison serait compliquée face à des concurrents véloces, mais je suis parvenu à terminer sur le podium de ma classe à l’occasion plusieurs épreuves et à finir sur le podium du Challenge Open DE/7 », analyse Antonin. « Le bilan est largement positif. Je n’ai rien cassé, si ce n’est un cardan à Limonest. J’ai progressé tout au long de la saison en améliorant mes chronos sur chacune des courses auxquelles j’avais participé la saison passée. Ça me parait prometteur pour l’année prochaine. »

Content d’avoir signé les deux premières victoires de sa jeune carrière, Antonin Saintmard tient à remercier ceux qui l’ont soutenu dans la quête de ses succès : « Bien évidemment je veux remercier mes parents (Françoise et Gilles), ma sœur Laura qui m’a offert un nouveau titre, celui de tonton, puisqu’elle vient de donner naissance à son premier bébé. Un grand merci à Fred Errard et les Assurances Errard, Nicolas petit pour tout son travail sur la voiture, le Gaume Racing Club, et bien évidemment toute la colonie belge et tous ceux qui sont venus nous voir sur les courses. »

Le programme 2024 d’Antonin Saintmard et d’ores et déjà arrêté puisque le jeune Belge repartira sur le Championnat de France de la Montagne au volant de sa Formule Renault : « J’aurais bien aimé acheté une F.R 2013, mais finalement l’investissement me semble trop important pour le gain de performances. J’ai donc décidé de conserver ma voiture encore une année, sachant que je n’en tire pas tout le potentiel », explique Antonin. « Pour ce qui est du programme sportif, je devrais être au départ de l’ensemble des épreuves du Championnat de France et prendre part également au Championnat de Belgique ainsi qu’à la Course de Côte d’Eschdorf au Luxembourg. »

Propos recueillis par Bruno Valette ©

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